La Jordanie qui forme la partie occidentale du croissant fertile, abrite un patrimoine historique, archéologique et culturel exceptionnellement riche. La recherche de ce passé plusieurs fois millénaire et souvent méconnu, associée à la découverte de sociétés et de cultures bien vivantes justifient donc amplement le voyage proche oriental…
Citadelle de grès, chaos minéral, déserts et sites archéologique, la Jordanie est un splendide musée à ciel ouvert, sur lequel flotte le souvenir romanesque de Lawrence d’Arabie…
Un voyage à travers les civilisations que nous entreprenons bien volontiers après avoir visité l’Etat d’Israël en 1994. Quelques affaires d’été jetées précipitamment dans notre valise fétiche et nous voilà une fois de plus à l’aéroport de Marseille Provence. Quelques heures plus tard l’avion se pose sur le tarmac de l’aéroport d’Amman ou notre guide prénommé Talal nous accueille…
Ce matin nous commençons la visite d’abord par Amman. Capitale et cœur économique située à 900 mètres d’altitude elle offre deux visions. A l’ouest, la ville haute, truffée d’Hôtels de luxe dont le « Radisson Sas**** » (où nous résidons) et des villas de rêve, qui ont de l’avenir. C’est la version américaine, chic et kitch, de celle qui, depuis la chute de Beyrouth, est devenue la plaque tournante du commerce et de la finance au Moyen Orient…
A l’est, la ville basse brasse une foule d’1,3 million d’habitants et des millénaires d’histoire. C’est dans cette partie que nous visitons le Théâtre, le musée et la citadelle. De la citadelle aux célèbres colonnes d’Hercule, cette métropole se donne pour ce qu’elle est : l’une des cités les plus anciennes du monde, avec Jéricho et Damas…
A la sortie d’Amman, en direction de Jerash, les collines pelées cèdent la place aux forêts naturelles avant que le désert de rocailles n’envahisse l’horizon. Un arrêt au premier château du désert : Qsar Amra. Construit sous le règne du calife Walid 1er , il abrite des fresques d’époque Omeyyade exceptionnellement préservées décrivant des scènes de chasse (de mammifères que la chasse a conduit depuis à l'extinction au Proche-Orient), des fruits et des femmes. Il contient également un système thermal divisé en trois pièces, témoignant d'une influence romaine. Quelques kilomètres plus loin nous visitons le Qsar Azraq. C’est un château construit en basalte au 13ième siècle sur l’emplacement d’un bâtiment romain. Le lieu fut ensuite occupé sans interruption par toutes les dynasties au pouvoir. Lawrence en fit son quartier général en 1917 pendant la grande révolte arabe. De retour à Amman en fin de soirée nous dînons au Al Pasha, un restaurant oriental…
Très tôt le matin nous quittons Amman pour la cité antique de Jerash. Dans les rares villages que nous traversons, les quartiers de viande suspendus dans du plastique devant les boucheries attendent leurs acheteurs comme les manteaux au pressing. Les garages exposent dans du papier doré les pneus de voitures. Quant aux salades, elles sont empilées en forme de sapin au bord de la route. La richesse du patrimoine et l’éclat des paysages inspirent sans doute aux jordaniens ce souci du décor au quotidien…
Soudain au détour de la route l’histoire surgit. Jerash la Romaine, sa baie de colonnes, ses temples dédiés à Zeus et Artémis et son forum, l’arc de Triomphe d’Hadrien, les trois théâtres, les termes, les églises et leurs mosaïques byzantines…
A l’entrée du site, on traverse un village d’époque ottomane, entièrement construit en basalte, dans lequel se sont installés le Rest House et le musée du site. Un peu plus à l’ouest, le chemin mène à une basilique byzantine, largement ruinée, mais dont le plan et les sols sont partiellement conservés. Derrière la basilique se trouve le théâtre, en basalte noir lui aussi…
Pour revenir sur le chemin central, on emprunte une rue ancienne bordée de boutiques voûtées, restaurées ces dernières années. Les ruines de thermes romains et d’un deuxième théâtre sont visibles sur la droite du chemin. Apparaît enfin, à la limite du site, un mausolée souterrain à l’entrée monumentale, bien conservé…
L’aménagement du cardo maximus reliant la porte nord au Temple de Zeus, obligea les constructeurs à imaginer cet élément architectural original qu’est la Place ovale, ou plutôt elliptique. Elle permet d’éviter toute rupture dans la ligne du cardo qui n’arrive pas en face de l’escalier monumental du Temple. Elle est entourée d’une colonnade ionique…
A Gadara, aujourd’hui appelée Umm Qeis nous déjeunons. Dans cette ville, les civilisation gréco-romaine et ottomane ont laissé d’impressionnants vestiges et le panorama sur le lac Tibériade et les montagnes du Golan est incomparable…
Nous retournons à Amman par la route de Naour qui forme la frontière entre la Jordanie d’une part et la Cisjordanie et Israël de l’autre. Sur 75 Km les rives de la mer Morte s’étendent du nord au sud. Elles se trouvent à 400 mètres sous le niveau de la mer, ce qui en fait le point le plus bas de la planète. La mer Morte est célèbre pour sa teneur exceptionnelle en sels minéraux, due à une évaporation très forte. Nul besoin de nager pour flotter, on peut donc lire son journal tranquillement sans risquer de se noyer…
Ce matin, nous quittons Amman par la route du Roi pour rejoindre Pétra. Ce nom vient de la tradition biblique. Elle désigne cette route caravanière qui longe la Palestine sur les crêtes de l’est du Jourdain. Elle traversait et permettait les échanges entre les différents royaumes qui s’échelonnaient du nord au sud : Ammonite, Moabite et enfin Edomite…
En route nous visitons Madaba l’un des sites les plus anciens et encore habités de Jordanie. La ville est citée plusieurs fois dans la bible. Aujourd’hui la ville est majoritairement chrétienne. C’est une centre ou s’épanouit une école de mosaïstes. Les mosaïques de Madaba privilégient les scènes naturalistes. Ces pavements se retrouvent un peu partout dans la ville, même dans les maisons privées. La plus connue est la carte de Palestine ou carte de Madaba…
A 11 kilomètres de Madaba, nous faisons un arrêt au Mont Nébo où Moïse découvrit la terre promise sans avoir eut le droit d’y pénétrer. Par temps clair, on voit la partie nord de la mer Morte et le Jourdain qui s’y jette, la tache verte faite par Jéricho et l’oasis qui l’entoure, au-delà du Jourdain, en Cisjordanie, les collines de Judée, et l’on devine les tours qui dominent Jérusalem…
Puis nous continuons vers Kerak et sa forteresse érigée par le Croisé Payen Le Bouteiller en 1142. Elle protégeait la Terre Sainte depuis les hauteurs surplombant la mer morte. Elle a été prise par Saladin, et a été utilisée par les seigneurs locaux jusqu'à son démantèlement au XIXe siècle. La partie inférieure et les nombreux souterrains sont néanmoins intéressants. La ville s’étage sur une éminence dominée par l’imposante citadelle. En parcourant les chemins de ronde on croit entendre encore les cris de Renaud de Châtillon, l’ennemi juré des musulmans…
Sans oublier les châteaux du déserts gardés par des fumeurs de narghilé, austères silhouettes dans la lumière crue d’une terre nue. Sur ce camaïeu d’ocre et de brun se détachent les poils noirs des troupeaux de chèvres et les tentes des bédouins, derniers irréductibles qui résistent à la politique de sédentarisation. Nous allons à leur rencontre et ils nous offrent le thé et l’hospitalité comme le veut la tradition…
Après ce salutaire repos, la route du Roi nous mène à Petra. L’hôtel à Wadi Moussa qui nous accueil est un ensemble d’habitations en pierres traditionnelles clairsemés de petites places. L’intérieur est peint à la chaux et décoré avec beaucoup de goût. Pierres de tailles, bois, tapis et tentures de lin nous souhaite la bienvenue dans le folklore bédouin…
Wadi Moussa (la vallée de Moïse) est le petit village qui domine le site de Pétra. Une tradition locale rattache à cette localité l’épisode de Moïse faisant jaillir l’eau du rocher. Au couchant, cette terre prend des tons chauds de caramel et se sculpte en dunes qui se dressent comme des terrils dans la nuit…
Aujourd’hui, la journée toute entière est consacrée à la visite du plus beau site archéologique du pays et du Proche Orient, avec les pyramides d’Egypte. La Jordanie doit cette richesse à la civilisation nabatéenne qui développa le commerce de l’encens, de la myrrhe et des épices. De cette époque prospère, à l’aube de notre ère, demeurent des joyaux architecturaux protégés par un écrin minéral spectaculaire...
Un site qu’il est impossible d’imaginer à l’avance ; l’un de ces lieux magique comme il en existe peu de par le monde. Pétra est un chaos de roches (en grec, Pétra signifie le rocher) aux couleurs indéterminées où le rose domine. On découvre son fleuron, le Khazneh, à la sortie du Siq, un défilé aux parois constituées d’un feuilleté de roches rouges. Les fans d’Indiana Jones reconnaîtrons cette acropole gréco-romaine taillée dans la falaise de grès rose où leur héros recherche le Saint Graal…
On découvre ensuite une ville fondue dans les flancs d’un fjord rubicond. Les façades des tombeaux et des temples de la capitale des nabatéens, taillées dans le roc, s’étendent sur un tel domaine qu’il faut au moins deux jours pour pouvoir les découvrir, sans avoir trop de regrets de les quitter si vite…
La visite se fait à pied pour les parties les plus accessibles. On descend vers le sud, en passant devant la fontaine au lion, puis un escalier abrupt mène au tombeau du jardinier et au mausolée du soldat romain. En face s’ouvre le Triclinium, grande salle pour les repas rituels, taillée dans une roche aux couleurs naturelles extraordinaire : rouge, rose, orange, jaune, rouille, blanc, etc. De là, on se dirige vers la colline de Kafuté, en bas de laquelle se dresse une colonne, unique vestige d’un bâtiment plus important, appelé par les bédouins Zibb al-Faraoun (le phallus du Pharaon)…
Après le petit déjeuner nous partons pour le site voisin d’Al Beidha. C’est dans ce village antique que l’on a retrouvé des maisons circulaires appartenant à la culture « natoufienne », des débuts de la sédentarisation. Le premier peuple historiquement connu à s’installer à Pétra fut les Edomites…
Autre choc à deux heures à peine de route : le Wadi Rum, qui déroule aux pieds de barrières chaotiques son paysage lunaire ponctué de pitons rocheux surgissant d’éboulis géants. Célèbre pour ses paysages, le Wadi Rum doit aussi sa renommée aux vestiges épigraphiques archéologiques exceptionnels et à Lawrence d’Arabie. C’est en grande partie dans ses sables brûlants qu’a été tourné le célèbre film de David Lean. Aux portes du désert, au fond du Wadi Rum, non loin de la frontière avec l'Arabie Saoudite, nous pouvons admirer cette superbe montagne qui se dresse au loin.
Le Wadi Rum est une très large vallée sèche bordée de falaises de grès rouge sur un socle de granit. Elles ont pris des formes bizarres, qui se sont érodées sou l’action du vent et des variations de température entre le jour et la nuit…
L’intérêt principal du Wadi Rum réside cependant avant tout dans ses paysages de grès multicolores. C’est pour cela que nous partons en excursion, avec un guide bédouin, du fort du Camel Corps ou se trouve des troupes de police montée sur chameaux. Nous traversons des paysages inviolés en s’éloignant de quelques kilomètres du fort. Nous faisons une halte près d’une source ou se trouve de nombreuses inscriptions thamoudéenne, écriture propre à la péninsule arabique. Puis nous ne pouvons plus résister à monter et descendre des magnifiques dunes de sable rose…
Il est temps de sacrifier au rituel du thé ! D’abord tout le monde participe à la recherche de brindilles de bois sec, puis le chauffeur bédouins prépare la boisson, pendant que le guide allume le feu. Quelques instants plus tard, accroupit autour du brasier, près d’un tapis de sol, nous dégustons un thé aux arômes de menthe. Le temps vient de s’arrêter. Seul, le vent dans les dunes froisse les grains de sable qui s’écoulent lentement. La magie du désert est là…
Nous quittons le désert en fin d’après-midi pour rejoindre Aqaba, le seul port de la Jordanie qui connaît depuis les années 60, une expansion foudroyante. C’est aussi une station balnéaire réputée. Elle jouit, d’un climat exceptionnel, apprécié surtout l’hivers, d’une eau toujours tiède et de fonds coralliens somptueux. Le port fut fondé par Salomon. Nous prenons nos appartements pour quatre jours au « Radisson Sas***** », dans une superbe chambre au bord de la piscine et face à la mer Rouge…
De longues promenades nous dirige vers la vieille forteresse d’Aqaba qui se dresse entre la plage et la route côtière. Dans le caravansérail voisin, d’époque ottomane, est installé un petit musée que nous visitons. C’est dans la baie derrière le port que nous pouvons admirer les plus beaux récifs de coraux dans une barque à fond de verre qu’un pêcheur locale dirige. Notre pêcheur nous propose pour le lendemain une journée en bateau, avec un déjeuner préparer selon la tradition locale. Nous acceptons volontiers sa proposition, d’autant que nous partons dans un endroit non touristique…
Au large d’Aqaba, se trouve l’îlot de Grayé, où les Croisés avaient construit une forteresse pour contrôler la route maritime du pèlerinage vers la Mecque. C’est là que nous nous dirigeons avec notre barque remplis de victuailles. En chemin nous flânons sur quelques bancs de coraux qui nous font découvrir une multitudes de petits poissons de toutes les couleurs…
Pendant que nous prenons le bain sur une plage déserte où seule une famille de bédouins profite comme nous du soleil réparateur, notre hôte nous prépare un repas à base de poissons et de légume sur un lit de riz. Le feu est allumé entre trois grosses pierres plates, et les premières odeurs du poisson qui mijote dans une papillote géante de papier aluminium viennent chatouiller nos narines et nos papilles…
Après ce frugal repas, l’après midi se déroule lentement allongé sur une natte, bercé par le son des vagues qui viennent s’échouer délicatement sur le sable blond. Le soleil se couche à l’horizon quand notre pêcheur nous ramène prudemment vers le port…
Lieu de mémoire, d’histoire et de rêves, la Jordanie collectionne les chocs esthétiques comme ceux que réserve encore le spectacle des coraux de la mer Rouge, qui marque en apothéose, à Aqaba, la fin du voyage…
Commentaires
jolies photos, bon dimanche !
merci du commentaire sur mon blog!!
je viens de lire ton billet sur la jordanie avec plein de souvenirs dans la tête, puisque j'y suis moi aussi passée, en 2006.
c'est un superbe pays à découvrir et petra est un ravissement!!!
@ bientôt...
Moi, j'ai jeté les deux yeux.
C'est très bien, je reviendrai, promis.
A bientôt.
Bernard
un petit coucou an pasant par la :
je te remersi de ton pasaje sur mon blog .....
le tien nest pa mal non plu........
jadore les peisages insolites.......
dailleur je tinvite a regarder mon hotre blog
http://moreau2008.vefblog.net
il parle ossi de peisage insolitte............
au plezir davoir dicuter avec toi :
amicaleman
A+++++++++
jacques