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Titre du blog : Les Black's Foot
Auteur : Jakin
Date de création : 03-09-2008
 
posté le 29-09-2011 à 04:26:48

LE CREUSET ET EXPERIENCE AVEC LE FEU

 

 

 

 

59 – Nord, Lille du  25 au 27 décembre 2010

 

 

 

        Pour cette nouvelle expérience le cadre d’expérimentation se situe cette fois-ci à Lambersart. Aujourd'hui ville fleurie “2 fleurs” aux portes de Lille, hier lieu d'agrément pour les Lillois, Lambersart la jolie a toujours été un poumon vert de la métropole, au bord de la rivière la Deûle.
     
        Dès le 18ième siècle, des “maisons de plaisance” y ont vu le jour, mais c'est à la fin du 19ième siècle et au début du 20ième que de nombreuses villas ont été édifiées, en particulier le long de l'avenue de l'Hippodrome, avenue Bailly-Ducroquet, avenue Gabrielle Bouveur...
 


        Un concours d'architecture a même mis en concurrence les plus grands architectes de l'époque. Ces belles villas font toujours l'identité et le caractère de Lambersart, tout comme les nombreux parcs et espaces verts. Des parcours découvertes permettent de découvrir ce patrimoine vert et architectural, auquel s'ajoute un patrimoine culinaire : l'excellence des restaurateurs locaux participe aussi à la renommée de la ville.
     


        Ville aux multiples facettes, Lambersart a aussi connu au 19ième siècle un remarquable essor dû au développement de l'industrie textile et des blanchisseries. Une succession de maires bâtisseurs a fait le reste : la ville, qu'on peut diviser sommairement en six quartiers, compte aujourd'hui plus de 28 000 habitants.
     


        Son avenir est plein de tous les futurs et se déroule sous nos yeux. Si le tissu de plus de 300 commerçants et artisans est une richesse de toujours, la naissance du parc d'activités du Pont-Royal, accueillant des sociétés novatrices dans des locaux ultramodernes, est une nouvelle corde à l'arc économique de la ville.
     


        A deux pas de Lambersart, parce qu'il y voyait le plus accompli de ses ouvrages, même si c'était le premier d'une longue liste, Vauban avait baptisé la Citadelle de Lille, la Reine des citadelles. Ce remarquable édifice en forme d'étoile à cinq branches possède à chaque angle un bastion. Entourée de larges et profonds fossés, la citadelle a été construite à l'endroit le plus bas et le plus marécageux de la ville permettant ainsi d'optimiser la défense de la forteresse par un complexe système d'inondations.
     


        L'édification de la citadelle impliqua l'élargissement de la forteresse et donc l'agrandissement de la ville intra-muros. Aujourd'hui la citadelle entièrement restaurée est un lieu de visite très prisé, mais reste également la base du 43ème régiment d'infanterie. Espace d'autant plus agréable qu'il s'insère dans un grand parc boisé dans lequel on trouve le bois de Boulogne, le jardin Vauban et le parc zoologique, lieux fort appréciés de la population lilloise. Apprentis alchimistes nous trouverons dans les allées de ce parc la sérénité nécessaire pour affronter le travail au creuset…
     


    Le décor est planté. Il est 14 heures quand le TGV Paris Lille me jette dans la froidure du Nord de la France un 25 décembre. Quelques minutes plus tard je sonne à la porte avec Annie une amie. Axel notre ôte, qui nous attend depuis plus de trois heures en surveillant les mets au four, car nous avons énormément de retard - intempérie oblige, nous ouvre la porte avec le sourire.
  

   

     Notre rencontre commence naturellement par les nourritures terrestres dans l’ancien appartement de la mère d’Axel, qui comme toutes les mères est curieuse de rencontrer des Aixois aussi loin de leur contrée et en terre de glace.

    L’idée a germé de pratiquer quelques expériences au creuset dans nos conversations sur l’alchimie au cour d’un repas que nous avions pris en commun à Paris dans l’auberge située dans l’ancienne demeure de Nicolas Flamel, le plus populaire des alchimistes français. Mais j’étais loin d’imaginer que cela se ferait entre le 25 et le 27 décembre à Lille !
 


     La première étape de ce mode opératoire est de broyer des blocs d’Antimoine pour en obtenir une poudre qui se transmutera en métal après le passage au feu. Avec assiduité et beaucoup de patience nous effectuons cette opération dans le silence des pilons. Il faut dire que nous sommes trois ce soir à officier avec notre instructeur.
     

 

    L’Antimoine réduit en poudre, nous attendons la tombée de la nuit pour passer à l’opération suivante : monter le foyer dans un cercle de pierre, se mettre en harmonie avec le feu en prononçant une phrase en vieille langue transmise par notre instructeur. Quand les braises apparaissent on pose délicatement le creuset et l’on attend dans le silence et le respect que le feu face son office.
    


    Avant cette opération notre instructeur attend un signe de la nature pour nous donner l’ordre d’allumer le feu. Puis quand le feu jaillit, il le guide avec un « bâton tonnerre », celui-ci semble lui obéir car les flammes montent ou descendent en suivant les mouvements du bâton ! C’est aussi ce soir là que j’ai payé mon tribu au feu en me brûlant le pouce lors de l’allumage.
     


    Il faut savoir aussi que l’Antimoine ne fond qu’à 1200 degrés et que le feu ne peut pas dépasser les 700 degrés. Alors quand le creuset devient translucide, ce qui signifie que l’Antimoine est transmuté en liquide, notre cerveau est dans l’incapacité de comprendre qui a rajouté les 500 degrés manquant ?
     


    Chacun à notre tour quand le moment est venu, muni d’une pince et d’une paire de gant nous récupérons notre creuset pour verser son contenu liquide dans l’appareil de réception. Quelques minutes suffisent pour qu’il durcisse. C’est alors que notre instructeur nous demande de briser le conne d’un coup sec avec un marteau pour le briser. Apparaissent au centre du métal les premières stries qui deviendront peut-être avec le temps et le travail une belle étoile flamboyante.

    Minuit somme au carillon du village. Les braises sont incandescentes, mais ne chauffe pas suffisamment nos corps qui grelottent car la température flirte avec les moins 15°. Nous partons nous coucher dans le silence de la nuit, conscient d’avoir vécu une expérience non naturelle.
     


    Le lendemain, la journée et la balade en forêt autour de la citadelle de Lille n’a pas suffit pour apaiser nos doutes et surtout rien de cohérent ne vient répondre aux innombrables questions qui se construisent dans notre tête. Surtout que ce soir nous renouvelons l’opération.
 


    Pendant qu’Annie et Axel se sacrifient pour préparer le repas du soir, avec Nicolas j’ai été désigné pour préparer le feu.
     
    En premier lieu nous nettoyons le cercle de pierre pour le débarrasser des scories de la veille et nous enlevons la couche de glace qui s’est formée pendant la nuit. Puis nous accumulons une bonne épaisseur de papier journal dont la première couche absorbe immédiatement l’eau qui stagne dans le foyer. Nous ajoutons une épaisseur de petit bois provenant de cagettes de légumes. Sur ce tumulus de papier et de bois nous ajoutons les bûches. Une rangée de rondes en pyramide que nous alternons avec des bûches coupées en triangle et bien plus épaisses.
 


    Le Rituel terminé, nous allons trouver notre instructeur pour lui demander de vérifier le foyer, car à notre avis, il n’y a pas assez de petit bois et le papier est déjà humide. La réponse nous surprend, car il nous dit de faire confiance au feu ! Très peu convaincu nous retournons en salle pour mettre la table.
 


    Dix minutes ce sont passées, quand Nicolas se souvient que nous avons laissé dehors les pinces et les gants. Celui-ci sort pour les mettre à l’abri et à sa grande surprise le papier fume et les premières flammes montent sur le foyer. Il cri de stupéfaction ! Notre instructeur qui s’aperçois que les flammes montent rapidement nous demande de nous mettre immédiatement en place pour accomplir le deuxième creuset.
 


    Il a beau nous dire que le feu part quant il veut, nous, nous savons que ce n’est pas possible, le papier était trempé par l’humidité et personne n’y a mis la moindre allumette. Alors ?

    Curieusement avec moins de petit bois, les flammes sont plus hautes que celles d’hier. Le signe de la nature que notre instructeur attend pour le placement du creuset arrive. C’est  une cigogne qui se positionne sur la cheminée de la maison d’en face ? Une cigogne au mois de décembre à Lille ? On a du mal à rester cohérent !
 


    Dans cette atmosphère irréelle, concentré sur le feu je me dis qu’au point au j’en suis je pourrai tenter une expérience. Je prononce la phrase en vieille langue apprise la veille, je remercie le feu et lui demande de tourner sur la bûche qui coiffe mon creuset. A ma grande surprise, une flamme sort du foyer et vient tourner sur la bûche. Convaincu que ce n’est qu’une coïncidence, je remercie une nouvelle fois le feu et lui demande de monter sur la bûche. Il s’exécute et arrête de tournoyer pour monter en cadence du bas ver le haut sur la bûche. Ebranlé, mais pas toujours convaincu, je le remercie une nouvelle fois et lui demande de consumer la bûche. A ma grande stupéfaction, la bûche crépite et se consume immédiatement pour tomber en braise autour de mon creuset. Je rentre dans le silence et me remets humblement à surveiller l’évolution de mon creuset pour pouvoir transmuter une nouvelle fois l’Antimoine révélateur.
 

 

          La deuxième fois que l’on brise la coulée, on sait qu’une part de nous même est dans cette transmutation. Les stries se font plus rectiligne et le métal semble se rectifier en son centre. L’Apprenti alchimiste a fait corps avec la matière, il est sur le chemin. Il faut maintenant renouveler l’opération et seul le travail nous le permet…

 

    Dans la plénitude du repas qui a suivit, j’ai raconté mon expérience. Mes collègues m’ont trouvé audacieux et imprudent. L’instructeur lui m’a répondu simplement : « Hé alors ! Qu’y a t-il de surprenant ? Tu as parlé au feu ! ».

Armand,
 
 

Commentaires

pouty88 le 29-09-2011 à 23:05:34
bonsoir felicitation pour la photo du soir!

bonne soirée

pouty
lafianceedusoleil le 29-09-2011 à 22:22:08
bonsoir Armand,

ton article m'a impressionné surtout l'histoire avec le feu.

Tu as parlé au feu. Je le crois volontiers. J'ai bien aimé ce que ton instructeur t'a répondu suite à ton expérience, tu as parlé au feu !

Quelle belle expérience Armand.

Toujours l'été en la capitale, c'est merveilleux.

Au fait, ton commentaire laissé chez moi m'a fait sourire.

Je te souhaite une douce nuit.

Je t'embrasse
LA PIOTE FEE DU JEUDI. le 29-09-2011 à 19:14:01
felicitation pour l image du jours bne soiree l ami merci
lolo78000 le 29-09-2011 à 15:33:57
coucou j'arrive pour te souhaiter un très bon après-midi chez nous il fait chaud de gros bizzzous
anaflore le 29-09-2011 à 13:31:16
fatiguant mais contente de mon voyage au canada
LA PIOTE FEE DU JEUDI. le 29-09-2011 à 12:49:17
bonjour jakin

j aime bcp ces vieilles demeures tu sais ....dans mon village il y a des tres vieilles mazons qui datte aussi

kel histoire ce feu !!!

tres bonne journee mon ami bisouxxx tendresse merci
pouty88 le 29-09-2011 à 08:16:44
bonjour

ah le Nord c'est beau et on y mange bien !

bravo pour toutes ces photos

bonne journée

pouty