posté le 12-05-2011 à 06:13:46
LE GADLU, QUEZ ACO ?
On peut dire que, de toutes les œuvres de fiction, le Dieu de la Bible est le personnage le plus déplaisant : Jaloux, et fier de l’être, il est impitoyable, injuste et tracassier dans son obsession de tout régenter ; adepte du nettoyage ethnique, c’est un revanchard assoiffé de sang ; tyran lunatique et malveillant, ce misogyne homophobe, raciste, pestilentiel, mégalomane et sadomasochiste pratique l’infanticide, le génocide et le « filliicide ». voilà comment Richard Dawkins démarre son réquisitoire contre la Religion.
Thomas Jefferson était du même avis, décrivant le Dieu de Moïse comme « un être doté d’un caractère épouvantable, cruel, vindicatif, capricieux et injuste »…
L’Anthropologue Pascal Boyer poursuivra dans une anecdote personnelle qu’il raconte dans son ouvrage « Et l’homme créa les Dieux » : « dans un dîner à Oxford un des invités, un célèbre théologien de Cambridge, m’a dit en se tournant vers moi : « C’est ce qui fait que l’anthropologie est si fascinante et en même temps si difficile. Vous devez expliquer comment les gens peuvent croire de pareilles inepties ».
Peut-être que ce qui va suivre sera-t-il considéré et fustigé par d’aucuns comme propos iconoclastes. Mais j’ai confiance en l’esprit de tolérance de mes Sœurs et Frères francs-maçons…
Ce théologien de Cambridge, chrétien, croyait probablement à une certaine combinaison des idées suivantes :
Du temps de nos ancêtres, un homme est né d’une vierge sans l’intervention d’un père biologique.
Le même homme sans père a appelé pour le faire sortir de sa tombe un amis du nom de Lazare qui était mort depuis suffisamment longtemps pour qu’il sente mauvais, et Lazare est aussitôt revenu à la vie.
Cet homme sans père est lui-même redevenu vivant après être mort et avoir été enterré depuis trois jours.
Quarante jours plus tard, l’homme sans père est monté au sommet d’une colline et il a disparu avec son corps dans le ciel.
Si vous murmurez des pensées dans le secret de votre tête, l’homme sans père, avec son « père » (qui est aussi lui-même), entendra vos pensées et il pourrait agir en conséquence. Il est en même temps capable d’entendre les pensées de toutes les autres personnes dans le monde.
Si vous faites quelque chose de mal ou quelque chose de bien, le même homme sans père voit tout, même si personne d’autre ne le voit. Vous pouvez être récompensé ou puni en conséquence, même après votre mort.
La mère vierge de l’homme sans père n’est jamais morte mais elle est montée au ciel avec son corps par « assomption ».
Le pain et le vin, s’ils sont bénis par un prêtre (qui doit avoir des testicules), « devient » le corps et le sang de l’homme sans père.
Qu’est-ce qu’un anthropologue objectif ferait de cet ensemble de croyance s’il tombait dessus pour la première fois au cours d’un travail de terrain ? Voilà la question que je me suis posé !
D’abord il y a eu Copernic qui a enlevé à notre terre sa dignité de centre du monde, puis vint ce mécréant de Darwin qui supprima l’origine divine de l’Homme. Alors que nous reste-t-il ? à nous F:.M:. ? Le GADLU !
Mes Sœurs et mes Frères quand on m’a demander de m’asseoir dans cette chaire et de devenir le porte parole du GADLU j’ai eu comme un vertige. Surtout pas la félicité sanguinaire du chrétien qui part pour la croisade casser du Sarrazin, mais le doute du Franc-maçon face à une présence symbolique que j’ai du mal, moi, à identifie comme Dieux.
Je ne puis y adhérer. Très profondément et très sincèrement, je ne crois pas qu’il existe - ou a existé - quelque part un tel « Grand Architecte - ou Grand Créateur – De L’Univers ». Pour moi : point de Dieu Tout-Puissant, créateur et rédempteur, point de grand principe organisateur d’un monde aussi chaotique que le nôtre. Le concept de GADLU, selon moi, n’est que le reliquat des ukases de la franc-Maçonnerie anglo-saxonne viscéralement théiste.
Cependant, pour sauver le principe de ce GADLU cher aux théistes et pour me réconcilier un peu avec vous, je propose d’interpréter ce symbole en évacuant la signification divine.
Pour moi, dans le prolongement de ce que nous a enseigné l’Albert Camus de mon adolescence, le monde est absurde, dénué de tout sens prédéterminé ou de toute organisation transcendante volontariste. Point de GADLU donc, seulement – ce qui constitue notre simple, énorme et noble responsabilité – des PADNU ( des « petits architectes de notre univers »), voire des PADSU ( de « petits architectes de son univers »). Termes que j’ai emprunté au Psychopédagogue Jacques Fontaine.
Voilà donc, Cinq lettes qui représente d’abord une idée. Mais une idée qui existe pour servir. Une idée qui sert à rassembler un conglomérat homogène de conscience afin de conforter la croyance en une humanité meilleure.
C’est aussi pour moi un symbole qui réside entièrement dans la mémoire. Dans la mémoire transmise par les anciens passés à l’Orient Eternel. Un symbole qui nous engage à tracer des plans et à construire notre temple intérieur. A utiliser sans cesse avec courage et persévérance le Maillet et le Ciseau pour affiner cette pierre au pied du mur et qui ne demande qu’à s’élever pour tenir la voûte.
Cinq lettres qui nous engagent à établir des liens et jeter des ponts entre un « MOI » et d’autres ? Il faut donc que le MOI cherche ses repères et ses références, sa caution. Autrement dit, nous nous voyons inachevé et ébauché et nous voulons construire une forme cohérente avec ces cinq lettres.
Personnellement, l’image qui me revient à l’esprit, resurgie des lectures passionnées de mon adolescence, est celle des deux frères Thibault, Jacques et Antoine, chers à ce remarquable romancier qu’était Roger Martin du Gard : leurs discussions idéologico-fraternelles ont longtemps nourri mes propres interrogations existentielles sur le problème des engagements sociaux et politiques. Jacques l’idéaliste, obsédé par le souci de faire le bonheur de l’humanité et, au prix de son bonheur familial, se faisant abattre en distribuant des tracts contre la guerre en 1914. Antoine le pragmatique, son frère, gazé dans les tranchées, préoccupé avant tout par le bonheur de ceux qui lui sont proches. Du moins telles sont les images dont ma mémoire, si celle-ci ne m’abuse point, persiste à me nourrir.
Jacques le PADNU, Antoine le PADSU. Je suis encore aujourd’hui, mosaïquement, écartelé entre ces deux attitudes politiques et existentielles. Ou, plus exactement et plus maçonniquement, j’ai toujours perçu en moi et du Jacques et de l’Antoine, de l’idéalisme et du pragmatisme, du Blanc et du Noir indissolublement liés.
« Mon » univers : ici la culture maçonnique me rappelle à mon bon souvenir. Ne s’agit-il pas de participer à la « Construction du Temple de l’Humanité » ? Belle et riche formule qui nous indique à la fois le sens et l’essence de notre engagement dans le travail maçonnique : ouvriers maçons, nous sommes , à notre modeste niveau , de petits architectes. Que notre Force, notre Sagesse et notre Beauté soient telles qu’elles contribuent, fût-ce modestement, au Progrès de l’Humanité : ainsi serons-nous peut-être reconnus comme de bons PADSU…
En termes maçonniques : un Apprenti relié à lui-même qui, en se reliant aux autres, devenu ainsi Compagnon accompli, se rapproche de la Maîtrise. Ou encore : le PADSU émérite, celui qui s’est voulu l’architecte de son univers familial et professionnel et qui réalise avec succès cette œuvre essentielle, voit s’ouvrir devant lui la voie qui l’amènera à être reconnu comme un PADNU lui aussi appelé à assumer d’importantes missions, dans la perspective de la Construction du Temple de l’Humanité.
Alors reprenant mes esprit j’ai imaginé que le GADLU ne pouvait ’être que MOI et que je pourrait faire un bout de chemin avec chacun d’entre-vous en nous prenant par l’épaule et je vous dirait ostensiblement à l’oreille : « Mon Frère, Ma Sœur, Imagine avec John Lennon, un monde sans religion…
Pas de bombes suicides, pas de 11 septembre, pas de Croisades, pas de chasses aux sorcières, pas de Conspiration des poudres, pas de partition de l’Inde, pas de guerres israélo-palestiniennes, pas de massacres de musulmans serbo-croates, pas de persécution de juifs, pas de « troubles » en Irak ou en Libye, pas de « crimes d’honneur », pas de télévangélistes au brushing avantageux et au costumes tape-à-l’œil.
Imaginez, pas de talibans pour dynamiter les statues anciennes, pas de décapitations publiques des blasphémateurs, pas de femmes flagellées pour avoir montré une infime parcelle de peau… »
Seulement un amour de la nature, se tourner vers la splendeur du monde réel, Comprendre le monde du vivant, apprécier son extrême richesse comme la fait Darwin en son temps. Abandonner toutes les formes de superstition et vivre libre et de bonne mœurs…
Amen…
Jakin,
Commentaires
je trouve que tu fais beaucoup de pub aux mauvais pour une minuscule conclusion sur l'espérance...
Tu recherche quoi?
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Tu recherche quoi?
bonsoir Armand,
je me suis arrêtée à la moitié de ton article. Il est un peu long. Je vais y revenir demain, car il est très judicieux.
Très bonne nuit et gros bisou
Cricri