Depuis que l’Afrique du Sud s’offre pleinement aux visiteurs, les Européens découvrent, subjugués, les splendeurs concentrées sur la pointe du Continent noir. Cet immense territoire, formidable sanctuaire de la vie sauvage, fait partie virtuelle du patrimoine de l’humanité. sauvage et apprivoisé, ultramoderne et archaïque, immensément riche et parfois démuni, désertique et balnéaire… Les contrastes ne manquent pas pour évoquer le pays…
L’Afrique du Sud, qui se relève d’un passé douloureux et violent semble se projeter avec une farouche détermination vers un avenir apaisé, où tous pourront profiter de cet exubérant pays. Des falaises déchiquetées de la côte atlantique aux douces plages qui bordent l’océan indien, des plaines céréalières de l’Etat libre au bush du M’Pumalanga, du désert du Kalahari aux montagnes verdoyantes du Drakensberg, l’Afrique du Sud entretient d’innombrables réserves animalières et rend ainsi un hommage permanent à la nature, celle qui semble entraîner les hommes – Noirs, Blancs, Métis – dans un même élan de réconciliation, vers un avenir harmonieux…
Les Sud-Africains ont pris conscience de leur exceptionnelle richesse, géographique et humaine, et s’acheminent désormais vers d’heureuses destinées, qu’ils prennent volontiers plaisir à partager. « Nkosi Sikelele Afrika », comme le souligne si justement la première phrase de l’hymne national « Dieu bénit l’Afrique du Sud »…
Nous prenons la direction du quartier Victoria & Alfred Waterfront. On nous attend pour un Tea time à Bloubergstrand face à la baie du Cap. Pendant ce temps notre chauffeur Peters livre nos bagages à l’hôtel « Urban Chic**** » où nous restons trois nuits. Il faut souligner que Peters est un VIP. En effet, celui-ci, aujourd’hui à la retraite, a été le Procureur de la province du Cap. Nous ne serons jamais inquiétés dans la première partie de notre voyage jusqu’à Port Elisabeth car tout le monde le connaît et le salue respectueusement…
Une fois restaurés, nous partons pour un tour de ville. Le quartier Malais avec ses maisons aux couleurs chatoyantes, le victoria & Alfred Waterfront, les anciens docks du Cap y ont été transformés en centre commercial et culturel où se trouvent les meilleurs possibilités de shoping du pays. Il faut dire que cette ville est l’une des plus belles de la planète. Encadrée par le pic du Diable et par la tête du Lion, la ville se trouve aussi dominée par la superbe table Mountain (1 087 mètres), repère bien connu des marins. Ce plateau, accessible à pied, offre une vue fantastique sur la ville, la baie et le cap de Bonne-Espérance…
Fondée en 1652, cette ville « mère » bigarrée reste la plus vieille ville d’Afrique du Sud. Ancienne escale de ravitaillement à mi-chemin sur la route des Indes, cette petite cité hollandaise est vite devenue l’un des principaux centres urbains d’Afrique australe. Au fil des siècles, la cité cosmopolite a malgré tout maintenu de solides traditions d’origine britannique. Son architecture coloniale et les strates successives de son histoire sont passionnantes…
Nous poursuivons par Signal Hill (350 mètres de hauteur) qui sépare Sea Point du City Bowl et permet de découvrir le splendide panorama sur la ville du Cap. Au sommet de la colline, une hôtesse a décoré une table de pierre et nous sert dans des coupes de plastique colorées un champagne sud-africain accompagné de tranches de bœuf séché, une spécialité locale. « Welcom to Cap Town »…
Il est temps de rejoindre notre hôtel qui se situe en plein cœur du quartier animé de Victoria & Alfred Waterfront pour nous délasser et enfiler des vêtements plus appropriés à la chaleur. Ce soir nous dînons dans le quartier, un petit restaurant Afrikaner à dix minutes à pieds. Au retour, la nuit est tombée et nous remarquons en face de notre hôtel un magnifique bâtiment décoré de fresques africaines qui se nomme « Mama Africa ». Nous découvrons à notre dépend, vers vingt deux heures, qu’il s’agit d’une boite de nuit. Le son des Jambés et les chants africains berceront notre nuit jusqu'à 3 heures du matin, et ce pendant trois nuits…
Ce matin, au petit déjeuner, la tête comme un « tam tam », nous négocions la possibilité de nous déplacer vers une chambre libre au 8ième et dernier étage de l’hôtel, puis nous partons pour le cap de Bonne Espérance situé à 60 Km environ…
Nous faisons route vers Sea Point, Clifton, Camps Bay et Hout Bay pour découvrir les plages de sable blanc, dominées par de somptueuses montagnes. Au petit port de Hout Bay nous embarquons sur le « Circe Launches » pour une croisière de deux heures qui nous mène à proximité de l’île aux Phoques. Ils se réchauffent au soleil de l’été sur de gros rochers plats émergeant de l’océan sans se soucier de nous. Quelques uns, plus curieux, se jettent à l’eau et approchent les bordages du bateau avec leurs belles moustaches en l’air. De retour au quai nous sommes accueillis au son d’un Jazz Band, New Orleans…
Nous poursuivons par la visite du parc national de la péninsule du Cap, où se mêlent les Océans Atlantique et Indien dans un déchaînement perpétuel. Aux pieds des falaises abruptes nos yeux doublent le Cap de Bonne Espérance. C’est un moment très symbolique et de recueillement. Nos esprits remplis par la lecture des récits de célèbres navigateurs vagabondent dans la bruine des vagues. Christophe Colomb, Vasco de Gama, Bartolomeo Dias et Francis Drake croisent au large de nos souvenirs…
Au déjeuner, dans le petit restaurant de la baie, les langoustes nous attendent. Mais avant, les plus téméraires tentent la montée du phare du cap de Bonne Espérance. Un raidillon à flanc de falaise sur 300 mètres et 150 marches taillées dans la roche sont nécessaires pour atteindre le phare. Encore quelques escaliers intérieurs et l’on débouche sur la lanterne, le souffle coupé. Le point de vue est sublime. La descente se fera lentement, les langoustes peuvent attendre…
Sur la terrasse panoramique du restaurant nous reprenons nos forces, en contemplant le large. Cette langouste accompagnée d’un cépage « chardonay blanc », vinification africaine (le seul vin acceptable pour un palais français), est tout de même la bienvenue. Nous n’avons pas le temps de vagabonder car il faut reprendre la route…
Nous nous arrêtons à Simon’s Town pour découvrir les colonies de Pingouins. Surélevées, sur un mètre, des passerelles de bois permettent l’approche de ce sanctuaire protégé. Après avoir été chassé pour la richesse de sa chair et pour la saveur de ses œufs, l’inénarrable volatile coule des jours tranquilles sur les récifs du nord-est. Entre deux plongeons revigorants, il clopine joyeusement jusqu’à un rocher où il peut aujourd’hui, à son aise, profiter des bienfaits d’un rayon de soleil ! c’est la vitrine publicitaire de la société « Miko », sans le bâton et la couche de chocolat qui va avec !…
Sur la route du retour vers le Cap, nous visitons les célèbres jardins de Kirstenbosch. Majestueusement adossé aux flancs de la Montagne de la Table, le domaine s’étend sur 528 hectares et comprend un jardin aménagé et une réserve naturelle. Le jardin paysagé accueille des collections de plantes d’Afrique australe, notamment des espèces rares et menacées. Parmi les espaces à thème se trouvent le jardin du fynbos, le sentier en braille, le jardin des parfums, etc.…
La journée se termine au « On The Rocks », un restaurant situé dans le quartier du Waterfront, sur la plage, coté docks. Au menu : Chicken Breast stuffed with Goats Cheese, wrapped in Phyllo Pastry and served with a Tomato Coulis, tout un programme. nous prenons le temps de dîner, car nous ne sommes pas pressés de rejoindre les jambés cadencés de la nuit…
Ce matin nous partons vers Franschoek (le coin des français) afin d’effectuer la visite du Huguenot Mémorial Muséum. Au 17ième siècle, certains huguenots français, fuyant les persécutions, émigrèrent en Hollande, d’où deux cents partirent pour l’Afrique du Sud. Certaines familles comptent parmi les grandes dynasties afrikaners : Malan, de Villiers, Malherbe, Roux, Barre, Thibault et Marais. Ouvert en 1976, le musée retrace l’histoire de la généalogie des descendants de ces immigrés…
Maintenant nous prenons la célèbre route des vins dans la région de Stellenbosch. Le vignoble Sud Africain est en effet réputé dans le monde entier (dixit les africains). Les caprices du climat et la diversité des sols permettent pour chaque propriété importante de produire des rouges aussi différents que le Cabernet Sauvignon, le Chiraz et le Pinotage (croisement du Pinot Noir et du Cincault), ainsi que des Sauvignons Blancs, des Chardonnay ou du Riesling. Après la visite de trois propriétés viticoles avec dégustation de vin, nous sommes obligés de dire à nos hôtes que leurs vins ont tous le goût du bois vert, probablement dû à une conservation en jeunes fûts de chênes…
Il est temps de retourner au Cap, direction l’héliport du Waterfront, pour un survol de 20 minutes sur la ville. Quelques instants après le départ, le pilote nous indique qu’il n’est pas possible de survoler « Mountain Table » à cause du brouillard. Il nous dirige donc vers Robben Island. C’est là que Nelson Mandela, Walter Sisulu et Govan M’Beki, père de l’actuel président de la République, passèrent de longues années à casser des cailloux, au nom de la liberté. Le survol du bagne inspire respect et émotion…
La soirée s’achève au « Panama Jacks’ », une taverne sur un quai flottant dans les anciens docks du Waterfront. Ambiance corsaire et vieux loups de mer dans un décor de bois vernis et de cuivres rutilants comme les anciens « Terneuva ». Nous dégustons langouste et bières locales jusque tard dans la nuit…
Tôt le matin, nous partons pour Swellendam. La visite du musée Drostdy datant de 1746 constitue la pièce maîtresse. Au cours de la visite nous admirons l’Old Goal qui faisait partie des bâtiments administratifs d’origine, le Goaler’s Cottage, un moulin à eau, ainsi qu’une demeure de 1853, la maison Mayville. Cette maison date du 19ième siècle, c’est un mélange harmonieux des éléments du style Cap hollandais et du Georgien. Ses meubles reflètent la vie quotidienne de la bourgeoisie de cette ville vers la fin du dernier siècle…
Nous déjeunons en cours de route puis nous continuons pour Mossel Bay, notre étape de nuit. Cette petite ville ressemble à toutes les stations balnéaires du monde et les surfeurs, qui jonglent sur les déferlantes, ont un look identique à celui des héros des plages de Hawaii ou d’Australie. Nous visitons l’arbre postal et la caravelle de Bartolomeo Dias qui fût le premier européen à explorer la baie en 1488. L’arbre postal servait de bureau de poste aux navires à destination de l’orient. Ces derniers y déposaient le courrier qu’emportaient les bateaux sur le chemin du retour. Après 400 kilomètres de route, enfin, notre première nuit au calme, le « Pinacle Point*** » se trouve en bordure de l’Océan Indien, à la périphérie de la ville…
276 kilomètres nous séparent de Knysna, notre prochaine étape sur la « route Jardin ». Après le petit déjeuner, nous prenons la direction du nord vers Outshoorn. Nous visitons les grottes de Kango qui présentent de magnifiques stalagmites et stalactites. L’entrée est un magnifique bâtiment circulaire sur deux étages qui abrite une collection d’objets et de représentations de la vie quotidienne des premiers bushmen…
Nous sommes maintenant dans le Little Karoo. Ravins, cols imposants, climat semi aride où poussent cependant des tapis de fleurs sauvages, c’est le pays des autruches en liberté. Outshoorn doit sa notoriété à son industrie de plumes d’autruches. Aujourd'hui, l'exploitation des fermes d'autruches s'est considérablement diversifiée. La peau de cet oiseau haut de 2 mètres et pesant 100 kg permet la fabrication d'un cuir d'excellente qualité. Les plumes et les œufs apportent des revenus complémentaires. La viande, sous forme de biltong (séchée) ou de steak est en plein essor. Zizi Jeanmaire et son « truc en plume » auront-ils contribué à l’enrichissement des magnats de l’élevage d’autruches ?…
Bien entendu, déjeuner de spécialités à la ferme. Devinez ? Steak d’autruche, omelette à base d’œufs d’autruches. Et pour amuser les touristes, nous sommes invités à grimper sur son dos robuste et, dans l’hilarité générale des autochtones, à tenter de guider l’animal avec ses ailes ! On s’amuse comme on peut…
Après ce petit exercice sportif, nous reprenons la route pour Knysna. C’est un petit village d’artistes et d’artisans situé au bord de l’océan, surnommé « la perle de la route Jardin ». Là, nous embarquons pour une croisière sur le lagon Knysna, jusqu’au coucher du soleil. A bord, l’ambiance est décontractée. Pendant la promenade, huîtres locales et champagne, accompagnés de fines tranches de pain beurré nous sont servis pour notre plus grand bonheur. Nous passons la nuit au « Whale Song*** », un complexe hôtelier, pour riches Afrikaners, doté d’un Casino…
Ce matin, le réveil est de bonne heure, car 380 kilomètres nous séparent de notre prochaine étape de nuit : Port Elisabeth dans la province de l’Est. Après le petit déjeuner nous allons à Plettenberg Bay. Là, nous embarquons dans un petit bateau à fond plat pour découvrir les dauphins. La mise à l’eau est éprouvante. Pour passer la barre de l’Océan, un tracteur de forte puissance nous pousse sur la plage. La rentrée dans l’eau se fait par un choc violent. Le retour de vague qui suit, nous trempe de la tête aux pieds. Quelques minutes plus tard le spectacle est là, une multitude de dauphins nagent et s’amusent autour de l’embarcation…
Nous partons maintenant à la découverte du Parc National de Tsitsikamma dont le nom hottentot signifie « eaux claires », sans doute du fait des nombreuses rivières et torrents qui viennent se jeter dans l’Océan Indien. Au bord d’une crique, nous empruntons un sentier balisé dans la végétation qui nous mène, une heure plus tard, dans une autre crique reliée par un long pont suspendu. C’est le domaine d’une famille de babouins turbulents…
L’intérêt majeur de la Route Jardin est incontestablement la richesse de ses forêts, dont la forêt de pins et d’eucalyptus de Tsitsikamma, qui abrite des espèces végétales rares. Après le déjeuner nous faisons une halte au célèbre Big Tree, un arbre vieux de plus de 500 ans…
Puis nous prenons la direction d’Addo par la fin de la Route Jardin. Là, nous effectuons notre premier safari en 4x4 dans la réserve. Cette réserve abrite des éléphants du Cap, survivants des immenses troupeaux qui peuplaient autrefois cette région. Au fil des années, les grands pachydermes ont réussi à se reproduire, alors qu’ils n’étaient plus, à l’inauguration du parc, qu’une dizaine. Nous atteignons Port Elizabeth en fin de soirée. Notre hôtel, le « Beach Hôtel**** » se trouve sur la corniche face à une immense plage de sable blanc…
Les plus matinaux tenteront un bain avant le petit déjeuner. Puis nous partons pour la visite de Port Elisabeth. Dominant Algoa bay, le centre ville est perché sur des collines escarpées. En contrebas, les plages et les parcs, le style victorien de la plupart des bâtiments donnent à cette cité portuaire une atmosphère tranquille, même si les townships, comme toujours, occupent sur des kilomètres les abords de la ville. Nous laissons avec regret Peter, notre chauffeur, à l’aéroport, et nous prenons un vol, avec Sosthene notre guide, à destination de Durban dans le Kwazulu Natal…
A l’arrivé, notre nouveau chauffeur, Wilson (un Swazi), nous accueille. Nous prenons un Tea Break dans un café du front de mer et nous partons à la découverte de Durban. C’est la capitale de cette région où s’imbriquent l’histoire et les coutumes des Zoulous, des Afrikaners et des Anglais. Avec une importante communauté indienne, cette ville balnéaire à l’atmosphère cosmopolite, décontractée et exotique, est très sympathique. Sur le front de mer, nous croisons des hommes d’affaires en shorts, d’élégantes indiennes en sari, des surfeurs bronzés ou encore des Zoulous qui promènent les touristes en pousse-pousse. Nous visitons le quartier indien et son marché Victoria, le Golden Mille dominé par une rangée de gratte-ciel « art déco ». En fin de journée nous rejoignons le « Balmoral*** » pour une nuit réparatrice…
Très tôt le matin nous partons vers le Zoulouland, situé entre la frontière du Transkei au sud et celle du Swaziland au nord. Le territoire zoulou est vaste et à l’échelle d’un grand peuple dont les huit millions d’âmes vibrent encore et toujours au son de la musique que Johnny Clegg a rendu célèbre dans le monde entier…
Dans une des réserves de Hluhluwe nous passons toute la journée en 4x4 pour un safari d’enfer à la recherche des rhinocéros blancs. La piste est trempée par les pluies de ces derniers jours. Le 4x4 glisse dans les ornières des traces précédentes, traverse des points d’eau, patine dans les tronçons de boue, circule en équilibre sur des crêtes boisées et finit complètement embourbé dans un trou béant de la piste. Tout le monde descend et pousse sans succès. Nous finissons la journée au « Zulu Nyala Tended Camp**** » crottés comme les rhinocéros que nous avons enfin rencontrés sur le parcours…
Ce sont les premiers rayons du soleil qui traversent la tente qui nous réveillent. La nuit a été plutôt fraîche. Après le petit déjeuner nous partons visiter un krak zoulou. Une cérémonie de palabres est organisée à l’entrée pour nous apprendre les rudiments de la langue. Puis sous les cris de la tribu nous pénétrons un par un dans un labyrinthe de roseaux jusqu’au cœur du village. La disposition est souvent la même : le krak, encerclé de palissades défensives, est constitué de très belles huttes circulaires aux toits arrondis, bâties en forme de ruche d’abeilles. Les toits sont recouverts de roseaux séchés et tressés, puis de chaume. Les habitants portent les costumes traditionnels : colliers et pagnes de perles pour les femmes, peaux d’animaux pour les hommes, celles du léopard étant réservées aux chefs…
Nous partons maintenant pour le Swaziland, petit royaume indépendant, verdoyant et vallonné que l’on surnomme la « Suisse de l’Afrique ». La frontière est passée à Lavumisa, un petit village de brousse. Un 4x4 nous attend pour un autre safari dans une réserve toute proche, afin de découvrir les fougueux rhinocéros noirs. Puis nous nous dirigeons dans un village traditionnel Swazi pour rencontrer la population. Les femmes sont priées de s’assoire sur des nattes face à la chef du village, quant aux hommes ils sont rangés sur le côté, il s’agit d’une société matrilinéaire. Après plusieurs minutes de palabres, nous sommes invités à danser avec eux, chacun notre tour, en commençant par le groupe des femmes. Un vrai moment de bonheur…
Nous reprenons la route, accompagnés par les chants Swazi pour nous diriger vers Ezulwini, notre étape de nuit. Le « Royal Swazi Sun**** » se situe dans une vallée fertile où poussent principalement maïs, canne à sucre et fruits tropicaux et où les habitants pratiquent l’élevage…
Nous continuons ce matin notre découverte avec la visite des principaux centres d’intérêt et d’artisanat du Swaziland : verrerie, tissage, bougies décoratives, etc. après le déjeuner nous passons la frontière à Matsamo et nous nous dirigeons vers Hazyview dans la province du M’Pumalanga…
A Hazyview nous sommes attendus dans un village « Shanga ». Une tribu du Mozambique nous offre un dîner avec spectacle de danses tribales. En deux tableaux, le premier sur sa naissance et le second sur sa transformation contemporaine, il nous est raconté l’histoire de la nation zoulou autour d’un feu de bois. Le repas traditionnel nous est servi au son des tambours de guerre. Tard dans la soirée nous rejoignons le « Umbahba Lodge*** » pour une nuit pacifique…
Ce matin nous partons vers l’ouest du M’Pumalanga rejoindre le parc Kruger. Les plaines viennent buter contre la chaîne montagneuse du Drakensberg, qui s’élève de façon abrupte à plus de mille mètres. Une route panoramique permet de passer par des sites grandioses tels que « la fenêtre de Dieu » ou « les trois rondavels », au bord du canyon de la Blyde River. Ici, la nature est un sculpteur de génie, dont on ne se lasse pas de contempler les œuvres…
L’Afrique originelle se trouve au parc Kruger, l’une des plus grandes réserves naturelles d’Afrique, et la plus riche en animaux (mais rien de comparable avec la Tanzanie et le Kenya que nous avons visités en octobre 2000). Ce parc est si grand (deux fois la Corse) que les rencontres ne sont pas garanties. Pour avoir plus de chances d’accrocher à notre tableau de chasse photographique le fameux « Big Five » (buffle, éléphant, rhinocéros, lion et léopard), sans danger, nous sillonnons pendant plusieurs heures la réserve en 4x4 avec deux rangers expérimentés armés de fusils. Nous assistons à des scènes exceptionnelles : troupeaux d’impalas, de zèbres, de gnous, d’éléphants, de buffles, de girafes et couples de rhinocéros. Le tableau n’est pas complet, il manque le lion et le léopard. Cependant, fatigués, nous partons prendre un dîner traditionnel dans le Boma, puis le « Kapama Lodge » nous accueille pour une nuit en pleine brousse…
Il est cinq heures du matin, emmitouflés dans un parka, nous prenons une rapide collation avant de monter dans notre 4x4 afin de poursuivre notre tableau de chasse jusqu’au lever du soleil. Après quatre heures de piste, sans succès, nous rentrons bredouille pour le petit déjeuner…
Il est temps de reprendre la route pour Johannesburg, notre étape de nuit, que nous atteindrons qu’en début de soirée. Nous traversons le pays Ndebele, une multitude de villages traditionnels où les murs des cases sont peints de formes géométriques aux couleurs vives. Puis la capitale administrative de l’Afrique du Sud : Pretoria. La cité afrikaner dont l’ambiance lourde se ressent dans le comportement de ses habitants. L’apartheid n’est plus qu’un mauvais souvenir, mais Pretoria ne semble pas l’avoir oublié. Rares sont les tables de restaurants composées de blancs et de noirs. Les écoliers en uniformes ne semblent, hélas, pas plus mélangés et les statues des fondateurs de l’apartheid qui trônent avec arrogance sur les places publiques n’ont pas été abattues. Pretoria est en effet la ville mythique de la culture afrikaner, capitale de la Zuid-Afrikaansche Republiek, dont Paul Kruger, héros des guerres anglo-boers, fut le premier président…
A l’hôtel « Indaba**** » où nous avons passé la nuit, le groupe se sépare au petit déjeuner. Six d’entre nous repartent pour la France, et nous ne serons plus que quatre à poursuivre le voyage en Afrique australe. Sosthene, notre guide, nous accompagne à l’aéroport international de Johannesburg pour prendre un vol (environ 2h15) : destination Livingstone, la capitale de la Zambie. Après les formalités de police et de douane, un guide mauricien nous prend en charge pour la poursuite de notre aventure…
Après quelques kilomètres de brousse nous quittons la Zambie au poste frontière de Kazungula pour entrer au Botswana. Nous traversons la frontière à pied, après s’être désinfecté les chaussures et les mains, car une épidémie d’anthrax sévit au Botswana. Le poste frontière dans la brousse est un cul de sac sur une berge du fleuve Zambèze. Nous traversons le fleuve dans une petite embarcation qui a du mal à rejoindre l’autre rive à cause du fort courant et du faible tirant d’eau. Nous ne sommes pas très rassurés. Enfin, de l’autre côté, un ranger en 4x4 découvert, nous conduit sur plus de 50 kilomètres de piste trempée par la pluie, jusqu’à notre hôtel, le « Mowama Safari Lodge » au cœur du parc Chobe où nous passerons deux nuits…
Dans l’après-midi nous partons pour notre premier safari aquatique sur la rivière Chobe. Pendant plus de trois heures nous naviguons dans un bateau à fond plat, muni d’un puissant moteur, à la rencontre des hippopotames. Ils sont fidèles au rendez-vous, mais belliqueux. Dès que nous les approchons dans l’eau ou sur les berges, ils nous foncent dessus pour défendre leur territoire. Dans l’eau ils sont très vite sur nous grâce à leur profil aérodynamique. Malgré le moteur puissant du canot, il faut toute la dextérité du capitaine pour les éviter et empêcher qu’ils retournent l’embarcation…
La deuxième journée est consacrée entièrement à un safari en 4x4 dans le parc National de Chobe. Sur trois itinéraires différents nous passons plus de dix heures, du lever au coucher du soleil, avec notre ranger, sur les pistes, à la recherche des deux derniers « Big Five », le Lion et le Léopard. Très tôt dans la journée, les premières traces du Lion étaient apparentes. Nous les avons suivies pendant plusieurs kilomètres sans résultat. Soudain, en fin de matinée, dans le sous bois à l’abri d’un bosquet de fougères, sept lionnes et deux petits se reposent à l’ombre…
Il nous faut maintenant trouver le Lion. Nous passons tout l’après midi à sillonner la réserve du nord au sud, de l’est à l’ouest. Nous empruntons la piste des éléphants sur une vingtaine de kilomètres, le 4x4 fait des bonds incessants sur la piste défoncée. Nous avons du mal à tenir assis sur nos sièges. Mais notre ranger s’est lancé un défi. Il est important pour lui de rentrer au camp de base et d’annoncer que ses clients ont pu photographier 4 des 5 « Big Five », le Léopard n’a été vu que trois fois en dix ans. La nuit est tombée depuis longtemps. Sur le chemin du retour, le 4x4 roule sur la piste principale, mais à faible allure pour permettre au ranger d’observer la lisière de la forêt. Sa ténacité paye, car soudain, majestueux dans la lumière des phares, le roi des animaux, imperturbable et nonchalant, traverse la savane. Nous serons les seuls, ce jour là, à annoncer un carton plein sous les applaudissements des autres rangers rentrés plus tôt. Complètement fourbus, mais heureux, nous rejoignons le bar…
Après une bonne nuit de repos, bercés par le chant des crapauds et les rêves de « Daktari », notre guide mauricien vient nous chercher. Nous retraversons le Zambèze et le poste frontière de Kazungula pour entrer en Zambie, direction le « Zambezi Sun » au pied des Chutes Victoria, notre hôtel pour la nuit…
Dans l’après midi, nous partons pour une croisière sur le Zambèze, jusqu’au coucher du soleil, à bord du M.V. Mambushi. Nous apercevons des hippopotames et beaucoup d’oiseaux aquatiques vivant sur les bords du fleuve. Le bateau glisse en silence sur ces eaux. De temps en temps une fine pluie vient laver les rives verdoyantes et fait apparaître de magnifiques arcs en ciel qui tranchent l’horizon. Le temps s’écoule lentement. Les jumelles rivées aux yeux, nous observons les activités de la berge entre deux Mosi, la bière locale. Il faut dire que le capitaine sait recevoir : à bord, canapés et boissons sont gratuits et à volonté. Quand le soleil a revêtu ses habits pour la nuit, le bateau nous ramène vers le débarcadère. Il est temps aussi pour nous de nous préparer pour la nuit…
Ce matin nous avons rendez-vous dans le hall d’accueil avec notre guide. Les chutes Victoria, « le brouillard qui tonne », sont à moins d’une heure de marche à pied de notre hôtel. Un sentier balisé à flanc de cataracte traverse une abondante et luxuriante végétation. Le bruit assourdissant de l’eau qui se déverse et un fin rideau de gouttelettes d’eau nous envahit assez rapidement. Soudain, au détour du sentier, une plate-forme en forme de balcon nous livre un véritable miracle de beauté et de puissance. Le Zambèze, large de plus de 2 kilomètres à cet endroit, s’engouffre bruyamment dans une série de gorges de basalte, profondes de cent mètres, provoquant une brume visible à plus de 20 kilomètres de distance. Inscrites au patrimoine mondial de l’Unesco, les chutes baptisées Victoria par Livingstone en l’honneur de la reine, figurent parmi les plus spectaculaires du monde….
Il est temps de quitter la Zambie. Nous laissons sur place les deux sœurs qui rentrent sur Paris et nous poursuivons seuls notre aventure. Nous reprenons la route de l’aéroport de Livingstone et nous retournons en avion à Johannesburg au « Birchwood Hôtel » pour une étape de transition…
Après le petit déjeuner, nous avons la surprise de revoir Sosthene notre guide sud-africain qui s’occupe de notre transfert au Mozambique. Un petit avion privé nous prend en charge. Trois heures plus tard nous atterrissons en pleine brousse à proximité de Vilancoulos. Un guide local nous aide pour les formalités de police et de douane, puis nous accompagne sur une plage au bord de l’Océan Indien. Un bateau avec moteur hors bord de grande puissance mouille à une dizaine de mètres du rivage. On quitte souliers et chaussettes, on remonte le pantalon au dessus des genoux, et nous montons à bord. Une heure trente de traversée est nécessaire pour atteindre la petite île de Benguerua qui fait partie de l’archipel de Bazaruto…
Le « Marlin Lodge**** » qui nous accueille pour quatre jours, se situe à la pointe sud de l’île, face à la baie Flamingo. Nous logeons dans un luxueux chalet au toit de chaume, construit en bois et sur pilotis, aux couleurs de l’Afrique, allant du crème au brun. Elégant, le patio privé a un accès direct à la plage. Des passerelles en bois relient les chalets au bâtiment principal. Le restaurant propose des fruits de mer et une cuisine étonnante et raffinée mêlant les saveurs portugaises et afro-asiatiques. Un vrai régal !…
Pas plus d’une dizaine de couples Afrikaners fréquentent ce palace. Nous sommes les seuls européens. « Chouchoutés » par le personnel et en particulier par le Chef qui apprend très vite que nous sommes français, nous passons un séjour inoubliable rythmé par le soleil et la chaleur. Petit déjeuner tardif, bain de mer et farniente sur la plage privée, apéro et repas, sieste jusqu’à 16 heures (car il fait plus de 40°), longue marche sur la plage, apéro de 18 à 20 heures, repas en terrasse panoramique sur fond de coucher de soleil, promenade sous la voûte étoilée et nuit bercée par les vagues et le vrombissement des moustiques. Une vraie vie de Robinson Crusoé ou de nabab du pétrole…
Le dernier soir, après l’apéro, l’annonce du dîner se fait aux tambours de brousse. Cependant, nous sommes surpris de ne pas voir les tables dressées. Soudain notre serveur vient nous chercher et nous conduit sur la plage en contrebas. Quelle surprise ! Un gigantesque feu de bois aménagé en totem éclaire l’espace. Des petites tables sont installées avec tout le raffinement d’un palace. Le chef et ses commis, toque sur la tête, sont alignés derrière un magnifique buffet de crustacés et de poissons. Nous sommes accueillis avec deux brochettes composées de moules, crevettes et langouste pour une mise en bouche. Les vagues clapotent sur la plage et l’océan scintille dans le reflet des flammes. Emerveillés, on savoure notre chance…
Aujourd’hui le temps est couvert, c’est normal car c’est le jour du départ. Une dernière matinée de plage, puis vers midi, on retrousse les pantalons pour reprendre le bateau. Arrivés sur la côte du Mozambique, on nous attend pour faire un brin de toilette et nous rechausser. Nous finissons de nous habiller dans l’aéroport de Vilancoulos. Puis c’est l’épuisant retour avec 17 heures de vol direction Marseille, via Johannesburg et Paris…
« Out of Africa » avec Meryl Steep, et « Je rêvais de l’Afrique » avec Kim Basinger : deux films cultes tournés en Afrique du Sud qui révèlent toute la beauté des paysages du Kwazulu natal ressurgissent dans nos pensées. Ils avaient aussi construit notre imaginaire pour cette nouvelle aventure. Mais la réalité est encore plus envoûtante…
Terre de rencontre avec les peuples Zoulou, Swazi et Ndebele ! Paysages à couper le souffle où la trace de l’homme demeure à peine visible ! Labyrinthe de lagunes et bras d’eau hantés par les hippopotames, les plus belles réserves, sanctuaires des éléphants et des rhinocéros pour goûter au grand frisson de la vie sauvage ! forêts d’acacias, plaines inondées, « Big Five » pour nos nuits peuplées de cris d’animaux et de rêves de savanes. L’Afrique australe nous a transpercé…
J’ai rêvé d’Afrique !…
Commentaires
Bonjour,
Beau blog et beaux voyages, félicitations. Chez moi y a plus de photos mais je suis trop fainéant pour faire autant de textes.
A bientôt de l'autre côté de la terre ?
bonsoir je passe te souhaiter une bonne soirée
et un bon début de week-end
bis patricia
bon nous n'avons pas tout lu car il faut qu'on aille manger!!!!
mais Pierre adore ton site et il reviendra!!!
bisous
kikou passe un excellent week end, mille bisous jessy et bébé ilan.
bonjour c'est après une bonne nuit de repos que je vient avec non petit café
te souhaiter une bonne journée
désoler de pas être passer hier soir j'étais trop fatiguer et pas moyen de vous mètre un com j'espere pouvoir y arriver aujourd'hui
bis patricia
Magnifique !!!
Bonne journée !!!
Bizzzzzzzzzz.
MC.