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Titre du blog : Les Black's Foot
Auteur : Jakin
Date de création : 03-09-2008
 
posté le 06-10-2008 à 09:04:33

SUR L'ILE DE LUMIERE...

 



Madère du 18 au 25 septembre 1995


    La passion des couleurs, des lumières fortes, une tradition inégalée de feux d’artifice puisent peut être leur origine dans l’immense incendie qui, au 15ième siècle, embrasa l’île entière. Incendie volontaire déclenché par les premiers découvreurs portugais qui, pour s’implanter sur une terre totalement recouverte par la forêt (le nom de Madère vient de « Madeira », bois en portugais), décidèrent d’y mettre le feu. Feu qui, dit-on, dura sept ans !…

    Peut-être est-ce en partie à ce feu fertilisant que Madère doit la folle exubérance de sa végétation. Au feu et au travail acharné des hommes qui, au fil des siècles, créèrent un réseau d’irrigation unique au monde…

    Il est constitué par les levadas, ces rigoles soigneusement entretenues où, depuis la cime des monts une eau pure cascade joyeusement, dérive, s’évanouit, renaît, chuchote sans fin, avant d’atteindre les parcelles en terrasses qui transforment bien des lieux de Madère en jardins suspendus entre terre et ciel. Le long des levadas, des sentiers d’entretient bordés d’orchidées et d’hortensias sauvages mènent le promeneur partout où va l’eau vive. Et cela sur près de deux mille kilomètres !…

    Quelques affaires jetées à la hâte dans une valise, puis nous partons pour l’aéroport de Marseille Provence, curieux de découvrir cette terre que l’été semble avoir choisie pour passer l’hiver. Quelques heures de vol plus tard, et une escale à Lisbonne au Portugal, nous atterrissons de nuit à Funchal où notre guide nous attend…
 


    Après le petit déjeuner nous consacrons cette première journée à la visite de la capitale. Funchal , est une ville élégante, heureuse, superbement colorée. Les rues sont pavées de couleurs tendres, les maisons nobles crépies d’un blanc immaculé où se détachent les encadrements des portes et fenêtres en lave très noire. Les églises ont des plafonds d’ivoire, les fers forgés des balustrades donnent sur des vues vertigineuses.
       

   
    Mais surtout, il n’est pas une ruelle des vieux quartiers qui, en toutes saisons, ne sente le jasmin ou ne soit bordée, protégée, recouverte par une folie de jacarandas bleus, d’hortensias géants et de camélias roses. Ici, on n’échappe pas à l’omniprésence des fleurs et nous pouvons chaque jour, au marché, en rencontrer les prêtresses !…
         

 
    Ce sont les fleuristes aux grandes jupes à rayures multicolores, au corselet ajusté et aux bras chargés d’oiseaux de paradis (ou « estrelizia »). N’oublions pas d’ailleurs qu’outre les belles nappes brodées, les couvertures aux couleurs splendides, les vanneries, le vin de Madère, les souvenirs les plus durables sont peut-être les bulbes de fleurs dont on se fait un plaisir de nous détailler les gloires…
      


    Les boutiques sont chic. Elles rappellent celles de Lisbonne, elles annoncent celles du Brésil avec le goût raffiné des soies, des ors, des beaux cuirs. Pointe d’exotisme qui se retrouve dans la décoration des bars, des night-clubs, du casino (œuvre du brésilien Oscar Niemeyer, l’architecte de Brasilia) et dans les grands salons des hôtels comme ceux du Reid’s où, toute affaire cessante, nous allons prendre un verre en ses jardins…
       
    Dans l’après-midi nous visitons le Musée des Arts Premiers puis nous profitons de la quiétude du soir pour déambuler dans les magnifiques jardins de la Quinta Das Cruzes avant de rejoindre nos appartements de l’Hôtel Dorisol****…
      


    Ce matin nous partons sur les hauteurs de Funchal, au petit village de Monte. Nous visitons l’église de Notre Dame Assumption et le tombeau de Charles 1er d’Autriche. Sur le catafalque de pierres sèches surplombe un édifice en rénovation qui représente le monarque dans les bras de Notre Dame…
      

 


 

    Pour la descente de Monte jusqu’à Livramento, le village en contrebas, nous empruntons des traîneaux en osier tirés par des hommes en canotier. C’est une folle aventure. Dès la première pente, le traîneau glisse à vive allure dans une ruelle étroite. Les hommes ont peine à le diriger pour qu’il ne se frotte pas au mur de pierres. A chaque intersection, ils crient très fort, pour se faire entendre d’éventuels véhicules qui pourraient croiser la ruelle. Nous fermons les yeux à chaque carrefour et l’adrénaline monte. Sur le dernier tronçon la pente est plus raide. Les hommes sont sur les patins et freine avec leurs sabots pour ralentir la course périlleuse du traîneau. Au bas de la ruelle, on fille directement sur une voiture qui freine brutalement pour nous laisser passer. Ouf ! On arrive en entier, mais les jambes tremblent comme des feuilles…
       


    Aujourd’hui la journée est consacrée à la visite de l’Ouest de l’île. Tôt le matin nous partons pour le village de pêcheurs de Camara de Lobos, fondée par Zarco en 1424. C’est là que Winston Churchill a peint le village en forme d’arche blanche avec le Cabo Girao et le cap Rouge en arrière-plan. Sur les quais, seuls quelques bateaux de plaisance se mirent dans l’eau cristalline. Les pêcheurs sont encore au large, ils remontent leurs derniers filets. Plus tard, le port s’animera comme tous les matins, avec sa kyrielle de poissons frais, faisant le bonheur des ménagères…
      


    Puis nous passons par les falaises du Cabo Girao aux pics impressionnants (580 mètres). Cette falaise offre des vues spectaculaires sur les terrasses construites sur le versant est. Ceux qui ont le vertige regardent de l’autre côté de la levada. En contre bas s’étendent de superbes bananeraies, mais sur la corniche l’aridité de la terre, permet la seule pousse des cactus…
     


    Après la descente, nous faisons une petite halte à Ribeira Brava, pour souffler un peut. Des parasols multicolores ombragent l’esplanade point d’arrivée de nombreuses excursions. Nous traversons maintenant le plateau de Paul Da Serra et arrivons à Porto Moniz, la ville des pêcheurs de cachalots…
      


    La ville est renommée pour ses piscines naturelles. Les récifs dans les rochers de lave dessinent un véritable labyrinthe de bassins où l’on peut nager ou pique-niquer si l’on ne craint pas la fraîcheur du vent…
     


    Après le déjeuner, départ pour Sao Vicente par une route spectaculaire surplombant l’océan, arrosée de temps en temps par des cascades, coupée de tunnels et agrémentée de belvédères. Le village est joliment restauré et nous avons le temps de prendre un café sur la place de l’église…
     


    Nous traversons maintenant la forêt de Chao dos Louros, une jolie forêt de lauriers. Nous découvrons à la sortie d’un virage un beau point de vue sur l’église de Rosario et le ruisseau. Les meules de foin dessinent des rubans dorés sur le paysage vert émeraude. Une route sinueuse  conduit au col d’Encumeada (1004 mètres). Ce col offre des vues splendides sur les côtes nord et sud. Puis nous descendons vers Funchal, en traversant les vertes collines et les terrains cultivés en terrasse, nous découvrons Ribeira Brava, dont l’église, datant du XVIème siècle, âge d’or du cycle de la canne à sucre, est richement ornée, pour retrouver enfin notre chambre d’hôtel…
      


    Cette nouvelle journée est employée à la visite de l’Est de l’île. Nous quittons Funchal pour Camacha, centre de la vannerie à Madère. Nous faisons quelques pas sur la place du village qui surplombe la magnifique vallée…
     
    La bonne route goudronnée, fleurie d’hortensias et de lis, serpente jusqu’au plateau dénudé, puis jusqu’au col de Poiso (1400 mètres). Le Pico do Arieiro apparaît telle une boule de feu, inondant de rais de lumière violets et dorés le paysage tout entier, du sommet des montagnes au fond des vallées. Les brumes s’estompent comme à regret, bientôt simple traînées encerclant les cimes, avant de disparaître complètement. Un berger surgit soudain, une charge de bois sur les épaules, poussant devant lui chèvres et moutons dans la faible lueur du matin, tandis que les nuages projettent leurs ombres sur les versants broussailleux…
      


    Ensuite c’est la fraîcheur agréable de Ribeiro Frio et du petit port de Faial. Une multitude de mouettes, rassemblées sur un escarpement de la roche, crient en attendant le passage des bancs de poissons…
       
    Nous déjeunons à Santana ou ses vergers et ses jardins descendent jusqu’à la mer. C’est le village le plus pittoresque de l’île, un ensemble  ravissant de maisons aux toits de chaume, de fleurs, jardins, vergers construit au pied de montagnes spectaculaires se dresse dans l’azur du ciel…
     

 
    Nous reprenons la route pour Caniçal et la Ponta de Sao Lourenco. La pointe de l’île baignée de soleil paraît fascinante. Nous découvrons une flore riche et des formations rocheuses insolites, mais aussi l’Atlantique dans toute sa furie, battant la côte et les îlots. Les couleurs de la mer et des rochers sont éblouissantes…
       


    nous traversons Machico, le village le plus ancien de Madère, célèbre pour son église manuéline et sa chapelle des Miracles. Celle-ci fut construite en 1420 sur la rive est de la rivière, sur le site du premier débarquement de Zarco ; détruite en 1803 par une inondation, elle fut reconstruite au 19ième siècle…
      


    La route qui nous ramène à Funchal longe la côte à partir de Camara de Lobos. Comme un interminable ruban elle descend lentement vers la capitale dans une végétation clairsemée de pins et de cactus d’un vert profond…
      


    La dernière journée est consacrée à la détente sur la côte déchiquetée de Funchal : Bain de mer, dégustation de vin de Madère, visite du jardin botanique et dîner de spécialités locales dans un restaurant typique avec spectacle folklorique…
      


    Visiter Madère, en n’importe quelle saison, sans emprunter les chemins et sentiers qui mènent, toujours plus haut, au sommet des montagnes, c’est se priver de souvenirs et de sensations inoubliables, c’est passer à côté de l’essence même de Madère, il faut suivre, en écoutant le bruit de l’eau, les levadas qui la parcourent en tout sens. Il faut faire l’expérience du silence suprême des hautes cimes. Là-haut, en compagnie de « l’Homme debout », perdu au milieu des nuages, le visiteurs établira ce rapport paradisiaque que l’homme parvient parfois à nouer avec la nature…

    Les Madérois savent que le bruit des cascades, le parfum des fleurs, le bruissement des feuilles, l’éclat du printemps constituent la force vitale de leur île – paradis au milieu de l’Atlantique. La terre de Madère est imprégnée de la sueur et de l’amour des habitants qui, génération après génération, y sont nés et y sont morts, consacrant leur vie entière à l’aménagement des terrasses sur le flanc des montagnes. Avec leur âme ces constructeurs ont écrit une véritable épopée que seuls comprendront ceux qui, sur leurs traces, suivront les sentiers de montagnes…


Andrée et Armand  
 
 
 

Commentaires

tinhinan le 06-10-2008 à 19:34:19
bonsoir mon passage pour te souhaiter une belle et agréable soirée
TAOMUGAIA le 06-10-2008 à 17:41:43
Funchal, que des beaux souvenirs, une tranquilité à peine troublée par les jeunes mariés américains (à l'époque, Madère était la destination préférée des couples américains en voyage de noces, pourquoi, je ne sais pas), endroit épargné par la furie trouble du tourisme et pourtant si près.
**didine66** le 06-10-2008 à 17:30:04
très joli, Hebergeur d'images
cali1 le 06-10-2008 à 11:24:37
bonjour

je passe te souhaiter un bon début de semaine

j'espère que tout est ok pour toi

moi pas top

ma bronchite empire en restant à la maison

vais devoir retourner chez le doc

groqs bisous

cali
lemondededisney le 06-10-2008 à 10:45:54
coucou je vient pour te remerçier de ton commentaire

merçi beaucoup et j'éspére que mon blog te plairas

amitié