Rome, 1837. Un vent de panique souffle sur la ville éternelle : chaque jour, deux cents personnes meurent du choléra – six religieuses de la Trinité des Monts viennent d’être emportées par le fléau. Tout près de là, la Villa Médicis, qui accueille les artistes français lauréats du « prix de Rome », et dont Ingres est le directeur depuis plus de deux ans, un des élèves du maître meurt à son tour…
Les pensionnaires, qui jusque-là faisaient corps face à l’épidémie sévissant depuis longtemps déjà, mais moins violemment, s’affolent comme des oiseaux effrayés, et veulent fuir la ville. Ingres les retient : ils se feraient tirer dessus dans les villages environnants, car la panique a commencé à se répandre !
Imperturbable, la mine sévère, le corps sanglé dans son habit, le cou serré dans des cols de chemise jamais assez raides ni assez empesés, le maître tente de redonner courage aux plus effrayés en leur lisant à voix haute un chapitre de La Vie des hommes illustres de Plutarque ! Dehors, derrière les persiennes closes, les ramasseurs de cadavres continuent leur travail, dans un silence lugubre et un air pestilentiel. Ingres, lui, pense à l’Antiquité, à l’Histoire, aux grands hommes… et au travail qui l’attend et auquel il va se remettre tout à l’heure comme chaque jour, malgré le choléra et les difficultés du moment.
Quand il mourra à son tour, bien plus tard, à quatre-vingt six ans, il aura accompli une tâche immense, aura été couvert d’honneurs ou de huées – qu’importe : les « hommes illustres » vont droit vers leur chemin.
Il se marie par correspondance après deux chagrins d’amour – Pour survivre, il devient peintre public – Musicien virtuose, il joue du violon avec Paganini - Sénateur octogénaire, il achève Le Bain turc – Le génie du portrait, il peint les gloires de son temps et les héros du passé.
LA GRANDE ODALISQUE
Commandée par Caroline Murat, reine de Naples, cette toile était le pendant d’une Dormeuse disparue depuis. Exposée au Salon de 1819, elle ne recueille que des sarcasmes. Les critiques se moquent de la « maigreur choquante des bras », et surtout des « trois vertèbres de trop » qui donnent à l’échine de la courtisane une longueur inusitée. Mais Ingres a volontairement accentué l’élongation des formes pour atténuer le réalisme du nu et atteindre à ces courbes souples et moelleuses. L’expression du visage, très inspirée de Raphaël, n’est pas exempte d’ironie, dans le regard légèrement provocant que l’odalisque tourne vers nous.
1814 (91 x 162 cm), Musée du Louvre, Paris.
Jean-Auguste Dominique Ingres est né le 29 août 1780 à Montauban. Il est mort le 14 janvier 1867 à Paris. Ingres est enterré au cimetière du Père-Lachaise (23ième division).
Sources Grands peintres, éditions F. Magazine sa et Wikipedia.
Armand,
Commentaires
Magnifique
bonsoir,
très intéressant article sur Ingres, je ne savais pas qu'il était enterré au Père Lachaise.
Un grand maître !
très bonne fin de soirée et gros bisou
coucou ensoleillé pour te souhaiter un très bon après-midi de gros bizzzous
Ingres m'a interpellé... et j'ai trouvé très intéressant ton article...
bonne journée