VEF Blog

Titre du blog : Les Black's Foot
Auteur : Jakin
Date de création : 03-09-2008
 
posté le 29-09-2008 à 09:20:42

SUR LES TRACES DES TEMPLIERS...

 


Malte et Gozo du 12 au 19 décembre 1993




    

    Comme un lourd vaisseau de pierre ancré par des siècles d’histoire entre l’Europe, l’Afrique et l’Orient, Malte est riche de multiples influences que vous repérez une fois franchies les hautes porte de La Valette, une des plus grandes villes fortifiées au monde et chef-d’œuvre de l’architecture méditerranéenne…

    100 Km au sud de la Sicile et à 230 Km à l’est de la Tunisie, Malte n’est ni tout à fait l’Europe, ni tout à fait l’Afrique. La variété de ses paysages ne laisse pourtant aucun doute : le cocktail est un concentré pur Méditerranée, inondé de soleil trois cent jours par an ! La variété caractérise aussi son fabuleux patrimoine culturel acquis au fil des innombrables invasions qu’elle a subies, des Phéniciens aux Anglais en passant par les Arabes et les chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem, et dont elle a gardé les traces dans sa langue, ses traditions et son architecture…

    En résumé, alangui entre la Sicile et la Tunisie, l’archipel de Malte est un concentré de lumière, de couleurs et de parfums. Des fortifications et des ruelles de La Valette aux lagons bleus et plages dorées de Gozo, ce sont tous les charmes de la Méditerranée qui vous sont offerts…
 


    Impossible de résister à cet appel, nous jetons quelques affaires dans une valise et nous partons pour l’aéroport de Marseille Provence, d’autant plus volontiers, qu’il fait un froid de canard à Aix en Provence. Deux heures plus tard, l’avion se pose à La Valette. Le soleil est radieux, la température agréable, notre guide Soya nous accueille et nous transfère à St George’bay, un petit port à 30 Km de La Valette où nous prenons nos quartiers pour la semaine au « Corinthia San***** », un hôtel moderne au bord de la mer…
     
    A la réception nous laissons nos passeports. Les clefs en main, nous empruntons un ascenseur panoramique qui monte en longeant le mur extérieur donnant sur un patio espagnol. La chambre est spacieuse et le balcon terrasse surplombe la baie de St George. Un enchantement…
     


    Tôt le matin nous nous présentons devant la porte de La Valette. De l’héritage des chevaliers de l’Ordre qui régnèrent de 1530 à 1798, l’œuvre la plus spectaculaire, qui vaut à elle seule le voyage, est le grand port de La Valette…
     
    Pour le découvrir nous prenons un bateau, c’est ainsi qu’il est le plus impressionnant. Gardé par les forts Saint-Elme et Saint-Ange, cerné par les remparts des cités fortifiées de La Valette, Vittoriosa, Senglea et Cospicua. Partout, la pierre et l’Histoire, avec un grand « H »…
    


    Nous glissons ainsi toute la matinée sur les eaux tranquilles du port. Nos regards se portent sur les rives fortifiées d’où jaillissent les imposantes constructions  de ces Templiers bâtisseurs. On les imagine dans leur sévérité, tout de blanc vêtu, derrière les créneaux, repousser les Sarazins. Magnifique austérité que vient adoucir le va-et-vient incessant des bateaux, la lumière dorée et le ciel d’azur…
     


    Titillés par la curiosité, nous partons maintenant visiter la ville à pied pour découvrir tous les trésors cachés derrière les remparts. C’est facile ! Le long de quelques rues rectilignes, une succession de monuments et de musées, ponctués d’églises et de demeures baroques, constituent un époustouflant défilé. L'histoire est écrite au long des rues, dont chaque angle est décoré d'une statue religieuse. Devant la bibliothèque, une statue de la reine Victoria rappelle la longue présence anglaise et les parasols d'un café, la proximité de l'Italie.
     


    Sur la droite se trouve les ruines de l’Opéra Royal. Continuant la promenade, on passe devant l’église de Notre-Dame-des-Victoires qui fut le premier bâtiment construit dans la ville. C’est dans cette église que la dépouille de Jean Parisot de La Valette reposa après sa mort (1568) jusqu’à ce que soit achevé la construction de la Co-Cathédrale St Jean…
     
    Un peu plus loin, le Palais des Grands-Maîtres. C’est au 16ième siècle que Girolomo Cassar dessina ce palais. Il possède plusieurs sortes d’arbres pour faire de l’ombre durant les mois d’été. A l’intérieur : le Ministère de la Justice, la Maison du Parlement, l’Armurerie et d’autres Appartements d’Etats sont installés. Toutes sortes d’armures sont alignées le long du corridor qui mène au bureau du président. Les portraits de différents Grands-Maîtres accrochés au mur regardent passer le temps et les ombres des visiteurs…
      


    On tourne à gauche et on décent tout droit. Là, on arrive au Fort Saint-Elme, qui fut construit au 15ième siècle près d’une petite chapelle dédiée à St Elme, le Saint Patron des pêcheurs. Il offre une vue en Cinémascope sur le chatoyant spectacle des gondoles maltaises…
    
    Au 16ième siècle le fort fut agrandi en forme d’étoile. Il joua un rôle très important pendant le Grand Siège de 1565 et durant la Seconde Guerre Mondiale. Une petite partie du fort est aujourd’hui convertie en Musée de la Guerre…
    


    Ce matin nous prenons la route de Mosta, mot arabe qui signifie « centre ». la ville est pratiquement située au centre géographique de l’île de Malte et autrefois, elle constituait un lieu sûr contre les attaques de corsaires. Elle est aussi dominée par son Eglise Paroissiale dédiée à l’Assomption. C’est l’architecte maltais Georges Grognet qui dessina l’église à la fin du 19ième siècle. La construction prit 27 ans de 1833 à 1860. L’église qui ressemble beaucoup au Panthéon de Rome possède une splendide façade dominée par douze solides colonnes avec des décorations corinthiennes à leurs extrémités supérieures. Cette église, comme la plupart des anciennes églises de Malte, est un monument de foi. En 1942, une bombe de 500 kilos tomba sur l'église, perfora la coupole et roula sur le sol, à l'intérieur, sans exploser ! Dans une salle attenante, la bombe qui frappa le dôme en 1942, est aujourd'hui exposée…    
     


    Puis nous poursuivons sur Mdina, la « Cité du Silence », ancienne capitale de l’île et véritable ville musée. En 1428, la ville fut attaquée par 18 000 Turcs et, selon la légende, St Paul apparut sur les murs, guidant un cheval blanc, et fit battre en retraite l’ennemi. Mdina résista à l’attaque et ne tomba point…
    
    Franchissant la porte de la ville, de style baroque, construite au 18ième siècle par le Grand Maître portugais Manoel Vilhena, on aperçoit sur la droite l’ancienne porte en bois qui donne sur un pont-levis. Les fossés on été convertis en jardin d’orangers et de citronniers. Rues tranquilles, ruelles étroites, églises, monastères et palais s’offrent à nous pour une balade dans l’histoire…
     


    La Cathédrale St Paul domine la place du même nom. Elle fut construite sur l’emplacement du Palais Publius. La magnifique façade présente deux clochers avec deux horloges, l’une donnant l’heure, l’autre représente un calendrier. Elle a la forme d’une croix latine avec trois chapelles sur chaque côté et un dôme couvrant chaque chapelle. Le dôme principal est supporté par quatre colonnes et le chœur est en demi-cercle. Le plafond voûté représente la vie de St Paul peint par les Frères siciliens Vincenzo et Antonio Manno en 1794…
    


    C’est notre quatrième jours dans l’île. Le vent s’est arrêté, le soleil brille dans un ciel bleu sans nuages, la journée s’annonce chaude. Nous décidons aujourd’hui de visiter les villages de pêcheurs de la baie de St Georges. Marsaxlokk est un pittoresque village. Toutes les barques de pêche ont des yeux peints à l’avant pour protéger les pêcheurs du mauvais œil…
     


    En 1565, l’armée Turque sous le commandement du Général Dragut débarqua dans ce port pour préparer le siège contre les Chevaliers de St jean. En 1798, l’armée Française sous les ordre du Général Delaix débarqua également pour tenir le siège contre les Chevaliers. Près de deux cent ans plus tard, en décembre 1989, c’est également dans ce port que les deux présidents des deux super puissances (Michael Gorbatchev d’URSS et Georges Bush des USA) se sont retrouvés pour un sommet dans leurs bateaux respectifs…

    On y fait des emplettes, on s’adonne aux commérages de façon très méditerranéenne et imagée en malti, on discute en grignotant un pastizi (feuilleté au fromage), avant d’aller déjeuner à une terrasse sur le quai. La serveuse nous présente des menus confectionnés à base d’espadon, de coryphène, de poulpe, de seiche et de thon. Nous choisissons une salade de poulpe et des filets d’espadon que nous arrosons d’un petit vin blanc local…
    


    Dans l’après-midi nous reprenons la route pour le village de Marsascala. Ce port a peut-être perdu sa beauté romantique au cours des deux dernières décennies durant lesquelles se sont construits de nombreux appartements de vacances, des hôtels, des bars et des restaurants. Quoiqu’il en soit la promenade le long du port reste très populaire pour les maltais et les touristes…
     


    Au matin la vue s’étend sur les surprenants vallons d’une île où des milliers de murets de pierre composent d’étranges figures géométriques. Et plus loin encore, jusqu’à Comino, un îlot rocheux brûlé par le soleil, bien connu des plongeurs du monde entier. Et enfin sur Gozo, île mythique, plus douce et moins courue que Malte. Une demi-heure de ferry nous permet de rejoindre le port de Mgarr et ses longs bras de calcaire poli…
    


    Les hautes falaises rosies par le soleil d’est cachent la réalité de l’île. Car à l’ocre empourprée de la pierre, la terre de Gozo oppose le vert brillant et le jaune doré d’un intérieur bucolique. D’insoupçonnables palais vénitiens, dissimulés au cœur du villages serrés autour d’églises ventrues, délimitent un entrelacs de ruelles où les habitants installent leur ouvrages, dentelle, séchage des tomates, tri des olives...
    
    Nous flânons dans ces villages avant de marcher sur le sable blond de Ramla et rouge de San Blas. Puis nous partons au creux des nids de roche taillés dans les hautes falaises de Dwejra, la gigantesque « fenêtre d’azur » percée dans la falaise. Là où le coucher de soleil nous laisse songer au bonheur d’Ulysse, captif de la belle Calypso ! "Inland Sea", ressemble à un lac mais n'en est pas un. Un tunnel creusé sous la falaise la relie à la mer, ce qui en fait un lieu privilégié de baignade puisque même lorsque la mer est agitée, l'eau y reste calme tout en étant plus chaude et constamment renouvelée…
     


    C’est ici aussi que les pêcheurs déposent leurs nasses d’osier. Chaque matin, le produit de leur pêche rejoint l’artisanat local sur les étales colorés du marché de Rabat. Alléché par la vue des dernières bonnes langoustes de Méditerranée, nous gagnons les terrasses de Xlendi, port naturel lové dans une crique, pour déguster des crustacés accompagnés de tomates séchées, de câpres, d’aubergines grillées et d’un rouge de Malte bien frais…
    
    Dans l’après-midi nous grimpons au sommet de la citadelle qui domine Victoria, la capitale de Gozo. Un patchwork de champs en terrasses vert, rouge et jaune. De beaux villages perchés, tous, loin de la mer, et Xewkija qui s’enorgueillit d’une église à coupole baroque construite dans les années 70 !…
    


    Après quoi, nous prenons la direction de Xaghra pour visiter le site archéologique des Temples de Ġgantija. La façade qui fait face au sud-est, fut construite à l’âge du cuivre (3500 av. J.-C.), soit 550 ans avant les pyramides d’Egypte. Le gros bloc qui se trouve au seuil de l’entrée est digne d’intérêt. A côté, se trouvent quelques rouleaux servant à déplacer les pierres. Etourdis par tant de découvertes, nous sommes saisis d’une irrésistible envie de lézarder au soleil, avant de reprendre le bateau pour Malte…
    


    Pour notre dernière journée, nous décidons de faire la visite de l’île suspendu dans les nuages. D’un pas décidé nous rejoignons l’héliport de La Valette. La compagnie du « Captain Morgan » met à notre disposition un hélico de conception soviétique pour effectuer le vol Mac 920 du 19 décembre 1993. C’est aussi notre baptême de l’air en hélicoptère…
    


    Vu du ciel, La Valette et son port naturel, nous apparaît encore plus extraordinaire. L’organisation de son système de défense, avec ses forts et ses murailles construits sur les trois citées de l’île, qui verrouille l’accès au port, est plus lisible pour nous. On peut ainsi prendre la mesure de cette urbanisation voulue par les Grands Maître de l’Ordre, afin d’asseoir la prospérité de cette terre…
    
    Enfin les pieds sur terre, nous effectuons notre dernière promenade sur la corniche de St Georges Bay. A nos oreilles, sonnent les accents chauds d’une langue qui mélange avec bonheur l’arabe, le grec et l’italien. Un instant de repos, assis sur les nombreux banc qui longent la crique, on écrit l’ultime carte postale. Bref nous en profitons au maximum, avant de retourner à l’hôtel, car demain matin, de bonne heure, nous reprenons l’avion…
    


    Sur les murs, croix des chevaliers à huit pointes, lion de Venise, niches de craie où dorment les statuettes d’albâtres et crénelures de marbre égarent l’œil à l’infini. En perspective, au bout de chaque rue en pente : le plus grand port naturel de la Méditerranée, « du monde », disent les maltais…

    Le fin du fin, Ramla Bay, les meilleurs plages de sable rouge et une mer transparente. Pas étonnant qu’Ulysse et la nymphe Calypso y aient abrité leurs amours pendant sept ans !…

    Malte, dont l’histoire est riche en invasions diverses, a accumulé des chef-d’œuvres architecturaux et artistiques. Sa géographie originale lui offre un ensoleillement exceptionnel, une mer très douce et des plages romantiques. Que demander de plus ?…
 
 
Andrée et Armand    
 
 
 
 

Commentaires

cali1 le 29-09-2008 à 12:35:37
bonjour

je passe te souhaiter une bonne journée

j'ai été absente ce we ,si tu as le temps de passer sur mon blog 2 min,je t'explique pourquoi

ça en vaut la peine je crois..... lol

gros bisous

cali