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Titre du blog : Les Black's Foot
Auteur : Jakin
Date de création : 03-09-2008
 
posté le 06-01-2011 à 05:56:50

BONNARD, LA PATIENTE FERVEUR

 

 

 


 

         Paris, au musée du Luxembourg, vers la fin des années trente. Bonnard, au bras de son ami le peintre Edouard Vuillard, parcourt les salles et s’arrête longuement dans l’une d’elles, où sont exposés quelques-uns de ses tableaux. Tout à coup, le voilà qui semble bien ennuyé : quelque chose, dans cette toile, ne va pas ! Là, ce détail ne tient pas ! Il glisse à Vuillard : « Ce tableau n’est pas terminé »… Vuillard voit alors son ami prendre dans sa poche une mini-boite de peinture pour la retouche finale ! « Vous n’allez pas… ! », lance-t-il, consterné. « Si ! répond Bonnard, allez occuper le gardien. » Vuillard s’exécute et va parler quelques instants avec le planton.

    Quand il revient, Bonnard sourit, ravi. Avec un pinceau de la taille d’un cure-dent, il a rajouté à la sauvette au tableau « quelques riens qui rassurent ». Ainsi va Bonnard, génial et méticuleux, magnifique et têtu : il ne vit que pour ces œuvres où s’épanouissent lumière et couleurs et où règnent, dans le frémissement des formes indécises, les détails choisis avec précision qui, rassemblés harmonieusement, achèvent de transformer le réel en « promesse de bonheur ».

    A petits coups de pinceaux, il passe de l’autre côté du miroir, là où règne la beauté…

    Jeune homme brillant à 21 ans, il abandonne le droit pour la peinture – L’éclatante lumière dans un éblouissement de couleurs, une œuvre vouée au bonheur – Son premier succès : une publicité pour du champagne – Il participe à la création d’Ubu roi – L’amour de toute une vie, il épouse sa maîtresse au bout de 32 ans – Il fait achever son dernier tableau par son neveu…
 


NU A CONTRE-JOUR

    Par l’artifice d’un angle de vue audacieux, le tapis du premier plan semble se transformer en estrade et grandir démesurément la femme qui s’offre à son miroir. Cette « contre-plongée » accentue avec une sensualité savoureuse la cambrure du modèle soulignée d’un trait de nacre au creux des reins. Bonnard métamorphose cette scène familière en un hymne à la lumière et au corps féminin. Aucune profondeur de perspective, mais un envol qui redresse les lignes horizontales du divan et du tub jusqu’à les faire paraître verticales. Le réalisme importe moins que le rythme. La couleur, posée en touches visibles, enveloppe ce corps d’un frémissement lumineux. Mais au lieu de se dissoudre à la manière des impressionnistes, l’espace se referme dans le miroir où se dévoile l’autre face de cette troublante nudité et la chaise vide du peintre, ou de nous-mêmes spectateurs.
1908 (124,5 x 108 cm) Musée royaux des Beaux Arts, Bruxelles.

    Né le 3 octobre 1867 Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine). Très tôt, Bonnard montre un intérêt pour les lettres, le latin, le grec et la philosophie ainsi que pour le dessin et la couleur. En 1885, après avoir obtenu son baccalauréat, il entre en faculté de droit, selon les désirs de son père. Il obtient sa licence en 1888. Il suit en même temps les cours de l'Académie Julian et est admis à l'École des beaux-arts de Paris, où il rencontre Vuillard, de qui il se rapproche. Il découvre les peintures de Gauguin, Degas, Monet, Cézanne... Peintre de personnages, figures, nus, portraits, paysages animés, intérieurs, natures mortes, fleurs et fruits, il était aussi graveur, dessinateur et illustrateur.

    Il meurt le 23 janvier 1947 au Cannet (Alpes-Maritimes).

    Sources Grands peintres, éditions F. Magazine sa et Wikipedia.


 Armand,

 

 

Commentaires

harfang le 07-01-2011 à 19:17:35
Bonnard c'est plus mon rayon ! tellement lumineux... et oui je suis plus visuelle qu'auditive.
lafianceedusoleil le 06-01-2011 à 22:38:57
bonsoir,

intéressant article, merci Jakin.

La douceur est arrivée ainsi que la pluie. Suis rentrée à pied du travail pour profiter de cette douceur. Elle ne saurait durer.

Bonne fin de soirée et gros bisou

Cricri
heremoana le 06-01-2011 à 22:36:12
de magnifiques détails dans cette toile pleine de lumière !

as-tu visiter le Louvre pendant ton passage à Paris, c'est un temple de peinture de toutes époques

bisus et bon vendredi
lolo78000 le 06-01-2011 à 15:01:18
petit coucou en rentrant du travail pour te souhaiter un très bon après-midi chez nous vent et pluie de gros bizzzous
anaflore le 06-01-2011 à 08:34:51
je vais au louvres en mars il doit y avoir des tableaux de bonnard .......belle journée