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Titre du blog : Les Black's Foot
Auteur : Jakin
Date de création : 03-09-2008
 
posté le 16-01-2014 à 00:09:31

SUR LES TRACES DU PETIT PEUPLE

 

 

 

 

 46 - Lot, Rocamadour du 28 juin au 2 juillet 2012

 



              C'est le troisième voyage dans cette ville qui fut l’objet de cultes anciens. La tradition met à la lumière du jour l’histoire d’un ermite, nommé Amadour, qui se réfugia loin des tourments de ce monde dans ces falaises appelées à l’époque le Val Ténébreux. Bien après sa mort, son corps fut retrouvé intact ; la religion catholique le sanctifia et fit construire en ces lieux des monuments sacrés.
    


    Dès l’An Mil, on y venait prier la Vierge noire. Cette dernière, dont l’origine remonte au mythe d’Isis et d’Osiris, est vêtue d’un manteau d’argent afin de libérer les pèlerins de leurs tourments et de leurs maladies. Au 12ème siècle, Rocamadour apparaît comme l’un des hauts lieux sacrés sur le chemin du pèlerinage.
    


    L’attrait que suscite depuis la nuit des temps cette cité médiévale, n’est guère le fruit du hasard mais parce qu’elle se trouve à un croisement de lignes principales du monde. Ces lignes, par leur présence, créent un vortex, une Porte entre deux mondes qu’il nous est possible de déclencher par un rituel précis ; nous permettant de bénéficier d’une puissante énergie d’Unité.
    


    Ce lieu est d’ailleurs sous l’égide de Saint Michel, gardien du « feu d’en haut », figuré par l’épée de Roland plantée dans le roc par l’archange lui-même, et nous dévoile le lien que possède Rocamadour avec le chemin de la Lumière. La forêt qui entoure cette ville si particulière est encore animée des esprits de la nature.
 

 
       Un voyage à la croisée de deux mondes sous la direction de Patrick Burensteinas que nous retrouvons pour cette nouvelle aventure en terre de mystères.

    C'est par une belle journée, très tôt dans la matinée, que nous commençons notre équipée. Sur la route qui borde notre hôtel, Patrick commence son instruction en nous dévoilant les mystères de la nature et de l'Alchimie. Quelques véhicules viennent perturber notre écoute, mais le chant des pinsons et chardonnerets cadencent harmonieusement la transmission.
    


    Puis nous empruntons un sentier sinueux plongeant au pied du château pour découvrir les lignes du monde et la respiration de la terre. A mi chemin, nous faisons une halte au pied d'une croix marquant le passage de la ligne dans sa verticalité. Depuis la nuit des temps les initiés ont l'habitude d'y laisser une pierre sur cet emplacement qui se situe en à-pic de la falaise. De là nous ressentons une forte vibration comme si nous étions dans un tambour de machine à laver.
    


    Quelques lacets plus loin, nous faisons halte devant une grotte. Au Moyen âge c'était l'entrée d'une ancienne mine. Elle fut fermée car les mineurs se plaignaient de rencontrer des fantômes. Patrick nous fait entrer petit à petit dans la réalité non ordinaire. Dans l'immobilité, nous percevons une pression sur nos tympans, puis un souffle se fait sentir. Il est froid, glacial et tourbillonne comme pour nous envelopper. Il est temps de décrocher.
 

 
        Encore quelques lacés sur le chemin de croix et nous voilà aux portes de la vieille ville. Sept chapelles furent construites sur cet espace rocailleux, étape mystique pour les alchimistes parcourant le Chemin de Saint Jacques de Compostelle. Tout au long de cette visite Patrick nous fait découvrir son symbolisme : l'étoile à cinq branches, les lacs d'amour, l'escargot et la spirale, la vierge noire, l'épée de Rolland, Saint Michel terrassant le dragon, le gardien de pierre et pour finir l'énergie de la porte et le passage.
 

 
       Il est temps maintenant de se frotter à la ligne du monde dans son horizontalité. Nous descendons donc dans la forêt au fond de la vallée. Cette ligne qui part de la Grand Place de Bruxelles et qui se dirige vers Compostelle passe par Rocamadour.
 

 
    La meilleure façon de suivre une voie, c'est de ne rien en attendre, nous dit Patrick. Il nous précise en outre que toute voie part de Gaule et arrive en Galice parce qu'il s'agit de la circulation des pierres et avant tout d'être relié à l'énergie, lieux propices à l'apparition des élémentaux.
 

 
   Elémentaux de l'Air, des sylphes qui font bouger une feuille selon un mouvement sinusoïdal. Nous en expérimentons les sensations. Immobile et rectifié dans le silence de la nature nous faisons le vide en nous. Voilà que le vent se lève et vient nous envahir de sa brise légère. Patrick nous demande de saisir ce vent comme l'on tire une couverture à soi par petits mouvements rythmés et voilà que le vent nous baigne en vagues successives et de plus en plus fortes. Curieusement aucune feuille, aucune branche d'arbre autour de nous ne bougent.
    
    Après cette expérimentation déroutante nous nous approchons d'une margelle. C'est un puit, le puit aux vœux, une force avec une ondine nous explique Patrick. Puis après nous avoir conté l'histoire de ce point d'eau au Moyen âge, nous expérimentons une nouvelle fois le lieu et jouons avec le vent.
 

 
       Nous partons maintenant vers l'Alzou qui suit la ligne du monde. Au passage d'un pont nous sentons une vibration nous pénétrer. Patrick nous rassure, nous commençons à comprendre et à percevoir le non ordinaire. Dans le silence nous nous alignons une nouvelle fois avec le vent. Après quelques minutes, nous sentons cette bulle qui nous entoure et nous isole du bruit des arbres. La lumière vient de changer, un hâle tantôt orange, tantôt vert pale est visible au bout de la clairière. Une nouvelle expérimentation.
    


    Nous reprenons notre chemin jusqu'à un lieu nommé Roc Fraîche, ou se trouve la source de Berthiol : une fontaine miraculeuse. Dans son bassin versant au fond on aperçoit des tritons preuve de sa pureté. Cette eau à la fois biologique et mystique rectifie les pèlerins qui la boivent. Elle a un goût de pierre et permet d'évacuer les sels (les émotions). Ce lieu semble être hors du temps. Notre première journée s'achève ici et nous aurons toute la nuit pour comprendre ce que nous venons de vivre.
    


    Dans le petit matin d'une nouvelle journée d'été nous nous regroupons dans un minimum de véhicules pour atteindre le Dolmen de Magès, à quelques kilomètres de Rocamadour.

    Sur place, Patrick réactive le dolmen, car c'est un outil de transfert. Il faut pour cela recevoir la permission de la nature qui se manifeste par la présence d'un volatil ou d'un petit animal. Soudain, un mulot traverse le dolmen sans ce soucier de notre présence. Nous pouvons commencer notre expérience. Nous nous mettons en cercle autour du dolmen, les mains à plat sur la pierre, et nous ressentons immédiatement une force qui nous attire. Nous avons l'impression que nos mains pénètrent la pierre. Novices en la matière, nous ne sommes pas en capacité d'entendre le son qui sort de la pierre, mais Patrick nous rassure, ce n'est qu'une question de pratique.
 


    Nous nous éloignons maintenant du dolmen pour atteindre une petite clairière à cent mètres sur la gauche. Le sol par endroit et calciné et des dalles de pierres sont présentes un peu partout. Patrick nous explique qu'il s'agit de la coagulation de la terre sous l'effet de la foudre, car ce lieu est souvent foudroyé.

    Cette fois-ci, chacun d'entre-nous dans le silence de cette bulle de causalité, les pieds sur une dalle de pierre nous expérimentons le feu et le vent. Après quelques minutes de recueillement, nous sentons la chaleur du feu nous envahir en tourbillonnant autour de notre corps. Puis Patrick à l'aide d'un bâton Tonnerre (fine branche de sureau et pierre de lune) appel le vent. Par vagues successives et violentes, celui-ci nous bouscule en tourbillonnant des pieds à la tête, alors qu'aucun arbre des environs ne bougent une quelconque feuille. A tour de rôle, mais cette fois-ci avec le bâton tonnerre personnel de Patrick (bâton transmis par les Celtes de génération en génération) nous expérimentons l'appel du vent et celui-ci nous répond de la même façon...
 


    Après le déjeuner nous partons pour le sommet de l'autre versant de la Ligne du monde et pour cela nous devons traverser le territoire du Petit Peuple. La montée vers le plateau est rude car le dénivelé est supérieur à 800 mètres sur une courte distance. Au tout début du chemin nous rencontrons une fontaine marquée d'une salamandre et qui dispose d'escaliers pour descendre au niveau de la source.
 


    Après vingt minutes de montée, la terre devient rouge. Elle est composée de beaucoup de fer qui est un excellent conducteur. La lumière est octarine et marque la frontière entre deux mondes.

    Patrick nous demande de marcher en silence et de mettre tous nos sens en éveil car nous pénétrons maintenant dans le territoire du Petit Peuple. Le Petit Peuple nous dit-il cohabite depuis la nuit des temps avec nous. il est en synergie avec la nature et nous évite car nous sommes des destructeurs. Vous n'êtes pas obligé de me croire, mais dans toutes les légendes du monde on parle de petits hommes comme on a parlé de Géants au début de l'humanité. Mais à chaque fois que je mène un groupe, il y a toujours quelqu'un qui détale de peur parce qu'il a vu quelque chose de non ordinaire.
    


    Encore quelques mètres dans une réalité sans cause et sans effet et nous voila au seuil qu'une brume bleuté marque. On attend en silence et on regarde partout. Dans ce silence la ligne du monde produit un son très grave qui arrive à nos oreilles.
 


    Patrick nous montre des chemins, des habitations de pierres. Ces constructions de petite taille sont apparentes et nous troublent quelque peu. Il n'y a aucune raison de trouver ici des petits chemins miniatures bien ordonnés qui montent dans la forêt, pas plus que des maisons de poupées en pierres sèches et mousse. Ni des surélévations en ouvrage miniature sur des hais construites par l'homme. Les animaux ne sont pas capable de faire cela ?  
 


    Arrivé sur le plateau, il faut maintenant franchir deux murs de pierres entourés de ronces pour arriver sur une coulée de pierre que l'on nomme l'échine du dragon.
    


    Encore une centaine de mètres et nous voilà au pied de la croix. Le paysage est époustouflant, la lumière semble irréelle. Un faucon tourbillonne pour saluer notre arrivée. Nous nous asseyons en demi cercle face à Rocamadour et contemplons la ville dans le silence. Puis Patrick nous appellera à tour de rôle au pied de la croix pour nous faire expérimenter la force de l'énergie au croisement des deux lignes du monde. Il n'y a pas de mot pour expliquer ce que l'on ressent...
    


    Comme pour tous les lieux mystiques, après deux heures de présence, la lumière se teinte d'orange, l'octarine monte et le vent nous pousse dehors. Il est temps de rejoindre nos quartiers. Merlin doit être content de nous...

    Nous nous sommes levés tôt ce matin car la journée va être longue ; c'est la dernière et la plus mystique. Le temps est gris. Cela est de bonne augure car nous devons marcher pendant 25 kms et le retour n'est pas prévu avant 19 heures. Puis entre minuit et trois heures du matin nous allons, un par un, passer la porte du temps.
 


    Le sac a dos remplit d'eau et de nourriture terrestre, en file indienne derrière Patrick, nous partons comme les alchimistes vers le Val Ténébreux qui longe l'Alzou au coeur du territoire du petit peuple. Sur les trois premiers kilomètres défilent noyers, vignes sauvages et figuiers au fond de la vallée. Puis le rayonnement de l'énergie se fait plus intense. Dans un virage nous retrouvons la ligne du monde. C'est un réel chaos, la pierre est broyée et éclatée car elle ne résiste pas au flux. Sur le sommet de l'arête des gardiens de pierres, tête de loup et d'ours, surveillent le passage.
    


    Sur notre chemin il y a une maison hantée, une force néfaste. Le lieu est froid, sombre et désagréable. Patrick nous raconte qu'au crépuscule on peut y voir une ombre blanche monter et descendre le long du mur. Personne dans la région ne s'attarde dans cette clairière. Comme nous sommes tous perplexes, Patrick nous signale avec un sourire interrogateur :   " ne pas croire au diable ne nous en protège pas ! "
    


    Quelques kilomètres plus loin, nous passons devant le moulin de Sirogne. Nous ressentons une impression de nausée. Une vieille force se trouve encore là. Puis le canyon se rétrécie et l'on s'enfonce dans la vallée. Tout au long du chemin on goûte le lieu qui nous éprouve. La lumière brille et les arbres nous saluent en bougeant leurs branches.
    


    Après le pont nous rentrons dans le territoire du petit peuple. Patrick nous abandonne quelques instants pour dissimuler des cadeaux qu'il met dans des endroits particuliers. Il s'agit de pierres alchimiques qu'il a confectionné lui-même. Rappelez-vous que nous sommes invités nous dit-il. Un lieu à ne pas oublier, un pont entre deux mondes.
    


    Après quelques lacets et un raidillon en fort dénivelé nous approchons du moulin de la Mouline. Nous nous sentons observés. Au bout du chemin, les arbres forment un cercle et au milieu de ce cercle l'octarine est présente. Patrick nous demande de regardez avec l'extrémité de notre champ de vision. On voit bouger les hautes herbes, mais on ne distingue rien de particulier. "Sorbo ! Sorbo ! Atasilki ! Atasilki !" lance Patrick en vieille langue (venez nous sommes des amis). Rien ne bouge. Mais quelques mètres plus loin nous trouvons un foyer miniature ?
    


    La colonne se présente devant le moulin de la Mouline. On attends quelques instants pour être accueilli par le lieu. Tout est encore présent : La maison du meunier, le canal, le four à pain et la voûte de pierre et depuis 300 ans les meules sont toujours en place. La terre raisonne, la rivière est pétrifiée, mais nous pouvons entendre l'eau qui coule toujours en dessous.

   

 

     Patrick nous raconte que ce moulin renferme un esprit de l'air. On imagine sans difficulté être dans un conte de fées avec bientôt l'apparition des Trolls. Il nous demande de faire silence pour étalonner la rencontre vers l'autre monde. Le vent souffle, les branches bougent, mais il n'y a pas de son. On n'entend pas le vent ? Une sylphe saute d'une feuille à l'autre ? Le salut des dryades.
 


    Non loin du four à pain, en bordure de la roche dans une petite cavité sous un épais feuillage, Patrick a caché il y a trois ans trois lettres hébraïques - Aleph, Mem et Shin en alliage alchimique (or, argent et cuivre). Nous allons avec lui vérifier la grotte aux cadeaux et aux offrandes. Il lui faudra cinq bonnes minutes pour retrouver à l'aide d'un bâton la cache.
 


    Les lettres sont là, mais pas dans le bon ordre ? Puis surprise, un petit collier de poupée en cornaline bleue s'y trouve aussi. Quelque chose brille soudain dans le fond : c'est un cristal de roche taillé d'environ trois centimètres. Vous êtes vraiment privilégié, c'est une belle surprise nous dit Patrick, rien que pour cela nous avons réussi notre parcours et pouvons rentrer à l'hôtel.
   
    Nous remettons tout en place et nous reprenons le chemin en traversant une autre clairière. Il y a 200 ans, dans cette espace des hommes rustiques fabriquaient du charbon de bois. On y retrouve encore les traces des immenses chaudrons qui servaient à la combustion du bois.
   


    A l'approche du moulin de Tournefeuille on retrouve la terre rouge, territoire d'une vieille force. L'octarine présente nous indique un endroit magique : un bosquet de buis et au milieu une bulle de silence que nous expérimentons. Il est 15 heures au soleil quand nous descendons dans le lit de la rivière pour déjeuner.
    


    Enfin restauré, nous passons le pont et arrivons au moulin de Tournefeuille. Patrick nous informe qu'il est habité par un élémentaire de la terre. Qu'il suffit d'y rester suffisamment longtemps pour y percevoir des mouvements vibratoires. La minoterie et la maison du meunier à l'étage sont toujours bien conservés malgré la rudesse du climat et les vents forts qui soufflent tout l'hiver.
    


    Nous poursuivons notre chemin en nous enfonçant plus profondément dans la vallée. Au détour d'un point d'eau formé par l'Alzou, Patrick nous demande d'ouvrir nos yeux et de regarder avec le coeur au fond de la retenue d'eau. L'atmosphère est particulière, il y a une ondine dans la pureté de cette eau. Mais le groupe est trop important et rien ne se passe. La colonne reprend sa marche.
 


    Mais avec Mireille et une autre participante nous restons encore quelques instants. Quand soudain nous voyons apparaître à la surface de l'eau une tache plus dense, plus épaisse comme une tâche d'huile. Elle avance vers nous et s'immobilise. Patrick, que nous rejoignons, nous confirme que c'est bien l'ondine et que nous avons bien fait de nous attarder. Les autres râlent et veulent y retourner. Patrick leur déconseille, trop de participants et il faut continuer car nous avons encore beaucoup de chemin à faire.
   


    Il faut encore un bon kilomètre de marche pour arriver au dernier moulin. Le moulin de Saut, le mieux conservé. Il est presque en état de marche. Situé au flanc d'une falaise abrupte au pied de laquelle coule une source en cascade. Ce moulin nous dit Patrick renferme un élémentaire de l'eau. Après avoir demandé l'accord du gardien de la source, Patrick nous conduit vers une vasque cachée dans la roche. Une eau lustrale de purification s'y trouve au fond. Il nous invite à la boire et à nous rincer le visage.
   


    Nous effectuons une pause dans le silence de ces pierres que berce le roulement de la source. Puis nous prenons cette fois-ci le chemin du retour. Trois heures de marche intensive que Patrick meuble avec des histoires sur la légende des Templiers, la compréhension de l'alchimie et la déconstruction de certains passages du dogme religieux. Il est 19 heures quand nous arrivons au pied du village de Rocamadour.
   


    Nous avons juste le temps de prendre une douche et de dîner car nous avons maintenant rendez-vous à 23 heures pour le passage de la Porte du Temps.

    En file indienne, lampe frontale éclairée, nous descendons par le chemin de croix qui commence au pied du château et qui nous mène 150 mètres plus bas à la porte sud de la cité sainte de Rocamadour. Nous franchissons le tunnel de pierres qui nous fait déboucher au centre de la place des chapelles. Nous prenons place dans le silence sur les bancs de pierres qui entourent la place et Patrick revient sur ses pas pour fermer ésotériquement les deux entrées de la place. Curieusement, alors qu'un grand nombre de touristes parcourent la cité, nous sommes le 1er juillet, aucun ne s'approchera du lieu où nous expérimentons.
 


    Patrick rejoint la partie supérieur de l'édifice qui se trouve un étage plus haut sur la gauche et au fond d'un couloir qui donne sur un balcon en promontoire face à la falaise. Il nous demande d'attendre dix minutes afin de préparer le lieu et après chacun notre tour nous allons nous diriger vers lui pour recevoir cette initiation pratiquée par les alchimistes au Moyen âge.

    De Minuit à trois heures du matin la ronde s'effectue. Un impétrant monte les marches, puis disparaît dans la nuit. Il revient quelques minutes plus tard dans un état de recueillement au point qu'il va s'asseoir loin des autres et restera jusqu'à la fin dans le silence de la méditation.
   


    Il est deux heures quarante cinq quant à mon tour je me lève pour traverser la cour. Je monte lentement les escaliers de la rampe d'accès à l'étage supérieur et je tourne à gauche dans le couloir. Il fait nuit noire, mais au fond du couloir j'aperçois Patrick debout dans le dormant gauche de la porte de pierre. La lune en contre jour le fait apparaître plus grand, je ralentis le pas pour que mes yeux s'habitue à la pénombre.

    Il m'accueille avec les mots d'un rituel, me fait passer la porte, puis me met face au gardien de pierre qui se trouve au sommet de la falaise d'en face. Il lui demande l'autorisation en vielle langue. J'ai l'impression que ses yeux me scrutent. Puis placer derrière moi, il me fait faire un quart de tour et me demande de regarder la lumière. A ce moment, alors qu'il fait nuit noire, un trait de Lumière qui vient du ciel se jette sur moi. Il continue à dérouler le rituel et me conduit lentement vers le dormant droit de la porte de pierre.
   


    Il me fait mettre les mains à plat sur chacun des deux montants. Me demande de fermer les yeux. Puis placé derrière moi il m'entoure de ses bras et me délivre une autre partie du Rituel. Soudain il me pousse brutalement en avant pour me faire franchir la porte. J'ai l'impression de tomber dans le vide pendant de longues minutes.

    J'ouvre les yeux, mais je ne vois rien ? Puis il me fait avancer dans le couloir par sept pas pendant qu'il continue à me livrer dans l'oreille le reste du rituel. Il écarte les mains et me rend ma liberté en me recommandant d'accomplir ce que j'ai reçu cette nuit.
 


    Je parcours dans un état second les quelques mètres qui me sépare de la rampe d'escalier. Je les descend en silence et rejoint la cohorte des sans voix dans le recueillement. Un autre se lève et va accomplir le passage...

    Le carillon de la chapelle sonne trois coups, tout est fini, nous remontons le chemin de croix dans un silence de plomb. La colonne accélère le pas au passage de la mine car nous sentons un froid glacial en plein été qui nous envahit et nous rejoignons nos chambres convaincus que nous venons de passer un moment inoubliable dans le monde des esprits et du non ordinaire.

    La nuit fut courte, troublée par des questions qui ne trouveront pas de réponse et dans le petit matin après avoir pris congé de tout le monde nous rentrons chez-nous. Mais l'aventure ne s'arrête pas là.

    Arrivé dans le garage situé en sous-sol de notre résidence, pendant que nous déchargions nos affaires du coffre de la voiture, la lumière s'éteint. Nous voilà plongé soudainement dans un décor qui n'est plus le garage. Les Murs sont lumineux, blanc et orangé par alternance. Les piliers de soutènement ont disparu et là, où doit se trouver l'ascenseur, il y a un long couloir bleu-ciel parsemé à mi hauteur de lumière couleur or.

    Décontenancé, je m'avance lentement vers le lieu ou doit se trouver l'interrupteur. Je plonge ma main dans un halo de blanc cotonneux et ma main disparaît. A tâtons je cherche l'interrupteur que je trouve enfin. Il me faut appuyer trois fois pour que la lumière revienne et pour retrouver l'aspect initial du garage.

    Phénomène surnaturel ? Illusion d'optique ? Passage de la Porte du Temps ? Ce qui me rassure c'est que ma compagne a vécu le même phénomène. Je n'ai donc pas rêvé...
 
Jakin, 
 
 

Commentaires

anaflore le 16-01-2014 à 08:35:36
j'aimerai y retourner je ne l'ai pas vécu de cette façon car déjà 25km ....mais j'en garde un souvenir inoubliable mais hélas bien lointain merci de ce partage