posté le 17-03-2011 à 09:34:11
DALI, LE PROVOCATEUR DE GÉNIE
Novembre 1934. Dali va conquérir New York. Au départ du train pour le Havre, il se tapit dans un compartiment de troisième classe, tous près de la locomotive, « pour arriver là-bas plus vite ». Autour de lui, des montagnes de tableaux solidement arrimés et auxquels, pour plus de sûreté encore, il a attaché des cordes reliés à ses vêtements ou à ses doigts. Très pâle, nerveux, il craint que quelqu’un ne lui subtilise ses « montres molles », et pour rester auprès de ses œuvres il refuse de déjeuner en route.
Enfin embarqué sur le bateau qui va lui faire franchir l’Atlantique, il se tient coi, comme un animal prêt à bondir et, jusqu’au dernier moment, reste enfermé dans sa cabine, ses valises bouclées depuis trois jours. Mais une fois à terre, Dali se déchaîne. Un magnifique portrait de Gala avec deux côtelettes d’agneau en équilibre sur son épaule fait tout de suite le plus saisissant effet, ainsi que le tract qu’il distribue partout, et qu’il a sobrement intitulé « New York me salue ».
Dans ce texte fou, il demande pourquoi on lui a érigé une statue, il y a si longtemps, bien avant sa naissance, « une statue plus haute qu’aucune autre » : cette statue qui représente et salue à la fois Dali, c’est la statue de la Liberté, qu’il n’a pas tort de croire sienne : c’est une superbe allégorie de la vie et de l’œuvre du grand conquistador de la peinture…
« A 6 ans, je voulais être cuisinière ; à 7 ans, Napoléon » - Il réalise un scénario pour les Max Brothers – Il peint au milieu des rhinocéros du zoo de Vincennes – « Gala, l’abeille, miel de ma vie d’homme » - Conquistador du surréalisme, il brave tous les scandales – L’amour fou, il séduit la femme d’Eluard et lui consacre sa vie – Visionnaire de génie, il peint des rêves fulgurants…
TÊTE PARANOÏAQUE
Selon le sens dans lequel on tourne ce tableau, que voit-on ? Quelques personnages assis sur une plage, devant une butte arrondie, ou bien une visage couché sur le sable. Cette double interprétation est typique du délire paranoïaque dont le peintre se dit saisi. Chaque forme porte en elle de multiples images et la réalité est soumise à d’innombrables métamorphose. Dali n’est pas le premier à avoir voulu représenter ce foisonnement d’images. Au 16ième siècle déjà, les peintres, dont le célèbre Arcimboldo, virent dans les nuages ou dans les arbres des silhouettes humaines. La nature devient l’image secrètement présente de l’humain. En reprenant cette tradition, Dali l’inscrit dans son œuvre, qui veut dévoiler les mystères de l’invisible et « contribuer au discrédit total de la réalité ».
1935 (19 x 23 cm), collection particulière.
Salvador Felipe Jacinto Dalí, fils de Felipa Domènech Ferrès (1874-1921) et de Salvador Dalí y Cusi (1872-1950), notaire est né le 11 mai 1904 à Figueras. Son enfance se partage entre Figueras, Barcelone et Cadaqués où son père possède une maison. Cette région de l'Empurdan aura une influence majeure sur son inspiration picturale tout au long de sa vie. Il naît moins d'un an après la mort (par gastro-entérite infectieuse) d'un premier fils (né le 12 octobre 1901 et mort le 1er août 1903), prénommé lui aussi Salvador. Ce frère aîné dont il porte le même nom sera un double obsédant durant toute sa vie et son œuvre : « Je naquis double. Mon frère, premier essai de moi-même, génie extrême et donc non viable, avait tout de même vécu sept ans avant que les circuits accélérés de son cerveau ne prennent feu ».
Le 10 juin 1982 Gala meurt dans la maison Port Lligat. Profondément affecté par le décès de sa muse, Dalí ne reviendra pas à Port Lligat. Il vit d'abord à Púbol, où il peint son dernier tableau, La queue d'aronde, mais il y est victime de l'incendie de sa chambre en 1984 dans lequel il est grièvement brûlé. Il finit ses jours dans l'appartement de la Torre Galatea, attenant au théâtre musée de Figueras, et meurt à l'hôpital de Figueras le 23 janvier 1989. Conformément à sa volonté, il se fera embaumer puis exposer dans son « Teatre-Museu », où il repose désormais. Une simple pierre indique le lieu de sa sépulture. Par testament, il lègue une grande partie de ses biens et de son œuvre au gouvernement espagnol.
Sources Grands peintres, éditions F. Magazine sa et Wikipedia.
Armand,
Commentaires
bonsoir Armand,
il y a trois ou quatre ans, j'ai été prise en photo avec Amanda Lear (une des égéries de Salvador Dali), au Train bleu, Gare de Lyon. C'était à l'occasion d'un repas de Noel du travail. Elle se trouvait là.
Merci pour ton article.
Très bonne fin de soirée Armand.
Bisou
merci de la visite.....
coucou viens te souhaiter un très bon après-midi chez nous bien gris aujourd'hui de gros bizzzous