posté le 07-03-2011 à 03:30:42
S COMME SOMONE - LA PÊCHE AU LARGE SUITE - SENEGAL
...Yacou se remet droit sur l’avant de la pirogue et cherche sur l’horizon les flotteurs munis de drapeaux qui marquent l’emplacement du mouillage. le capitaine conduit son embarcation sans boussole, ni sextant. A nos interrogations il répondra simplement que c’est une question d’habitude et d’instinct. Il tient compte de l’heure, de la position du soleil, du temps de navigation et du sens de la vague, quand la côte est apparente, il se dirige en observant des repères facilement identifiables comme la pointe d’une mosquée, un château d’eau, ou la façade d’un grand hôtel.
Il est environ 10 h 30 lorsque nous arrivons sur le second mouillage. Les opérations de remontée du filet se font selon la même méthode. Une technique apprise par mimétisme après quelques années de pêche avec les aînés, d’abord comme mousse, puis pêcheur, puis enfin pêcheur confirmé pour avoir le privilège de se tenir droit sur l’avant de la pirogue, stade ultime que peut atteindre un cadet dans une famille de pêcheur Lébou. En effet comme nous l’avons précisé plus haut, la coutume dans ces familles matrilinéaires veut que ce soit le neveu utérin (toujours positionné comme second quel que soit son âge) qui succède au Capitaine, la pirogue, elle, restant la propriété de la famille élargie.
C’est encore une prise exceptionnelle, une vingtaine de kilos de Guiss (Mulets), qui cette fois-ci se déversent sur nos pieds. Pendant la manœuvre, un autre équipage de la Somone « El Idi Diakhaté » rentre au village et croise tout près. Au passage, les hommes se toisent en silence car les pêcheurs Lébous sont fiers et la compétition est rude. Ce soir, sous le Mbar, il ne fera pas bon être celui qui a fait la plus petite prise, quolibets et plaisanteries vont aussi entretenir les conversations des femmes au marché aux poissons...
(Extrait, Mémoire de DEA d'Anthropologie, soutenu en 2004 sous la direction du Professeur Bruno Martinelli)
Armand, Collection privée 2004,
Commentaires
bonsoir Armand,
joli documentaire, merci Jakin.
Bonne fin de soirée.
Bisou
petit coucou en rentrant du travail pour te souhaiter un très bon après-midi de gros bizzzous