posté le 05-05-2011 à 06:44:53
GOYA, LE TAUREAU BLESSÉ
2 mai 1808. La haine est dans Madrid. D’un côté, les cavaliers de Murat ; de l’autre, les Madrilènes, exaspérés par l’invasion napoléonienne. Chaque maison est une forteresse, chaque couteau est un poignard. Des femmes se jettent à la tête des chevaux, d’autres leur coupent les jarrets. Partout on saigne les soldats français, et la « promenade » militaire qui les a menés en Espagne tourne au massacre.
D’abord stupéfaits, ils réagissent, et c’est un autre carnage qui commence… Des têtes de moines décapités pleuvent dans les rues, des quartiers entiers sont nettoyés à coups de crosse et de fusil, les pelotons d’exécution crépitent sans arrêt. Le 3 mai, Murat, dont la victoire est désormais complète, fait fusiller sur place tout Madrilène porteur d’une arme, blanche ou à feu.
Goya, qui a suivi minute par minute ces débordements de violence, vomit son dégoût. Il ne sera plus jamais le même homme : bouleversé par tout ce sang, hanté par toute cette épouvante, son génie va changer, courbé sous le poids de l’horreur et de l’innommable…
Il échoue à tous les concours de peinture – Neuf cents kilomètres à dos de mule - A quarante-deux ans, il devient sourd – A Madrid, la révolte est écrasée dans le sang – Témoin du massacre du peuple espagnol par l’armée française - Des visions d’horreur ses tableaux brillent d’une sombre violence…
LE TROIS MAI
Quelques années après l’invasion de l’Espagne par les troupes de Napoléon, Goya peint ce célèbre tableau, en hommage à la résistance des patriotes. Cette scène représente les massacres du 3 Mai 1808, sur le mont du Prince Pio, à Madrid. Elle forme un diptyque avec la toile intitulée Le 2 Mai qui évoque la charge des Mameluks de la cavalerie impériale contre le peuple madrilène. L’admirable composition du 3 mai oppose l’alignement implacable des soldats sans visage au groupe confus des partisans. Face à ce destin aveugle se dresse le supplicié aux bras levés dans un ultime appel. Sa chemise blanche, violemment éclairée, jette une note éclatante dans la nuit tragique. L’horreur de ce spectacle est encore accentué par le merveilleux nocturne printanier qui baigne la silhouette de la ville au loin. L’atmosphère poignante de cette œuvre en a fait le symbole de toutes les révoltes contre l'absurdité atroce de la guerre.
1814 (266 x 345 cm), Musée du Prado, Madrid.
Né le 30 mars 1746 à Fuendetodos, près de Saragosse (Espagne), Francisco José de Goya y Lucientes était le fils de Gracia Lucientes († 1785) et de José de Goya († 1781), maître doreur à Saragosse, où il était employé par les chanoines de la basilique du Pilar, Élève de José Luzán à Saragosse dans les années 1760, le jeune Francisco a également vécu à Madrid, où il échoua plusieurs fois, entre 1763 et 1766 au concours de l'académie San Fernando, fondée en 1753.
Âgé de 82 ans, Goya mourut à Bordeaux dans la nuit du 15 au 16 avril 1828. L'artiste fut inhumé dans le cimetière des Chartreux dans un caveau où reposait déjà son compatriote Martin Goicocchea, beau-père du fils du peintre et ancien maire de Madrid. Lors de l’exhumation en 1899, dans l’impossibilité de reconnaître les corps, ils furent renfermés tous deux dans le même cercueil et transférés dans le mausolée à la sacramental de San Isidro à Madrid.
Sources Grands peintres, éditions F. Magazine sa et Wikipedia.
Armand,
Commentaires
bonsoir Armand,
heureusement que je n'étais pas le 2 mai1808, à Madrid, ce n'était pas beau du tout....
Excellent article et je t'en remercie.
Je te souhaite une belle fin de soirée.
Gros bisou
un coucou ensoleillé de Paris !
bon week-end
bisous
Merci de ton passage chez moi. Les couleurs sont autant de mots qui permettent d'exprimer un ressenti, de transposer des images mentales, les sujets en peinture, étant, souvent dépendent de l'état d'esprit du peintre. Bonne soirée
coucou j'arrive pour te souhaiter un très bon après-midi chez nous avec le soleil de gros bizzzous