posté le 22-11-2012 à 01:51:38
UNE MAIN POUR PRENDRE SON PIED ?
La boite à outil du Maçon est très fournie, à tel point qu’il est au moins un outil que l’on ignore souvent, que l’on confond parfois et que l’on méconnaît en général. Il s’agit de la Jauge.
La Jauge est une règle crantée qui permet de reporter cinq dimensions donnée : la paume, le palme, l’empan, le pied et la coudée…
Rares sont les rites où celle-ci est présente, Le Rite Français 1801 (celui du Régulateur du Maçon) et le Rite Opératif de Salomon sont de ceux-là, du coup elle est inexistante chez les auteurs habituels et confondue avec la Règle à 24 pouces chez Irène Mainguy, par exemple.
Dans l’Egypte ancienne, dans la Rome antique comme pendant le Moyen Age, les mesures variaient d’un pays à l’autre mais surtout d’un Maître d’œuvre à un autre et étaient basées sur le corps humain (paume, palme, empan, pied, coudée…). L’homme étant ce qu’il est, il lui fallait donc une main pour prendre son pied !
J’ai choisi volontairement pour illustrer mon propos, la main et le pied, car ils ont pour fonction le « faire ».
Anaxagore disait : « L’Homme est intelligent parce qu’il a une main ». La main c’est l’hu-Main. Elle mesure, elle tient, elle reçoit, elle donne et quand elle donne cela peut-être des coups comme des caresses. En hébreu la main se dit YAD et s’écrit en 2 lettres : le iod et le daleth, sa valeur est de 14 (notons qu’il y a 14 phalanges dans une main). La main premier outil, va donc se subdiviser en de multiples outils, disons plus spécifiques ou plus spécialisés. Du marteau (le poing fermé) à la pince (deux doigts qui s’opposent) en passant par la pelle (la main ouverte, doigts tendus), la main va être comme le dit Aristote, « l’instrument des instruments ».
Et pour en finir avec la main, regardons la en détail dans ses trois parties (doigts, paume et lignes) : Les doigts sont au nombre de cinq comme la Jauge a cinq mesures ; le pouce qui s’oppose aux autres doigts et permet de faire la pince ; l’index qui désigne ; le médius ; l’annulaire, lié au cœur (tendre et sensible) va recevoir l’anneau du mariage ; enfin l’auriculaire qu’on appelait avant le « grat-oreille ». les doigts ont une motricité complexe ainsi l’enroulement d’un doigt a lieu dans l’harmonie car le rapport des longueurs des phalanges se fait dans le cadre d’une suite que nous connaissons : la suite de Fibonacci.
Je secoue la Paume, le Palme, l’Empan ou Pan et la Coudée pour prendre enfin mon Pied ! Ce n’est pas moi qui le dit. Je vous renvoie à la Bible : qui précise que le pied est le corrélatif de la main ?
Tous les œuvriers doivent travailler sur un Pied d’égalité et nous comprenons combien cette expression est juste. Le pied étant la mesure la plus répandue chez les Compagnons bâtisseurs. En allant prendre leur Jauge ils prenaient ainsi leur pied !
Le pied correspond à un grand pied d’homme (pointure 45), soit 32,36 cm. Cette mesure se retrouve dans le cheminement du Franc-Maçon.
Pourquoi Jacob naît-il en tenant le talon de son frère ? Pourquoi ce même Jacob se retrouve-t-il boiteux ? Pourquoi Vulcain est-il boiteux ? Pour quelles raisons Oedipe est-il boiteux avant d’être aveugle ? Pourquoi le point faible d’Achille est-il le talon ? Pourquoi Eve doit-elle écraser la tête du serpent et pourquoi celui-ci doit-il la viser au talon ?
La réponse se trouve dans la pratique du Rituel en Chambre du Milieu ! Mes SS:. et FF:. Apprentis et Compagnons, il va falloir attendre pour trouver la réponse.
Les très grands chantiers commencent en France au début du 12ième siècle – Chartres en 1194, Bourges en 1195, Soisson en 1198, Reims en 1210, Amiens en 1220 – et se poursuivent jusqu’à la fin du 16ième siècle.
Tous les compagnons possédaient des jauges « non communes » au chantier en cours. Ainsi celui qui arrivait à Rouen après avoir travaillé à Chartres, était en possession de la jauge de Chartres. Il se voyait remettre la jauge communes aux œuvriers de Rouen. Il y avait donc autant de jauges non communes que de chantiers par lesquels des compagnons étaient passés.
Lorsque les Francs Maçons arrivèrent en Angleterre à la fin des grands chantiers, avec leurs Jauges, ils trouvèrent un système de mesure, basé sur le pied, bien en place. La Jauge n’a plus d’utilité puisque dans tout le pays on utilise le même pied divisé en douze pouces, d’où les 24 sections de la Règle de deux pied. Ce qui donne une règle sensiblement de même longueur que notre Jauge d’une coudée…
La Jauge est importante car c’est le seul symbole qui offre à l’Apprenti la possibilité d’intégration. Et sans intégration il n’y aura jamais de fraternité.
La Jauge est la clef du chantier, car elle est véritablement une clef et comme telle elle est le symbole de l’inconnu, de la Connaissance, de la Découverte et du Secret.
Elle est aussi en quelque sorte la mémoire collective du chantier. Elle porte sur elle la fiabilité de la construction. Le temple se construit grâce à elle. L’Homme se construit grâce à elle. La Fraternité se construit grâce à elle.
C’est parce qu’il aura connu la Jauge que l’Apprenti pourra utiliser la Règle. Bien sûr elle n’est pas aussi précise, mais elle permet déjà de tracer des droites, de reporter des mesures… n’oublions pas que cet outil est celui qui permettra à l’ouvrier de connaître et reconnaître les Compagnons.
Il pourra travailler sur le chantier. Apprendre à les jauger, à ne jamais les juger ; reconnaître à chacun sa juste valeur et apprendre à les aimer, tel doit être le travail de l’Apprenti.
A la différence du ciseau qui a besoin du maillet, ou du maillet dont la précision dépendra du ciseau, la Jauge est autonome, elle se suffit à elle-même, c’est un outil actif comme le compas ou l’équerre.
Plus que la Règle qui ne peut que mesurer, la Jauge permet de vérifier que l’œuvre accomplie est conforme à la commande du Maître d’œuvre. elle est déjà le symbole du respect de la loi, elle indique les limites à ne pas dépasser, elle est en quelque sorte la conscience collective de la Loge comme le lien qui unit les SS et les FF. Elle préfigure la Truelle.
La Jauge permet de restreindre l’action individuelle pour la rendre conforme à l’action collective. En rappelant à l’ordre, la Jauge permet de rester droit, toutes actions pour lesquelles la règle prendra le relais dès le 2ième grade.
Veillons donc à rendre à la Jauge sa place dans la boite à outils de l’Apprenti avec sa spécificité et son importance ; cela ne pourra qu’aider un peu plus à l’édification de cette société de FF et de SS que nous souhaitons tous…
En entrant pour la première fois dans un Atelier je vous engage à chercher à découvrir qu’elle est la Jauge qui l’anime ?
Pour ce qui me concerne, ce symbole que j'ai découvert très tôt dans mon cheminement, m'a toujours interpellé. Je ne doit pas juger les autres, mais ai-je le droit de les jauger ? La Jauge est un instrument de mesure, mais est-ce que je suis mesuré ? Je porte sur mon corps 5 mesures référencées, mais me servent-elles à mesurer mon ego ou à me mesurer aux autres ? J'avoue que bien souvent la tentation m'est venu de foutre ma main ou mon pied dans le miroir de l'autre ! Mais la dé-mesure est-elle bien raisonnable ? Heureusement, je porte des gants blancs.
Jakin,
Commentaires
pour mon passage à la télé suis pas en jaune mais en noir juste de la figuration lol vu le temps il manquait de spectateurs ils m'ont demandée de rester aucun regret c'était sur ma région et de belles découvertes comme le tailleur de pierre et les autres acteurs des reportages qui nous ont été présentés en direct une émission que j'ai découvert et que je vais regarder car c'est vrai que le matin à 11h je n'allume pas la télé et on connait mal notre belle france bon wk
bonsoir Armand,
il est excellent ton article, pour une fois, j'ai compris à 90%.
Bonne fin de soirée et bon vendredi.
Je t'embrasse
coucou me revoilà et je vais mieux je te remercie de tes visites pendant mon absence je te souhaite un très bon après-midi de gros bizzzous