Au début du 20ième siècle Cerbère était une assez grande ville (1333 habitants recensés en 1906). Elle bénéficiait de toute l'activité frontalière que peut avoir une ville: la douane pour contrôler les marchandises importées et la gendarmerie pour arrêter la contrebande. Mais Cerbère fut célèbre aussi pour son trafic ferroviaire bien particulier.
Le 21 janvier 1878 la compagnie des chemins de fer du midi et la compagnie des chemins de fer de Tarragone à Barcelone se joignent à la frontière de Cerbère, mais l'Espagne et la France n'ont pas les mêmes écartements de voies de chemin de fer (En France, c'est 1m43, en Espagne 1m66), ce qui obligeaient les passagers de changer de train lors du passage de la frontière. Il fallait également transborder la marchandise, et l'une des marchandises les plus importée étaient les oranges. Ainsi naîtra le métier de transbordeuses d'oranges, qui se développera grâce à l'arrivée de transitaires.
Ce sont les femmes qui le faisaient, mais le salaire était maigre et le travail dur. Les transbordeuses d'oranges portent des paniers de 15 à 20 Kg. Le 26 février 1906, elles arrêtent le travail, réclamant 25 centimes d'augmentation sur leurs 75 normalement payés (Elles étaient payées à la tache). Ce mouvement de grève avait ceci de particulier d'être le 1er purement féminin. Il ne s'achèvera que le 3 décembre, après de longues luttes avec les autorités, les patrons et aussi entre les ouvrières elles-mêmes, partagées sur le conflit...
Commentaires
Bonjour Armand
très belles tes photos
Je te souhaite un très bon mercredi
Nos amitiés bises
René
Merci pour ce texte intéressant. J'ai aprécié la statue honorant le travail de ces femmes.
Transbordeuse d'oranges... un si joli nom pour un métier si dur.
merci Armand,
je suis une râleuse certes, mais une râleuse tolérante et surtout pas sectaire... d'autant que je râle souvent intérieurement, et cette petite flamme intérieure plutôt que de me replier sur moi même, la vie n'étant pas un long fleuve tranquille , m'a souvent booster et permit de traverser bien des aléas de ma vie sans plus de dommage que nécessaire...
bises
marie
Ce qui montre que l'exploitation du peuple ne date ps d'aujourd'hui. Et ce n'est pas parce qu'il s'agissait de femmes qu'on avait plus de respect. Faire porter aux femmes des charges de 15 à 20 kg, faut l'oser ! Tu me diras qu'on fait bien travailler les enfants. Alors ...
Bonjour Jakin, encore un travail bien difficile et laborieux pour ces femmes, je ne connaissais pas les porteuses d'oranges, merci pour ce billet fort intéressant, et toujours de bien jolies photos, bonne journée, bonne chandeleur, fanfan76
c' est benêt de se retrouver bloqué à la frontière pour une histoire d' écartement de rails !
Mais bon, cela donna du travail aux femmes !
Drôle de nom pour une ville bien jolie par ailleurs !
Bonne journée
Amitié