L’histoire a pétri cette terre idéalement située le long de côtes hospitalières. Les traces de la puissante Carthage, de l’orgueilleuse Rome, de l’éclatante Byzance se mêlent à celles des émirs bâtisseurs, des Andalous, des Turcs et plus récemment des Italiens et des Français…
Au commencement étaient les berbères. A la fin du 2ième millénaire, des tribus nomades peuplent l’Afrique du Nord. Venues vraisemblablement du Sahara, elles parlent une langue commune qui ressemble à l’égyptien ancien, que l’on appelle la langue berbère. Leur mode de vie est encore très primitif lorsque arrivent, vers la fin du 12ième siècle av. J.-C., des marins phéniciens…
Originaires de Tyr, au sud de l’actuel Liban, ils parcourent les mers lointaines et ont déjà semé des comptoirs de part et d’autre du détroit de Gibraltar ainsi que sur la côte atlantique du Maroc. Ils explorent cette partie de la Méditerranée, et y fondent Utica (Utique), près de l’embouchure de la Mejerda, Kerkouane et Hadrumetum (Sousse)…
Après un premier voyage en 1984 qui nous a permis de contempler toute la côte tunisienne et sa capitale, nous avons passés une semaine en 2001 dans l’oasis de Tozeur. Aujourd’hui avec José et Jaqueline (des amis) nous partons sur les pistes Berbères à la découverte du grand sud…
Deux heures de vol suffisent pour atterrir sur le tarmac de l’aéroport de Djerba. Le temps est déjà beau et chaud et le sable est roi. Ce sud est une aubaine pour profiter à la fois de la mer et du désert. Deux univers de pureté et de silence où l’on a envie dès notre arrivé de plonger pour envoyer au diable les soucis quotidiens. Ali, notre guide pour le séjour, nous accueille au poste de douane et nous conduit à l’extrémité de l’île de Djerba ou nous prenons nos appartements pour la nuit…
Pendant que nous déjeunons, Ali prépare l’expédition en arrimant très solidement les valises sur le toit du 4x4. Il faut être prudent dans le désert car il est dangereux. Il faut savoir qu’on peut être en difficulté à quelques mètres des maisons. Le vent de sable peut modifier le paysage en quelques instants. Les roues patinent et la voiture s’enlise facilement. José, que l’on nome copilote parce qu’il à déjà fait le rallye de Tunisie dans sa jeunesse, consulte la carte. Le départ est imminent…
L’équipage se lance dans le calme du matin via la chaussée Romaine pour 150 km goudronné et 120 km de piste. Premier arrêt à Médenine, un gros centre administratif, où se croisent les principales route de la région. Nous visitons les fameux Ghorfas, célèbres construction du sud, utilisées à l’origine par les tribus berbères comme entrepôts, puis comme habitations. Puis nous reprenons la route en direction de Tataouine, étape de notre déjeuner…
Tataouine, tristement célèbre à l’époque des colonies car il abritait les terribles régiments disciplinaires du « Bat d’Af », aujourd’hui ce n’est guère qu’un gros bourg d’où partent des excursions vers le Grand Sud. Le marché anime les ruelles de la ville et on en profite pour marchander des trésors de l’artisanat local. Sur la place principale les artisans font revivrent les vieux métiers et présente leur production…
Après avoir dégusté notre premier couscous, nous partons pour Chenini, petit village incrusté en pleine palmeraie, célèbre pour ses Ksours et ses maisons creusées dans les parois abruptes d’un cirque de montagne criblé d’ouvertures…
Le long de la route escarpé, on aperçoit, dans les vallées creusées par les oueds, des jardins suspendus, les jessours, où les paysans cultivent de l’orge et des légumes et soignent tendrement figuiers et oliviers. Au bout d’une gorge étroite, Chenini est installé dans un amphithéâtre naturel. Telle une forteresse dorée, le village s’étage sur le flanc d’une crête. Une mosquée blanche, dans un enclos de pierre sèche, marque l’emplacement d’une grotte où se seraient réfugiés, au 1er siècle sept chrétiens persécutés. Enfermés dans leur abri troglodyte, les « Sept Dormants » continueraient de dormir pour l’éternité…
A 10 Km au nord de Chenini, nous passons par Guermessa dominant la plaine. Le village ressemble à un nid d’aigle installé sur deux pitons. Il nous faut grimper à pied, un sentier assez rude jusqu’à une sorte de seuil entre deux éperons rocheux, où est installée une mosquée. Les habitations ont la même couleur orange pâle que la falaise où elles s’accrochent, et du sommet la vue est absolument magnifique…
Mais toute découverte de la région implique de passer au moins une nuit dans le désert. Après une superbe randonnée de dunes en ergs, apparaît à l’écart de toute piste un camp de tentes beiges plantées près d’une source : Ksar Ghilane. Un vrai campement pour explorateurs. Une telle nuit en plein Sahara restera à tout jamais dans notre mémoire. Enveloppé par la chaleur d’un feu de camp, le regard perdu dans le ciel plein d’étoiles, ce sont tous nos rêves d’aventure et d’exotisme qui se réalisent…
Très tôt le matin nous reprenons les pistes sahariennes pour Douze, la porte du Sahara. Nous visitons en premier Kebili, la plus belle des oasis de Nefzaoua. Puis l’oasis de Nouiel entourée de palmiers, El Faouar dont les maisons sont enfouies dans le sable, Bir Soltane et Zaafrane…
Douze est la plus saharienne des oasis du Sud tunisien. Au sommet de dunes toutes proches, des barrières de palmes tentent de canaliser l’inexorable avancée du sable. C’est le pays des M’razig, des bergers venus de la Tripolitaine au 13ième siècle et qui pratiquent encore la transhumance au printemps. A l’entrée du village, de grandes caravanes de dromadaires proposent aux amateurs de méharées, d’aller admirer le coucher de soleil au sommet de la grande dune d’Ofra…
Belles comme le commencement du monde, ces dunes infinies méritent bien un petit effort. Les pieds s’enfoncent dans le sable. Pourtant, on adore y marcher, car tout n’est que silence et beauté minérale…
Pour cela, Ali, nous prépare dans la grande tradition berbère un couscous qui cuit sur un brasero improvisé dans le sable. Pendant ce temps nous partons tous à la recherche de racines sèches afin de fabriquer des braises dans un trou bordés de pierres, pour cuire la galette de pain dans le sable chaud. Assis sur des nattes, nous dégustons ce merveilleux repas. Le soleil qui se couche derrière les dunes et le silence qui règne dans le désert nous balaye d’une langueur irréelle…
Le soir, c’est d’une bonne fatigue que l’on s’endort. Mais avant on s’est réchauffé d’un bon thé à la menthe puis on compte les étoiles dans un ciel d’une pureté réjouissante. Non nous ne regrettons pas cette expédition…
Aujourd’hui nous descendons plus au sud vers les oasis de Tozeur et Nefta par la route de Bichr. Nous traversons le Chott El Djérid, lac tritonis de l’antiquité, mer de chimères et de féeries inquiétante par ses mirages, où selon la légende des armées entières disparurent à jamais. Laissant derrière nous la civilisation, nous longeons en 4x4 « Chott El Gharsa, en direction de Tozeur…
Si elle a gagné en élégance, la cité du désert n’a rien perdu de ses couleurs locales. On s’aventure toujours avec bonheur dans le lacis serré des ruelles du vieux quartier de Ouled el Hadef et dans la palmeraie, dernier rempart contre le sable. Tout y est paisible. Seuls bruissent les seguias qui irriguent dattiers et petits jardins au long desquels trottinent les ânes. Inévitablement nos pas nous entraînent au Paradis, un jardin extraordinaire aux parfums envoûtant où un dromadaire américanisé boit une bouteille de coca-cola !…
Non loin de Tozeur, Nefta, elle aussi nichée dans un bouquet de verdure, offre une autre étape de rêve, avec son Sahara Palace, hôtel mythique qui vient de se refaire une beauté. La terrasse et les chambres ouvrent sur la célèbre « corbeille », une oasis en demi-cercle qui souffre de plus en plus du manque d’eau. La voix du Muezzin rythme la promenade dans la ville : patrie d’adoption du plus ancien des marabouts, Sidi Bou Ali, venu du Maroc au 8ième siècle de l’Hégire pour combattre les schismes. Siège d'une importante activité soufique, elle est considérée comme le second centre religieux de Tunisie après Kairouan. La ville compte une vingtaine de mosquées et 127 marabouts…
De retour à Tozeur, nous visitons le magnifique Musée d’art traditionnel « Dar Cherait ». Après une promenade dans les souks pour parfaire notre dextérité dans l’art de marchander, nous terminons la soirée, sur la terrasse ombragée d’un palais des milles et une nuit, en fumant le narguilé en compagnie de notre guide. Quelques minutes plus tard, nous sommes entourés d’éléphants roses !…
Ce matin de bonne heure, nous partons pour Metlaoui à 51 Km au nord de Tozeur. Ce petit village industriel qui vivote de l’exploitation des mines de phosphates et le point de départ d’une balade dans les gorges de l’Oued Selja. Encore une promenade à bord du Lézard Rouge. Cet ancien train du gouverneur de Tunis a gardé ses boiseries et ses tentures de velours. Une heure durant il se faufile dans l’univers minéral des gorges de l’Oued en marquant plusieurs arrêt dans la nature pour observer les paysages…
Nous descendons du train à l’arrêt de la mine de phosphate. Ali nous attend avec son 4x4 au pied de la piste abrupte construite par l’Africa Korps pendant la seconde guerre mondiale. La route conduit à des mines abandonnées et traverse la montagne dans un paysage minéral. On arrive au sommet d’un col où la vue plongeante sur le Djérid, l’Algérie et le Chott est grandiose. Puis juchées sur les cimes des montagnes, au bout d’un univers émaillé de quelques marabouts et de rares palmiers, les trois oasis offrent des décors superbes…
Chebika, au pied du Djebel Maadheb, est un ancien poste de garde du limes romain, dont il ne reste que quelques maisons de tuf au bord d’une vallée encaissée. Nous descendons jusqu’au fond de l’oued, où ruisselle une cascade, et où des enfants vendent des géodes et des fossiles. Barricadé derrière la chaîne de montagnes, dominant la plaine barrée à l’horizon par une immensité de dunes, le vieux village abandonné de Tamerza ressemble à un château de sable humide, qui paraît s’être endormi au bord de l’oued et qui servit de décor au film « Fort Saganne »
La route mène ensuite à Midès, tout près de la frontière algérienne. Avec ses maisons de pisé suspendues à la paroi verticale d’un canyon rocheux, le village déserté par ses habitants ressemble à un décor de western…
Aujourd’hui nous reprenons la route de Kebili, et visitons le petit village d’El Hamma avec son marché typique d’épices et de vannerie, puis nous déjeunons à Matmata…
Comme à Hollywood, le village s’annonce par des lettres dressées au sommet de la colline. Le paysage est lunaire, percé de grands paniers circulaires où s’agitent les silhouettes des habitants du lieux. Car autour de ses cratères fraîchement chaulés de blanc, s’ordonnent d’étonnantes maisons troglodytes. Les tribus berbères les ont creusées à main d’homme dans le tuf, pour se protéger des ennemis, du soleil et du froid. L’ensemble est si étrange qu’il a inspiré des cinéastes : c’est ici qu’ont été tournées plusieurs scènes de La Guerre des étoiles…
Puis nous continuons sur la route de Toujane ou les maisons se parent de tapis colorés tissés par les femmes. Arrivé à Mareth, nous prenons le bac pour rentrer sur l’île de Djerba…
Notre dernière journée d’aventure est consacrée à la visite de l’île. En premier lieu nous visitons Guellala, le village des potiers et la Ghriba, une des plus vieille synagogues du monde abritant une Thora (livre saint) vieille de huit siècles. Puis nous baladons dans les souks animés de Houmt Souk, capitale économique et administrative de l’île et son célèbre marché dans lequel règne tous les jours une animation intense. Ensuite nous déjeunons au Haroun, un restaurant de poissons, avant de finir l’après-midi au casino « Partouche » devant les « bandits manchots ». Nous ne sommes pas devenu riches, mais sorti la tête haute après avoir regagnés nos mises…
Après avoir fait provision de dattes savoureuses dans les oasis de Tozeur ou Nefta, retrouvé le décors de la « Guerre des étoiles » à Tataouine, chanté avec les Berbères de Médenine ou Matmata, acheté du safran, une rose des sables ou des babouches dans les souks de Zarzis ou Djerba, nous prenons encore le temps de flâner dans les ruelles blanches. Après tout cela, nous pouvons repartir, bronzé, reposé, la tête pleine d’images et le moral au beau fixe…
Douceur de l’île de Djerba, dunes infinies du Sahara, immensité salée du Chott El Djérid, palmeraies exubérantes, rocaille désolée, époustouflants canyons, châteaux de crête, le Sud tunisien, c’est tout cela à la fois, sur une toute petite superficie et il ne laisse pas indifférent les globe-trotters partis à l’aventure…
Commentaires
salut toi,
Ahhh ben oui, pourquoi je n'y avais pas pensé au gps... mais tu sais pourquoi le soleil pique. Tu n'as pas mis de protection solaire. La prochaine je t'en fournirais une bouteille loll.
Passe une tres belle journée et je te fais un tres gros bisou
bonsoir je passe te souhaiter une
a demain
bis patricia
Du soleil, vi encore du soleil !
J'ai adoré ton commentaire...bravo pour le jeux de mots lol
De gros bisous
Françoise
mon mari est allé a DJERBA au mois de juin il est resté 8 jours gratuit cétait le voyage de l'année des sapeurs pompiers moi je n'ai pas voulu y aller j'ai peur en avion pour les personnes qui n'y allés pas il y avez un autre voyage aBELLE- ILE EN MER j'ai préférer au mois de septembre il ma accompagnée quand méme en payant celle fois et pas moi les deux séjours etaient formidable j'en ai mit des quelles photos dans mon blog passe un bon mardi bisous
J'espère que vous avez passé un bon week-end !!!
Je passe te souhaiter une très bonne semaine !!!
Bizzzzzzzzzzzzzzz.
MC.
Ici on se réchauffe toujours sous le soleil ...J'ai même encore vu un beau train...
Bonne journée
Hélène
bonjour,
AH j'aimerais y aller un jour surtout c'est pas loin et pas trés cher! passez une bonne semaine bises!