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Titre du blog : Les Black's Foot
Auteur : Jakin
Date de création : 03-09-2008
 
posté le 06-09-2014 à 00:33:28

LA PATROUILLE PERDUE

 

 

 
          Pris au piège d'une oasis perdue en plein désert, une patrouille britannique livre un combat désespéré contre un ennemi implacable et invisible. Mais le danger ne vient pas seulement de l'extérieur.

     Attaquée par des snipers arabes, une patrouille britannique se réfugie dans une mosquée près d'une oasis et soutient un siège suicidaire. Face à un ennemi étrangement invisible, les soldats ne peuvent maîtriser leurs peurs les plus traditionnelles. Le décompte des morts ne fait qu'augmenter leur plongée dans la folie.

     Projet personnel de John Ford après une longue série d'œuvres de commande, La Patrouille perdue est filmée sans concession pour un budget peu élevé, et dans des conditions de tournage difficiles qui allaient influer le style du cinéaste.

     Premier film de John Ford à avoir réellement bénéficié du soutien critique, La Patrouille perdue a conforté le cinéaste dans la nouvelle voie qu'il s'était choisi.

     Les deux rôles principaux de La Patrouille perdue se complètent-ils ou sont-ils mal assortis ? D'un côté, un comédien turbulent et indiscipliné qui joue avec mesure face à la caméra. De l'autre, un acteur discret qui se transforme en parfait cabotin.

     Malgré ses cent quarante films qui comptent plus d'une trentaine d'oeuvres indispensables, John Ford n'a été sacralisé "auteur" que sur le tard. Il fut d'abord et avant tout l'incarnation mythologique de son pays.

     1951, La Screen Directors Guild est en ébullition, et tous les réalisateurs d'Hollywood se sont réunis pour de longues conférences visant à déterminer quel soutien apporter à la campagne anticommuniste du sénateur Josef McCarthy. L'ultra conservateur Cecil B. De Mille vient d'achever un discours haineux dans lequel il menace à demi-mot les réalisateurs d'origine européenne en accentuant la prononciation de leurs noms (Lubitsch, Mankiewicz, Siodmak, Wilder, etc...). Alors que la salle se remplit de huées, un vieil homme jusque là silencieux, qui était assis dans le fond, se lève et s'avance lentement vers le micro. Les cris et les complaintes s'arrêtent net alors que la vénérable silhouette traverse la salle. Chacun sait que Cecil B. De Mille est allé trop loin, et que l'homme qui s'apprête à prendre la parole va durement le remettre à sa place sans qu'il lui soit possible de rétorquer quoi que ce soit. Pour chaque prise de parole, l'orateur doit donner son nom et sa profession. Le vieil homme s'empare donc du micro et annonce d'une voix calme : "Je m'appelle John Ford. Je fais des westerns."...

 

Textes et photos en provenances de la collection « Les plus grands films de guerre », Editions Atlas, 2002.
 
 
Armand,