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Titre du blog : Les Black's Foot
Auteur : Jakin
Date de création : 03-09-2008
 
posté le 09-03-2009 à 09:48:59

DANS LES GORGES DE LA BOURNE...

 

 

 

38 - ISERE, Pont en Royans du 10 au 21 août 2007

    Entre Grenoble et Valence, le Vercors est l’une des dernières marches que les Alpes doivent descendre avant d’arriver en Provence. Ses falaises font aussi office de frontière climatique : l’épicéa voisine avec le genévrier et le pin sylvestre, la gentiane avec l’orchidée. La douceur méditerranéenne y côtoie les rigueurs du Grand Nord. Sur ce plateau où la lavande n’est jamais loin de la myrtille, on rencontre même des coureurs des bois et leur attelages de chiens…
 


    C’est décidé nous partons rejoindre l’air pur et les grands espaces, d’autant plus que nous avons avec nous Alexia, notre petite fille, pour deux semaines. Tôt le matin pour profiter de la fraîcheur nous quittons Aix en Provence. Le GPS collé sur la vitre de la voiture nous indique le chemin le plus court pour arriver à Pont en Royans un petit village dans les gorges…
     


    Au cœur historique du village médiéval, capitale du Royans, aux pieds des gorges de la Bourne et du Vercors, Corinne & Rémy nous souhaitent la bienvenue. Un hôtel de charme de neuf chambres équipées Wi-Fi et TPS, qui offre confort, raffinement et calme, rythmé par le son de la rivière, paradis des pécheurs de truites sauvages. L'après-midi, assis sur la terrasse ou au bord de la piscine, avec vue magnifique sur la Bourne et le Vercors, nous pouvons nous reposer…
     


    Ce bourg est reconnu comme l’un des plus curieux en Dauphiné grâce à ses maisons suspendues aux façades colorées qui dominent la Bourne. Pont en Royans doit son charme à l’ingéniosité des hommes qui, dès le 16ième siècle ont construit ce village perché pour favoriser le négoce du bois. Aujourd’hui, chef lieu de canton, ce village est devenu la véritable capitale touristique du Royans…
     


    Les berges de la Bourne que des canards cols vert parcours, les maisons suspendues, les ruelles pittoresques du village médiéval, le Musée de l’Eau et le site des trois châteaux occupé par le « Roi bouquetin » offrent de formidables ballades et ravi le visiteur avide de calme et de belles pierres. On ne se lasse pas de parcourir ses petites ruelles étroites ou à chaque élargissement des paysages somptueux s’offrent comme un cadeau de la nature…
     


    En route pour la spectaculaire odyssée de l’eau ! Le Musée de l’eau, nous offre un véritable festival des sens. Nous nous laissons guider par l’eau cristalline coulant sous un plancher de verre et contemplons sa pureté et sa transparence. Nous explorons l’eau dans tous ses états à travers les parcours des eaux du monde et des eaux du Vercors. Nous observons de la salle de projection, des cascades, des torrents et des rivières souterraines pour découvrir l’eau sous ses angles les plus audacieux…   
 


    Des mises en scènes remarquables  nous apportent des réponses et des éclairages nouveaux. Nous comprenons alors l’enjeu de l’eau, sa diversité, son rôle et son avenir à travers des exposés vivants, interactifs, et surprenants. Un lieu idéal pour les adolescents. Des exposés qui se touchent, se sentent, se manipulent. Une explosion de couleurs, de matières, d’images et de sons. De quoi éveiller nos sens et notre curiosité. Cette exploration active transforme notre regard sur l’eau. Nous terminons notre parcours par le bar à eaux, boutique pour la dégustation d’eaux étrangères et pour nos achats plaisirs. Les milles et une saveurs des eaux de sources venant du monde entier. Une collection unique de plus de 900 bouteilles, pures, rafraîchissantes, étonnantes, de quoi nous détendre pour finir en beauté, notre voyage au fil de l’eau.
     


    Après avoir abuser de tant d’eau, les organismes sont rouillés, il faut donc se restaurer dans le village. Nous choisissons un petite pizzeria sympathique dans le centre : « la Galère ». S’en est une ! Car pendant le repas il faut tenir la porte-fenêtre qui s’ouvre dans le courant d’air et qui nous glace, car la température est basse…
     


    Ce matin nous partons à la découverte du village de Saint-Nazaire-en-Royans, anciennement fortifié, s'élevant en amphithéâtre du pont de la Bourne jusqu'aux vestiges de la tour Delphinale. Ruelles étroites, vieilles bâtisses médiévales, aqueduc, tout un passé chargé d'histoires : Au fil de l'eau...au fil du temps... L'histoire du canal de la Bourne, un très ancien projet... De tout temps, la mise en valeur agricole des plaines, depuis le Royans jusqu'à Valence et au-delà, a nécessité l'utilisation de grandes quantités d'eau. Dés le 18ième siècle, la famille des seigneurs de Pizançon qui possède d'immenses champs, prairies, pâturages ainsi que des moulins, a déjà réalisé de nombreux ouvrages : canaux, chéneaux, baumes (conduites souterraines)…
     


    La, nous embarquons sur un bateau à roue pour une des plus belles croisières en Rhône-Alpes. Notre bateau de style Mississipi nous invite à découvrir sur l’Isère tous les aspects méconnus de cette rivière venue des Alpes…
     


    Entre le massif du Vercors et les douces collines du pays de Saint Marcellin, elle offre l’aspect tranquille d’un vaste lac. Marécages et roselières sont le lien entre la terre et l’eau. peuplés d’oiseaux aquatiques, ces grands espaces de roseaux et de saules blancs constituent une des principales zones ornithologique de la région…
     


    Silencieux, notre bateau s’y glisse pour se fondre harmonieusement dans un somptueux décors naturel. Notre croisière commenté en direct nous permet de découvrir tous les points forts qui jalonnent le parcours : faune, flore, architecture, évocation de la navigation d’antan. Le capitaine et l’équipage sont la pour nous offrir ces instants de plaisir…
     


    Après deux heures de navigation nous arrivons en vue de notre ultime escale : le petit village de la Sône flanqué d’un château que l’on peut visiter. Mais l’escale ne dure que trois heures que nous consacrons à la visite du jardin des Fontaines Pétrifiantes…
     


    Ce jardin nous propose un véritable tour du monde botanique, où se côtoient une multitude de fleurs venues d’Asie, d’Afrique, d’Amérique ou d’Australie acclimatées dans un somptueux décor naturel de bassins et de cascades. Le long des allées nous flânons parmis les hibiscus, agapanthes, ginkgo biloba, etc. Bercés par le ruissellement des eaux dans un milieu calme et reposant. Cet univers de verdure et de couleurs, a vu le jour en 1994. Depuis presque mille ans, les mystérieuses sources donnent naissance à une curieuse roche : le tuf. Dans ce paradis minéral et végétal, plus de 15 000 fleurs, plantes, arbres et arbustes s’épanouissent au fil des allées, agrémentées d’innombrables bassins. En raison d’un micro climat exceptionnel du site, plantes exotiques, méditerranéennes, aquatiques, tropicales se marient harmonieusement avec les rocailles pour nous offrir un enchantement floral tout au long de notre visite…
     


    Nous déjeunons au snack « le jardin gourmand » qui offre des produits naturels sur une belle terrasse ombragée au milieu d’arbres centenaires. Puis après une heure de navigation nous revenons à Saint-Nazaire-en-Royans pour déguster une bonne bière aux noix, la tradition locale, avant de reprendre la route de Pont en Royans…
     


    Aujourd’hui nous partons vers les chemins de la liberté pour rencontrer les passeurs d’histoires : chapelle en Vercors, Lans en Vercors et Vassieux en Vercors, des hauts lieux de la résistances françaises pendant la guerre de 1939-1945. Nous entrons dans le massif du Vercors par une profonde faille. La route taillée dans la falaise a été ouverte à la circulation en 1872. « La Patache » voiture à cheval reliait Pont en Royans à Villard de Lans. Elle est une des routes incontournables du Vercors. Puis nous empruntons la route de Presle qui domine du regard le plateau de l’Allier et offre un point de vue sur les hauts plateaux du Vercors. Dans un cheminement, elle vient « tutoyer » au détour d’un virage les premières voies d’escalade du rocher de Presle…
      

 
    [ Le Vercors, un Haut lieu de la Résistance : symbole de l'espoir et de la lutte contre l'oppresseur, la montagne du Vercors fut un maquis célèbre grâce au plan Montagnard.] Le terrain et la complicité active des habitants avaient permis l'organisation d'une vaste campagne de résistance. Malheureusement, le Vercors en 1944 en subit les conséquences et vécut les pires horreurs. Villages détruits, population sauvagement assassinée, tel fut le prix à payer du combat pour la liberté…
     


    La coure des fusillés à la Chapelle en Vercors, ou ferme Albert, les ruines de Valchevriere, la grotte de la Luire ainsi que le village de Vassieux sont autant de lieux porteurs d’un passé lourd et douloureux…
     


    Après avoir flâner dans les rues de Chapelle en Vercors il est temps d’aller se restaurer. Ce midi nous choisissons une petit restaurant de cuisine biologique à quelques pas du mur des fusillés. Un repas succulent avec un vin bio qui ressemble tout de même à un jus de raisin…
     


    Lieu de mémoire et de découverte, Vassieux en Vercors à travers son mémorial et son musée est un village incontournable de la résistance française. Nous faisons une halte au jardin de la mémoire. Le concepteur Emmanuel Saulnier a voulu, dans son œuvre volontairement dépouillée, garder le décor du passé en conservant les pierres tombales de cet ancien cimetière…
     


    Puis nous nous dirigeons vers le Musée de la résistance. L’originalité de ce musée est de présenter l’histoire de la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale, plus particulièrement dans le Vercors, à travers le point de vue d’une ancien maquisard, Joseph La Picirella. Ce résistant collectera des objets de la vie quotidienne civile et militaire, journaux, photographies, documents d’archives témoignant de cette époque troublée. En 1973 ce musée qui est acquis en 1999 par le département de la Drôme. A travers une double approche, chronologique et thématique, le musée retrace la naissance de la Résistance en France et dans le Vercors, la vie des maquisards, jusqu’aux combats de l’été 1944…
     


    Ce musée est une entrée en matière. Nous reprenons la route pour rejoindre à l’écart de toute construction le Mémorial de la Résistance. En bordure de falaise, trouvant abri au sein de la roche, entouré de pins et de genévriers, ce bâtiment est dissimulé tout comme le furent les hommes et les femmes qui se réfugièrent dans la clandestinité. Dès notre arrivé, on se trouve plongé dans le cadre des maquis du Vercors…
     


    Ce lieu incite à la réflexion et au souvenir grâce aux documentaires et aux témoignages qui retracent l’histoire de ce maquis. Camouflé sur les hauteurs de Vassieux, le Mémorial est la clé de voûte de notre découverte sur la résistance. L’émotion est grande, car ici tout est conçu pour à la fois comprendre et ressentir ce que furent les espoirs et les drames des femmes, hommes et enfants du Vercors. Ainsi, marqué dans sa chaire il fait encore réfléchir l’homme d’aujourd’hui, il nous rappelle les deux faces les plus contradictoires de notre humanité, ombre et lumière. Il y a d’un côté l’héroïsme de ces jeunes combattants réfractaires offrant leur vie pour sauver nos libertés. Il y a de l’autre côté la répression sauvage exécutée sur ordre, les représailles impitoyables sur la population. Héros ou barbare, l’homme est capable d’être l’un et l’autre. Notre passage éclairera notre découverte de l’histoire de la Résistance en Vercors.
      


    Nous retournons à Pont en Royans par le Canyon des Ecouges. La route remonte le Val de Rencurel, franchi le col de Romeyère et longe la Drevenne. Nous découvrons une autre vue saisissante sur la vallée de l’Isère. Passage étranglé et sauvage taillé en coup de sabre par le torrent de la Drevenne, la route est taillée en corniche dans la falaise et domine vertigineusement la vallée…
     


    Ce matin nous partons pour une nouvelle aventure : les Grottes de Choranche qui réveilleront notre âme d’explorateur et viendront à bout de nos doutes dès les premiers pas…
 


     Inscrit dans un arc de cercle dans les rochers de Presles, le cirque de Choranche domine les gorges de la Bourne et nous invite à la découverte des plaisirs pédestres : itinéraires balisés à la rencontre d’une végétation particulière, due à un micro climat méditerranéen, cascades de tuff, entrée de la grotte de Gourmier, Faucons pèlerins en falaise et grimpeurs qui occupent le site tour à tour. C’est un espace de promenade très agréable, dans un décors de Genévriers, de Buis et de Chêne jusqu’à la cascade…
     


    Vous pensez peut-être que le monde souterrain est obscur, oppressant ou même dangereux et que toutes les grottes se ressemblent ? Et bien, non ! Au cours d’une escapade hors du temps, accessible à tous, nous sommes les témoins privilégiés d’un spectacle remarquable de l’histoire de notre terre. Ces grottes cristallines et étincelantes se dissimulent au sein de la nature. L’eau de leurs lacs et rivières leurs donne vie en éclaboussant de reflets émeraude la blancheur de leurs concrétions…
     


    Les grottes nous propulsent dans une autre dimension pour un voyage inoubliable riche en émotions et en sensations. Nous découvrons l’une des plus belle grottes de France avec ses célèbres stalactites fistuleuses, concrétions translucides et tubiformes, de 4 millimètres de diamètres pour une longueur pouvant dépasser les 3 mètres pour certaines…
 


    Ces joyaux uniques, beaux et fragiles à la fois, sont candidats au Patrimoine mondial le l’humanité (Unesco). Notre regard croisera au détour d’un boyau une forme venue d’ailleurs : le Protée. Nous ouvrons grands les yeux et nous rêvons à un voyage dans le temps de plus de 70 millions d’années…
     


    Une fois remonté des profondeurs de la terre, nous avons sillonnés quelques chemins au alentours pour prendre un peu de repos avant de déguster un immense plat de cuisses de grenouilles, une autre spécialité de la région…
     


    Aujourd’hui c’est une journée détente sur place. En effet le pare-brise avant de notre voiture ayant subit quelques dégâts, le garagiste à besoin de la garder pour la bichonner pendant 24 heures. Nous en profitons pour découvrir de nouvelles curiosités cachées dans ce village perché. Tel le chemin des charbonniers qui était l’unique passage avec la vallée du Vercors, ou encore les vieux remparts qui séparent la ville haute de la ville basse…
     


    La terrasse du restaurant « Le Picard » nous accueille pour un excellent menu régional : caillette sur lit de salade, ravioles gratinés au pastis, tarte aux noies maison accompagné d’un excellent vin de la région de Die. Le soleil est présent pour nous réchauffer et un chaton malicieux quémandant son repas nous occupent pendant les longs moments d’attente…
    

 

    Après le repas, sur les berges ombragées de la Bourne, qui coule avec quiétude dans son lit de pierres, nous marchons vers une multitudes de canards « col-vert » qui pataugent avec délectation dans une eau claire et limpide. De temps en temps un chien labrador vient perturber cette tranquillité angevine. En traînant le pas nous rejoignons dans le calme notre hôtel par la berge sud. Il est temps de faire la sieste…
     


    Ce matin nous avons rendez-vous avec les derniers grands chasseurs de la préhistoire et les fantômes de l’aqueduc de Saint-Nazaire-en-Royans. Nous rejoignons pour la deuxième fois ce village médiéval de la Drôme dont il subsiste des traces des anciens remparts, et les ruines d'un château fort. Ses ruelles sont étroites.
 


    Dans les années 1950, la construction du barrage EDF sur l'Isère, a eu pour conséquence la création, sur la Bourne, d'un lac artificiel…
     


    A la fin du dernier âge glaciaire, dans un paysage de steppe froide ou vivent les rennes, les ours, les loups et les perdrix des neiges, des groupes humains s’installent. C’est le pays des roches rouges. Le pays des deux rivières au pied du grand massif. Dans la grotte, rouge et noire, ou dehors près de l’eau on dresse le camp et les activités s’organisent : chasse, cuisine, taille du silex, travail des peaux. C’est la grotte de Thaïs (ou Taï) dans laquelle on trouve des traces de l'homme de Cro-Magnon. Cette grotte est aussi connue pour abriter une vie cavernicole variée notamment dans sa zone immergée…
     


    A notre rythme nous descendons dans la grotte, une promenade souterraine où les commentaires s’adressent aux grands comme aux petits. Un relief marqué de découpes et de concrétions, des couleurs très présentes, un labyrinthe de galeries, composent un paysage souterrain peu commun à parcourir en toute sécurité, jusqu’à la rivière souterraine qui marque 50 ans d’aventures !
 


    1957 : franchissement du premier siphon – 2007 : exploration toujours en cours. Il n’est bien sûr pas envisageable de nous faire plonger mais notre guide nous livre les secrets des fonds de sable blanc et des eaux limpides qui attirent les plongeurs souterrains !…
     


    Nous nous dirigeons maintenant vers la maison de l’aqueduc, elle constitue le début de la visite. La salle du rez-de-chaussée renferme une exposition retraçant avec de nombreux documents d’époque, l’épopée du Canal de la Bourne et de l’aqueduc, depuis les premiers projets vers 1810 jusqu’à l’inauguration des illuminations en 2003, tout en rapprochant ces étapes de la vie sociales, politique et économique du pays…
     


    L’exposition se poursuit au premier étage. C’est là que nous choisissons de prolonger la visite en prenant notre billet pour l’ascenseur panoramique, unique moyen d’accès au sommet. La haut, 35 mètres au-dessus du sol, nous découvrons un site grandiose : le Royans-Vercors en toile de fond. Le vieux village à nos pieds et le lac bordé de roches rouges derrière nous…
 


    Nous marchons alors sur l’eau, la découverte commence en nous dirigeant vers le nord. Notre circulation sur l’ouvrage est agrémenté de panneaux didactiques et quatre tables d’orientations. Des bornes parlantes sont à notre disposition pour nous expliquer tous les détails sur l’eau, le village et les métiers de cette région…
     


    Nous déjeunons tardivement au snack de l’aqueduc, le seul endroit pourvu d’une terrasse en plein air. Le dernier bateau à roue quitte l’embarcadère pour le village de La Sône. Nous en faisons autant par la route, en chemin à la hauteur de Saint-Jean-en-Royans, nous faisons une halte pour visiter une ferme fortifiée. Puis nous rentrons repus par une petite route qui serpente jusqu’à Pont-en-Royans…
     


    Aujourd’hui nous allons plonger au cœur du Moyen âge en partant à la découverte de Saint-Antoine l’Abbaye, un village hors du temps. L'histoire du village est intimement liée à saint Antoine l'Egyptien dont les reliques, ramenées au temps des croisades, auraient eu la vertu de guérir le « Mal des Ardents ». Dès le 12ième siècle, les Hospitaliers accueillent pèlerins et malades et organisent les premiers «Hôpitaux civils». Devenus Chanoines de l'Ordre des Antonins, ils se distinguent par leur science novatrice en médecine. Diplomates et conseillers auprès de grandes cours, ils étendent leur influence dans toute l'Europe (plus de 200 commanderies). L'abbaye, de style gothique flamboyant, est un vestige prestigieux de cette grandeur passée…
     


    L’église devenue paroissiale en 1802 est classée Monument Historique par Prosper Mérimée en 1840. Considérée comme l’une des réalisations gothiques les plus remarquables du Dauphiné, édifiée en grande partie entre le 13ième et le 15ième siècle, elle est dotée d’une nef haute et unique…
     


    Les collatéraux sont ponctués de chapelles richement ornées de peintures murales ainsi que de tableau, copies le plus  souvent de maîtres italiens des 16ième et 17ième siècles ou originaux d’artistes lyonnais de renom tels Daniel Sarrabat ou Marc Chabry. D’autres œuvres d’art révèlent toute la magnificence retrouvée de l’Abbaye dès le 17ième : grand orgues, tapisseries d’Aubusson, etc…
     


    La Grande cour de l'Abbaye, lieu de sépultures et de processions jusqu'à la fin du 16ième siècle est bordée d'édifices dont la symétrie et la linéarité témoignent du classicisme des 17ième et 18ième siècles…
     


    Le Bourg conserve de nombreux témoignages architecturaux de son passé prestigieux. Les grandes demeures au décor riche contrastent avec les bâtisses à l'appareil de pierre rustique…
     


    L'ancien noviciat des 17ième et 18ième siècles, il abrite sur deux étages l'exposition permanente « Chroniques d'une abbaye au Moyen Âge, guérir l'âme et le corps » . Conçue comme un grand livre de chroniques dont on tourne les pages, l'exposition aborde tous les chapitres de l'histoire de l'abbaye de Saint-Antoine, mais aussi ceux de la société médiévale du 12ième au 16ième siècle…
 


    L'abbaye comprend aussi de nombreux batiments : Maison Abbatiale, Grand Cloître, Grand Réfectoire, Professoir, Noviciat, bibliothèque, infirmerie, écuries et jardins. La plupart ont été modifiés aux 16ième  et 18ième siècles. Cette visite permet de découvrir le village médiéval avec ses ruelles tortueuses, ses goulets, ses grandes demeures qui contrastent avec les maisons à colombages…
     


    Dans un tel décors, le déjeuner ne peut se prendre que dans un restaurant gastronomique ! Il y en a deux : l’Auberge de l’Abbaye et l’Hostellerie du Vieux Saint-Antoine. Notre choix se porte sur l’Auberge de l’Abbaye.
 


    Ah ! la belle auberge au charme d’antan ! Coquette et chaleureuse, elle ouvre son ravissant décors sur la grand place médiévale au pied de l’Abbaye. De sont village en Dauphiné, elle a hérité les coutumes de l’hospitalité et les traditions gastronomiques, élégamment perpétuées par Guylaine et Luc Leydier. Le Chef a officié à Lyon chez « la Mère Guy » tout un programme !…
      


    Sur la terrasse fleurie, on déguste avec passion et aisance une gastronomie des saisons : le salé, le sucré, la pointe exotique, les saveurs dauphinoises (miel et hydromel) ressortent de cette cuisine inventive et créative de terroir : Duo de foie gras de canard à l’hydromel – l’un poêlé l’autre grillé à la plancha pêche à la vanille et à la cannelle, Sandre à la mozzarella – olives noires et aneth, Filet de bœuf fermier façon Rossini – bœuf issue de l’agriculture biologique de la ferme des colibris à Méaudre, Gratin dauphinois, Assiette de fromage du pays, Grumble à l’ananas et le tout arrosé d’un château Contât rouge…
     


    Après ce moment de bonheur, nous faisons une halte dans le petit village voisin de Chatte pour retrouver notre enfance dans le jardin ferroviaire. Les petits trains s’en vont dans la campagne sur l’un des plus fascinant réseaux ferroviaires miniatures en plein air. Le réseau séduit, il enchante par la poésie qu’il dégage, et par la capacité à faire rêver. Les paysages, par la main experte de spécialistes, se transforment d’année en année en une succession de tableaux naturels empruntés aux sites paysagers de la région…
   

 

    Plus de 30 trains et 250 wagons se déplacent et se croisent sur un maillage de voies ferrées qui franchissent des rivières, longent des lacs et se faufilent dans un espace luxuriant.
     


    Ce matin nous partons pour le cœur du massif du Vercors, à proximité du village de Saint Agnan, visiter le porche de la grotte de la Luire qui fut le théâtre d'un épisode dramatique de notre histoire récente…
   

 

    Choisie par l'Etat-major pour permettre l'évacuation des blessées des hôpitaux quand les allemands arriveraient, transformée en hôpital de fortune, la grotte est cernée par les troupes allemandes le 27 juillet 1944. Les soldats allemands fusillent les blessés intransportables sur place et conduisent les autres à Grenoble avec l'équipe soignante. Les médecins et l'aumônier seront fusillés, avec les blessés et les infirmières déportées. Une stèle commémorative rappelle leur souvenir... Et le site est classé au Patrimoine National !
     


    L'immense porche de la grotte, normalement sec, est aussi parfois le théâtre d'autres phénomènes totalement naturels et non dramatiques que sont les crues. Phénomènes de crues uniques dues aux résurgences de la Bourne, le débit peut atteindre les 40m3/s ! L'intérieur, remarquablement mis en lumière offre un spectacle somptueux de galeries et gouffres, sculptés et travaillés par cette importante activité hydrologique. À la fin du19ième siècle, les habitants ont réalisé la première descente spéléologique dans la grotte pour tenter de comprendre le phénomène. Actuellement 40 kilomètres de galeries sont répertoriées descendant jusqu'à 451 mètres de profondeur !
     


    Nous remontons complètement frigorifié de cette aventure, car à l’intérieur la grotte, la température de dépasse pas trois degrés. Heureusement, non loin de là, l’auberge « Le Colle » nous accueille avec une tartiflette que nous consommons avec modération…
     


    Aujourd’hui nous partons une dernière fois dans le Vercors, entre Chapelle et Vassieux, pour visiter la Grotte de la Draye Blanche découverte par Francis Rey dit « Marseille » un grand Monsieur du Vercors, qui fit de la grotte son coin de paradis et la protégea jusqu’en 1970…
     


    La Draye Blanche c’est d’abord l’une des plus anciennes cavités du Vercors dans laquelle l’eau et le temps ont réalisé des merveilles. C’est aussi un site paléontologique unique. C’est également un parc animalier dont la visite nous permet de rencontrer sur un sentier balisé : vaches highland, chiens de traîneaux, moutons, lamas, chèvres rove, ânes, chevaux et rennes…
     


    Après cette belle promenade, nous nous dirigeons vers Vassieux qui aurait été fondé par des bergers provençaux bien avant le Moyen âge. Toutefois, les premières apparitions humaines remontent bien au-delà, il y a 120 000 ans. Des hommes montaient en ces lieux certainement pour de courts séjours et nous ont laissé peu de traces. Il y a 4 500 ans, Vassieux attira les hommes du Néolithique. Les gisements de silex, abondants, seront exploités pendant longtemps. Ce fut ici, une véritable manufacture. Ces hommes laisseront derrière eux, intacts, les ateliers de taille. L'un d'eux, le "P51", mis à découvert par le Dr Malenfant dans les années 1970, est protégé par le Musée de la Préhistoire…
     


    Il est l’heure de rejoindre notre nouvelle étape gourmande ! L’auberge du Tetras Lure nous accueille dans une chaleureuse salle habillée de bois clair. Menus complets ou plats à la carte, nous font découvrir les saveurs authentiques des produits régionaux. Nous nous laissons tenter une fois de plus par un plat de ravioles gratiné au Pastis de Marseille…
     


    Après deux cafés et une petite liqueur des glaciers offert par la patronne nous reprenons la route vers le hameau de Leoncel pour visiter l’Abbaye Cistercienne. Classée Monument Historique dès 1840 par Prosper Mérimée, l’église de l’Abbaye de Leoncel est l’une des plus intéressantes de la Drôme. Elle constitue le plus précieux des vestiges du monastère cistercien fondé en 1137 à plus de 900 mètres d’altitude dans un haut val du Vercors…
   

 

    Sa visite vaut à elle seule le déplacement. Influencé par la Provence, le chœur propose un art roman robuste et dépouillé. La nef présente les signes d’une évolution discrète vers le style gothique. Les 20 Cahiers de Leoncel détaillent l’histoire de la communauté monastique implantée dans la montagne du Vercors, dans la plaine de Valence, dans le Royans et la vallée de la Gervanne…
 


    Le bâtiment accolé à l’église est l’aile orientale du monastère du 18ième siècle reconstruit sur les ruines du monastère du 12ième, et est représentatif du volume d’origine. En pénétrant dans ce bâtiment, on découvre l’entrée de la salle capitulaire médiévale cantonnée de 2 baies à ouvertures jumelées qui donnaient sur la galerie du chapitre. Le cloître et les bâtiments monastiques, détruits aujourd’hui, étaient situés contre le mur sud de l’église…
     


    Nous franchissons une vallée en forme de boutonnière pincée aux deux extrémités par des goulets resserrés. La route qui la remonte, est des plus pittoresque par ses tunnels, ses corniches et ses paysages. Elle mène au petit village de Malleval, une des portes d’entrée du massif des Coulmes…  
  


    La montée vers le col s'effectue sur une jolie route large, au cœur de la forêt. A 5-6 km après Leoncel, il y a un petit restau / snack-bar complètement perdu au milieu des sapins avec une terrasse sympa, de quoi faire une pause dans un cadre idyllique ! Et puis hop, on sort de la forêt et on se retrouve sur un plateau herbeux et calcaire, on passe un tunnel, la sortie est spéciale, le col de la Bataille est une crête pelée disposée comme une muraille entre deux vallées, dominée par une immense pente herbeuse et pierreuse…
 


    La forêt sympa, accueillante, douce, et brusquement on passe dans le minéral le plus complet, le calcaire vous fait cligner des yeux, ça râpe, c'est le vide de chaque côté. La transition est brutale ! Après le col, quelques kilomètres en corniche, la route en plusieurs endroits domine de jolis à-pic sur le Royans, et le lac de Bouvante (belvédère), puis serpente à nouveau dans la forêt jusqu'au Carrefour des Trois Routes où on retrouve notre parcours précédent dans la forêt de Lente…
   

 

    Une dernière journée à Pont en Royan nous permet de flâner une nouvelle fois dans les petites ruelles de ce village, à la découverte d’endroits insolites, construit en pierres de tailles polies par le temps qui passe et les intempéries…
     


    C’est aussi le moment de faire les derniers achats souvenir et de goûter une dernière fois à la bière locale à base de noix…
     


    Aujourd’hui c’est le jour du départ. Nous prenons notre dernier petit déjeuner dans la salle à manger qui surplombe la Bourne. Celle-ci comme tout les matins est couverte par un nuage de brume qui se dissipe lentement avec la levée du soleil. Il n’y a pas que la Bourne qui est dans la brune, Alexia rêve aussi devant ces croissants…
   

 

    Dans la cour de l’hôtel le chauffeur s’impatiente. Il est temps de partir. Un dernier regard sur les maisons suspendues et la voiture s’engage dans le premier virage des gorges qui nous ramènent vers la Drôme…
     
Andrée et Armand,
    
 
 

Commentaires

terambre le 10-03-2009 à 15:55:36
Magnifique !

Tout ce que j'aime et qui me fait vibrer...

L'histoire de l'homme est sujet à controverse mais ce sont dans des lieux comme celui ci où on peut renouer avec notre héritage.

La beauté qui nous entoure est une richesse naturelle...qui si on s'y attarde...trouve son écho en nous.

Tendresse

Françoise
alanablue le 10-03-2009 à 11:28:29
c'es trés beau tous c'est paysage...

j'ai visiter une ville enauvergne où il y avait un barrage d'edf, il le vide une foi tout les 10ans malheuresement je n'est pas pu voir ce phénomène, mais je sais que dans l'eau il y avait un village.....il parrait que l'on peut y voire encore des maisons et l'ancienne ligne de chemein de fer..

ça doit faire trop bizzard.....

j'adore toutes c'est photo que tu met....certaine me font pensé au vielle rues de porto....ça me fait voyager.....

passe une bonne journée

bise

alana
soleildelanuit le 09-03-2009 à 23:22:19
Il est magnifique ton blog!!! C'est gentil de venir me souhaiter la bienvenue!!! Passes une belle soirée et bisous xxx
Feedesetoiles1 le 09-03-2009 à 22:42:41
coucou les globe trotters !! Clin doeil

trop chouette votre reportage d'aujourd'hui!! belles photos !!! c'est superbe !! merci les z'amis !

bonne nuit ! à demain !

gros bisous à vs 2 !

Cathy


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stephy46 le 09-03-2009 à 22:31:25
Bonsoir Jakin, je viens te souhaiter une bonne soirée et une douce nuit. J'espère que ta journée s'est bien passée. Pour moi, comme un lundi... à l'ouest, lol.

J'ai traversé le coin en voiture, mais pas le temps de visiter... bien dommage car toutes ces photos donne envie d'en faire la découverte.

Je te fais de gros bisous, à demain.

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destinee38 le 09-03-2009 à 21:28:38
bonsoir , quel bohneur de voyager avec toi lolll j habite l isere et en te lisant me disait que je visiter pas grand chose du coup ....Je passe te souhaite une tres bonne semaine , gros kiss amicale , au plaisir de te relire

destinee
Mamie-Cannelle le 09-03-2009 à 21:17:23
Très belle balade !!!

Bonne semaine !!!

Bizzzzzzz.

MC.