posté le 18-10-2013 à 09:05:32
LITTLE RICHARD (2)
"A Wop Bop Alu Bop A Wop Bam Boom" Tels les chants de tribus indiennes qui précédaient des combats voués à l'échec contre l'envahisseur yankee, ces onomatopées qui introduisent Tutti Frutti vont être le cri de guerre d'un artiste que l'on pourrait croire envoûté par quelque potion magique, puis celui de toute une génération avide de goûter aux fruits défendus.
Tutti Frutti, en effet, comme bientôt Long Tall Sally, Rip it Up ou Good Golly Miss Molly, fait l'effet d'une véritable révolution esthétique et culturelle. Avec un piano qui martèle des accords frénétiques, les riffs cataclysmiques des saxos ténors et barytons et des guitares électriques chauffées à blanc, avec enfin le back beat d'une batterie propulsée au premier plan, tous ces titres, appelés à devenir des classiques du rock'n'roll, répondent à merveille aux désirs des teenagers américains qui, blancs ou noirs, rêvent de moins en moins secrètement à la plastique de Jayne Mansfield ou Marilyn Monroe.
Bref, avec Little Richard, le rock'n'roll s'est définitivement émancipé. Il n'est plus question avec lui de continuer dans la voie d'un jump-blues serein, comme le font Fats Domino et nombres d'artistes néo-orléanais, mais au contraire de créer une musique torride et plus sensuelle encore qui, en quelque sorte, guérisse de toutes les inhibitions dont est, aux yeux de l'artiste, porteuse la société victorienne.
Little Richard, en réalité, fascine. Sa musique et la vie même de l'artiste, l'une et l'autre excessives, sont un mélange que l'on peut considérer à première vue comme paradoxale. Musicien noir originaire de Géorgie, il puisera à la fois dans le blues et le gospel pour forger son détonnant rock'n'roll qui, s'il glorifie d'une certaine façon la culture de son peuple, s'adresse également aux jeunes White Anglo-Saxon Protestants.
De même, sa vie oscillera toujours entre le profane et le sacré, entre une certaine décadence et le mystique, ce qui n'est évidemment pas aisé à assumer. Ainsi, après des années consacrées au rock'n'roll qui, comme le blues naguère, apparaît pour beaucoup comme la "musique du diable", il décide de tout abandonner et de se réfugier dans la religion. Résultat : de 1958 au début des Sixties, il prêchera la parole de Dieu sur les routes du Vieux Sud...
♥ Going Home Tomorrow (1965)
♥♥ Why Den't You Love me (1965)
♥♥♥ Lawdy Miss Clawdy (1965)
♣ Goodnight Irenne (1965)
Textes et photos en provenances de la collection « Les Génies du Rock», Editions Atlas, 1993.
Armand,
Commentaires
kikou Armand,
c'est du rock endiablé, j'adore !
J'espère que tu as un super week-end de prévu.
Bonne fin de soirée Armand et bon week-end.
Je t'embrasse très fort.
Cricri