posté le 23-06-2011 à 01:57:35
WATTEAU, LE PIERROT LUNAIRE
Paris, pont Notre Dame, 1702. Dans la boutique d’un fabricant de petits tableaux dévôts, douze adolescents travaillent d’arrache-pied, pour une soupe quotidienne et un misérable salaire. Tout se fait « à la chaîne » : le premier dessine les ciels, l’autre les têtes, le troisième les draperies, le quatrième les blancs… Quand le dernier a mis l’ultime couche, le fabricant vend la série à un commerçant de province, venu à Paris reconstituer les stocks.
Un de ces fragiles adolescents, âgé de dix-huit ans, s’appelle Antoine Watteau : il ne craint pas la besogne, il sait tout peindre, et travaille plus vite et mieux que les autres. En peu de temps, il est passé maître dans cet inlassable travail de copiste : à longueur de journée il peint des saint Nicolas, et une vieille femme qui lit avec des lunettes ! A peine est-il parfois gêné par une quinte de toux ; son pâle visage s’empourpre alors, et ses doigts restent crispés autour du pinceau.
Quand viennent à passer sur le pont des comédiens et des belles dames, il oublie vite ses images pieuses et rêve de faire le portrait de ces promeneurs, dans de beaux décors brillants, ombragés et nostalgiques. Il sait dejà qu’il quittera bientôt cette médiocre fabrique et ce patron tyrannique pour créer, dans la solitude et le silence, un monde de rêve et de mystère empreint d’une grâce musicale…
A 17 ans, il meurt de faim et peint des toiles « à la chaîne » pour survivre - Il assiste à la victoire de Marlborough – Il court les théâtres et fuit la société – Il détruit ses tableaux et fuit le luxe de ses mécènes - Il n’a plus la force de tenir un pinceau – Une invitation à l’amour, son œuvre célèbre les fêtes et les plaisirs…
GILLES
Cette toile était sans doute destinée à servir d’enseigne au Théâtre de la Foire, troupe de comédiens qui jouaient des œuvres dans la tradition de la « Commedia dell’arte » italienne. Le personnage représenté est le type du serviteur naïf et toujours berné, Gilles, proche de Pierrot. La scène fait peut-être allusion au titre de l’une des pièces dont il est le héros, « A laver la tête d’un âne, on perd sa lessive » ! En effet, derrière le jeune niais aux bras ballants, apparaît le docteur Balanzone, monté sur un baudet. Les autres protagonistes, qui semblent attendre pour jouer un mauvais tour à Gilles, sont Léandre, l’amoureux à la coiffe en forme de crête, Isabelle l’ingénue, et le maître de Gilles. L’on a vu dans ce tableau qui contraste avec la gracieuse insouciance de la plupart de ses œuvres un aveu de la mélancolie de Watteau. L’envers des « fêtes galantes »…
1717-1719 (184,5 x 149,5 cm) Musée du Louvre, Paris. Né à Valenciennes le 10 octobre 1684, Jean Antoine Watteau est le deuxième des 4 fils de Jean-Philippe Watteau (1660-1720), maître couvreur, marchand de tuiles, et de Michelle Lardenois (1653-1727). Vers l’âge de dix ans, il est mis en apprentissage chez Jacques Albert Gérin, l’un des peintres renommés de la ville, dont le musée et les églises de Valenciennes conservent quelques ouvrages, de valeur médiocre, dans le goût flamand.
Il meurt à Nogent-sur-Marne le 18 juillet 1721 dans les bras de Gersaint, peut-être des suites de la tuberculose, à l'âge de 37 ans. L'abbé Haranger a raconté que Watteau était à demi conscient et muet durant ses derniers jours, peignant en l'air des figures imaginaires.
Sources Grands peintres, éditions F. Magazine sa et Wikipedia.
Armand,
Commentaires
bonsori Armand,
Grand peintre Watteau, merci Armand pour ton article.
Souhaite que tu te portes à merveille. Douce nuit et gros bisouxx
coucou viens te souhaiter un très bon après-midi chez nous toujours un temps un peu frais de gros bizzzous
triste portrait de ce peintre ....
pour ton com, je suis obligée de choisir ou je peux prendre le deux ???? lollll
bisous et bonne journée