Titre du blog : Les Black's Foot
Auteur : Jakin
Date de création : 03-09-2008
posté le 28-01-2025 à 06:21:11
L'ALCHIMIE UN ART SACERDOTALE ?
L'étude de la nature, de ses révolutions mystérieuses, de sa puissance génératrice et les observations, réitérées qui en résultèrent, ont produit une science, pleine d'attrait, qui, dans le moyen âge, fut nommée alchimie ou philosophie hermétique, du nom du plus grand de tous les sages, Hermès Trismégiste.
Toutes ses sciences faisaient la base secrète de la sagesse religieuse des sanctuaires de l'Orient. Les prêtres égyptiens avaient placé aux portes de leur sanctuaires des sphinx et des gryphes, symbole du silence et de l'impénétrabilité dont les mystères devaient sans cesse être enveloppés. Selon les cabalistes, la Syrie et la Chaldée auraient été le berceau de cette science et, de ce centre commun, elle se serait propagée sur tout le globe...
"Cherchez, vous trouverez" Tel est le nom que portait, chez les Égyptiens, la science hermétique. Cette science a eu contre elle, et a encore des préjugés ; mais des préjugés ne sont pas des preuves dit Pernety ; et il suffit que sa possibilité ne soit pas rejetée par la raison pour qu'il soit au moins téméraire de déclarer ses résultats impossibles. "Si la chose est, comment est-elle ? si elle n'est pas comment n'est-elle pas ?" proclamait Avicenne...
Dans le système des philosophes hermétiques, on scrute avec soin la nature pour découvrir les principes constituants des corps, pour connaître le mode et les divers degrés de leur génération. On y apprend à connaître chaque chose par sa cause et à distinguer les parties accidentelles qui ne sont pas de sa nature.
C'est une science dont le résultat tient du miracle dans lui-même et dans ses effets. Voilà pourquoi les possesseurs d'un si beau secret l'on voilé des ombres des hiéroglyphes, des fables, des allégories, des énigmes, pour en dérober la connaissance au vulgaire ; ils n'ont écrit que pour les initiés et les élus.
Les Brahmanes aux Indes ; les gymnosophistes en Éthiopie, les mages chez les Persans ; les prêtres chez les Égyptiens, les mecubales et les cabalistes chez les Hébreux ; les Orphée, les Homère, les Thaïes, les Pythagore, les Platon, les Porphyre parmi les Grecs ; les druides parmi les Occidentaux ; les Arthéphius, les Morien, etc., n'ont parlé des sciences secrètes que par énigmes et par allégories ; s'ils avaient dit quel était le véritable objet de leurs travaux d'art, il n'y aurait plus eu de mystères et le sacré eût été mêlé avec le profane.
Il est certain que la transmutation des métaux était, ainsi que la médecine universelle, au rapport d'Orphée, d'Homère et d'autres, le but des opérations secrètes de l'antique initiation, surtout en Égypte, et de quelque école de sagesse, comme celle de Thalès ou de Pythagore. Aussi, ont-ils voilé leurs opérations, pour en assurer la perpétuité, dans des récits allégoriques dont l'ensemble forme cette collection de fables intelligibles aux seuls initiés et que de graves auteurs ont pris pour de l'histoire, dont le sens, dans leurs explications obscures, restait insoluble.
Tels étaient l'histoire d'Osiris, d'Isis et d'Horus (que nous avons abordé dernièrement) ; celle de Typhon, du bœuf Apis, la conquête de la Toison d'Or, le retour des Argonautes, les pommes d'or du jardin des Hespérides ; l'histoire d'Atalante, l'âge d'or, les Pluies d'or, etc., qui ne peuvent s'expliquer que par l'hermétisme ou par l'astronomie, comme la fable de la guerre de Troie : L'enlèvement de la belle Hélène (nom de la lune), par le jeune et beau Paris (soleil du printemps), au vieux Ménélas (soleil d'hivers). L'intervention des divinités de l'Olympe par les poètes, même avant Homère, a donné à cette dernière fiction une importance à faire croire que le fond en était vrai.
Salomon n'a-t-il pas clairement exprimé ce double résultat de l'œuvre hermétique, en parlant, dans ses proverbes, de cette sagesse qui tient, dans sa droite, la longueur des jours et, dans sa gauche, les richesses et la gloire ?
L'alchimie est l'art de travailler les principes secondaires ou la matière principiée des choses, pour les perfectionner par des procédés convenables à ceux de la nature. L'alchimie est donc une opération de la nature aidée par la nature. Aussi, cette science met-elle aux mains de l'initié la clef de la magie naturelle, la physique.
L'ouvrage long est toujours celui de la nature, qui a le temps et l'éternité à sa disposition. L'ouvrage de l'art est beaucoup plus court, il avance et facilite les démarches de la nature. Il opère comme elle, simplement, successivement et toujours par les mêmes voies, pour produire les mêmes choses : Dieu et la nature se plaisent dans l'unité et la simplicité.
La première matière des métaux, dit, après les Arabes, Albert-le-Grand, évêque de Ratisbonne, est un humide onctueux, subtil, incorporé et mêlé fortement avec une matière terrestre. Les Philosophes hermétiques regardent le Grand œuvre comme une chose naturelle dans sa matière et dans ses opérations, mais surprenante dans les découvertes qu'on y fait.
Ce qui a décrié cette science, ce sont ces nombreux chimistes bâtards qui, sous les noms de souffleurs, brûleurs de charbon, chercheurs de pierre philosophale, lesquels réduisent tout à rien, ont fait appliquer, à leur fausse science, le proverbe : "L'œuvre philosophique demande plus de temps et de travail, dit d'Espagnet, que de dépenses, car il en reste très peu à faire à celui qui a la matière requise. Ceux qui demandent de grandes sommes pour le mener à sa fin ont plus de confiance dans les richesses d'autrui que dans la science de cet art".
En effet en matière de l'art, disent les auteurs, est de vil prix ; le feu pour travailler et peu coûteux, et il n'est besoin que de deux vases et un fourneau.
Pour conclure nous remarquerons que se sont les préjugés qui ont porté à écrire contre l'Alchimie et l'astrologie. Exemple, Roger Bacon qui, dans ses investigations mystérieuses de l'hermétisme, découvrit la poudre à canon dont il exagéra ridiculement les effets, dans son enthousiasme ; et qui fut conduit par ses recherches astrologiques à la découverte du télescope.
On ne trouve la vérité, dans les livres d'alchimie, qu'au seul point où les auteurs s'accordent et qu'il faut bien saisir, car ils ne peuvent oser dire la vérité qu'en une chose, tout le reste se symbolise sous des fictions diverses, qui ne s'accordent pas et que comprennent seuls les initiés.
C'est en cela que cet art devient un sacerdoce, car il ne s'adresse qu'aux Initiés...
Jakin,
Commentaires
Pas facile d'entrer dans ce monde. J'envie les "initiés", mais sont-ils si nombreux ?