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Titre du blog : Les Black's Foot
Auteur : Jakin
Date de création : 03-09-2008
 
posté le 22-02-2011 à 07:21:34

S COMME SOMONE - LE DÉPART DE LA PÊCHE - SENEGAL

 
 
            … « Comme nous l’avons pressenti la pêche piroguière s’individualise et se cantonne à la famille biologique paternelle. L’espace de pêche semble « territorialisé » et, confère à ces familles des rapports de production largement caractérisés par des liens familiaux. Dans cette base essentielle qu’est une famille qui gère une pirogue, ses habitudes de pêche nous dévoilent la profondeur des codes de conduite utilisés et le partage des tâches. Si cette pratique apparaît comme uniforme, elle est loin d’être uniquement artisanale, elle contribue aussi à l’organisation sociale de la famille.

    Pour en vérifier le propos, nous avons donc pris la mer avec plusieurs équipages : « Seydima Limamou Laye », capitaine Birame Sambéné (ancien routier) ; « Esperanza », capitaine Samba Diop (ancien navigateur) ; « El Idi Diakhaté », capitaine Antou Diakhaté (ancien chauffeur de taxi) ; « Fall Mariem Dieng », Capitaine Pape Dieng (ancien photographe) ; « Abdoulaye Wade », capitaine Omar Guèye (ancien maître d’hôtel). Les observations que nous avons conduites pendant ces journées de pêche nous révèleront ces usages et confirmeront notre hypothèse.
 
    Notre tour est enfin venu. L’équipage aidé d’une dizaine d’hommes répartis de chaque coté, les mains posées sur les plats-bords, pousse l’embarcation sur ces Togors. Le premier rondin dégagé, la pirogue roule maintenant en équilibre sur le second jusqu’à la poupe. L’opération s’arrête, quelques hommes lèvent l’éperon avant, d’autres replacent le Togor vers la proue et l’on repousse à nouveau. La manœuvre se poursuit ainsi en cadence jusqu’à ce que l’embarcation atteigne la mer (parfois plus de 30 mètres). A cet instant, les ouvriers lâchent la pirogue et se dirigent vers une autre embarcation. C’est à l’équipage maintenant de procéder à l’ultime manœuvre.
 
    L’éperon est dans l’eau, l’équipage se répartit sur les côtés, les mains sur les plats-bords, puis on attend qu’une vague plus importante lève l’avant de l’embarcation. A ce moment précis, les hommes poussent la pirogue. Ils se servent de la dynamique de la mer pour faire avancer leur engin. Après trois essais la pirogue flotte. Tandis que le second tient fermement l’arrière de l’embarcation, le capitaine prend place pour équilibrer la pirogue, suivi immédiatement par les membres de l’équipage. Le moteur est mis en route et simultanément le second pousse la pirogue une dernière fois (il a de l’eau jusqu’à la taille) et saute pour prendre place.
 
    Sous la poussée du moteur hors-bord, l’étrave se dresse d’abord hors de l’eau comme si la pirogue allait prendre son envol. Puis elle retombe avec un bruit sec au creux de la vague. Immédiatement, le capitaine rééquilibre son embarcation en positionnant  son équipage différemment sur la droite ou la gauche jusqu’au parfait équilibre pour ne pas chavirer. Il faut préciser à ce sujet qu’il n’y a pas de gilet de sauvetage à bord, et que la grande majorité des pêcheurs Lébous ne savent pas nager. Le faible tirant d’eau cumulé à un mauvais équilibre sur une vague de travers en pleine mer peut faire chavirer la pirogue et entraîner la mort de l’équipage.
 
     (Extrait, Mémoire de DEA d'Anthropologie, soutenu en 2004 sous la direction du Professeur Bruno Martinelli)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Armand, Collection privée 2004,  

 

 

Commentaires

lafianceedusoleil le 23-02-2011 à 20:55:13
coucou Jakin,

superbes photos, j'aime beaucoup.

Merci à toi et grosse bise

Cricri
lafianceedusoleil le 22-02-2011 à 21:51:46
bonsoir Armand,

te voici revenu !

merci pour ton passage. Je te souhaite une belle soirée. Je reviendrai voir les photos car ce soir, sur Vef, les photos ne s'affichent pas.

Bisou
lolo78000 le 22-02-2011 à 12:27:00
coucou viens te souhaiter un très bon mardi une petite éclaircie par chez nous ce matin pourvu que ça dure de gros bizzzous