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JOHNNY S'EN VA-T-EN GUERRE

 
          Depuis qu'un obus l'a privé de ses bras, de ses jambes et de ses yeux, le soldat Johnny n'est plus qu'une plaie vivante. Lucide sur son état, il délivre le plus bouleversant des pamphlets contre la guerre.

     Très gravement blessé au combat, un jeune conscrit est soigné dans un hôpital militaire. Cloué sur son lit, isolé du monde extérieur, il se remémore quelques épisodes de son passé. Sa confession terminée, il n'aspire bientôt qu'à une seule chose, la mort.

     En écrivant le roman Johnny s'en va-t-en guerre en 1939, le subversif Dalton Trumbo ne se doutait pas que trente-deux ans plus tard il en réaliserait lui-même l'adaptation pour le cinéma, entamant une carrière de metteur en scène à l'âge de 65 ans.

     Tout d'abord rejeté par le comité de sélection du festival de Cannes, le brûlot de Trumbo figure finalement dans la compétition officielle de 1971. La Croisette s'apprête à chavirer.

     Pendant plus d'une décennie, ils ont subi les foudres du maccarthysme et ont figuré sur la liste noire, Dalton Trumbo, le plus célèbre d'entre eux, leur réserve le haut de l'affiche.

     Scénariste et romancier à succès, Dalton Trumbo reste dans l'histoire comme l'un des "dix d'Hollywood", ces artistes victimes du maccartisme.

     Né le 9 décembre 1905, à Montrose (Colorado), Dalton Trumbo doit très jeune subvenir aux besoins de sa famille, après la mort de son père en 1925. Durant huit ans, il travaille de nuit dans une boulangerie. Le jour, il étudie le journalisme à l'Université de Californie du Sud. Devenu pigiste, Trumbo accumule les articles et s'intéresse bientôt au cinéma. En 1933, il décroche le poste de rédacteur en chef de Hollywood Spectator, revue de référence de la critique cinématographique. L'année suivante, Warner le débauche et lui offre un poste de lecteur de scénarios. Mais son affiliation à la Screen Writer's Guild, le syndicat des scénaristes américains, lui attire les foudres de ses employeurs et, en 1936, il est congédié....

   Textes et photos en provenances de la collection « Les plus grands films de guerre », Editions Atlas, 2002.

Armand,