VEF Blog

Titre du blog : Les Black's Foot
Auteur : Jakin
Date de création : 03-09-2008
 
posté le 16-09-2008 à 08:12:31

DE LA PIERRE A L'ALCHIMIE...

 

Une journée initiatique aux pieds des Alpilles, le 22 juin 2008





        Une belle journée qui commence sous les hospices de Râ. Monsieur Météo annonce 33 degrés, Celsius bien entendu ! Car pour le 33ième degré maçonnique il faudra encore beaucoup travailler ! Bref, le GADLU nous le devait bien, car nous avions envie de quitter les bordages de notre Galion pour profiter de la nature et pas n’importe laquelle : celle de notre belle Provence aux pieds des Alpilles entre oliviers et romarins, vieilles bâtisses et beaux jardins…

        C’est en suivant les rayons du soleil que les premiers équipages arrivent sur le parvis de l’Abbaye de Montmajour : Christiane, Andrée et Armand suivi de très près par Jackie et José avec toute l’intendance : Outils, matériels, ripailles, deux fûts à canons avec poudre pour les santés, bref tout le nécessaire pour organiser de fraternelles Agapes…
     


        Dès huit heures trente, le « petit noir », pas le fils de la Veuve, mais le breuvage énergique des matins difficiles (importé en Autriche par l’armée turque) accueille les Sœurs et les Frères ainsi que les conjoints invités, en les faisant patienter, car un équipage : Joëlle et Michel, eux, suivaient les rayons de la Lune…
     
    A trois kilomètres de la ville d’Arles, où croissent en abondance les plantes aromatiques, exaltant un agréable parfum, où les fleures naissent sous vos pas, où des arbustes de forme variée, l’olivier, le lilas, le pin, le laurier, le frêne et le jasmin font le contraste le plus charmant en mêlant leur feuillage et leur ombre. Le génie chrétien a jeté ici un monument digne de fixer l’attention, des cryptes silencieuses et sombres, où les premiers disciples du Christ (dit-on) venaient prier, une église dont le style n’est pas sans intérêt pour l’artiste, un monastère aux formes imposantes dont les ruines ont une certaine grandeur. A l’instant ou le ciel se positionne au Zénith et que l’heure est venue de commencer les travaux, notre Sœur Annie nous invite à gravir les premières marches du « Mont Majour » (la grande montagne) ou l’abbaye de Saint Pierre fut fondée…
     


        Bâtie en plein cœur du pays d’Arles, l’abbaye de Montmajour rassemble huit siècles d’histoire architecturale : un monastère primitif carolingien en partie troglodytique flanqué d’une nécropole rupestre, une abbatiale romane à deux niveaux, une chapelle de pèlerinage médiévale, une tour fortifiée pendant la guerre de Cent Ans, enfin les ruines grandioses d’un monastère classique au dessin épuré, presque citadin ? Juchée à flanc de rocher sur une ancienne île désertique, elle domine tout le marais d’Arles dans un site dont la grandeur sauvage et propice à la méditation fascina notamment Van Gogh…
     
        La légende affirme que Saint Trophime venait s’y reposer des travaux de son apostolat, au début du 5ième siècle. Trophime était un grec d’Ephèse converti par Saint Paul, qui parle de lui avec tant d’affection dans les épîtres ; bravant le martyre, il accourut à travers mille dangers, porter l’Evangile, la bonne nouvelle, à la Rome des Gaules (Arles), idolâtre, orgueilleuse de sa puissance et de sa splendeur, « rendez-vous de tous les peuples qui habitaient sur les bords du Rhône et de la Méditerranée », suivant les termes même d’un édit impérial…
     


        En 502, Saint Césaire quitta le monastère de Lérins pour accepter l’évêché d’Arles. Il résista aux menaces des rois Alaric et Théodoric, maintint dans sa province l’intégrité de la foi. Ses travaux, ses luttes, les pénibles fonctions de son ministère ne lui faisaient pas oublier sa chère retraite de Montmajour, où son éloquence et sa réputation de sainteté attirèrent autour de lui de nombreux disciples. C’est lui qui posa la première pierre du monastère. Bientôt, le lieu devint une colonie de pieux cénobites vivant là en commun, s’appelant du nom de frères, et obéissant à une règle, expression sévère de la loi nouvelle qui avait fait de la vie de chrétien une continuelle préparation à la mort. La piété et la science fleurirent longtemps dans ce sanctuaire jusqu’à l’époque de l’invasion sarrasine…
     
        Les Sarrasins avaient envahi la Provence et la tenaient sous le joug. Dans la tourmente du combat que Charlemagne leur livra, le monastère de Montmajour disparut, mais grâce à la munificence du souverain, ses murailles furent bientôt debout. Charlemagne avait vaincu par la croix ; il ordonna de bâtir une chapelle dédiée à la Sainte-Croix, ce signe de la victoire et du salut. On prétend que quelques-uns de ses preux, dignes compagnons de ce Roland que la légende a rendu si célèbre, reçurent la sépulture dans ce lieu consacré…
     


        Rien de remarquable dans la petite église souterraine de Montmajour, qui fut l’asile de Saint Trophime et de Saint Césaire. Mais ces quarante cinq marches que l’on descend, des héros, des saints, des princes les ont descendues ; Charlemagne les descendit aussi avec ses douze pairs, quand il vint s’agenouiller dans ce sanctuaire dont les murs sont tant d’éloquence. cette caverne naturelle, avec sa nef de trois ou quatre arceaux uniformes, son long corridor étroit et sombre, qui se termine par une grotte allongée, est une des plus belles pages de l’histoire du christianisme…
     
        Construite sur un rocher entouré de marais par des moines bénédictins, la petite abbaye Saint Pierre étend rapidement son influence à Arles et en Provence grâce à un vaste réseau de prieurés (jusqu’à 56 au 13ième siècle) et au pèlerinage de la Sainte-Croix, fondé en 1019. Le 3 mai 1019, le pèlerinage de Montmajour appelé Pardon de Montmajour est créé ; ce pardon est institué sous l’abbé Lambert, lors de la consécration de la première église Notre Dame, en cours de construction, par l’archevêque d’Arles Pons de Marignane qui accorde à cette occasion la première indulgence historiquement attestée. Pendant tout le Moyen Age, l’abbaye draine tous les 3 mai de nombreux fidèles de la région, jusqu’à 150 000 pèlerins d’après Bertrand Boysset, un chroniqueur arlésien de la fin du 14ième siècle. En 1426, on compte 12 à 15 000 pèlerins venant par le Rhône jusqu’à Arles pour le pèlerinage de Montmajour. Le 22 juin 2008, ils n’étaient que 15, les temps ont bien changé…
 


        C’est en 1016 que fut fondée la basilique de Montmajour. A cette date l’œuvre n’était que commencée ; elle avança avec lenteur et il est facile de voir aux différents genres de style qui se mêlent dans cette construction que, pendant plus de deux cens ans, du 11ième au 13ième siècle, des ouvriers, des artistes, la plupart inconnus les uns aux autres, y ont successivement déposé le fruit de leur talent. Quant à l’église qui sert de support à la basilique, elle a été faite d’un seul jet. L’abbaye devient au 11ième siècle nécropole des contes de Provence. En effet, en 1018 a lieu l’inhumation du comte Guillaume II, en 1026, celle de la comtesse Adélaïde et en 1063, celle du comte Geoffroy. Tous les trois sont inhumés initialement dans la crypte du 11ième siècle avant d’être transférés au 12ième siècle au cloître…
     
        Malgré les guerres qui éprouvèrent si cruellement la Provence au Moyen Age, les invasions des peuples qui se disputaient cette belle contrée comme une proie, Montmajour fut, surtout au 14ième siècle, une demeure somptueuse, enrichie qu’elle fut de bonne heure par les dons des fidèles. Cette magnificence devait lui être fatale. Du Guesclin gagnant l’Espagne avec ses routiers, voulut rançonner Arles qui résista. Alors l’orage alla crever sur Montmajour que le grand capitaine ne put défendre contre les vexations d’une soldatesque effrénée ; le trésor fut mis au pillage ; l’incendie projeta au loin de sinistres lueurs. Cette rude épreuve servit de leçon. L’abbé Pons de Ulmon fit construire la belle tour de défense, ornée de bossages et couronnée de mâchicoulis. Cette tour supporta plus d’un assaut ; fièrement campée en avant du monastère pour le protéger, elle ne put, au 16ième siècle, détourner ce torrent dévastateur qu’on appela les guerres de religion. Montmajour finit par succomber et ne fut plus qu’un monceau de ruines…
     


        Sur l’emplacement de la vielle abbaye, on bâtit cent ans plus tard une habitation spacieuse et romantique. C’était un château plutôt qu’un couvent et l’abbé très richement doté, menait là une vie de grand seigneur. A contempler les ruines qui jonchent aujourd’hui le sol, ces larges corridors, ces élégantes salles, ces vastes appartements déserts, ces beaux escaliers de pierres, cette charmante terrasse qui plonge sur le paysage, on sent le luxe, le confortable, les habitudes de bien-être. Tout cela disparut sous les coups de la Révolution. Demeuré seul sur son rocher, l’antique donjon semble regretter son isolement et son impuissance…
     
        Dans ce dédale de pierres, de clefs de voûtes, d’arcs et de nefs, les Apprentis et les Maîtres empruntent le chemin qu’ils se sont choisi. En main, Maillet et Ciseau, Levier et Règle, Equerre et Compas, chacun selon son grade parcourent les mystères du lieu qui s’offrent à eux pour en découvrir de nouvelles profondeurs. De l’Orient à l’Occident, du Nord au Septentrion, la voie est jalonnée de marches : Trois pour les premiers, plus pour les suivants. Dans la Sérénité du site, toujours par trois pas, et en déambulant, les Sœurs et les Frères s’engagent vers l’ancienne Abbaye Saint Pierre (Xe), le Cloître (XIIe), la Tour de Pons de l’Orme (XIVe) et pour finir le Monastère Saint Maur (XVIIIe) : Un parcours initiatique entre « Pierre et Maur » !…
 


        Au tout début, il ou elle était Un : Annie en recueillement devant les trois piliers, Jean Philippe en émotion devant tant de merveilles et Michel dans le silence. Puis ils ou elles découvrent le Deux : Paul et Jean Philippe soutenant « Jakin », Marie Pierre et Christian le parfait et juste couple maçonnique, pour finir dans la Ternarité contemplative : Christiane, Andrée et Annie dans les jardins du cloître. Mais l’initié sait que le moment venu, il doit rassembler tout ce qui est épart. Le travail est accomplit sur les marches de l’ancienne abbaye et au sommet de la Tour : le point le plus élevé du site avant la voûte étoilée pour ne pas fâcher le GADLU. Quoi que ? D’après les bruits de parvis, certains envisagent, l’année prochaine, de lui prendre sa place !…
     
        Pendant ce temps, de l’autre coté de la colline, près d’Egalières, une autre scène se joue. En effet notre Vénérable Maître a envoyé le Frère José, Maître des Banquets nommé d’office, mais néanmoins Expert, avec le plus doué des travailleurs manuels : le Frère Armand, en l’occurrence un Surveillant, pour préparer le repas. Quelle aventure !…
 


        Il n’y a pas de réunion fraternelle sans Agapes chez les Francs-maçons. Comme il s’agit d’un travail maçonnique, ils ont commencé par tourner trois fois autours du village avant de s’engager dans le petit chemin qui mène au Mas de la Brune. Puis arrivés près d’un grand chêne, trois fois centenaires, aidé du Compas et de la Coudée ils ont tracé sur le sol un Carré Long pour installer l’agapè…
     
        A juste distance de l’eau, de la terre et du vent qui souffle à travers l’allée de fusain, le Frère Armand dresse la table avec méditation car il vient de se souvenir qu’il ne le fait pas à la maison. Toutefois avec courage et abnégation il installe sans interruption   chaises, assiettes, verres, couverts, serviettes, décoration et apéro pour le bien-être de l’Atelier qui va venir dans quelques heures…
 


        Quelques mètres plus loin, le Frère José, munie d’un grand couteau coupe avec amour : tomates, œufs, poivrons, céleris, carottes, concombres, choux-fleurs et poulet qu’il dispose dans des plateaux en forme de cœur, puis il prépare une bonne anchoyade. A la fin du chantier, bonne nouvelle, il a encore ces dix doigts, c’est bien un Expert. On ne peut pas en dire, de même, du Frère Surveillant, car le coin apéro est déjà taché d’huile d’olive…
     
        Soudain, le moment tant redouté arrive ! Comme les sept plaies de l’Egypte, une nuée de sauterelles et de criquets, venu du Mont Majour lointain, se précipite autour de la table du banquet. Pendant que José verse le champagne dans une vasque contenant des portions de citrons et un élixir secret, les Sœurs et les Frères sirotent avec de longues pailles la boisson de Mnémosyne, car ils ont beaucoup marchés…
     


        L’instant est venu : notre Vénérable Maître dispense gracieusement les fraternels remerciements, pour les organisateurs de la sortie, une pensée chaleureuse pour les Frères et les Sœurs absents et une batterie d’allégresse pour nos conjoints visiteurs. Puis Annie en profite pour nous montrer la nouvelle acquisition de la Loge : un tronc de la Veuve monastique et templier qui n’accepte que les billets de banque…

        L’Atelier satisfait et content de la décoration et de la prestation culinaire se place autour de la table. Puis, dans la joie et la bonne humeur, tous se mettent aux travaux de mastication arrosés d’un vin fin, rosé et rouge, millésimé, béni, divin que notre Frère Jean Philippe a déniché dans une vieille cave près de Saqqarah…
     
        Après les travaux de bouche, mais avant les fruits défendus et le café turque, il est de tradition dans une agape de faire travailler aussi l’esprit. Pas de problème, même à l’extérieur tout est prévu ! Notre plus ancien Passé Maître, Jean Philippe, planche sur l’alchimie et nous fait découvrir les premiers enseignements qui nous servirons pour la suite de notre programme…
     
        Quand le cadran solaire porte son ombre sur les quinze heures, Maîtres et Apprentis se dirigent vers le jardin. Celui-ci invite les visiteurs à une évocation florale du thème de l’alchimiste. Notre hôte (la maîtresse des lieux) nous livres avec modestie sa conception de l’œuvre entreprise, mêlant plantes et évocations alchimiques. Il s’agit donc d’un territoire de libre expression où l’alchimie est évoquée de manière ludique et culturelle. Il n’est qu’invitation à philosopher, à penser. La rhétorique alchimique est déroulée en filigrane, nous conduisant d’un labyrinthe, qui est peut-être celui du monde, à une galerie d’herbes « simples », de celles qui accompagnent tous nos maux quotidiens. Un jardin magique créé en 1997 avec Arnaud Maurières et Eric Ossart, ce jardin contemporain est un véritable jardin initiatique…
     


        A nous maintenant de Transmuter et d’emprunter le labyrinthe d’éléagnus qui initie notre parcours, qui nous replace au commencement du monde puisque le labyrinthe reprend le premier mot de la bible, Berechit. Promenons-nous ensuite dans le jardin des plantes magiques dont les carrés présentent la flore provençale. Ici, nous sommes encore dans l’univers de la magie populaire qui associait vertus ou maléfices aux plantes. Nous sommes alors prêts à accéder aux trois jardins monochromes qui symbolisent la véritable quête alchimique…
     
        Nous arrivons ensuite, dans ce qui pourrait être le point d’orgue du lieu : dans trois cercles végétaux successifs, qui sont l’expression de l’œuvre noire, de l’œuvre blanche puis celle de l’œuvre rouge. Chacun de ces « cercles » ou territoires philosophiques vient nous surprendre par sa décoration de plantes colorées. Ici les compositions se relient par de petits passages et se veulent l’allégorie de nos possibles chemins initiatiques…
 


        La mise en scène des végétaux est aussi subtile que le parcours qu’elle symbolise : dans le jardin noir, l’Aeonium pourpre aux feuilles épaisses et aux formes savamment travaillées par les jardiniers symbolise le plomb à transformer. Le jardin blanc apaise le promeneur avec ses rosiers blancs et ses gauras tandis que l’alignement de pots de géraniums et les rosiers du jardin rouge indiquent l’aboutissement d’un parcours…
     
        De prime abord, on pourrait avoir peur d’un jardin arguant ses propres préceptes philosophiques, on a matière à être un peu méfiant… on recherche d’avantage à s’égarer, voulant échapper, plutôt, à toute « ligne de conduite »… or, à juste titre, on est obligé de ne pas en tenir rigueur ! La beauté certaine de l’endroit, la créativité et l’imagination, à la fois esthétique et culturelle qu’ont suscité ce projet, auquel a participé l’ethnobotanique Pierre Lieutaghi, achèvent de nous inspirer le doute. Les auteurs de cet étrange jardin se sont emparés d’un sujet ancien : l’alchimie et de toute la poésie de son imaginaire, pour le détourner et nous offrir un havre ou plutôt une île végétale, de curiosité et de  pensées tressées, où il est agréable de venir expérimenter de nouvelles façons de créer un jardin et de méditer sur soi. N’oublions pas que le jardin, et ce dans de nombreuses traditions, est une plaisante allégorie du monde, de notre monde…
 


        En le visitant ce dimanche, notre regret est de ne pas avoir pu voir – et ressentir – les parterres et les buissons de roses, blanches pour l’œuvre blanche et rouge pour l’œuvre rouge que nous avions vu Armand, José et Jean Philippe en mai. Pour cela, il vous suffira de revenir vous égarer l’année prochaine au moi de mai…
    
        Si l’on a bien écouté la Planche de notre Frère Jean Philippe : il y aurait trois étapes principales pour créer une pierre philosophale :
- Tout d’abord extraire un ferment particulier appelé « mercure des philosophes ».
- Faire réagir ce ferment sur de l’or et sur de l’argent pour obtenir deux ferments supplémentaires.
- Mélanger le ferment créé à partir de l’or à celui créé avec l’argent et le mercure des philosophes dans un matras en verre, le fermer de manière hermétique et mettre le tout à cuire dans un athanor.
 


        C’est pendant cette cuisson que tout se passe. Tout d’abord, le mélange devient noir et semble en état de putréfaction. Cet état est appelé par les alchimistes « phase du corbeau » ou « œuvre noire ». Puis, subitement, la couleur vire au blanc étincelant « œuvre blanche ». A ce moment, la pierre est capable de transformer le plomb en argent. Mais si on laisse la cuisson du mélange se poursuivre, le blanc cède la place au rouge (on reconnaît là la couleur de la pierre philosophale parfaite) « œuvre rouge ». Mais notre cuisson (qui a déjà duré un an) n’est pas encore finie, car la pierre ne transmute en or que deux fois son poids. Il faut donc continuer à faire chauffer le mélange (en y rajoutant un peu de mercure des philosophes) pendant trois mois. A ce stade la pierre transmute dix fois son poids. On recommence une troisième puis une quatrième fois cette cuisson (on appelle cela la « multiplication de la pierre »), et enfin la pierre philosophale parfaite est créée et permet de créer dix mille fois son poids en or !…

        Dans son parcours initiatique chacun s’y est essayé : à l’ombre d’une tonnelle, avec la Papesse en main, les pieds dans une source fraîche ou tout simplement assis sur un banc de pierre, tous on œuvrés. Mais après Liquéfaction, Fusion, Distillation, Dissolution, Evaporation et Purification voilà le résultat ! Il y a encore beaucoup de travail…
     


    Mais avant de nous quitter, nous promettons tous de garder le silence sur le lieu de notre prochaine rencontre…

 
Jakin