Le voyage commence dans le célèbre « TGV Méditerranée », qui nous mène d’Aix en Provence à Roissy Charles de Gaulle en trois petites heures. Quelle aventure ! Surtout quand vous êtes obligés de faire le parcours avec les valises sur les genoux (il n’y a pas de compartiments bagages dans ces trains pour PDG). Puis, une soirée dans un hôtel de l’aérogare, avec un repas digne de la soupe populaire, une nuit réparatrice dans un placard (pour la douche il faut entrer de côté, et pour « les toilettes » la porte ne ferme pas à cause des genoux), bref, nous nous envolons au petit matin pour New York (8 heures de vol), une escale de 5 heures à Net Wark, et encore 6 heures de vol pour arriver enfin à San José, capitale du Costa Rica « complétament destrussi !)…
« Dieu a d’abord créé le monde et puis il a créé le Costa Rica pour se reposer ». Les Ticos – habitants du Costa Rica – ont de la verve et de l’humour pour parler de leur éden où faune, flore et monde moderne s’épanouissent…
San José, la capitale, est notre premier contact avec un pays à peine plus grand que la Bretagne. Des rues droites, de hautes demeures espagnoles, la ville semble assoupie. Au cœur du Mercado central, nous goûtons pourtant l’effervescence et la gouaille d’un peuple tout simplement heureux…
Des citrons comme des pastèques, des pastèques comme des citrouilles, les étals débordent de couleurs et de senteurs en provenance directe des plantations de la plaine centrale…
Riche, rieur, indolent presque insouciant… « Un peuple qui n’a jamais souffert » disent les voisins du Nicaragua et du Panama à propos des Ticos. Un peuple d’une étonnante maturité aussi, où les enfants votent à l’école et où les budgets militaires vont à l’Education nationale. Le Costa Rica est le seul pays du monde sans armée ! Mais pas sans grondements, car c’est le paradis des volcans…
Autour de la plaine centrale fertile, le Turrialba et ses flancs verdoyants, le Rinçon et ses deux cratères pelés et fumants, et surtout l’Irazù et son splendide lac d’opaline, qu’il faut découvrir avant que les brumes de midi ne l’ait obscurci, sont autant de promenades vivifiantes…
Dans le petit matin chaud et humide, nous partons à la découverte du volcan Irazù (3 000 mètres). On se « pèle ! », mais au sommet, la vue se perd dans la jungle qui couvre plus de 40% du pays. Sur fond de lac d’émeraude, on aperçoit l’Océan Pacifique et l’Océan Atlantique. Nos yeux planent sur cette immensité de vert et de bleu…
Après le déjeuner dans une plantation de café au bord d’un lac, nous visitons le jardin des orchidées (Lankester) et nous retournons à San José pour une visite des différents monuments de style espagnol. Cette cité paraît avoir été construite en hâte. Tout semble encore en construction, comme si on attendait que la terre cesse de s’agiter pour vraiment s’installer. Les rues, pas vraiment propres, sont colorées. Tous les magasins sont signalés par des enseignes qu’on a du mal à identifier. Mais nous ne perdons pas de temps dans la lecture de tous ces symboles car les trottoirs sont défoncés et il faut regarder où nous mettons nos pieds, surtout la nuit. Les trous ou les caniveaux sont plus profonds qu’ils ne le paraissent…
Le lendemain, une longue route qui traverse la forêt tropicale et le Parc National Braulio Carillo nous mène au petit village de Matina, lieu d’embarquement pour Tortuguero que nous atteignons après trois heures de bateau dans les canaux et la végétation sauvage…
Trois jours de « crapahu » avec bottes et sac à dos, en pirogue, en bateau plat et même à « patte » pour observer : la flore géante et colorée de la forêt tropicale, avec ses singes hurleurs, paresseux, crocodiles, toucans, tortues de mer (la nuit), etc., etc. L’aventure à l’état pur, une merveille indescriptible…
Les deux derniers jours sont consacrés à la visite du volcan Arenal qui crache encore des boulets de lave incandescente, et le volcan Rinçon de la Vieja qui fume comme un pompier…
Nous sommes toujours dans la forêt tropicale à flancs de volcan, entre lacs et rivières, un cadre naturel et exceptionnel. Pendant l’après-midi, nous séjournons dans de magnifiques haciendas ou Lodge avec des piscines et cascades d’eaux chaudes naturelles (Tabacon), ou entourés de fumerolles bouillonnantes (Vieja), c’est la relaxation assurée…
Le dernier soir, comme Indiana Jones, crocodile dundee ou plutôt Francisco de Cordóba après une rude journée de fortunes, la tête dans les nuages nous comptons les étoiles. Assis dans de profonds canapés de cuir, le cigare dans une main et un verre de tequila dans l’autre, chacun s’occupe à faire des volutes de fumée. Nous imaginons nos prochaines aventures entre lacs et volcans, quand soudain notre guide Pedro traverse le salon une guitare à la main. Il se hisse sur une chaise haute au milieu de nous et chante de sa voie mélodieuse des complaintes de la Caraïbe. Un beau cadeau de cet artiste musicien qui nous accompagne une partie de la nuit sur des rythmes Afro-Cubains entre Rhum et Tequila, « Pura Vida ! »…
Après un dernier petit déjeuner de tapas, nous prenons la route direction Liberia. C’est une petite ville rurale et tranquille où il fait bon vivre parmi les sabaneros. On l’appelle encore la « ville blanche » en souvenir de ses rues régulièrement passées à la chaux, pratique qui a disparu avec l’asphalte. Un petit coucou de 10 places nous attend pour nous jeter en pleine brousse au Nicaragua après une heure de vol…
On serre les dents, les voisins se signent… On atterrit dans un champ d’herbe entouré de grands arbres centenaires. Un hangar rudimentaire fait office d’aérodrome et quelques officiels sont là pour nous tamponner les passeports et en profitent pour réclamer quelques dollars (taxe d’entrée), il n’y a pas de petit profit ! Encore quelques heures sur une piste de terre battue et nous arrivons à Granada, la plus ancienne ville coloniale d’Amérique Centrale où nous resterons deux jours…
Après le petit déjeuner notre guide Rosalita nous fait découvrir les principaux monuments de cette cité coloniale posée sur un écrin de verdure. Comme les Conquistadors nous arpentons les nombreuses ruelles étroites aux façades colorées, toutes percées de larges fenêtres pour laisser passer le soleil et l’air, à la recherche de la Cathédrale, du Couvent St-Francois, de la Polvora etc., pour en admirer leurs belles parures d’or…
Nous visitons aussi les environs : la ville de Masaya et son village artisanal au pied du volcan. Catarina, petit village typique, où nous empruntons des petites embarcations pour faire un tour sur le lac vers les Islitats, archipel de 360 îles volcaniques formées par les explosions des volcans du lac…
Tôt le matin nous partons pour Leon en longeant le lac de Managua. Sur le chemin nous faisons une halte dans une ferme d’élevage. La famille nous accueille avec beaucoup de chaleur (les visiteurs étrangers sont très rares au Nicaragua). La patronne nous fait faire le tour du propriétaire : Un enchantement ! Tortues, biches, Haras sont accessibles dans un havre de verdure…
Après deux heures de routes sinueuses et pentues, le car nous laisse sur une plate-forme au pied du volcan Momotombo. Sac à dos, gourde et surtout de bons mollets sont nécessaires pour entreprendre cette ascension. La pente est rude, il nous faut plus de deux heures d’un pas alerte pour atteindre le sommet avec un dénivelé de 1 200 mètres. Les jambes tremblent, la gourde est vide, et le souffle saccadé quand au détour du dernier raidillon nous voilà enfin sur le bord du cratère encore fumant. Mais quelle récompense, on imagine Haroun Tazieff montrant du doigt cette merveille…
Nous déjeunons à Leon, puis nous visitons les ruines de l’ancienne ville détruite par une éruption du volcan Momotombo. Aujourd’hui patrimoine de l’Unesco, ces ruines renferment la tombe du conquistador espagnol Francisco Hernàndez de Córdoba…
En fin d’après-midi tous les habitants de Leon sont réunis dans la rue principale pour participer à la fête du cheval. Une parade très colorée et bruyante dans laquelle nous trouvons vite notre place. Une multitude de cavaliers avec leur monture défilent en pas cadencés sur la musique des orchestres qui jonchent les rues transversales. A chaque carrefour les cavaliers font danser leurs montures au rythme des tambours sud-américains pour obtenir le 1er prix. Dans cette ambiance surchauffée on danse ainsi jusque tard dans la soirée avant de rejoindre notre hacienda…
Le dernier jour se passe à Managua, la capitale du Nicaragua, détente dans les eaux chaudes de San Jacinto, l’après-midi pendant que nous magasinons dans un centre commercial, une tempête tropical se lève et nous regardons pendant une demi- heure plier les arbres des alentours sous des trombes d’eau, impressionnant ! Enfin l’accalmie, nous rejoignons prudemment notre hôtel à pieds et retrouvons le confort de notre chambre au décor kitch…
Le lendemain lever à 4 heures du matin, nous laissons le petit groupe qui rentre en France et nous nous dirigeons en solo vers l’aéroport pour la poursuite de notre voyage vers le Panama…
Notre guide Juan nous attend à l’arrivée de Panama City pour nous faire visiter la partie moderne du centre de Mi Pueblito (gratte –ciel et banques tous les 50 mètres). Le soir, dans la douceur de la côte Caraïbe, nous dînons dans un restaurant créole : acras, poissons grillés et langouste, accompagnés d’un vin chilien aux arômes de framboises. Les touristes sont rares au Panama et les français encore plus rares ; cependant nous faisons une rencontre inattendue ce soir là : un collaborateur d’Antoine (les élucubrations) qui nous invite à lui rendre visite sur son île proche de notre prochaine destination…
Tôt le matin, nous nous envolons dans un petit coucou direction l’île d’Achutupo (île du Dauphin) pour vivre trois jours parmi les indiens Kunas. Après avoir survolé pendant une heure et demie une forêt dense où très peu d’hommes se sont aventurés, l’avion descend en piquet sur une petite bande de terre pour atterrir. Nous sommes accueillis dans une cabane en roseaux, puis nous marchons pendant deux cents mètres sur des sacs de sable pour ne pas nous enfoncer dans les marécages. Au bout nous attend une pirogue longue de 15 mètres. On enfile des vieux gilets de sauvetage et nous partons pour un périple de deux heures sur la Mer des Caraïbes jusqu’à Mamitupu, lieu de notre séjour…
Cabane de bois, hamac, douche sous l’arrosoir, palmiers et mer turquoise, repas de crabes, crevettes, langoustes et poissons ; nous partageons la petite île avec un couple de jeunes mariés japonais, au milieu des Kunas, un peuple très accueillant, un rêve !…
Les indiens nous font découvrir leur communauté, nous mènent en pirogue prendre le bain dans un îlet paradisiaque, nous font visiter l’embouchure d’un Rio à la faune aquatique, et nous accompagnent en balade sur un sentier initiatique du Rio Sacandi…
Il faut cependant quitter cette île paradisiaque, et le jour du départ à 5 heures du matin, il pleut des bassines d’eau, le tonnerre gronde et le ciel s’éclaire de grandes traces lumineuses. Nous enfilons les gilets de sauvetage et une tenue jaune de pêcheurs bretons, puis nous descendons dans la pirogue. On nous remet en plus un parapluie et une toile cirée sur les genoux pour affronter les éléments pendant les deux heures du voyage (le radeau de la Méduse). Malgré toutes ces précautions, nous arrivons sur la piste trempés comme des « soupes ». On se change dans la cabane en roseaux qui fuit de toute part, et là, malheur, les 3 million cinq cent mille moustiques qui n’attendaient que cela nous foncent dessus, seul l’avion nous sauvera du carnage…
Nous passons les deux derniers jours de notre périple à Panama City les bras et les jambes parsemés de petites pointes rouges. Nous dînons le soir dans des restaurants typiques de poissons et nous profitons des nuits panaméennes pour promener sur les boulevards qui longent l’Océan…
Les journées sont consacrées à la visite de la vieille ville de Panama, ces ruines espagnoles, les constructions de l’époque américaine, l’ambassade de France, les vieilles églises et surtout son quartier coloniale traversé par une multitudes de petites ruelles dont les habitations ont besoins d’être réhabilitées…
Nous passons un après-midi au célèbre Canal de Panama pour voir franchir les écluses par des navires qui passent de l’Océan Atlantique à l’Océan Pacifique, impressionnant ! nous en profitons pour visiter le Musée du Canal où tout est raconté en photos et en maquettes de l’époque. Une histoire reconstituée avec beaucoup de moyens qui nous replonge dans la vie quotidienne de ces milliers de travailleurs pour la réalisation d’un projet gigantesque…
Quand Juan vient nous chercher pour nous accompagner à l’aéroport de Panama City, notre esprit, tel un Condor, plane encore sur ces belles contrées sauvages. Nous avons du mal à quitter ces forêts impénétrables, ces lacs d’émeraude et ces volcans grondants qui nous enveloppent pour mieux nous garder. Nos pensées vagabondent sur les aventures de Christophe Colomb, de Francisco Hernàndez de Córdoba, de Juan Rafael Mora et de Juan Santamaria. Du découvreur au tambour, héros national, tous ces hommes ont œuvré pour la préservation de cette partie de l’Amérique Centrale. Nicaragua, Costa Rica et Panama s’affirment aujourd’hui comme un paradis vert…
Andrée et Armand,
Commentaires
Bon week-end à vous !!!
Bizzzzzzzzzzz.
MC.
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bonne nuit gros bisous