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Titre du blog : Les Black's Foot
Auteur : Jakin
Date de création : 03-09-2008
 
posté le 16-09-2008 à 11:44:20

AU PAYS DE SAMUEL DE CHAMPLAIN...


Province du Québec, Canada du 12 au 20 juillet 1990







        On ne voit jamais le Québec autrement que vert, blanc ou rouge. Vert en été, rouge à l’automne et blanc en hiver. La quatrième saison, on n’en parle guère. Vert, blanc, rouge, ce sont les vraies couleurs de ce pays canadien français, celles aussi du drapeau arboré dès 1837 par les Patriotes en lutte pour la souveraineté. Le savaient-ils, ces premiers Québécois, que ce drapeau de leur histoire était aussi celui de leur géographie ?…

        Nous voici donc en partance pour cette contrée mystérieuse qui n’est plus la France, ni l’ancienne ni la nouvelle, mais où l’on parle français, qui conserve des liens quelque peu fictifs avec l’Angleterre par le biais de la Couronne royale, qui est liée aux Etats-Unis par le dollar et qui voudrait être elle-même…

        Contemplez l’espace infini, le paysage lunaire, sol minéral criblé de milliers de lacs, veiné de rivières, taché de fondrières, et, même en été parfois, ourlé de glace scintillante. C’est selon la tradition « La terre que Dieu donna à Caïn ». C’est le Labrador, mot voulant dire, selon une étymologie possible : « pays de peine »…

        Enfin ! Voilà la ville de Québec bâtie depuis longtemps sur sa falaise et qui a gardé ses remparts. C’est une capitale provinciale, très francophone, riche en monuments d’autrefois et qui a sauvegardé tous ses attraits. Nous nous mêlerons aux touristes venus goûter les agréments d’une vieille cité d’allure française et demeurée fidèle à ses origines…

        Il ne faut pas chercher au Québec certaines joies et valeurs de l’Europe. Ici, pas de cathédrales millénaires, de châteaux Louis XIII. Le passé est relatif. Pas de vieux et respectables monuments mais, à la place, des rochers, des lacs, des forêts, vieux et vieilles comme le monde. Il faut les découvrir, découvrir les québécois. Nous serons surpris par leur « Parlure », touchés par leur gentillesse, impressionnés par leur fierté, celle surtout d’avoir créé un pays bien à eux, un pays toujours vert, blanc ou rouge…

        Dès 1534, d’illustres français, comme le malouin Jacques Cartier, Samuel Champlain, natif de Brouage, fondateur de la ville de Québec, le premier évêque François de Montmorency Laval et l’impétueux général Lafayette, ont marqué l’histoire de cette province en débarquant sur la côte de Gaspé. Cette histoire commune relayée par la littérature populaire nous présente alors les québécois comme nos cousins d’Amérique. Il s’agit cette fois-ci, pour nous Globe-trotters, d’une aventure affective ! Nous décidons donc naturellement avant de rendre visite à nos cousins de passer deux jours chez l’oncle Sam…

        Le  « Boeing 747 » de la Continental Air Line se pose à l’aéroport de New York (Laguardia) après huit heures de vol. Notre guide local, une mama africaine tout en rondeur nous prend en charge et nous conduit au cœur du quartier de Manhattan, au « Roosevelt*** », Madison Avenue, pour deux nuits…
     


        Grâce au cinéma et aux séries télévisées, nous reconnaissons les lieux mais, pourtant, la surprise est totale. Devant la forêt de gratte-ciel qui nous entourent, nous sommes ébahis, parce que la brillance, la transparence, le gigantisme, l’audace de l’architecture, le flot des voitures et des piétons, le bruit des klaxons et des sirènes, les flashs et les néons publicitaires sont très au-delà de ce que nous pensions trouver !…
     
        Maintenant, confortablement chaussés et regard à la verticale, nous y allons ! Nous débutons notre visite à la hauteur de la 44ième rue et de la 5ième avenue, voie royale de la ville. Tout de suite, un bel et vertigineux environnement. Les magnifiques gratte-ciel Arts déco inspirés des pyramides tels le French Building ou le Chrysler. Nous continuons vers Grand Central Station, la gare monumentale, due au milliardaire Vanderbilt. L’Empire state building, King Kong n’est plus là, mais les 74 ascenseurs oui, et l’un deux nous conduit à son sommet (381 mètres)…
     


        Nous voilà en plein cœur de Manhattan, avec ses salles de concerts et de théâtres, le Lincoln Center, le Carnegie Hall et le fameux Rockefeller Center. Times Square a perdu ses sex-shops, mais pas son âme, ni son déluge de néons. A droite le très chic Upper East Side où résident les stars comme Woody Allen qui vient jouer de la clarinette au Carlyle Hotel. Bordant Central Park, la 5ième avenue où s’alignent musées extraordinaires, immeubles de très grand standing et longues limousines à vitres fumées…
   

 
        Puis vient le tour des magasins de luxe, les bijouteries, les boutiques de gadgets kitchs et bon marché, les restaurants aussi cosmopolites que les consommateurs, les petits jardins publics qui constituent de bienvenues haltes de verdure…
     
        Au sud de Manhattan, nous embarquons sur un ferry de Battery Park en songeant aux émigrés qui débarquaient ici du Vieux Continent. La statue de la Liberté est là, pointant son bras vers cette forêt de buildings. Avec leurs terrasses perchées à 410 mètres, les tours jumelles du World Trade Center offrent un panorama exceptionnel. En bas, Wall Street s’agite et, plus loin, l’Empire State Building ressemble presque à un nain…
     


        Que l’on parcoure cet immense parc de 340 hectares à pied, en calèche, à vélo, en barque ou à rollers, on trouve toujours quelque chose d’étonnant à Central Park : concert de jazz, match de basket, partie d’échecs de haut niveau, régate de modèles réduits de voiliers et même un tournoi de pétanque de la communauté bretonne ! Dans la partie la plus sauvage du parc se trouvent des lacs et des bois où des ornithologues observent piverts, martins pêcheurs, hérons ou écureuils. En plein New York, on croit rêver !…
     


        Sans s’en rendre compte, on marche énormément. En remontant vers le nord, voici des mini pagodes rouges : les cabines téléphoniques de Chinatown ! Puis des rues qui exhalent des odeurs de pizza. C’est Litle Italy, qui précède les lofts et les galeries d’art de Soho, les villas à l’européenne de Chelsea et les bistrots de Greenwich Village, où l’on prend son brunch en compagnie des étudiants. Une sensation jubilatoire et une ville absolument fascinante !…
     
        Mais toute médaille a son revers ! Le guide nous sert un discours appris par cœur d’une prétention sans égale. Tout est incomparable, grandiose, magnifique ! Les superlatifs ne manquent pas. Les américains sont les plus beaux et les plus forts dans les domaines de l’architecture, de l’industrie, du commerce et même dans la gastronomie ! Sauf que nous déjeunons et dînons chez les Italiens, les Chinois, les Hollandais et les Irlandais. Bref, la coupe est pleine, il est temps de partir. L’Oncle Sam est vraiment imbuvable…
 


        Nous quittons New York de très bonne heure pour rejoindre Québec la capitale du Canada. Ce n’est pas que la route est longue, mais aux Etats-Unis, la vitesse est limitée à 75 km/h pour les véhicules de transport en commun. Aux environs de midi nous passons la frontière. Après les formalités de douane et de police, un nouvel équipage nous réceptionne pour la suite de notre aventure…

         Paul, notre guide, nous livre un récital de chansons traditionnelles, accompagné d’un accordéon, pour nous souhaiter la bienvenue. Nos oreilles sont charmées par ce bel accent qui fleure bon la vieille France. Nous sommes toujours sur le continent américain, mais nous avons en quelques minutes retrouvé la quiétude des campagnes françaises. Bienvenue chez les cousins ! Nous déjeunons dans une auberge fermière décorée avec goût. Puis le Saint Laurent montre son rivage, dans le loin, surgit comme un joyau la ville de Québec…
     


        On y entre par une de ses portes monumentales ouvertes dans de pittoresques remparts. Ils enferment l’arrondissement historique de la ville, zone déclarée par l’Unesco joyau du patrimoine mondial. Sur la place d’arme, lieu qui partage la ville haute de la ville basse, nous apercevons le château Frontenac, le plus connu des bâtiments du Québec. C’est un grand hôtel construit en 1892 pour la compagnie de chemin de fer du Canadien Pacifique. Il est orné de tourelles médiévales, échauguettes et mâchicoulis typiques du « style château » que la compagnie développa aux grandes étapes de sa ligne transcanadienne…
     


        Québec, il est vrai, n’a pas son pareil dans toute l’Amérique du Nord : rues pavées et sinueuses, souvent étroites, qui ne se coupent pas toujours à angle droit, portant des noms tels qu’avenue d’Auteuil, rue des Remparts, rue du Sault-au-Matelot, bordées de maisons de pierres très « vieille France », à hautes façades, volets de bois et toits à forte pente percés de lucarnes…
     
        Des petits restaurants à terrasses, des bistrots, des boutiques d’artisanat. Au pas de leur cheval, les calèches conduisent des touristes américains, ébahis de voir sur leur continent une ville si différente des leurs et ravis de goûter « the French taste » dans sa version québécoise sans avoir à traverser l’Atlantique…
     


        Quant à nous, nous retrouvons le charme d’une vieille cité de l’ancien monde. Dans la ville basse, les alentours de la place Royale procurent un plaisir exceptionnel, celui de se croire dans un port de l’Atlantique à l’époque où flottait la bannière « fleurdelisée » de Louis XIV. La ville haute offre un panorama unique au long de la terrasse Dufferin sur le fleuve et sur l’île d’Orléans…
     
        On aime s’y promener à pas tranquilles, retrouver au centre ville l’animation de la rue de la Fabrique, de la rue Saint Jean, de la rue Saint Louis, bordées de restaurants, d’auberges et de boutiques. Il faut prendre son temps avec eux et, lentement, goûter Québec la fidèle…
 


        Ce matin nous partons en excursion à la côte de Beaupré, puis sur l’île d’Orléans. De Québec à la côte Charlevoix s’étire la côte de Beaupré dont le nom dit assez l’aspect verdoyant. Au dessus le l’étroite plaine côtière qu’utilise la route, court une terrasse fertile parsemée de fermes qui fut le berceau du Québec rural…
     
        Nous empruntons la route 360, et tournons à droite Immédiatement après le pont sur la rivière Montmorency. Sur la rive Est de la rivière, le parc Montmorency donne accès à deux excellents points de vue sur cette puissante chute qui dévale les 83,5 mètres de la terrasse de Beaupré…
     


        Une première vue s’offre près de l’entrée du parc, en haut de la chute ; une autre au fond du parc dévoile l’ensemble du cirque creusé par la chute, la falaise rocheuse, et les bois qui l’entourent ; la cataracte apparaît sur toute sa hauteur, accompagnée d’une gerbe d’embruns qui, en hiver, gèlent sur place formant un pittoresque « pain de sucre »… 
 
        Au pied de la chute, une bonne vue s’offre. il y a des passerelles aménagées jusque sous les embruns. On voit en face une grande maison blanche, la maison Montmorency, aussi appelée « Kent House » car elle abrita de 1791 à 1794 le duc de Kent, père de la reine Victoria…
  

   
        Toujours vers l’Est, on atteint la côte de Beaupré, un des premiers terroirs habités par les colons canadiens. Au village de Sainte Anne, traditionnel lieu de pèlerinage, on a récemment construit pour les pèlerins une immense basilique néo-romane (1932) et créé une vaste structure d’hébergement…
     
        Une première chapelle fut érigée ici en 1658. La tradition se perpétue de nos jours. En été une procession aux flambeaux est organisée le soir. Outre la basilique, on visite l’historial, musée de cire sur Sainte Anne et l’histoire du sanctuaire. Spectaculaire panorama en trompe-l’œil, peint en 1882, reconstituant Jérusalem et les Lieux Saints au temps du Christ…
   

 
        Nous poursuivons par l’île d’Orléans. l’ « île de Bacchus », comme l’appela d’abord Jacques Cartier, est une longue terre plate placée à la pointe de l’estuaire du fleuve. Habitée depuis 1648, l’île a conservé comme un écho de la vie rurale en Nouvelle France, avec ses églises aux toits pointus et aux clochers effilés, et plusieurs maisons du 18ième siècle…
     
        Aujourd’hui nous partons à la rencontre de la deuxième plus grande ville francophone du monde. Rues en damiers, un centre ville aux gratte-ciel nombreux, de vastes espaces verts, des banlieues industrielles et cités dortoirs reliées par un lacis d’autoroutes, voilà Montréal, née il y a quelque 350 ans sur une parcelle d’une île du Saint Laurent. Elle occupe à présent tout un archipel et les rives du fleuve découpé par ses îles, dans un des plus grands deltas intérieurs du monde…
     


        Singularité locale, au centre de l’île principale se trouve un massif de collines verdoyantes dont la plus haute porte, depuis quatre siècles et demi, le nom de mont Royal. Au pied de ses 229 mètres de roches cristallines, Champlain avait en 1603 compris que ce carrefour géographique était le lieu idéal pour bâtir une cité commerciale…
     
        A Aix en Provence on va faire ses courses. A Montréal, on dit « magasiner », car nos cousins du Québec adorent créer des mots à eux à partir de racines françaises au milieu de l’anglophonie environnante. On nous propose dans la rue un « chien chaud » ce n’est pas un caniche que l’on nous vend, mais un hot dog ! Quand un cousin canadien te parle de ta blonde, il ne s’agit pas de ta bière mais de ta petite amie !…
     


        Au début, cela paraît complètement incongru d’entendre parler français dans cette ville qui ressemble tellement à une mégalopole américaine, avec ses immenses avenues et les sirènes lancinantes des voitures de police dont le son se répercute contre les gratte-ciel. Puis on se laisse surprendre par l’accueil chaleureux et décontracté des Québécois. Dans les rues comme dans les boutiques, ils ont toujours le sourire ou le mot pour rire…
     


        Autre originalité, typiquement montréalaise, le centre ville pourvu de nombreux gratte-ciel et magasins, se double d’une cité souterraine. On y  circule à pied sur 10 kilomètres dans des galeries marchandes climatisées, reliées par des escaliers mécaniques aux stations de métro, à des gares, des immeubles de bureaux, ou des grands hôtels. On trouve aussi dans cet « hypo-Montréal » 20 salles de cinémas, 130 restaurants et bars et bien d’autres commodités de la vie citadine…
     


        Le soir venu, nous goûtons à la cuisine québécoise dans un petit restaurant local richement décoré. Le bois est présent partout. Une cuisine riche et fruste, créée pour des paysans sans grands moyens qui travaillaient en plein air : Crevettes de Matane, foie de morue, canard du lac de Brôme, cretons (version locale de la rillette), tourtière (pâté rond à base de viande de porc), soupe aux gourganes, ragoût de boulettes, etc.…Le tout arrosé d’un bon cidre. A la fin du repas, après plusieurs verres de caribou, un alcool local, la fraîcheur de la nuit ravigote…
     


        Ce matin nous quittons Montréal en direction de l’Ontario, on suit le cours de l’Outaouais, affluent du Saint Laurent qui longtemps, a symbolisé la route de l’Ouest pour les Québécois. C’est en effet cette rivière que remontaient autrefois les coureurs des bois qui s’embarquaient sur des canots d’écore pour aller jusqu’à la pointe des Grands Lacs troquer aux trappeurs indiens leurs marchandises de pacotille contre les précieuses peaux…

        Cette ancienne route de « voyagement » devint ensuite une voie industrielle destinée au transport des grands troncs de bois que l’on acheminait ainsi jusqu’à Montréal. C’est encore le cas aujourd’hui, des petits bateaux puissants tractent d’énormes quantités de billes de bois reliées entre-elles par des filins d’acier…
   

 
        Soudain on arrive en vue d’Ottawa, la capitale administrative. On y trouve de solennels bâtiments cernés de parcs impeccables, d’admirables musées, et des rues commerçantes animées. La cité est reliée par des ponts à la ville de Hull, de l’autre coté de l’Outaouais. Elles forment une vaste agglomération pourvue de parcs, de jardins et de vastes espaces de loisirs…
     
        Une visite s’impose au musée des beaux-Arts, le plus beau et le plus riche du Canada. Puis nous nous rendons sur la Colline parlementaire. C’est ici, au milieu d’un parc, qu’ont été bâtis les édifices gouvernementaux dominés par la tour du Parlement, haute de 89 mètres et dotée de quatre grandes horloges et d’un carillon. Son porche néogothique sert d’entrée à la Chambre des Communes et au Sénat…
     


        Devant le parlement brûle la flamme du Centenaire, installée en 1967. Sur les pelouses, tous les jours, la cérémonie de la relève de la garde offre un spectacle très apprécié et très photographié, comme le sont aussi les membres de la gendarmerie canadienne (encore appelée police montée)…
     


        Aujourd’hui c’est une étape de transition. En quittant Ottawa le matin, nous devons rejoindre Toronto pour la nuit, et nous rapprocher ainsi des chutes du Niagara. Tout au long de la route qui rejoint la frontière des Etats-Unis, nous croisons sans cesse quelques classiques. Ces « monstres » : tracteurs rutilants, propres comme un sou neuf, qui traversent les provinces du Canada pour le transport des marchandises…
     


        Sur la rive américaine de la rivière, s’étend la grande ville industrielle de Niagara Falls, tandis que son homonyme canadienne est vouée à l’industrie touristique. Hôtels, motels, restaurants et attractions de toutes sortes aux enseignes voyantes se pressent surtout le long de la rue Clifton Hill…
     
        Leur hauteur (50 mètres environ) n’est pas exceptionnelle, mais leur ampleur et la puissance des eaux qui s’y engouffrent nous impressionnent, on reste fasciné devant le spectacle sans cesse renouvelé de cette eau rugissante. Il y a 25 000 ans, estime-t-on, le Niagara, déversoir du lac Erié dans le lac Ontario, dévalait l’escarpement du Niagara à la hauteur de Queenston ; rongeant les tendres roches schisteuses à la base de la falaise, puis sapant la couche de calcaire dur du sommet, l’érosion a depuis fait reculer la chute de 11 kilomètres, creusant la gorge que nous voyons aujourd’hui…
   

 
        Le tonnerre des eaux des Iroquois est plus impressionnant du côté canadien. Nous bravons ce défi à bord du « Maid of the Mist », un bateau, qui longe la chute avant de s’immobiliser devant le « fer à cheval » au milieu de tourbillons furieux. La formidable puissance de la cataracte est saisissante. Dans ce majestueux tableau, nos imperméables ruissellent sous les embruns…
     


        L’aventure prend fin à l’aéroport de Toronto. Nous laissons avec regret notre cousin Paul qui nous regarde partir vers la porte d’embarquement. Le Québec nous a accueilli avec chaleur, comme le feraient des enfants qui reçoivent leurs grands-parents restés sur le vieux continent assez longtemps, et nous en sommes reconnaissants…

        Le Québec restera une belle porte d’entrée pour connaître ce vaste Pays. car il reste à découvrir encore de grands espaces de liberté : La Colombie britannique et le Yukon, pays des montagnes rocheuses et des grands lacs ; Les grandes prairies avec l’Alberta, le Manitoba et le Saskatchewan ; Les provinces maritimes constituées du Nouveau-Brunswick, Nouvelle-Écosse et l’île du Prince-Édouard ; Sans oublier Terre Neuve et le territoire des Inuits. Encore de belles aventures en perspectives…

        Dans l’avion qui nous ramène en Europe, Gilles Vigneault nous murmure à l’oreille : « Mon pays, ce n’est pas un pays, c’est l’hiver… », et les paroles d’Elisapie Issac, jeune chanteuse Inuit prolonge notre voyage en rêve : « Moi, j’en ai vu des couchers et levers de soleil en juillet. Moi, j’en ai dansé pour les aurores boréales en février. Moi, j’en ai mangé du béluga que mon père a chassé. Mais un jour j’ai décidé de partir…Pour la première fois j’ai vu les oies partir vers chez moi. »…
 
 
 
Andrée et Armand