posté le 13-01-2025 à 08:23:35
LE VOYAGE DANS LE SECRET DES NOMBRES
"Rien d'important n'est arrivé dans ce monde, sans avoir été prédit", faisait remarquer Machiavel.
La divination est la science de l'avenir. Selon l'opinion des mystiques, tous les êtres, depuis Dieu jusqu'à l'atome, ont un nombre particulier qui les distingue et qui devient la source de leurs propriétés, ainsi que de leur destin. Le hasard, suivant Corneille Agrippa, n'est, au fond, qu'une progression inconnue, et le temps, qu'une succession de nombre. Or, l'avenir étant un composé du hasard et du temps, ils doivent servir aux calculs cabalistiques pour trouver la fin d'un évènement ou l'avenir d'une destinée.
Beaucoup ont pensé que Pythagore fut ainsi nommé parce que, dans les prédictions de l'avenir, il donnait des réponses non moins certaines et véritables que celle d'Apollon pythien. Il découvrit et enseigna la puissance des nombres qui, dans son système, résolvait le problème de la cosmogonie. "Il y a, disait-il, une liaison entre les dieux et les nombres qui constitue l'espèce de divination appelée arithmancie. L'âme est un monde, elle se meut d'elle-même ; l'âme renferme en elle le nombre quaternaire".
Sa science des nombres était basée sur les calculs cabalistiques. L'astronomie qu'il enseignait mystérieusement, c'était l'astrologie ; mais, sa science la plus secrète était l'alchimie.
Voilà pourquoi, le secret des Secrets réside donc dans les nombres, mais pas n'importe lesquels ? Il s'agit là, de la Mathématique Hermétique qui ouvre l'intelligence complète au Grand Oeuvre, soit l'arithmétique alchimique, la géométrie alchimique et la dynamique alchimique.
Il existe dans la science hermétique un secret qui est la clef de tous les autres, car il ouvre toutes les portes même les plus secrètes. Quand les philosophes disent : "tout notre secret est dans la première matière" ne les croyez pas, ce n'est que l'un de leurs secrets. Quand les philosophes disent : "tout notre secret est dans notre feu caché", ne les croyez pas, ce n'est encore que l'un de leurs secrets. Quand ils disent : "nous vous disons tout avec sincérité et ne cachons qu'une chose, qui est notre régime", ne les croyez pas davantage. Les philosophes cachent tout, mais ils cachent surtout le secret du secret sans lequel on ne peut rien faire, parce que croyant comprendre, on ne comprend rien, et que tous les autres secrets dépendent de celui-là.
D'ailleurs les plus sincères l'avouent tout en le confondant avec les autres. Cependant ils donnent à l'entendre lorsqu'ils disent : "Notre œuvre est une imitation parfaite de la création divine" et avec Moïse "Dieu a tout fait par le poids, le nombre et la mesure".
Retenons ces paroles sur lesquelles les philosophes passent très rapidement. Elles sont un indice et une sorte d'aveu. Quel est donc leur vrai secret, celui sans lequel on ne peut rien faire ? Ce secret si précieusement caché le voici : C'est leur Science mathématique spéciale à la pratique alchimique et c'est de cela qu'ils veulent parler quand ils affirment que sans une inspiration divine on ne peut comprendre et réaliser le magistère, à moins de le tenir d'un fidèle ami, adepte lui-même.
Parcourons les ouvrages pour en tirer des preuves :
"L'eau chaotique, de double qu'elle était dans son origine, est devenue quadruple par la division des éléments". Aristote le Chimiste se rapporte aux paroles révélées : "Dieu a tout fait par le nombre".
"Quatre est caché en deux puisque quatre est produit de deux, et deux est caché en quatre parce que deux est partie de quatre ; de sorte que quatre est le flux et l'écoulement de deux et que deux et quatre s'unissent et de leur union résulte six qui est un troisième qui n'est ni deux ni quatre mais une unité composée de ces deux nombres, quatre et deux sont cachés ; et six est leur circonférence". Réflexions de Kepler dans Harmonie du Monde.
Les adeptes ne disent-ils pas qu'ils ne veulent pas révéler les véritables proportions des matières ? Or, qui dit proportion dit nombre, qui dit nombre dit calcul, et ils font subir à la matière des opérations différentes qui se rapportent aux opérations mathématiques. "Dieu a tout fait par le poids".
"La puissance terrienne sur son résistant, selon la puissance différée, c'est l'action de l'agent en cette matière". Il est clair que cette phrase d'Abugazal appartient aux expressions d'une science dynamique propre à l'alchimie et que, comme tous les vrais adeptes, il connaissait fort bien l'Arcane. Pour qui sait les comprendre ces paroles sont une juste révélation comme elles le furent pour Le Trévisan ainsi qu'il le dit lui-même dans l'un de ses ouvrages.
Dans le même sens un autre ancien, Samuel Wolsky, dans la Mathématique Hermétique dévoilée, dit : "j'entendrai mieux celui qui recommande de doubler la terre et de tripler le feu pour trouver le poids du sanctuaire".
Les plus grands Maîtres parlent en termes analogues. Il suffit de lire attentivement Hermès, Saint-Jean l'Évangéliste, les adeptes grecs et arabes, Roger Bacon, Albert le Grand, Flamel, Le Cosmopolite, Kunrath et beaucoup d'autres peut-être, pour être entièrement convaincu qu'ils cèlent tous, le plus grand de leurs secrets.
Mais reprenons la Genèse : "Dieu a tout fait avec mesure". C'est-à-dire selon des proportions géométriques. C'est à ce sujet que l'auteur des six clefs de la philosophie secrète, Limojon de Saint-Didier, dit : "notre pierre est un feu astral qui sympathise avec le feu naturel et qui comme une véritable salamandre prend naissance, se nourrit et croît dans le feu élémentaire qui lui est géométriquement proportionné". Nous voyons bien que dans cette mystérieuse philosophie, la mathématique joue un rôle considérable, quoiqu'à peine avoué et comme à regret.
John Dee pour avoir écrit la Monade hiéroglyphique l'avait bien compris. Mais il n'était pas adepte, il avait seulement vu faire sous ses yeux quelques transmutations ; cela le porta à étudier les vieux Maîtres et donna comme résultat un livre obscur, quoiqu'intéressant. Ne connaissant pas tout, il n'a pu tout dire et même plus d'une fois il s'est égaré.
De même que tous les nombres se résolvent dans l'Unité primordiale, de même toutes les opérations se résolvent en aboutissant à la proportion. Celle-ci est donc la clef de la dynamique alchimique toute entière, et par là de tout l'art sacré. Apprenez donc que tout le secret de la proportion hermétique consiste à doubler le corps philosophique et à tripler l'âme spagyrique ou feu secret pour avoir le véritable poids de notre pierre.
Si vous avez bien compris, ces mots seront pour vous un trait ineffaçable de lumière, qui vous montrera à nu la vérité toute entière ; sinon, méditez en suivant à la lettre les recommandations de nos anciens : "legue, legue et relegue"...
Donc ayez le courage d'apprendre cette merveilleuse science mathématique, confrontez-en bien toutes les parties et vous trouverez selon la promesse de l'initié : "cherchez et vous trouverez".
La plupart des hommes sont fous. Ils veulent apprendre en quelques jours à faire de l'or ou entrevoir la Lumière. Ne pouvant y réussir, ils délaissent les livres ou bien lisent tous ceux qu'ils peuvent se procurer, mais sans jamais rien comparer ; ils espèrent toujours trouver la fameuse recette toute prête dans un vieux bouquin, c'est la cause de leur ruine. Ne faites pas comme eux, soyez sages !
Les adeptes de l'Antiquité grecque et égyptienne furent des savants et des artistes merveilleux. Ils surent cacher les opérations et les substances de leur science suprême avec un art admirable et une science profonde. Pour cela, ils employèrent avec un égal succès la fable, la métaphore et l'allégorie, la kabbale et le hiéroglyphe.
Enfin ils ont fait mieux. Ils ont employé les expressions et les formules précises des sciences mathématiques, et enfin donnant ainsi à réfléchir aux ignorants et aux faux savants de toutes les époques, ils ont recouvert d'un voile impénétrable à qui n'était pas inspiré par Dieu la science divine qu'ils appellent aussi l'Art Sacré.
À vous de trouver son dévoilement pour vous dépouiller enfin...
Jakin,
Commentaires
C'est étonnant tout ce que l'on fait dire aux nombres ....