Son pouvoir de séduction est plus fort que jamais ? Un dicton populaire égyptien raconte que « …Celui qui rencontre une fois dans sa vie le Nil, ne peut plus s’en passer, il y retourne sans cesse, tout au long de sa vie… ». Nous l’avons vérifié ! Après un long séjour en août 1983, nous y sommes retournés en octobre 1990 et nous voilà reparti pour un nouveau long séjour qui ne serra probablement pas le dernier…
Nous n’avons pas encore fait de croisière sur le Nil, nous avons de la chance, nous dit-on, car tous les plaisirs de ce voyage mythique nous sont encore promis, et nous ne seront pas déçu !…
Le départ se fait de Louxor jusqu’à Assouan la dernière ville de l’Egypte avant les sables de Nubie. Le Tarot, navire cinq étoiles, superbe et confortable, est conçu pour naviguer sur les eaux calmes. La chambre, vaste et climatisée, ouvre sur l’air du large, la piscine sur le pont permet bain et bronzage, la table est sans reproche et la boutique très tentante. Le thé est servi à 17 heures au retour des excursions, et le soir, avant le night-club. Billard et jeux divers sont à la disposition des passagers…
En ce qui nous concerne, nous préférons nous allonger sur une chaise longue, sous la caresse d’une brise tiède, les yeux perdus dans l’immense ciel étoilé. Tout ce confort, insolite dans ce lieu d’une beauté brute, ajoute une délicieuse touche de luxe à cette leçon d’archéologie…
Nous sommes installés, le bateau s’éloigne du quai et la magie s’installe dès que le paysage se met à bouger. Au cours des 700 km séparant Louxor d’Assouan, nous remontons le temps pour plonger au cœur de l’Egypte des pharaons, dont les temples et les pyramides sont les symboles quasi éternels…
D’abord il n’y a rien à voir. Le fleuve s’étend, se dilate à perte de vue, étalant sa vallée en lac dans un paysage grandiose, minéral et nu sous un soleil blanc. Les rives sont arides : pas un arbres, pas un oiseau, pas de village reconstruit. On aurait imaginé que, depuis tout ce temps, la végétation se serait mise à foisonner, les pieds dans l’eau douce et la tête au soleil. Mais on aperçoit pas même un palmier dattier…
Soudain après un coude, les rives du Nil forment une étroite bande verte et fertile contrastant avec l’ocre stérile du désert. Les habitants des petits villages aux maisons en terre vaquent à leurs tâches quotidiennes sans prêter attention aux bateaux qui passent. Des femmes voilées de noir rincent leur linge dans le fleuve ou égrainent le maïs sous des palmiers. Des paysans en djellaba travaillent dans les champs, des pêcheurs lancent leur filet, des enfants courent après des chèvres ou nous appellent en riant…
Le groupe des premiers temples n’est pas loin : la nécropole de Thèbes, la vallée des rois, Médinet Habou, le temple de Ramsès III, le temple de la reine Hatshepsout, les colosses de Memnon etc. branle-bas sur le pont pour suivre le guide conférencier sur le site. Il a de l’humour, il parsème d’anecdotes et de plaisanteries l’histoire des dynasties de pharaons et de la pléiade de dieux égyptiens. Nous suivons avec intérêt, sur les bas reliefs sculptés dans la pierre millénaire des temples d’Edfou, la légende d’Isis et d’Osiris…
Dans la nécropole nous découvrons Hator, la déesse à tête de vache, et Ramsès II, représenté par des colosses de vingt mètres de haut. Les hiéroglyphes parlent et les symboles des colonnes comme le papyrus ou le lotus prennent du sens. Après quelques jours, nous reconnaissons sans peine Hator, Horus, à la tête de faucon, et Min dont on comprend au premier coup d’œil que c’est le dieu de la fécondité !…
La navigation reprend le long de ce fleuve magique. Chaque jour se lève sur un nouveau site archéologique et chaque soir se referme sur les mystères des pharaons. Nous passons l’écluse d’Esna, puis nous glissons lentement vers Kom Ombo et le temple ptolémaïque d'Haroëtis avant d’arriver à Assouan et de reprendre la navigation vers Louxor…
Le soleil embrasse le sable et dore la pierre lorsque apparaît le temple de Wadi Es-Seboua, dédié au dieu Amon. Il s’ouvre sur une allée bordée de sphinx décapités. Emouvant, le colosse de pierre couché dans le sable contemple le ciel de ses yeux vides. Ramsès II, voulait sacraliser la Nubie en offrant aux divinités des lieux d'accueil et de culte. Il choisit Wadi Es-Seboua, porte de la région la plus fertile du Wawat, pour y vénérer Amon Nil. Nous sommes en l'an 40 de son règne, le jeune pharaon guerrier et conquérant fait place à un roi assagi, mûri. La paix règne dans son empire grâce au fameux traité de paix signé avec les Hittites, il peut se consacrer à sa quête d'accéder au divin. A quelques minutes de marche se dresse le grandiose temple de Dakka…
Puis se sera le temple de Philae et l’île Eléphantine, l’un des plus beaux sanctuaires de Nubie par la finesse de ses sculptures et le détail de ses figures qui domine les eaux, telle une forteresse…
Même sentiment d’admiration à Louxor, sur le site de Karnak. La salle hypostyle du temple principal est un extraordinaire ensemble de colonnes sculptées de bas-reliefs en couleur qui semble être l’œuvre de géants !…
Ainsi chaque matin, la navigation recommence, et nous sommes captivés par un paysage de toute beauté. Une beauté sévère et prenante : les lointains se dissolvent dans la brume ; on devine les contreforts de la chaîne Libyque au bout de quelques centaines de kilomètres de désert dont la brise rapporte un parfum poivré…
Le soir, épuisé d’avoir traversé les siècles, nous retrouvons le confort contemporain de notre cabine. Mais après le dîner le show continue ! L’animateur du bateau nous fait danser lors d’une soirée orientale et disco. Nous participons aussi aux féeriques son et lumière de Karnak et de Philae. Nous gardons aussi une soirée pour prendre le thé à l’hôtel « Old Cataract », ce palace surplombant le fleuve sacré. Depuis la terrasse, nous admirons le ballet des felouques sur le Nil, dont les eaux rougissent puis s’assombrissent à mesure que le soleil disparaît. Au crépuscule, le spectacle du dieu Râ s’évanouissant dans les sables du désert est de ceux qu’on n’oublie pas de si tôt…
La croisière terminée, nous prenons un car, qui après quatre heure de route dans le désert, nous déposent au pied de la mer Rouge. Après la culture la nature ! Version désert, plages et fonds marins de toute beauté pour une étape de cinq jours à Hurghada…
Hurghada, ex-petit village de pêcheurs est devenu une station balnéaire de renommée internationale. Protégée par une chaîne de montagnes parallèles au rivage qui se drapent d’or et d’indigo au coucher du soleil, la ville s’étend sur près de dix kilomètres le long de la côte. Grands hôtels, clubs de vacances, centres de plongée s’y succèdent sans constituer un front de mer en béton. Eloignés les uns des autres et intégrés au paysage, ils se fondent dans l’ocre des sables…
Malgré la présence de quelques palmiers et de fleurs, la grandeur du désert est omniprésente. Reste la mer, avec ses plages et ses plaisirs. Située au-dessous de Sharm el-Sheik, à la pointe du Sinaï, Hurghada fait véritablement face au large. Proche du tropique du Cancer, elle connaît l’été toute l’année. Sa seule fraîcheur : la brise marine du soir ou les vents qui soufflent du nord. Site idéal pour paresser, nager ou faire du bateau et bien sûr de bon repas avec un couple de tunisien rencontré sur place…
Îlots coralliens, où vivent quelques-uns des plus beaux poissons du monde. On y observe anges et napoléons, mais aussi des tortues énormes et des dauphins qui accompagnent les bateaux. Quand le soleil baisse, que le bleu de la mer s’assombrit et que l’ocre de la côte s’empourpre, c’est le moment d’aller faire un tour dans l’ancienne bourgade. Pour le plaisir de retrouver l’Egypte profonde et celui de marchander dans les rues bruyantes…
A l’aube du 13ième jour, nous prenons l’avion pour le Caire. A peine débarqué, après une heure de vol, nous voilà au cœur d’un concert de klaxons, dans le trafic chaotique et la touffeur d’une capitale de 20 millions d’habitants. Pas de panique ! Si le Caire moderne apparaît d’abord grouillant et noyé sous une poussière de sable, il va aussi nous envoûter avec ses belles oasis urbaines aux couleurs chatoyantes, comme le Grand Bazar de Khan-el-Khalili. C’est le plongeon magnifique dans l’Orient mythique parfumé d’épices, enfumé par les volutes des narguilés, où l’on grille le kebab qu’on arrose d’un traditionnel karkadé (boisson à l’hibiscus)…
Nous visitons ensuite le Musée égyptien (pour la troisième fois), unique au monde pour ses ors et ses trésors pharaoniques. Nous ne ratons pas non plus le quartier copte, ancien ghetto des premiers chrétiens d’Egypte, qui recèle vestiges romains et églises dressées à côté des plus belles mosquées…
Enfin, nous ne partons pas sans avoir contemplé, une fois de plus, la dernière des sept merveilles du monde encore visible : sur le plateau de Guizèh, la pyramide de Kheops, flanquée de ses deux sœurs Khephren et Mykérinos, à deux pas du plus grand sourire du monde, celui du Sphinx, tourné vers le Levant depuis 5 000 ans…
Le 15ième jour c’est le plus désagréable. En file indienne, silencieux, nous faisons la queue au comptoir d’embarquement de l’aéroport du Caire pour rejoindre la grisaille de Paris…
La gloire des pharaons ! Un voyage en Egypte ne se conçoit pas sans le spectacle du Nil, de ses rives magiques, de ses oasis, et surtout pas sans la splendeur de l’ancienne capitale de l’empire, Louxor.
Oui ! Mais il y a un petit bémol pour notre troisième visite ! Nous avons trouvés beaucoup de changement par rapport à notre séjour de 1983 ! La grande majorité des sites se trouvent maintenant au milieu des agglomérations, conséquence directe de la forte démographie du peuple égyptien. Les temples qui se trouvaient alors dans un environnement de sable et de végétation perdent ainsi une partie de leur charme. Les globe-trotters que nous sommes, sont tristes de perdre ainsi cet esprit d’aventure…
Commentaires
Coucou
je viens posser
ma petite empreinte
pour te souhaiter
une agreable journée
Gros bisous Mary
bonjour!! tres beau votre site bravo!à bientot!
merci pour ton message de bienvenue...bonne journée
je passe te souhaiter une bonne journée
je vais bcp mieux,le plus dur est passé je crois
je t'embrasse bien fort
cali