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LA LETTRE BEITH DANS LE RITUEL DE L'AIGLE ROUGE

          Dans le Rituel de Cérémonie l'ICTO énonce dans la séquence des planètes, pour la Lune : "Le Sublime architecte des Mondes fit régner la lettre Beith dans la Sagesse, l'orna d'une couronne et la combina avec les autres. Par elle il créa la Lune dans le monde, le lundi, le métal argent et l'œil droit dans le corps.

     Cette phrase tirée du Sépher Yetsirah ou Livre de la Formation donne le contenu suivant : "Il fit régner la lettre Beith  par la vie. Il la couronna. Avec elle il forma : Saturne dans l'Univers, le jour 1 dans l'année, l'œil droit dans l'âme".

     Nous avons la une première contradiction entre le Rituel et le Sépher Yetsirah, qui peut s'expliquer par le fait que Saturne est la planète du temps qui passe pour les hébreux. Alors que sur le plan alchimique (base de notre rituel), le plomb représente Saturne et se transforme avec le temps en Argent, qui lui est représenté par la Lune.

     Beith est formé par trois Vav associés avec une ouverture sur la gauche : la direction du Nord. Par son coin gauche supérieur le Beith indique la direction des cieux, reconnaissant symboliquement l'existence du créateur, et témoignent que les merveilleuses lois de la Nature et de l'Univers ne sont pas le fruit du hasard, mais sont l'œuvre d'un Dieu Unique.

     Le tracé de cette lettre en araméen correspond à un carré ou un rectangle représentant les montants de la porte ou le faîte du toit, le caractère figure toujours une maison. La maison symbolise un point focal, centre du monde, à l'image de l'Univers. Il est à la fois l'Univers et l'être intérieur unis par les 32 voies de la Sagesse.

     Beith signifie donc la maison et exprime l'idée de tout ce qui contient, c'est l'archétype de toutes demeures, la maison de Dieu et de l'Homme, le sanctuaire, la forme en tant que matrice. Elle désigne un endroit réservé à la sainteté sur terre, le sanctuaire, la demeure où l'homme peut se transformer.

     La valeur 2 du Beith représente le concept de dualité apportant la diversité dans la création. Par son mouvement il fait apparaître la polarité, source de toute multiplicité et de toute diversité. C'est le commencement de la pluralité. Nous le retrouvons en premier lieu dans le labyrinthe et dans le pavé mosaïque de notre Temple en Loge bleue.

     Dans le premier livre des Rois, le mot Beith est utilisé pour désigner un contenant pour l'eau. Dans le livre d'Ezéckiel il signifie "entre". Ainsi Beith semble être un passage, un intermédiaire entre le manifesté et le non-manifesté. Lettre toujours reliée à l'évocation du Rituel de fermeture du grade d'Apprenti. Le Beith succédant à Aleph symboliquement désigne l'étable et le lieu de domestication du bœuf, comme on le retrouve dans le deuxième Livre de Samuel.

     Pour les Alchimistes le Beith signifie : Remplis la maison. Lieu ou contenant, qui accorde à chaque créature la capacité de libérer en elle un espace pour recevoir la Lumière divine. Il est à la fois l'antimoine, le creuset, les phases de transmutation de la matière, l'alchimiste qui œuvre et par extension la pierre philosophale.  

     La principale dualité sur laquelle la kabbale insiste, est la séparation mâle femelle, l'opposition des polarité que nous retrouvons dans les noces alchimiques et dans les deux serpents s'enroulant autour du bâton d'Hermès, pour nous le Caducée.

     Le Rituel nous engage ainsi à prendre conscience qu'il faut faire la pare des choses dans toute nos actions. Faire la différence dans cette dualité entre le bien et le mal engendré par le chaos. Accueillir la Lumière c'est aussi travailler notre dualité pour gommer le coté négatif des choses qui symbolise le mal en nous.

     Pour cela nous sommes invité à re-garder avec notre œil droit, l'œil ardent de Râ, qui signe la reconnaissance, l'affectivité et la volonté, pour perce-voir ce qui rentre à l'intérieur de soi...

     La partie kabbalistique est tirée de l'ouvrage de Georges Lahy "L'alphabet hébreu et ses symboles", Editions Lahy 2006.

Jakin,