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Titre du blog : Les Black's Foot
Auteur : Jakin
Date de création : 03-09-2008
 
posté le 21-10-2010 à 07:58:13

LA VALLEE DE L'OUYSSE...

 

 

 

 


46 – Lot, Rocamadour du 19 au 22 septembre 2010


     

        Le département du Lot est un département français de la région Midi-Pyrénées qui tire son nom de la rivière Lot. Il est parfois surnommé « terre des Merveilles » en raison de ses sites, bâtis ou paysagers, exceptionnels. Le département a été créé à la Révolution française, le 4 mars 1790 à partir de la province du Quercy, faisant partie du gouvernement de Guyenne. Il était alors beaucoup plus étendu qu'aujourd'hui vers le sud, incluant notamment la ville de Montauban, mais fut amputé d'environ un quart de sa superficie au moment de la création du département de Tarn-et-Garonne en 1808.
     


    Le Lot vit pour l'essentiel de l'activité touristique. Les grottes et gouffres y sont nombreux, avec souvent des peintures pariétales. On trouve par exemple la grotte de Pech-Merle à Cabrerets et le gouffre de Padirac. Le sud-ouest du département (la vallée du Lot) est l'une des régions viticoles les plus anciennes de France. Les vins de Cahors sont connus dans le monde entier.
     


    Autoire, Loubressac, Saint-Cirq-Lapopie ainsi que Carennac ont été classés parmi les plus beaux villages de France. Rocamadour est le deuxième site le plus visité de province après le mont Saint-Michel, qui est le troisième site le plus visité de France après la Tour Eiffel et le château de Versailles ; mais Rocamadour bénéficie heureusement du succès de son slogan publicitaire d'après-guerre.
     


    Créé en 1999, le Parc naturel régional des Causses du Quercy (175 717 hectares) contribue à préserver le patrimoine local. La flore locale et la faune sauvage européenne sont présentées au Parc animalier de Gramat. Avec son ciel nocturne vierge de toute pollution lumineuse, le fameux triangle noir du Quercy est un lieu d'observation particulièrement privilégié qui accueille depuis quelques années un tourisme astronomique croissant. Figeac abrite le musée Champollion et une reproduction géante de la pierre de Rosette, décryptée par cet enfant du pays, l'un des fondateurs de l'égyptologie moderne et Souillac, le Musée de l’Automate et de la Robotique.
     


    Au sud du département, la vallée du Lot. Son cours est capricieux, taillé à coups de méandres sinueux à travers le grand plateau calcaire : les célèbres boucles ou cingles du Lot. Elle est bordée de hautes falaises où est perché le village de Saint-Cirq-Lapopie . Au nord, la vallée de la Dordogne traverse le département sur une cinquantaine de kilomètres. C’est la vallée des Merveilles, avec ses fiers châteaux, Castelnau Bretenoux, Montal et ses villages d’exception, tel Carennac. Parallèle au cours du Lot, la Vallée du Célé n’a rien à leur envier. Cet affluent du Lot est aussi sa réplique en miniature : des falaises escarpées, des villages de charmes et un site préhistorique majeur : la grotte du Pech Merle.
     


    Les plateaux calcaires, ou causses, ses terres de landes et de forêts de petits chênes, saupoudrées de constructions en pierre sèche, font partie du territoire du Parc naturel régional des Causses du Quercy. Le département en compte quatre. Le plus au nord, le causse de Martel est le moins aride et rappelle la Corrèze sa voisine, entre Dordogne et Lot, le causse de Gramat célèbre pour ses sites phares, Rocamadour et le gouffre de Padirac ; entre Célé et Lot, son équivalent en miniature, le causse de Cajarc aussi appelé causse de Gréalou ; et de l’autre côté des hautes falaises du Lot, le causse de Limogne, royaume de la truffe.
     


    Le Lot, terre de vins. Après Cahors, la vallée du Lot s’élargit, les falaises laissent la place à des terrasses : c’est là que s’épanouissent les vins de Cahors, appréciés dès le Moyen âge par les rois et les nobles. Sur les versants calcaires des collines autour de Montcuq, le vignoble des coteaux du Quercy a trouvé sa place. Sans oublier les vins de pays du Lot, dont celui cultivé autour de Rocamadour.
     


    Cinq heures trente et 452 kilomètres d’autoroute sont nécessaires pour approcher Rocamadour. On quitte Aix en Provence ; autoroute A7 direction Salon, sortie Saint Martin de Crau, prendre la N113 direction Arles. Prendre l’autoroute A54 jusqu’à Nîmes, l’A9 jusqu’à Montpellier, Continué sur l’A62 direction Toulouse, puis l’A20 direction Montauban. Sortie Rodez, prendre la D802 et D32 traverser Carlucet et Couzou, 10 kilomètres de lacés plus loin, au pied de la falaise, Rocamadour se présente à moi. Je me gare dans un parking ombragé en forêt, puis j’ai le choix entre le petit train et le parcours pédestre pour atteindre le cœur du village. Au  milieu de la rue principale se trouve l’hôtel Le Terminus des Pèlerins, un établissement de la chaîne les Logis de France mon étape de nuit pour cette aventure …
     


    Je consacre ma première journée à la visite de Rocamadour. Cachée au fond de sa vallée, la ville de Rocamadour peut être atteinte en cheminant par la vallée de l’Ouysse depuis la vallée de la Dordogne. Le Guide Vert décrit superbement ce lieu : "Rocher miraculeux, recueil d’histoire, de croyances et de légendes, sanctuaire de la Vierge Noire, lieu de pèlerinage : Rocamadour est tout cela. C’est aussi l’un des sites les plus extraordinaires qui soient. Défiant tout équilibre, les vieux logis, les tours et les oratoires dégringolent le long de la falaise escarpée, sous l’égide dun fin donjon du château et de sept sanctuaires.
     


    Selon Gaston Bazalgues, le nom Rocamadour est une forme médiévale qui a pour origine Rocamajor. Roca désignait un abri sous roche et major évoquait son importance. Ce nom a été christianisé à partir de 1166 avec l'invention de Saint Amadour ou Saint Amateur. En 1473, d'après la monographie d'Edmond Albe, le lieu fut nommé la roque de Saint Amadour. En 1618, sur une carte du diocèse de Cahors de Jean Tarde, apparut le nom de Roquemadour.
      


    Les fidèles devront grimper les 233 marches pour arriver au sanctuaire. C’est un peu coton pour le trouver vu du ciel. En effet on aperçoit un plateau avec une vallée profonde (120m de profondeur) qu’il faut suivre car il n’y a presque pas d’autres repères. Et quand vous voyez une grande église orientée vers le sud, vous y êtes.
      


    En 1166 les reliques de saint Amadour auraient été découvertes : un corps parfaitement conservé se trouvait enfoui au cœur du sanctuaire marial, devant l'entrée de la chapelle miraculeuse. Le corps de St Amadour fut sorti de terre puis exposé aux pèlerins (qui affluaient déjà en masse depuis près de cinq siècles). Le corps fut brûlé durant les Guerres de Religion et il ne subsiste aujourd'hui que des fragments d'os, bientôt ré exposés dans la Crypte St Amadour.
      


    Le lieu-dit l'Hospitalet, surplombant Rocamadour, a un nom issu de espitalet qui signifiait petit hôpital et a pour origine latine hospitalis. Ce lieu d'accueil fut fondé en 1095 par dame Hélène de Castelnau.
     


    Les trois étages du village de Rocamadour datent du Moyen Âge, ils reflètent les trois ordres de la société : les chevaliers au-dessus, liés aux clercs religieux au milieu et les travailleurs laïcs en bas près de la rivière.
     


    De rares documents mentionnent, qu'en 1105, une petite chapelle était bâtie dans un abri de la falaise au lieu dit "Rupis Amatoris", à la limite des territoires des abbayes bénédictines Saint-Martin de Tulle et Saint-Pierre de Marcilhac.
      


    En 1112, Eble de Turenne, abbé de Tulle s'installa à Rocamadour. En 1119, une première donation est faite par Eudes, comte de la Marche. En 1148, un premier miracle est annoncé. Le pèlerinage à Marie attirait les foules. La statue de la vierge est datée du 12ième siècle. Géraud d'Escorailles, abbé de 1152 à 1188, fit construire les édifices religieux, financés par les dons des visiteurs. Les travaux furent terminés à la fin du 12ième siècle.
     


    Rocamadour bénéficia déjà d'une renommée européenne comme l'atteste le Livre des miracles du 12ième siècle écrit par un moine du sanctuaire et reçut de nombreux pèlerins. En 1159, Henri II d'Angleterre, époux d'Aliénor d'Aquitaine vint à Rocamadour remercier la Vierge pour sa guérison. En 1166, en voulant inhumer un habitant, il fut découvert le corps intact d'"Amadour". Rocamadour avait trouvé son saint. Au moins quatre légendes présentèrent saint Amadour comme un personnage proche de Jésus.
     


    En 1211, le légat du pape Simon IV de Montfort, vint passer l'hiver à Rocamadour. De plus, en 1291, le pape Nicolas IV accorda trois bulles d'indulgence d'un an et quarante jour pour les visiteurs du site. La fin du 13ième siècle voit l'apogée du rayonnement de Rocamadour et l'achèvement des constructions. Le château est protégé par trois tours, un large fossé et de nombreux guetteurs.
     


    L'épreuve finale du pèlerinage consistait à gravir à genoux les 216 marches conduisant à la cité religieuse (qui comprend sept églises, et douze autres que les restaurations du 19ième siècle n'ont pu relever). Enfin parvenus à l'intérieur des sanctuaires après cette ascension, les pèlerins laissaient en ex-voto divers objets. Les plus connus restent les fers de condamnés libérés de leurs chaînes, les bateaux de marins sauvés et reconnaissants, ou les plaques de marbre gravées et accrochées au mur de la chapelle aux 19ième siècle et 20ième siècle. L'insigne des pèlerins est la sportelle.
     


    Bien plus que présentant les reliques du corps d'Amadour, le succès du site vint des miracles de la Vierge noire dont la cloche miraculeuse signalait, par son tintement, le sauvetage en mer de marins. Cette reconnaissance du monde des marins valut à Notre Dame de Rocamadour d'être vénérée dans plusieurs chapelles comme au Finistère ou au Québec. L'église encouragea également ce pèlerinage par l'attribution à perpétuité d'indulgences plénières aux personnes qui recevraient les sacrements de la pénitence et de la communion à Rocamadour. Les plus célèbres sont celles des grands pardons, lorsque la Fête-Dieu arrive le jour de la St Jean-Baptiste (24 juin). Les jours de grands pardons où l'indulgence plénière est accordée, plus ou moins 30 000 personnes se pressent à Rocamadour.
     


    La journée suivante je me lance sur le circuit des Merveilles. Un parcours de 72 kilomètres pour découvrir les prestigieux villages du causse sauvage. Première étape Gramat. Le nom de Gramat provient d'un grand tumulus, jadis élevé au centre de la cité et appelé Mont Eluet. Il s'agissait en fait d'une sépulture que les Cosaques appelaient des Grammats. Le seul vrai tumulus, témoin de cette époque et toujours visible, se situe à coté de l'hippodrome du même nom, car aujourd'hui ne demeurent tout au plus que quelques dolmens dans les environs de Gramat.
     


    La cité de Gramat, est née au carrefour des anciennes voies gallo-romaines, Cahors Limoges et Rodez Périgueux. Cela lui fit profiter d'une situation privilégiée, au contact des terroirs complémentaires du Causse et du Limargue, mais également sur le passage des marchands et des pèlerins.
     


    Durant les guerres de religion, occupations, pillages et destructions refirent leur apparition. Catholiques et Protestants se succédèrent dans Gramat. Les habitants durent supporter angoisses des luttes, réquisitions et pillages. En 1562, les chefs du parti calviniste pillèrent la région pour procurer argent et vivres aux armées. Les églises ne furent pas épargnées, notamment à Rocamadour et à Gramat. Cette dernière fut même incendiée en 1568 toujours par ces mêmes troupes.
     


    Cependant, le calme revint, et Gramat, ce gros bourg agricole s'affirme ensuite comme centre d'échanges paisiblement à l'abri des grandes mutations. La Révolution de 1789 eut évidemment quelques répercussions sur la vie locale. La population était peu encline à fournir des volontaires, et la résistance des prêtres à prêter serment eut comme conséquence de voir ceux-ci interdits d'exercer leur ministère. Poussées par Mr Delpy, curé de Gramat, des femmes en vinrent même à s'insurger de la confiscation des biens du clergé, et réclamèrent que ceux-ci leur soient restitués. Ce fut chose faite après que les prêtres eurent signés une déclaration de soumission aux lois de la république.
     


    Deuxième étape Lavergne : Ses habitants sont appelés les Lavergnois et les Lavergnoises. La commune s'étend sur 20 km² et compte 625 habitants depuis le dernier recensement de la population datant de 2005. Entouré par les communes de Saint-Pardoux-Isaac, Armillac et Bourgougnague, Lavergne est situé à 21 km au Nord-Est de Marmande la plus grande ville à proximité.
      


    Troisième étape Thégra : Ancien bastion qui a gardé sa silhouette médiévale autour de son château du 15ème siècle, masqué par l'amusante ancienne mairie "républicaine". Crypte romane et beau mobilier religieux dans l'église (visite en juillet août). Travail de maréchal-ferrant couvert de chaume et four à pain à double foyer, grand colombier vers Miers.
      


    Quatrième étape Padirac : Le gouffre où les visiteurs naviguent à plus de 100 mètres sous terre, et le vieux village tranquille avec ses hameaux de charme, ses dolmens, tumulus et cayrous (tas d'empierrement). Intéressante église paroissiale qui englobe une chapelle romane (11ième siècle). Four à pain communal à Mathieu, "Voie romaine" et chemin de Croix d'Hélène.
     


    C’est une cavité naturelle de 75 mètres de profondeur et 33 mètres de diamètre qui s'ouvre dans la surface du Causse de Gramat, sous lequel à 103 mètres coule une rivière souterraine.
     


    Lorsque l'on atteint par les ascenseurs ou les escaliers, la rivière souterraine, commence alors la mystérieuse promenade à 103 mètres sous terre sur 500 mètres.
 


    Après le débarquement dans la salle du Lac de la Pluie, la visite se poursuit à pied, vers la salle des Grands Gours, la Salle du Grand Dôme, dont la voûte s'élève à 94 mètres de hauteur avec son Lac Supérieur situé à 27 mètres au-dessus du lit de la rivière. La visite dure environ 1heure 30 pour un parcours de 2000 mètres.
      


    Cinquième étape Miers : Village typé, maison médiévale à encorbellement, puits voûté surmonté d'une croix à ostensoir. Site préhistorique des Fieux, occupé depuis Neandertal. Ancien couvent des Hospitalières de Malte, devenu la ferme des Fieux où subsistent des vestiges de l'église. Au hameau de Barrières, ferme de type gramatois et deux grands dolmens. Architecture rurale à Fialy et au Puy del Claux, ensemble de bâtiments remarquables à Lavalade.
      


    Miers est renommée pour sa source thermale, son gigantesque lac et son parc de randonnée. L'eau de Miers-Alvignac, recommandée pour le bien être intestinal, est vendue depuis plus de 100 ans en pharmacie.
      


    Sixième étape Calès : cite dominant, ancienne maison forte, habitations de caractère. Aux alentours, ruines du château de Bonnecoste qui protégeait une grange cistercienne. Merveilleuse vallée de l'Ouysse, qui sort de deux résurgences magiques, Saint-Sauveur de Cabouy, et faisait tourner plusieurs moulins construits par les moines de Cîteaux. Le plus admirable est le moulin fortifié de Cougnaguet (14ième siècle).
     


    La plaine au nord, au creux du cingle de Trémolat, les coteaux ensuite, surplombant la Dordogne  font de Calès une commune aux visages multiples et aux hameaux nombreux. En effet, les 365 Calésiens vivent éparpillés entre Traly, Auriac, La Rive Basse, la Rive haute, Les Monzias et le village même de Calès.
     


    Sur la D29, en direction de Bergerac, à 9 km du Buisson de Cadouin, je tourne brusquement à droite pour rejoindre Calès. En direction du Buisson de Cadouin, 2 km après Badefols, j’aperçois l’église du 12ième surplombant la Dordogne. Perchée sur son promontoire, l’église romane accueille une vierge en bois classée du 15ième siècle.
     


    Septième étape Cougnaguet : Ce moulin fut édifié au 14ième siècle par des moines d’une abbaye cistercienne des Alix à deux kilomètres de Rocamadour. Sa construction dura plus de cinquante ans. Commencés en 1292, les travaux ne s’achevèrent qu’en 1350. Le 19 juillet 1778, les moines cédèrent l’édifice à un particulier. Désormais propriété privée, le moulin fut classé Monument Historique en 1925 tout en fonctionnant jusqu’en 1959.
     


    La porte d’entrée aujourd’hui murée, était une porte en ogive à demi refermée. On y accédait par un passage à gué dont peut encore apercevoir le dallage dans l’eau. En ces temps troublés de famines, de pillages, les moines possédaient là un bon moyen de défense. Il suffisait de fermer la porte et d’ouvrir les quatre vannes à l’intérieur du moulin provoquant ainsi un grand courant d’eau pour noyer d’éventuels agresseurs.
     


    Ce moulin est bâtit sur un cours d’eau, "L’Ouysse", d’abord souterrain, qui suit un parcours terrestre de seulement 11 kilomètres avant de se jeter dans la Dordogne. La retenue d’eau se fait sur 1,600 km de long grâce à un barrage d’une épaisseur de 6 mètres.
     


    Ce moulin est équipé de quatre meules d’environ 1,5 tonnes enfermées dans un coffrage de bois et grâce auxquelles on pouvait moudre jusqu’à trois tonnes de grain par jour.
     


    Très tôt ce matin, avant que le soleil se lève et la nature s’éveille je rejoins le prés qui se trouve en contrebas de la falaise de Rocamadour pour une balade en ballon. Tout d’abord le ballon est étalé sur le sol, la mise en route du ventilateur lui donne vie, quelques coups de brûleur et le voilà dressé majestueux de ses 22 mètres au-dessus de nos têtes.
     


    Vérification des instruments, essais soupape, je suis dans la nacelle, consignes aux passagers, point d’équilibre, quelques coups de brûleur, et nous nous élevons avec légèreté et douceur pour une aventure d’une heure et plus. Il ne reste plus qu’à vivre pleinement le vol.
     


    Dans la quiétude du matin, le ballon s’élève au rythme des coups de brûleur, et je découvre des paysages, des maisons, le château de Rocamadour. Le gibier s’éveille, un peu surpris, à ce moment là nous prenons de la hauteur pour ne pas l’effaroucher. Après avoir frôlé les cimes des arbres, nous voici en Ra dada, la nacelle à un mètre au-dessus des vignes, un bonjour en passant aux viticulteurs en train de vendanger. Nous continuons à glisser dans le vent, ma tête est pleine de souvenirs. Du bonheur à l’état pur.
     


    Nous avons décollé depuis bientôt une heure. Durant le vol nous sommes en liaison directe avec le 4x4 qui assure notre récupération. En face de nous un grand terrain en herbe, pas de bétail en vue, souple sur les jambes, la nacelle glisse sur l’herbe avec un petit sot, le ballon stabilisé, le vol se termine. Il ne reste plus qu’à procéder au rangement du ballon dans la remorque, et de retourner au point de décollage en 4x4. Je me sépare à regret de mon navigateur, avec la tête pleine de merveilleux souvenirs et un diplôme d’aéronaute.
     


    Je reprends la route direction Carrenac : Du temps où il se nommait Carendenacus, Carennac était un village médiéval rassemblé autour d'une église dédiée à Saint Sernin et dépendant de l'abbaye de Cluny. Sous l'impulsion de cette grande abbaye la paroisse devint prieuré et entreprit la construction de l'actuelle église Saint-Pierre, édifice roman du 11ième siècle. À l'intérieur du prieuré, le visiteur découvre un cloître mi-roman, mi-gothique et dans la salle capitulaire une Mise au Tombeau de la fin du 15ième siècle ainsi que les bas reliefs du 16ième siècle relatant la Passion du Christ. Le château des Doyens, construit au 16ième siècle, abrita de 1681 à 1685 le célèbre François de Salignac de Lamothe Fénelon, futur archevêque de Cambrai, qui choisit "cet heureux coin de terre" pour écrire "Les Aventures de Télémaque".
     


    La principale richesse architecturale : l'ensemble église, cloître et prieuré doyenné. Il suffit de peu d'imagination pour y revivre les scènes de la vie monacale d'autrefois. On accède par une porte fortifiée à la cour du prieuré, où l'on peut contempler l'église et le château des Doyens, c'est à dire le prieuré.
     


    Le château des Doyens :  quadrilatère de 20 mètres sur 10, il s'agit d'une belle demeure privée, construite en pierre de taille, comprenant, avec les combles, trois étages d'appartements. Un escalier à vis dessert toute la hauteur du bâtiment. Au premier étage se trouve la salle d'apparat, la mieux conservée à l'heure actuelle. Le plafond à poutrelles saillantes du 17ième siècle est peint de rinceaux, de fleurettes, de paniers et de divers sujets mythologiques. Le château abrite à présent l'Espace Patrimoine du Pays d'Art et d'Histoire de la Vallée de la Dordogne. Il présente une exposition permanente d'accès libre qui permet de découvrir la richesse naturelle, patrimoniale et architecturale de ce pays labellisé Pays d'Art et d'Histoire par le ministère de la Culture.
     


    L'église St Pierre : construction romane de la fin du 11ième siècle augmentée au milieu du 12ième d'un porche orné d'un superbe tympan sculpté. Ce tympan repose latéralement sur un faisceau de quatre colonnes faisant office de trumeau. Il offre aux regards une vision symbolique de la fin des temps. Occupant toute la hauteur du tympan, le Christ en majesté tenant le Livre et bénissant, est assis sur un trône richement orné. Les symboles des quatre évangélistes l'entourent tandis que les apôtres, répartis sur deux registres contemplent la vision céleste. L'église comprend trois nefs séparées par d'épais piliers, plus une rangée de chapelles sur le côté nord. Elle possède une trentaine de chapiteaux sculptés d'entrelacs et de palmettes. Un clocher roman, carré, s'élève au-dessus de la croisée du transept.
     


    Deuxième étape : Martel, la Ville aux 7 tours. La fondation de la ville par Charles Martel n'est qu'une légende aujourd'hui totalement déconsidérée. La forme ancienne de son nom "Mortel" est devenue "Martel" plus tardivement. C'est pourquoi les consuls ont adopté un blason à "trois marteaux d'argent emmanchés d'or sur champ de gueule". Martel est une des rares villes qui ne doive pas son origine à un castrum ou à une fondation religieuse. Favorablement située sur l'antique voie gallo-romaine reliant Brive à Cahors, elle suscite dès le 11ième siècle l'intérêt des vicomtes de Turenne qui en font une riche cité marchande, siège d'une châtellenie vicomtale. Au 12ième siècle, la ville est entourée d'une première enceinte. En 1219, elle se voit accorder une charte de coutumes par Raymond IV de Turenne. Au début du 14ième siècle, les consuls, au nombre de quatre, administrent une nombreuse population d'artisans, de grands marchands et de banquiers.
     


    Pays de pierre et de lumières, le patrimoine y rejoint le terroir avec une gastronomie réputée, fondée sur des productions de tradition et de qualité. La truffe, la noix, le foie gras, l’agneau du Quercy et le fromage de chèvre « cabécou » de Rocamadour se côtoient sur les tables pour mon plus grand bien.
 


    Le Palais de la raymondie est Edifié à partir de 1280 à l'initiative de Bernard Raymondie, receveur des impôts royaux et fils présumé du Vicomte Raymond IV de Turenne, l'édifice fut achevé vers 1330 par son gendre Pierre Stéphani. Ce palais urbain se compose de quatre ailes disposées autour d'une vaste cour, à laquelle on accède par un porche surmonté d'une tour transformée tardivement en beffroi.
     


    Place de la Halle remarquable par sa charpente (en châtaignier), a été édifiée à la fin du 18ième siècle à l'emplacement de l'ancienne maison des consuls. On peut y voir des "conques" ou anciennes mesures à grains. L’Hotel Fabri est un hôtel du 15ième siècle, remanié au  16ième siècle. Etienne Fabri y aurait accueilli en 1183 Henri Court Mantel (fils aîné d'Henri II Plantagenêt et d'Aliénor d'Aquitaine) qui venait de piller Rocamadour et y mourut ici peu de temps après.
     


    La Tour Tournemire ou tour Carré, l'une des sept tours de guet de la ville servit de prison seigneuriale, royale et municipale. Elle fut coiffée après la Révolution d'un toit sur créneaux.
     


    L’Eglise St Maur, partie intégrante du système défensif, l'église présente une allure de forteresse. Le clocher porche est une véritable tour de défense. Le chevet est surmonté de chambres de guet et sa baie est défendue par une bretèche. Construit en deux campagnes (14ième puis fin 15ième siècle), l'édifice est caractéristique du gothique méridional avec sa nef unique bordée de chapelles et ses voûtes à liernes et tiercerons.
      


    Après le voyage en ballon je décide de faire un voyage à sensations en empruntant le train à vapeur « Le Truffadou » de Martel, un retour dans le passé, un autre moment inoubliable qui me rappel ma jeunesse.
      


    Taillée dans la falaise de Mirandol, surplombant la Dordogne de 80 mètres, cette ancienne ligne Bordeaux Aurillac fut construite entre 1880 et 1884. Mise en service en 1989, elle vint concurrencer le trafic des gabares de la rivière Espérance.
     


    Déferrée en 1917 pour les besoins militaires afférents au premier conflit mondial, elle fut reconstruite en 1919 avec du rail américain toujours en place à ce jour de Martel à Saint Denis. A cette époque le train servait à l’expédition des truffes du marché de Martel, l’un des plus important de France. D’ou le nom de « Truffadou ».
     


    La ligne était inexploitée depuis 1980, lorsqu’en 1991 un groupe de passionnés bénévoles désireux de préserver ce chef-d’œuvre, crée une association qui après des années de travail, ouvre de nouveau la ligne en 1997 et connaît chaque année un succès grandissant.
     


    Le pays du Haut Quercy et plus particulièrement la vallée de l’Ouysse bénéficie d’une situation d’exception au sein de la célèbre « Terre des Merveilles » près de Rocamadour, de Padirac, de Martel et de bien d’autres sites célèbres aux portes du Périgord de l’Auvergne.
 


    Son terroir généreux, imprégné de lumière et de sérénité depuis les temps les plus reculés, a su accueillir l’homme. Les témoignages émouvants de son histoire y sont omniprésents. De grottes en oppida, de puys en châteaux, d’églises en vieux villages, de moulins en rivières… ce pays nous parle. La rencontre avec les gens d’ici est enrichissante, qu’ils soient agriculteurs, commerçants, artistes ou artisans d’art… avec leur caractère accueillant et convivial, ils sauront vous transmettre leur passion et sûrement vous les faire partager….


Armand,   

   

 

Commentaires

vivrenotreamour le 17-12-2010 à 01:12:02
bonsoir ne pouvent lire ton dernier article car cela me met aucun article c'est donc sur celui ci que je vient te rendre mapetite visite et te souhaiter une bonne nuit en esperant lire ton article prochainement

bis patricia
lartenimage le 26-10-2010 à 16:33:19
Merci de votre passage sur mon blog
Bibi29 le 22-10-2010 à 10:52:08
ton récit et tes photos sont superbes

merci pour ce beau partage

bise
lafianceedusoleil le 21-10-2010 à 22:19:13
Bonsoir Jakin,

quel superbe reportage sur Rocamadour. C'est une région que je ne connais pas du tout, les photos sont très belles et donnent un bel aperçu. La photo où tu es avec le ballon est chouette. Quel beau souvenir !

Passe une bonne nuit .

Bisou
margot53 le 21-10-2010 à 19:27:24
Bonsoir, 21 ans toute la vie devant toi, alors que du bonheur, dis donc quel article, une lecture pour une longue soirée d’hivers intéressant de voyager gratuitement grâce a toi et découvrir notre beau pays merci, je t’embrasse
lolo78000 le 21-10-2010 à 08:01:41
coucou rapide pour te souhaiter une très bonne journée de gros bizzzous