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Titre du blog : Les Black's Foot
Auteur : Jakin
Date de création : 03-09-2008
 
posté le 10-02-2018 à 06:09:07

LES ETAPES INITIATIQUES DE L'ALCHIMIE SPIRITUELLE : SOUFFRE ET MERCURE

 
 

 
          Le Souffre et le Mercure philosophiques sont recueillis et mélangés pour former le Rebis ou Hermaphrodite que l'on place dans l'œuf philosophique au coeur de l'Athanor pour sa cuisson dans l'Ecuelle.

     Notre ascèse spirituelle s'ancre donc, dès le départ, dans une prise en compte sérieuse et forte des deux fondements de notre Esprit : sa Mémoire vraie où s'accumule tout le vécu en forme de racine vitale, et sa Vocation vraie, en forme d'élan vital, où piétinent d'impatience des talents et potentialités en attente d'un bon projet de vie.

     Mémoire et Vocation sont on ne peut plus personnelles ; elles n'appartiennent qu'à moi ; elles me forgent intégralement ; elles me constituent ; elles déterminent mon identité profonde, ma personnalité profonde ; elles sont ma nishamah en hébreu, mon âme personnelle, celle que YHWH des dieux insuffla dans les narines du corps d'humus qui deviendra l'humain Adam.

     J'ai conscience, maintenant d'où je viens - mes racines authentiques. J'ai conscience, maintenant d'où je vais - mes élans authentiques. J'ai conscience de qui je suis. J'ai conscience de qui je deviens. J'ai fixé mon Souffre philosophal personnel et mon Mercure philosophal personnel.

     L'un féconde l'autre. L'autre se nourrit de l'un. Ma vie nouvelle naîtra des copulations entre Mémoire et Vocation, à condition de tout leur sacrifier. A condition que rien n'interfère avec leur amour dans le lit nuptial de l'œuf philosophique, c'est-à-dire dans le sein de mon intelligence, de l'intelligence qui m'habite.

     Il faut totalement isoler les amours de ma Mémoire et de ma Vocation de toutes les influences externes. Eux seuls comptent. L'ouverture au monde viendra plus tard, à l'heure de la projection. Pour l'heure, le Grand Oeuvre s'accomplit en moi, par ma conscience, sur ma rationalité, dans mon intelligence.

     Mon mâle intérieur (ma Vocation, le père de ma vie) et ma femelle intérieure (ma Mémoire, la mère de ma vie) copulent joyeusement. C'est l'heure nuptial.

     Mon intelligence les contient tous deux, conjoints étroitement mêlés. Il faut poser cette intelligence pleine des amours salvatrices, délicatement, sur un lit de cendres - celles de mes souvenirs et envies passés - au creux de ma rationalité faite de mes règles de travail intérieur, de mon règlement intérieur d'ascèse.

     Puis, il faut placer le tout au coeur du four de ma conscience lucide, de plus en plus ardente au fur et à mesure des opérations. Voilà, tout est en place ; le Grand Oeuvre peut commencer...

     La putréfaction (la mort) ou Oeuvre au Noir.

     L'homme porteur de mes vieux souvenirs et de mes vieilles envies, désormais transcendés en Mémoire et en Vocation, doit nourrir, descendre au tombeau, être inhumé et pourrir. Putréfaction !

     Nous sommes dans un stade de mort. Mais une mort joyeuse qui annonce une renaissance. La Mémoire et la Vocation sont entrées dans une vaste dialectique. Elles deviennent inséparables, indissociables. La Mémoire sans Vocation n'est que nostalgie. La Vocation sans Mémoire n'est qu'utopie. C'est le propre de toutes les idéologies de n'être que nostalgie (conservatisme), ou utopie (progressisme). Et c'est pourquoi toutes les idéologies sont aussi meurtrières et nocives.

     La putréfaction est lente. En moi, au plus profond de mon intimité, s'instaure un dialogue salvateur entre ma Mémoire et ma Vocation. Il ne s'agit plus de savoir ce que je veux devenir, mais bien de savoir ce que je peux devenir en fonction de ce que je suis.

     L'Oeuvre au Noir, à partir de la Mémoire et de la Vocation, par putréfaction de l'homme naïf et profane, conduit à la révélation intime du Destin de chacun.

     Quel est mon destin, c'est-à-dire non pas le sort que je devrais subir parce qu'écrit quelque part de toute éternité, mais bien le champ réel de mes possibles au vu de ce que je suis réellement, au vu de mes potentialités réelles ?

     Le Destin désigne le fondement de la logique personnelle de vie. Réaliser son propre Destin profond est la finalité ultime de toute existence. Chacun est porteur d'un germe profond qui ne demande qu'à éclore pour devenir un arbre, majestueux pour certains parmi les plus doués, modeste pour les autres (la nature n'est ni juste, ni égalitaire). Mais qu'importe l'ampleur et la majesté de l'arbre, pourvu que l'arbre que l'on porte en soi puisse pousser jusqu'à atteindre sa plénitude à lui. Il n'y a aucune compétition entre les Destins. Celui du voisin n'est que le sien. L'essentiel est de bien retenir ceci : la joie de vivre vient de l'accomplissement de son Destin profond, quelque modeste soit-il.

     Assumer son Destin est difficile car le Destin profond de chacun est un trésor très bien caché. Beaucoup gaspillent - et gâchent - leur vie en passant à côté de lui. Ils vivent et meurent sans joie, inutiles et inutilisés. En rien, il n'auront alimenté la Mémoire de leur phylum. Leur âme est perdue. Il ne participeront jamais de cette Vie éternelle qui est celle du cosmos vivant où les phyla se perpétuent, se prolongent et prolifèrent pour l'éternité. Comment découvrir notre propre Destin profond ? En observant deux catégories de vécu : ce qui nous passionne et ce qui nous donne de la joie. C'est au confluent de ces passions et de ces joies que se niche le début du chemin vers plus de Destin, vers le Destin profond...
 
 

Jakin,

 
 

Commentaires

blogueuse42 le 10-02-2018 à 16:58:48
bonsoir

un article très interessant, qui donne à réfléchir, je dirais même qui interpelle...

J'aime beaucoup le dernier paragraphe et je suis tout à fait d'accord...

Bonne soirée

Bises

Annie