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Titre du blog : Les Black's Foot
Auteur : Jakin
Date de création : 03-09-2008
 
posté le 01-12-2011 à 03:41:29

FRAGONARD, PLAISIRS DE LA VIE

 

 

 

 

          Paris, 9 décembre 1793. Le Louvre, où habite Fragonard, retentit des cris des sans-culottes. Chaque matin, deux ou trois charrettes quittent les prisons d’Etat pour aller abreuver une guillotine devenue folle. Les pastorales, les scènes érotiques et les fêtes galantes ont tourné à la tragédie. La veille encore, le joli cou de Mme du Barry a été tranché, et d’autres victimes se préparent, tête rase, à aller à la mort.

     Où sont les marquis, les roués et les abbés de cours d’antan ? Où sont les amoureuses et les jolies danseuses que se disputaient princes et financiers ? L’échafaud a remplacé l’escarpolette, et la gloire de Fragonard, hier éclatante, a basculé dans la fosse commune où s’entassent les corps suppliciés de ses anciens clients et amis.

     Seul et désabusé, le peintre regarde tourner follement la roue de l’histoire et disparaître à jamais le monde heureux, bienveillant et léger qui était le sien…

     Gamin déluré, il court les rues de Paris – Un tableau coquin lui apporte la gloire – « Je peindrais avec mon cul !… » - Son fils brûle ses estampes érotiques – Il se venge de sa maîtresse en défigurant son portrait – Ruiné par la Révolution, il renonce à son art et meurt ignoré…

 

 


LA LISEUSE

     Ce chef d’œuvre à lui seul suffit pour balayer les critiques dont Fragonard fut parfois l’objet. Celui qu’un historien d’art surnomma «  l’aimable triomphateur des salons mondains » révèle ici la profondeur de son génie. Le profil de sa Liseuse, délicatement ciselé sur fond sombre, a une grâce sérieuse bien éloignés des minauderies de ses marquises de commande. Au naturel de la pose s’ajoute la simplicité éclatante du vêtement. C’est dans le « rendu »  des étoffes que le peintre donne toute la mesure de la science et de sa sensibilité. L’alliance hardie du brun et du bleu sert d’écrin au jaune de la robe. La technique est d’un modernisme étonnant, qui déconcertera le public de l’époque. Les couleurs sont en effet librement juxtaposées, selon un procédé qui semble annoncer les impressionnistes. Rien, dans cette toile, ne rappelle la préciosité des scènes de genre libertines dans lesquelles le talent de Fragonard refusa de se laisser enfermer.
(81 x 64,8 cm), National Gallery of Art (don Mme Mellon Bruce), Washington.

     Jean honoré Nicolas Fragonard est né le 5 avril 1732 à Grasse. Il est le fils de François Fragonard, garçon gantier, et de Françoise Petit. Après le décès à dix mois de son petit frère Joseph, il reste enfant unique.

     Fragonard est expulsé du Louvre par décret impérial comme de nombreux artistes. Il s'installe alors chez son ami Veri, au Palais Royal. Il décède le 22 août 1806, apparemment terrassé par une congestion cérébrale dans son nouveau logement situé aux galeries du Palais royal à Paris. Les funérailles sont célébrées à l'église Saint-Roch. Il est inhumé dans l'ancien cimetière de Montmartre, où sa tombe n'est plus visible…

Sources Grands peintres, éditions F. Magazine sa et Wikipedia.

 

Armand, 

 

 

 

Commentaires

lafianceedusoleil le 01-12-2011 à 21:58:35
Bonsoir Armand,

La liseuse est un magnifique tableau rempli de finesse et de beauté.

Merci pour ce bel article.

Très bonne soirée.

Je t'embrasse
lolo78000 le 01-12-2011 à 15:10:41
coucou avec la pluie pour te souhaiter un très bon après-midi de gros bizzzous
heremoana le 01-12-2011 à 09:50:06
un souvenir pour moi : ce tableau tronait dans la chambre de mes parents .....

je l'ai souvent regardé

bisouse t bonne journée