posté le 06-09-2008 à 07:27:10
QUE CE PARFUM DE SUAVE ODEUR !
Mais mon frère ! Je suis là pour t’aider ! Car tout est symbole dans le temple et, tout devient symbole dans l’accomplissement de son travail de bâtisseur.
Le vénérable maître vient de transmettre la lumière sur les piliers de la sagesse, de la force et de la beauté. Il est maintenant devant le Naos, dos à l’Orient, et met l’encens dans le brûle-parfum en prononçant ces paroles : « Que ce parfum de suave odeur apaise nos âmes, atténue nos passions, et qu’il nous rende fraternels les uns pour les autres en élevant nos esprits et nos cœurs ».
Ici aussi tout est symbole ! Le parfum de l’encens allumé qui purifie l’atmosphère crée aussitôt une frontière invisible avec le monde profane, et nous franchissons un pas vers le mystère du monde sacré. Car le Vénérable Maître accompli un acte sacré, appelle à l’unisson les attitudes intérieures des Sœurs et des Frères présents. Il crée l’alchimie indispensable à la réussite de cet acte et par son évocation sollicite une force nouvelle nécessaire à la qualité de nos travaux, et à notre élévation spirituelle. Oui « Ce parfum d’une suave odeur » sollicite la mise en œuvre de nos forces vives profondes, éveille nos perceptions sensitives, notre désir latent de Lumière et de Communication avec le Maître de tous les mondes.
Ici nos paroles ne partent pas en fumée, mais sont portées par la fumée vers la sphère Céleste. Cette fumée va sceller alliance et fraternité, centrer nos énergies et notre volonté, diriger nos pensées de l’horizontale à la verticale. Par ses volutes, elle nous fait changer de plan, donne un sens à la trajectoire de notre vie et nous fait remonter aux origines.
Oui, mais voilà, quand le symbolisme ne marche pas, et lors d’une tenue, l’encens n’a pas brûlé, alors les colonnes du temple se sont mises à trembler dans une cacophonie digne d’une assemblée de profane. Tout un chacun à repris ses métaux et même croisé le fer. L’alchimie s’est évaporée dans un courant d’air provoqué par la parole irréfléchie. Nous avions tous oubliés que nous étions là pour nous construire avec les autres frères et sœurs.
Sur la colonne du Nord, nous les apprentis, avons craint la chute des pierres, nous nous sommes retrouvées immédiatement dans le monde de dehors, celui que nous avions quitté quelques minutes auparavant, sans comprendre cette rupture.
Alors pour ceux qui voient dans le symbolisme qu’une façon de discourir, réfléchissons sur cet événement.
Pour nous apprentis, nous serons plus attentifs à la préparation du temple pour que le brûle-parfum soit aussi chaud que notre cœur, et brûle l’encens pour que l’alchimie se réalise.
L’encens nous indique la voie des possibles jusqu’à la révélation finale d’une vérité première. En entrant dans le symbole on entre dans le rite. « Le rite pose la transcendance du sacré pour préparer la sacralisation de la condition humaine » écrit Cazeneuve, j’ajouterai pour essayer de la sauver et de la sauvegarder. « Qu’ils nous rendent fraternels les uns pour les autres en élevant nos esprits et nos cœurs » pour la symbolique du symbole.
Jakin