Le voyage commence par un vol au départ de Marseille (Marignane) en début d’après-midi (avec comme toujours une heure de retard) pour Milan ou nous avons traversé, au pas de course, l’aéroport de Malpensa pour rejoindre le prochain vol. Cinq heures plus tard (aux environs de 23h) nous atterrissons à Damas…
« Alane wa Salane ! » (« Soyez les bienvenus ! ») Nous entendrons souvent cette formule prononcée avec autant de chaleur que de sincérité. Notre transfert est assuré par un guide qui nous accueille dès notre arrivée. Du poste de police au passage en douane, il ne nous quittera pas d’un œil. Ces formalités accomplies et 80 Km plus loin, nous sommes au cœur de Damas dans un superbe hôtel situé au pied des anciens Caravansérails. Malgré l’heure tardive, le quartier est animé et les premières odeurs de fruits, de légumes et d’épices nous enveloppent. « Les mille et une nuits » vont bercer notre sommeil…
Traditionnellement ouverte au commerce, la Syrie a gardé intacts le sens et l’usage de l’hospitalité, quand bien même le pays souffre aujourd’hui d’un relatif isolement international et paie un lourd tribut à l’histoire.
Mais quelle histoire ! Et quel entêtement à vouloir participer aux destinées de l’humanité ! Damas et Alep ne se jalousent-elles pas le titre de plus ancienne cité habitée au monde ? A Mari sur l’Euphrate, à Ebla près d’Alep, les archéologues continuent d’exhumer les vestiges de ce que furent les plus vieilles civilisations. Car c’est ici, dans cette Mésopotamie biblique, qu’il faut venir chercher l’origine des inventions qui sont les fondements de notre monde moderne : l’agriculture, l’Etat, les cités, l’écriture, les sciences… Et lorsque des envahisseurs venus de Grèce, puis de Rome reprendront le flambeau civilisateur, et s’imposeront au Proche Orient, la Syrie leur fournira épices et étoffes, blé et huile, portant sur le trône impérial ses propres enfants, et peuplant les panthéons grec et latin de dieux locaux. Elle se couvrira alors de villes splendides dont Palmyre, Apamée et Bosra restent les témoignages les plus émouvants…
Au christianisme, Damas offrira la conversion de saint Paul puis ses premières églises byzantines ; à l’Islam, sa première capitale d’Empire. Les siècles passeront, où les envahisseurs déposeront d’autres empreintes : les Turcs dévalant des steppes asiatiques remodèlent le paysage des villes antiques qu’ils tapissent de monuments islamiques. Les croisés, durant plus de deux siècles, s’installent sur les côtes où ils édifient des chefs-d’œuvre d’art militaire dont le Krak des Chevaliers demeure un modèle du genre. Les Ottomans achèveront de donner à Damas et Alep leur statut d’actives villes caravanières. Les derniers « envahisseurs » viendront d’Europe. De France plus précisément qui, sous couvert d’un mandat de la Société des Nations, administrera la Syrie entre 1918 et 1946. Rendue à son identité arabe, la Syrie cherche depuis lors sa voie dans une région en pleine effervescence…
Et pourtant, c’est un pays calme que nous visitons en Avril 2005, où la grouillante activité des centres-villes cède vite place au charme des petites ruelles bordées de mosquées et de riches demeures bourgeoises…
A la campagne, notre arrivée dans les petits villages suscitera beaucoup de curiosité. Aussitôt on nous offre l’hospitalité, nous sommes invités à pénétrer dans leurs modestes demeures. Le plus souvent, assis sur de magnifiques tapis, accoudés à des coussins confortables, on nous offre le thé accompagné de petits gâteaux de semoule et des dates confites. Les touristes sont si rares à s’égarer hors des sentiers battus ! Toutes les femmes et les enfants de la famille sont avec nous dans la pièce principale (car les hommes sont au champs), ils réquisitionnent alors un interprète, étudiant en anglais ou bien c’est un papi sommé pour l’occasion de retrouver son français. Ils nous parlent du temps où la France était présente en ces lieux et nous bombardent de questions sur la vie en Europe. Leur curiosité est grande. Il est toujours difficile de les quitter car nous nous laissons bien souvent emporter par le charme de ces Bédouins…
Les trois premiers jours seront consacrés à la visite de Damas, la capitale syrienne, une cité fascinante où le passé et le présent se côtoient à chaque instant :
- La Mosquée des Omeyyades : Majestueuse construction. L’histoire du site a commencé bien avant l’Islam, ce lieu a environ trois mille ans d’histoire. A l’origine, ce temple dédié au dieu Araméen Adad, fût transformé par les romains au 3ième siècle en un imposant temple de Jupiter ; pour ensuite devenir avec l’installation des Omeyyades à partir de 661, l’église Saint Jean Baptiste et une mosquée. C’est pour mettre fin à cette alliance que le calife Walid 1er dote la ville du plus impressionnant édifice jamais érigé au nom de l’Islam.
- La Mosquée Takiyyeh as Sulaymaniyyeh : Cette mosquée fut construite par l’architecte turc Sinan en 1554.
- Le Mausolée de Saladin : Ce mausolée fut construit en 1193 et restauré grâce à des fonds apportés par l’empereur Guillaume II d’Allemagne lors de sa visite à Damas en 1898. Le cénotaphe en noyer est richement décoré de motifs de la période ayyoubide et renferme le corps de Saladin.
- Le Palais Azem : Ce Palais ottoman situé au sud de la mosquée des Omeyyades fut construit en 1749 par le gouverneur de Damas, As’ad pacha al-Azem. C’est probablement la plus belle de ces demeures de Damas qui font l’une des richesses de la ville. Les salles de ce palais abritent les collections du musée des Arts et Traditions populaires de Syrie.
- La chapelle d’Ananie (Kanissat Hananya) : Ancienne cave de la maison d’Ananie (un des premiers disciples du Christ). Il fut chargé d’aller dans la maison de Judas, s’enquérir d’un certain Saül de Tarse (Saint Paul) afin de lui imposer les mains et de lui rendre la vue.
- La chapelle Saint Paul : La chapelle se trouve sur l’emplacement de la maison d’où les disciples, selon la légende, aidèrent Paul à quitter la ville dans un panier pour échapper aux Juifs.
- Le Musée National : Ce Musée abrite la plus riche collection archéologique de Syrie. A l’intérieur, on y admire des collections consacrées à l’Antiquité classique, à l’archéologie de l’Orient ancien, aux antiquités islamiques. Il possède aussi deux sections consacrées à la préhistoire et à l’art contemporain. L’entrée du Musée est une fidèle reconstitution pierre par pierre de la façade d’un ancien palais du désert de Qars el-Heir al-Gharbi qui fut construit en 688 à l’époque du calife Omeyyade Hisham.
- Le Souk Hamidiyé : Face à une grande avenue bordée d’immeubles modernes, l’entrée du Souk semble happer le piéton qui débouche de la rue an-Nasr. On se trouve alors dans la partie la plus touristique, nommée Hamidiyé en l’honneur du sultan Abdoul Hamid II sous le règne duquel fut remanié l’ancien souk al-Jedid ; l’ensemble est recouvert d’un toit métallique qui abrite toujours la rue. Les petits trous visibles dans la toiture proviendraient, dit-on, des bombardements français de 1945. Les boutiques, véritables cavernes d’Ali Baba, regorgent sur deux étages de cuivres, marqueteries, nappes, robes, tapis… De part et d’autre de la rue, d’autres ruelles donnent accès à des souks plus spécialisés : Harika (et ses boutiques de lingerie), Bazouriyé (aux parfums d’épices), Midhat Pacha (le royaume des Bédouins). En s’enfonçant à l’intérieur du souk par cette large voie dallée (sur 200 mètres), on arrive à un léger coude près de jolie étalages de narghilés.
Les souks sont aussi le lieux privilégié de nos soirées orientales. Cette espace de la ville grouille de toutes les communautés présentent en Syrie. On peut s’y promener en toute quiétude jusque tard dans la nuit. Nous en avons profité pour observer plusieurs lieux de culte et Madrasa en fonction du courant Sunnite et chi’ites ; visiter le Hammam Nour ed-Din et plusieurs caravansérails transformés en restaurants aux décors Perses et Byzantins ou règnent des ambiances qui vous emparent. Nous n’avons pas pu résister à la promiscuité orientale du célèbre café de la Mosquée des Omeyyades. Assis sur une des nombreuses petites terrasses que constitue ce monument de la vie sociale à Damas, tables contre tables, genoux contre genoux (5 consommateurs au M²) nous avons déguster un merveilleux thé aux arômes de cannelle et fumé jusque tard dans la nuit un narghilé de pommes en refaisant le monde avec un voisin Bédouin qui faisait du commerce international avec l’Irak et qui parlait un excellent français…..
Dans la soirée nous avons quitté la capitale par la route du Mont Kassioum. A son sommet nous avons fait une halte pour admirer une dernière fois une vue panoramique de Damas. 60 Km de route montagneuse et aride et quelques heures plus tard nous arrivons sur des jardins plantés de vignes, d’abricotiers et de peupliers. Quelques lacets plus loin, Maaloula, où nous attendent de succulents mezzés et un verre d’Arak…
Au petit matin Maaloula se révèle nichée au creux de deux vallées étroites, au pied des Monts de l’anti-Liban. C’est un joli petit village aux maisons cubiques aux murs couverts d’un crépi jaune ou mauve, mais le plus souvent bleu, accrochées au flanc de la falaise. On y découvre alors ça et là des petites échelles qui permettent de passer d’une maison à l’autre par les terrasses. Les habitants à majorité chrétienne ont conservé l’usage d’une branche de l’araméen : le syriaque, la langue populaire au temps du Christ. Après le petit déjeuner nous visitons l’église St-Serge St-Bacchus, sans doute la plus ancienne de la chrétienté en activité. Martyrs, on vénérait leur tombe dès la fin du 3ième ou du début du 4ième siècle. Serge aurait été un officier supérieur romain, commandant avec son collègue Bacchus une troupe d'élite composée de Barbares, appelée la Schola Gentilium. Ils furent tous deux dénoncés comme chrétiens et confessèrent courageusement leur foi. Bacchus meurt sous la flagellation; Serge, après divers tourments dont il sort indemne, est finalement décapité. Il ne reste que quelques ruines de ce qui fut un centre de pèlerinage d'une richesse inouïe. Au 6ième siècle, on bâtit même une muraille de trois mètres d'épaisseur entourant un rectangle de 500 mètres sur 100 mètres pour protéger des voleurs les dons que faisaient les pèlerins…
nous avons pu entendre le « Notre Père » en Araméen déclamé par Nadia (qui parle aussi français). Nous visitons aussi le couvent de Mar Sarkis et le monastère de Mar Takla, bâtiment moderne consacré au culte orthodoxe, une grotte dont l’eau, qui suinte du plafond, passe pour être miraculeuse…
150 Km et une frontière nous séparent de notre prochaine étape, Zalhé au Liban. Passage de la douane et formalités au poste frontière de Masnaa où nous attend notre guide Eric étudiant en archéologie.
Le pays a subi de multiples invasions, les autorités qui l’ont dirigé ont provoqué tour à tour sa destruction ou sa renaissance. Théâtre de combats terribles pendant seize ans (1975-1990), le Liban, enclavé dans un Proche Orient instable, a été par la suite le champ de nombreux règlement de comptes. Occupé au sud par les Israéliens depuis 1978, et sous contrôle syrien dans le reste du territoire, mais qui s’achève au moment de notre visite, le pays essaie aujourd’hui, bon gré mal gré, de se stabiliser et d’imposer sa volonté de souveraineté nationale.
On ne se rend pas au Liban comme on irait à Chypre ou en Grèce, même si c’est la même Méditerranée qui les borde. On se rend au Liban en se disant que l’on va être constamment surpris, amusé, agacé, révolté. Surpris par le dynamisme des chantiers qui ressuscitent après la guerre ; amusé du souffle épicurien de ces hommes et de ces femmes qui aiment boire, manger, jouir de la vie après en avoir beaucoup souffert ; agacé par la frivolité d’un pays où l’argent n’a vraiment pas d’odeur ; révolté par ces ruines indécentes qui prouvent combien les combats de la guerre ont allié haine et plaisir de détruire. On se rend au Liban en sachant qu’on n’y restera pas indifférent et surtout en n’oubliant pas que l’on est en Orient….
La surprise est totale car après la zone intermédiaire au deux pays, constituée de rocaille et de terre sableuse, nous plongeons dans la plaine de la Bekaa. Là s’offre à notre regard un écrin de verdure, des collines boisées et une multitude de couleurs dans la chaleur du printemps (la suisse orientale)…Une large route récemment goudronnée traverse ces grasses terres. Vignes, pommes de terre, betterave à sucre s’étendent à perte de vue. De part et d’autre de la route, des portraits de l’imam Khomeiny rappellent avec insistance l’importance de l’intrusion iranienne au Liban. Alternant avec les portraits des dignitaires religieux, on aperçoit les grands panneaux publicitaires du géant américain Malboro. Drôle d’association ! On ressent ici toutes les contradictions de ces régions écartelées entre des mouvements intégristes aux préceptes religieux sévères et une occidentalisation diabolisée mais pourtant présente. Quelques Km plus loin, on pénètre dans Baalbek, dominée par les majestueuses colonnes du temple de Jupiter…
Baalbek est connue aux premiers siècles de notre ère sous le nom d’Héliopolis. l’acropole est le plus vaste ensemble architectural romain existant au monde. En effet, les temples dédiés à Jupiter, Vénus et Bacchus datent des 2ième et 3ième siècles. Le site, majestueux, comprend deux temples, deux cours et un mur d’enceinte comportant des vestiges d’architecture arabe. Du temple de Jupiter, il subsiste encore six impressionnantes colonnes. Continuation vers Zalhé, capitale gastronomique du Liban, ou nous passons la nuit…
Après un petit déjeuner local, nous partons pour Anjar, située au pied des pentes de l’Anti-Liban, près des sources alimentant le fleuve Litani. Construite au début du 8ième siècle par le calife Walid 1er, une belle cité oméyyade, c’est la seule place forte arabe qui subsiste au Liban. Les ruines des palais, souks, thermes, rue à colonnes et murs d’enceinte portent l’empreinte des premiers suzerains musulmans qui, à partir de Damas, étendirent leur influence sur l’Inde…
Nous poursuivons notre route pour arriver à Deir el Kamar. Village aux blanches maisons coiffées de tuiles rouges qui s’accrochent aux flancs escarpés de la montagne du Chouf. Résidence des gouverneurs du Liban au 16ième et 17ième siècles, de nombreux bâtiments historiques ont été restaurés, tels la Mosquée Fakhreddine et les Palais Baz et Al Kharge. Quelques Km plus loin nous entrons dans Beit ed Dine, lieu où réside le magnifique palais de l’Emir Bachir El Chehabi II construit au 19ième siècle, dominant une vallée verdoyante. C’est une merveille de l’architecture orientale avec ses arcades, ses galeries, ses salles décorées, ses mosaïques, etc.…
Nous déjeunons sur le bord de la route, invités par une famille de paysans. Un inoubliable moment de détente, quelques tomates, des oignons et de la salade du jardin que l’on trempe dans du sel, accompagnés de galettes de pain aux épices odorants que nous avons vu préparées quelques instants plus tôt par une jeune femme devant son four à pain. Après le traditionnel thé nous reprenons la route pour Beyrouth…
Beyrouth que nous atteignons en début d’après-midi. Capital du Liban et cœur de l’Orient qui renaît de ses cendres. Le tour de ville nous fera découvrir les grands chantiers de reconstruction de son centre ville, les fouilles mises à jour dernièrement et de superbes vestiges historiques. Nous nous arrêtons un moment sur la place des Martyres et sur les lieux de l’assassinat du premier ministre Rafic Hariri. Quelques minutes pour déposer nos bagages à l’hôtel qui se situe en bord de mer, sur la corniche du quartier Manara et nous repartons pour une longue promenade…
De la grotte aux pigeons à la limite du port Minet el Hosn nous déambulons sur plus de 6 Km en bord de mer. Sur cette corniche, tout Beyrouth se donne rendez-vous jusque tard dans la nuit. Les marcheurs arpentent le bitume sous le regard souriant de flâneurs à l'allure contemplative ; des adolescentes sportives s’entraînent ; des mères de famille savourent un petit moment de détente avant de faire face à leur importante progéniture ; des superwomen carriéristes, des hommes d’affaires qui essaient de faire fondre leurs poignets d’amour ; et des sportifs plus pépères qui, baladeur sur la tête, se déplacent en groupe ; tout un monde qui côtoie la mer au pas de courses, échangent des sourires complices sans s’arrêter. C’est aussi ces petites carrioles sur les trottoirs avec leurs percolateurs : café, chocolat chaud et thé sont servis dans des gobelets en plastique. Parfois des grappes humaines, femmes, foulard sur la tête, hommes, fiers de leurs descendances « notamment masculine », qui courent devant eux, et reviennent en criant se cacher entre leurs jambes, nous entourent…
Il est temps de s’arrêter pour déguster une de ces merveilleuses bières Libanaises, le Saint-Georges Yacht Club est proche, nous nous attablons au bord de l’eau et attendons avec sérénité le coucher de soleil. Un taxi nous ramènera vers l’hôtel car nos mollets ont crié « stop »…
Au matin nous quittons Beyrouth pour 213 km de route côtière. Le premier arrêt sera pour Eschoum où nous visitons le Temple. Puis Sidon (Saïda), ancien état cité de Phénicie, cette ville portuaire sur la Méditerranée dût résister à de nombreux conquérants tels que Saladin. Le château de la mer, construit par les Croisés en 1228, monte la garde à l’entrée du port. Mais aussi la Grande Mosquée, les ruines du Château Saint-Louis, le temple du dieu phénicien Echmoun, les cimetières avec leurs catacombes et sépultures souterraines, témoignent du passé prestigieux de la ville appelée aussi Saïda. Nous poursuivons par Tyr la « Métropole de la Phénicie » des temps passés. Les vestiges de la Tyr romaine sont les témoins de la grandeur passée : un arc monumental, un aqueduc, des bâtiments publics, des thermes, un théâtre, des sarcophages de marbre. Egalement, l’un des plus grands hippodromes de l’époque romaine a été mis à jour, il pouvait contenir plus de 20 000 spectateurs…
En milieu d’après-midi nous arrivons à Byblos. La première installation humaine à Byblos remonte au néolithique (5250-3800 av. J.-C.), c’est l’une des plus anciennes villes du monde constamment habitée. Elle donna son nom à la Bible et c’est là que fut inventé le premier alphabet linéaire, précurseur de notre alphabet. La vieille ville, avec ses cafés, restaurants et son site archéologique que domine le château fort franc, Saint-Gilles est un vrai bijoux posée sur la Méditerranée…
Dans cet écrin de verdure et de vieilles pierres, la terrasse de notre hôtel qui plonge dans la mer nous a scotché. Assis les pieds dans l’eau dégustant un verre ou deux d’Arak, nous regardons le coucher de soleil. Puis les premières odeurs de poissons grillés nous ont sortis de notre léthargie. Le maître d’hôtel vient nous chercher et nous dirige au bout d’une paillote sur pilotis pour déguster un merveilleux Mezzé de poisson arrosé d’un vin rouge libanais aux arômes de fruits rouges…
Très tôt le matin nous visitons Hama pour profiter de la fraîcheur car la température monte vite. Hama est l’une des plus jolies villes de Syrie traversée par l’Oronte. les célèbres Norias dont les roues en bois furent construites pour acheminer l’eau dans les jardins de la ville est la principale attraction. Aujourd’hui ces Norias sont au nombre de 17 et servent de plongeoirs aux enfants pour leur plus grand plaisir…Il faut maintenant prendre la route du désert si nous voulons atteindre Palmyre en fin d’après-midi. Sur plus de 210 km nous traversons des paysages désolés ; du sable et des cailloux à perte de vue ; nous croiserons seulement des colonnes de blindés qui montent vers la frontière Irakienne ou des régiments basés au Liban qui retournent dans leurs campements…
Au détour d’une dune de roche, quelques habitations de Bédouins sédentarisés tranchent dans le paysage désertique. Nous en profitons pour nous dégourdir les jambes. Dès notre arrêt un groupe d’enfants nous accueille. Puis se dirige vers nous la « fille du Bédouin », une ravissante jeune fille qui nous convie à boire le thé dans la demeure familiale. Nous nous laissons happer par cette invitation, et c’est assis sur un large tapis que nous dégustons ce breuvage, signe d’une traditionnelle convivialité pour les peuples du désert. Très vite toutes les femmes de la famille s’assoient en face de nous pour échanger avec beaucoup de courtoisie quelques mots. La jeune fille en a profité, en préparant le thé, pour se vêtir à l’européenne. Après une petite visite de la cour, du jardin et du pigeonnier, nous quittons à regret cette demeure et surtout nos yeux ont du mal à se détacher de notre « chéhérazade »…
Nous arrivons à Palmyre en début de soirée. Après une balade sur les chemins de sable et sous les palmiers dattiers qui traversent l’Oasis, nous gagnons le sommet de la montagne que domine l’impressionnant château Arabe pour admirer le coucher de soleil dans le désert. La vue depuis le fossé du château embrasse l’ensemble des ruines, l’oasis et les tombeaux. Lorsque les rayons du soleil deviennent rasants et colorent d’ocre les calcaires des colonnes et des temples ainsi que les murs de l’enceinte construite par Dioclétien, on aimerait que le temps se fige…
La Matinée sera consacrée à la visite du site de Palmyre. Un des plus grands sites historiques au monde, lié au souvenir de la reine Zénobie, dans l’oasis de Tadmor. Les ruines de la cité du 2ième siècle couvrent près de 50 hectares et ont fait l’objet de nombreuses fouilles, elles sont particulièrement restaurées. Les principaux pôles du site sont : Les ruines du Temple de Bel, la grande Colonnade, le Temple de Nébo, les Thermes de Dioclétien, le Théâtre, l’Agora, le Tétrapyle, le Temple funéraire, le camp de Dioclétien, le Temple de Bel-Shamen, les Tours funéraires de Yemlido et Jamblique, etc.…
Nous reprenons la route de Damas pour 100 Km de désert et nous nous arrêtons pour le déjeuner vers 15 heures. Bagdad café, en hommage au film de Wim Wenders, est une halte bédouine traditionnelle qui nous émerveille. Une petite bâtisse de terre cuite, une grande tente pour un repas composé de tomates, salade verte, oignons, fromage de chèvre, et boules de viande avec l’incontournable thé à la menthe. Il faut reprendre la route du désert pour encore 140 Km de piste, de temps à autres nous croisons d’interminables troupeaux de dromadaires qui remontent vers Deiz ez-Zoz et l’Iraq. C’est en fin de soirée que nous retrouvons enfin Damas pour un repos bien mérité…
La journée sera consacrée au repos : Flânerie dans les rues « chiques » du quartier des affaires ; shopping dans les grandes avenues de la capitale, ponctué de petites haltes dans les nombreux jardins ombragés ; repas de pâtisseries orientales dans un estaminet du quartier des Mosquées et retour à l’hôtel de bonne heure, car le voyage se termine le lendemain vers 2 heures du matin, nous partons vers l’aéroport direction Milan puis Marseille…
Ainsi s’est déroulé notre voyage syrien et libanais, tandis que le présent croise sans cesse le passé et interroge l’avenir. Nous conservons de notre séjour deux images symboles, celle de ces enfants syriens démunis de Bosra qui jouent au ballon entre les colonnes d’une riche cité, de deux mille ans leur aînée et celle de ces adolescents libanais qui s’émerveillent devant une pièce de théâtre jouée sur la place des Martyres à Beyrouth. Une expérience enrichissante pour tous ceux qui croient en l’avenir des peuples…
Commentaires
bonjour , je m'appelle nadia, je suis syrienne, j'ai lu plusieurs fois ce que vous avez ecris sur votre visite de mon pays .. j 'ai bcp aimé et aprecié votre esprit .. il y a juste une petite remarque sur cette partie : "Le matin nous ne nous attardons pas dans la ville chi’ite et intégriste de Homs, ou toutes les femmes sont voilées de noirarque ," vous parlez ici de hama , et pas de homs , hama c'est une ville sunnite et pas chi'ite ; homs est tres differente de hama ou il y a des musulmans et des chretiens aussi , comme il y a des mosquées et des eglises .. merci pour l'article et les beaux photos .. vous etes la bienvenue en syrie et a hama(ma ville d'origine) aussi !!! ahlane wa sahlane ;-) je m'excuse pour les fautes d'orthographe .
Bonne journée bisous
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coucou cest camille je passe te faire des bisous bon mercredi
jje passe te souhaiter une bonne journée désoler de pas pouvoir passer autant que je le voudrais mais toujours autant de problème a vous mètre vos coms j'espère pouvoir en mètre un a chacun de vous aujourd'hui certain d'entre vous mon toujours pas donner leur prenons et leur date de naissance voir article prenons en fin d'après-midi moi et les enfants allons a la cérémonie du onze novembre mon petit bout doit y chanter la marseillaise je trouve sa bien de faire participer nos enfants a se genre de cérémonie voila le reste du temps je vais le consacrer a mètre vos coms et y répondre en espérant que sa va pas trop beuguer aujourd'hui je vous souhaite donc une bonne journée
bis patricia
..........bonjour..............
......... ) ` - . .> ' `( .........je tenvoie
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......... \ . . . ./ . ./ .......... cette rose
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............... `)| ... , .. ......pour
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............. ,_|| \_,/ ...........
....... , ..... \|| .' .............. te souhaiter
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..... '-...'-._..\||/ .............
......... >_.-`Y| ............. une tres bonne journée
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................. || ..............gros bisous
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................. |/ ..............amitié
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