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Titre du blog : Les Black's Foot
Auteur : Jakin
Date de création : 03-09-2008
 
posté le 21-04-2011 à 09:36:15

KLIMT, L'AMOUR DES FEMMES

 

 


        22 mars 1901. Le Parlement autrichien est en effervescence. La veille, le tribunal de Vienne a contesté la légitimité d’une requête du ministère public exigeant le séquestre du dernier numéro de la revue de Gustav Klimt, Ver sacrum, qui reproduisait les dessins préparatoires de sa toile la Médecine, et la destruction de tous les exemplaires existants.

    Furieux de voir les juges prendre le parti de l’artiste le plus « immoral » de ce début du siècle, vingt-deux députés interpellent le ministère de l’instruction publique pour savoir s’il compte vraiment installer au plafond de la grande salle de l’Université cette fameuse Médecine et donner ainsi son aval à « ce genre de peinture qui s’oppose aux sentiments esthétiques de la majorité du peuple autrichien ».

    Le ministre a eu beau, dans sa réponse, prendre parti pour le peintre (évoquant l’évolution continue des courants artistiques), celui-ci, dans son atelier, n’en fulmine pas moins et lance à des journalistes présents : « Quand j’ai terminé un tableau, je ne veux pas ensuite perdre des mois entiers à le justifier devant la foule. L’important n’est pas le nombre mais la qualité de ceux qui me soutiennent. »

    Après quoi Gustave Klimt, mettant dehors tout le monde, retourne au tableau qu’il vient de commencer, Judith et Holopherne, terrible débauche de chair, d’or et de cruauté. Et il sourit dans sa barbe en pensant que, décidément, les vingt-deux députés qui se posent en gardiens de la morale et de la tradition ne sont pas au bout de leurs peines.

    Fou amoureux d’une orpheline de seize ans ! – Cerné par la folie qui a ravagé sa famille – « Assez de censure ! Je veux être libre » - Dans Vienne en pleine gloire, il cumule scandales et succès – Une sensualité provocante, il peint la volupté cruelle des femmes - Pendant qu’il agonise, on cambriole son atelier…
 

 
JUDITH ET HOLOPHERNE

 

        Dans son cadre de cuivre martelé, exécuté par le frère du peintre, Georg, ce tableau retrouve la splendeur des icônes byzantines. C’est le début de la « période dorée », de Klimt. L’excès des ornements ne dissimule pas le corps presque nu de la belle criminelle, il en souligne la profonde volupté. Le haut collier semble détacher du buste le visage renversé, dont les yeux mi-clos trahissent une ardente ivresse. L’érotisme et la mort sont indissolublement liés. Judith n’est plus seulement une héroïne biblique, elle est aussi l’image de la « femme fatale » qui hante les artistes de l’époque.
1901 (84 x 42 cm), Osterreichische Galerie, Vienne.

 

        Deuxième enfant d'une famille de sept, Gustav Klimt est né à Baumgarten le 14 juillet 1862, à côté de Vienne, Autriche. Fils d'Ernst Klimt, orfèvre ciseleur, et Anna Finster, il suit les cours de l'École des arts décoratifs de Vienne dans les années 1876-1883, où il est l'élève de Ferdinand Laufberger. Célibataire endurci, il vit avec sa mère et ses sœurs. Il a cependant de nombreuses maîtresses, notamment Emilie Flöge qu'il rencontre au début des années 1890. Elle sera sa principale compagne jusqu'à la fin de sa vie. De ses nombreuses conquêtes naîtront 14 enfants illégitimes officiels.

    Il décède le 6 février 1918 à Vienne d'une attaque d'apoplexie et est enterré dans cette même ville au cimetière Hietzing. Il laisse de nombreuses toiles inachevées…
 
Sources Grands peintres, éditions F. Magazine sa et Wikipedia.
Armand, 
 
 

Commentaires

lafianceedusoleil le 21-04-2011 à 21:50:38
bonsoir Armand,

très bel article, je ne connaissais pas cet artiste. Merci pour cette découverte.

Je te souhaite une bonne fin de semaine. Gros bisou

Cricri
violacanina le 21-04-2011 à 18:16:15
J'aime beaucou ce tableau de Klimt ,

le visage et la pose lacive et surtout cet abondance de la couleur or !

Merçi pour le récit ,c'est toujours agréable de faire une lecture instructive
lolo78000 le 21-04-2011 à 14:24:42
petit coucou pour te souhaiter un bon après-midi chez nous toujours avec la chaleur de gros bizzzous
sandie le 21-04-2011 à 13:24:34
Véritable ode à la femme, des toiles dégoulinantes de féminité, de tendresse, il devait vraiment aimer les femmes pour les mettres dans de si joli écrins dorés....magnifique artiste.