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Titre du blog : Les Black's Foot
Auteur : Jakin
Date de création : 03-09-2008
 
posté le 10-09-2016 à 06:20:30

LE MERCURE DES PHILOSOPHES OÙ LA MÈRE DE LA PIERRE

 
 


          Si le Christ est le protagoniste principal du drame symbolique des alchimistes chrétiens, Marie prend également dans les traités anciens une place très importante. A la correspondance "Christ" - pierre philosophale - Souffre des philosophes, répond celle de Marie - Mercure philosophique ou Marie - Mère de la pierre". Les développements qui lui furent consacrés sont très nombreux et il est assez aisé de suivre les alchimistes dans leurs raisonnements, dont la logique est absolument remarquable.

     Dans les traités d'alchimie le symbolisme du mercure et celui de l'eau se superposent, très souvent, en sorte qu'il est parfois mal aisé, dans certains textes, de les distinguer. Les alchimistes considèrent qu'ils sont indissociables et, mieux encore, que l'esprit universel qu'ils espèrent capter lors de leurs manipulations ne peut leur parvenir que par l'entremise des eaux supérieures, puisque le texte biblique affirme qu'aux origines de la création l'esprit planait sur les eaux.

     Une subtile distinction est ensuite faite entre les eaux supérieures et les eaux inférieures, terme très souvent dévolu dans les traités alchimiques à l'humidité lunaire qu'il ne faut pas confondre avec une pluie banale. Il s'agit en fait de l'eau subtile - la rosée de l'Aurore de Pierre Dujols - qui véhicule la matière universelle des alchimistes ou Spiritus Mundi.

     Cet humide radical est donc appelé mercure par certains auteurs en raison de la fonction qu'il remplit dans le règne minéral, puisqu'il transmet une influence, voire une semence qui permet la reproduction des métaux. C'est en effet une idée chère aux alchimistes, que les corps métalliques puissent se reproduire grâce à un germe particulier.

     Lorsque les alchimistes parlent de mercure c'est, avant tout, à cause de l'aspect de l'un des corps métalliques qu'ils utilisent, mais aussi en raison de sa fonction au sein de leurs travaux, qui est analogue à celle de l'Olympe. Puisqu'il transmet une influence, il peut être considéré comme un messager, voire comme un relais ou un intermédiaire sans lequel l'exaltation des matériaux est impossible.

     L'alchimiste affirme également que tout ce qui est en potentialité dans les sphères supérieures, se manifeste plus ou moins positivement dans notre univers matériel, voire se corporifie sur terre dans chacun des règnes naturels que nous pouvons observer.

     Ainsi nous retrouvons exprimé dans la symbolique alchimique des eaux et du mercure la même métaphore que pour la Vierge Marie. En effet Saint Bernard, par exemple, l'appelle "le célèbre aqueduc" car par elle s'écoule le principe universel de la Grâce.

     L'alchimiste pour sa part, dira que la lune régit les eaux terrestres comme Marie gouverne leurs homologues célestes. Ce sont, une fois encore et à la lumière de nos investigations, des analogies symboliques d'une parfaite logique.

     C'est la théorie des correspondances chère aux anciens. Ainsi, pour l'alchimiste chrétien, il ne fait pas de doute que la Vierge Marie, Mère du Christ, soit la représentation du principe mercuriel sans l'existence duquel le grand œuvre christique n'aurait pas pu se dérouler et se prolonger par-delà le temps et l'espace, jusqu'aux jours derniers de l'Apocalypse.

     Dans la logique de son déroulement linéaire, le Grand Oeuvre d'alchimie a été remarquablement adapté, ici encore, aux étapes de l'Histoire Sainte et aux préceptes du christianisme...
 
 
Bibliographie : La voie de l'alchimie chrétienne, Séverin Batfroi, Le Mercure Dauphinois, 2005,2014.
 

Jakin,

 

 

Commentaires

anaflore le 10-09-2016 à 08:05:24
bien compliqué l"alchimie humaine

dur le retour bon wk