posté le 27-01-2011 à 07:57:34
MIRO, LE VOYANT
Barcelone, 1911. Voilà un an qu’un adolescent timide, qui ne rêve que d’être peintre, est forcé par son père à travailler dans une droguerie comme comptable. Un an de purgatoire, pendant lequel il a glané des chiffres à longueur de journée, samedi et dimanche compris.
Ce jour là, courbé sur ses colonnes comme un esclave sous le knout, il est pris d’une violente fièvre ; son corps et on esprit se révoltent et Joan Miro tombe victime d’une grave typhoïde. A deux doigts de la mort, il sait que cette maladie est une réponse de tout son être à l’enfermement dans lequel on l’a cruellement maintenu, « pour son bien »…
Finalement, son père acceptera que Joan, convalescent, abandonne les chiffres et le commerce pour reprendre toiles et pinceaux. Ainsi Joan Miro a dû frôler le néant pour convaincre ses proches qu’il ne pouvait vraiment être qu’un peintre. Peintre il le restera jusqu’à sa mort, après des décennies de création à la fois patiente et déchaînée. Miro en espagnol, signifie : « je regarde »…
Il arrive à Paris avec un gâteau pour Picasso – Torturé par la faim, il peint des hallucinations – il peint sur des cailloux, des miroirs, des éponges… - superstitieux, il déteste les nombres pairs ! – il boxe avec Hemingway et fréquente les surréalistes – il invente un monde étrange et lumineux…
LA FERME
La ferme est le chef-d’œuvre de la période dite « détailliste » de Miro. Peint entre la Catalogne et Paris, de 1920 à 1922, ce tableau est un véritable manifeste. Contre la tristesse et la laideur des villes, l’artiste célèbre l’authenticité de la vie rurale. Pour mieux rendre le plus petit détail, Miro n’a pas hésité à emporter à Paris un peu d’herbe de Mont-roig. Chaque objet fixé sur la toile devient ainsi un talisman. Curieusement, ce souci scrupuleux de précision ne donne en rien une œuvre « réaliste ». Le grillage du poulailler est en partie supprimé, « pour mieux montrer les animaux », déclare le peintre. L’échelle entre les divers éléments n’est pas toujours respectée : au centre de ce paysage, s’élève un agave dont le tronc porte une seule épine, énorme, image de toutes les autres. L’inventaire minutieux devient symbolique. Ce mélange surprenant explique peut-être que les marchands auxquels La Ferme fut montré ne l’achetèrent pas. Longtemps exposé dans un café de Montparnasse, la toile sera enfin acquise par l’écrivain américain Ernest Hemingway.
1921-1922 (132 x 147 cm), National Gallery of Art (don Mary Hemingway), Washington.
Joan Miró, ou Joan Miró Ferrà est né le 20 avril 1893 dans un passage proche de la plaça Reial de Barcelone. Son père, Miquel Miró i Adzeries, fils d'un forgeron de Cornudella, est orfèvre et possède une bijouterie horlogerie. Il fait la rencontre de Dolorès Ferrà i Oromí, la fille d'un ébéniste de Majorque avec laquelle il se marie. Le couple s'établit dans la rue du crédit à Barcelone, où naissent par la suite leurs deux enfants, Joan et Dolorès. Joan commence à dessiner dès l'âge de huit ans.
Il meurt le 25 décembre 1983 à Palma de Majorque.
Sources Grands peintres, éditions F. Magazine sa et Wikipedia.
Armand,
Commentaires
Bonsoir mon petit Armand,
très bel article sur Miro, j'ai bien aimé.
Comme toi, je préfère les cigales aux fournis. Je te souhaite une bonne nuit.
Bisou
coucou passe un très bon après-midi par chez nous ça caille de gros bizzzous