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Titre du blog : Les Black's Foot
Auteur : Jakin
Date de création : 03-09-2008
 
posté le 23-02-2012 à 06:14:36

CARAVAGE, LE MAUVAIS GARÇON

 

 

 

 

          Octobre 1604. Dans la sinistre prison de Rome, la Tor di Nona, on tire de son cachot un prisonnier chargé de chaînes. L’homme est rustaud, violent, de petite taille mais d’une impressionnante force physique. On l’attache au dur chevalet de bois rugueux, le « cavaletto », très prisé de la police papale, la terrible « Corte » ; et l’interrogatoire commence : « Que faisais-tu, la nuit dernière, dans cette ruelle ? » « Je me promenais. » « C’est faux, tu étais en maraude, c’est pour cela que le sergent de police t’a arrêté, et c’est pour cela que tu l’as tué en lui défonçant le crâne avec une pierre. »

 

     Mais le scélérat ne manque ni d’aplomb, ni de répartie : «  La pierre qui l’a tué est tombée du toit, je le jure ! Tous mes amis présents ce soir-là peuvent en témoigner ! » On le fouette alors jusqu’au sang pour lui arracher des aveux. En vain : l’homme n’avouera pas. Il se retrouvera enfermé au sommet de la sinistre tour, marqué de terribles traces de lanières, ayant obstinément soutenu l’affirmation de son innocence, prêt à tout affronter pour échapper à la punition de ses crimes, résolu à soudoyer ses gardiens et tenter les plus périlleuses évasions, pourvu qu’il retrouve la liberté de poursuivre sa vie aventureuse.

 

     Dur à la douleur, menteur, cynique, connu pour ces mœurs dissolues et sa fréquentation assidue des plus obscurs bas-fonds de Rome, habitué des batailles de rues, des expéditions nocturnes et de la violence, il a aussi de formidables appuis dans la cité papale. Car cet assassin est surtout un artiste de génie : c’est Michelangelo Merisi, di Caravage…

 

     Il a huit ans quand son père se suicide – Terrassé par la misère, il agonise au bord du chemin – Emprisonné pour meurtre, il est torturé et s’évade – Accusé de viol, il doit s’enfuir de Malte – Maîtresses et amants, il vit au grand jour ses amours scandaleuses – La volupté des ténèbres sensuel et violent, il exalte dans son œuvre la beauté et le pêché…

 

 


SAINTE CATHERINE

     Dans le triangle parfait que décrivent l’épée et la palme, emblème du martyre, s’inscrit la roue sur laquelle la sainte fut suppliciée. Cette roue cloutée de fers terribles dramatise à elle seule ce portrait religieux. L’élégance de la jeune fille forme un contraste frappant avec l’horreur que suscite cet instrument de torture montré dan sa brutale réalité. Caravage renouvelle l’art religieux en renonçant à toute mièvrerie. Le métal luisant du moyeu perce sous le manteau brodé qui feint de le dissimuler. Une cruauté presque sadique se plaît à laisser deviner le sort de cette chair délicate et de ces atours somptueux sous la main du bourreau.
1595-1596 (173 x 133 cm), collection Thyssen, Lugano.

     Michelangelo Merisi est né le 29 septembre 1571 à Milan, où travaille son père, contremaître, maçon, architecte et intendant du marquis de Caravaggio. Sa famille est honorablement reconnue : Francesco Sforza, seigneur de Caravaggio fut le témoin du mariage de ses parents. Il a deux frères et une sœur.

     La légende dit que, dépité, perdu et fiévreux, il marcha sur la plage en plein soleil où il finit par mourir quelques jours plus tard, le 18 juillet 1610, à l'âge de 38 ans. En fait, son certificat de décès, retrouvé en 2005 dans le registre des décès de la paroisse de Saint Érasme de Porto Ecole, signale qu'il est mort « à l'hôpital de Sainte-marie auxiliatrice, des suites d'une maladie », a priori le paludisme. La légende dit qu'il finit « aussi misérable qu'il avait vécu » et que personne ne songea à demander sa dépouille, ni ne lui fit élever un catafalque, comme cela se pratiquait pour les artistes.

     En 2010, les restes du Caravage ont été retrouvés et identifiés grâce à des analyses au carbone 14 avec une probabilité de 85 % dans l'ossuaire d'une église de Porto Ercole. Atteint d'une intoxication chronique au plomb6, le peintre serait mort d'un état de faiblesse général et d'un coup de chaleur.

Sources Grands peintres, éditions F. Magazine sa et Wikipedia.

Armand,
 

 

 

Commentaires

lafianceedusoleil le 23-02-2012 à 22:24:49
bonsoir Arland,

très intéressant article, je ne connaissais pas ce peintre de grand talent. Quelle étrange vie, il a eue !

je te souhaite une douce nuit.

Bisou
lolo78000 le 23-02-2012 à 13:24:51
coucou avec la pluie je te souhaite un très bon jeudi de gros bizzzous
christineb le 23-02-2012 à 08:35:24
Merci pour cet intéressant petit cours d'art. Mais être attaché à un "dur chevalet", pour un peintre, c'est un comble! Bonne journée
anaflore le 23-02-2012 à 08:11:56
bon dsk est loin derrière même pas artiste lol et pourtant marre qu'on en parle lol bon jeudi