posté le 03-02-2011 à 05:43:43
MAX ERNST, L'ARCHANGE DU SURRÉALISME
Arizona, 1941. Max Ernst et sa future femme Peggy font route vers la côte Est des Etats Unis. Sorti de voiture pour admirer un gigantesque crotale qui traverse la nationale, Ernst jette ensuite un long regard circulaire sur le paysage ; tout d’un coup, il pâlit et son regard devient étrangement fixe. La ligne verte des forêts s’arrête brusquement au flanc de la montagne pour laisser place à des rochers d’un rouge brillant, tandis que le soleil couchant illumine la crête d’une couleur violacée. L’artiste, médusé, a sous les yeux exactement le même paysage fantastique qu’il a peint et repeint en France deux ans auparavant, sans jamais avoir mis les pieds en Amérique, sans jamais avoir vu cette « rocheuse » magique appelée le Pic de San Francisco…
Déjà, il a forgé des paysages extrême-orientaux sans quitter l’Europe, mais cette fois la ressemblance est hallucinante, proche du miracle. Le fascinant Max Ernst, qui ne cesse de réinventer le monde, sait aussi le deviner. Visionnaire, il représente intensément le drame de notre temps, qu’il affronte à la fois avec angoisse et avec humour, recréant une nature impénétrable et fascinante où pullule une faune terrifiante, imaginant des villes mystérieuses et immobiles, ou d’étranges monstres menaçants et dérisoires.
Le rire et l’érotisme viennent donner leur dimension inattendue aux scènes les plus terribles ou apparemment les plus innocentes ; dans la solitude de sa création, Max Ernst joue avec l’univers, en un jeu tragique et mystérieux que ses proches ont bien du mal à comprendre – même s’ils n’ont aucun mal à aimer l’artiste lui-même, dont le charme étrange est un perpétuel défi aux convenances, et la vie inquiète un magnifique refus de la laideur, de la banalité, et de la mort…
A 10 ans, il fait une fugue en pleine nuit – Au premier sourire, il séduit toutes les femmes – Emprisonné en 1940, il s’évade par deux fois – A 55 ans, il se marie pour la quatrième fois – Les Nazis brûlent ses tableaux et les Français le jette en prison – Pionnier du surréalisme, il révolutionne l’art du 20ième siècle…
L’ELEPHANT CELEBES
Cette toile, acquise par Paul Eluard en 1922, marque un tournant décisif dans l’œuvre de Max Ernst. Pour la première fois en effet, l’artiste transpose dans un univers purement pictural les thèmes les plus obsédants de ses collages. Cet éléphant, que le titre du tableau fait surgir de l’exotisme mythique des îles Célèbes d’Indonésie, fait partie du bestiaire surréaliste. Il évoque une machine de guerre, prête à d’étranges assauts. Le buste féminin décapité rappelle les mannequins dont Chirico, qui influença Max Ernst, peuple ses compositions. La cohésion de cette œuvre déroutante est à chercher dans le contraste plusieurs fois répété entre deux formes, la sphère et le biseau, qui symbolisent l’antagonisme complémentaire du féminin et du masculin. Des cornes et des défenses surgissent de la masse arrondie du monstre, des hampes dressées encadrent une balle d’or, la femme achève au premier plan une diagonale scandée par une canne démesurée et un cylindre bleu aux extrémités biseautées fiché au pied de l’éléphant, comme la clef de l’œuvre entière. Le message est clair, si l’on en croit l’ombre que dessine la trompe hybride de cet éléphant fantasmatique : il faut appeler un chat, un chat !
1921 (125 x 107 cm), collection particulière.
Max Ernst est le fils du peintre Philipp Ernst et de Louise Kopp. Il est né le 2 avril 1891 à Brühl et meurt le 1er avril 1976 à Paris à l’age de 84 ans…
Armand,
Commentaires
coucou en rentrant du travail je te souhaite un très bon après-midi chez nous à nouveau avec la avec de la pluie!! de gros bizzzous
un grand créateur bon jeudi
Bonjour Jakin,merci pour ton compliment !!cela me fais très plaisir.En plus sa ma fais découvrir ton blog qui ma l'aire très bien ,la je n'ai pas le temps mais je reviendrais le visiter un peu mieux des que possible.Passe une agréable journée a très bientôt!!!