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Titre du blog : Les Black's Foot
Auteur : Jakin
Date de création : 03-09-2008
 
posté le 30-03-2009 à 08:47:49

AU PAYS DES ESPACES INFINIS...



Argentine, Brésil du 17 novembre au 3 décembre 2007



    Certains traits de l’Argentine sont bien connus, tandis que d’autres demeurent largement ignorés. Ainsi, le tango a fait le tour du monde, mais qui connaît le nom de l’Aconcagua, la plus haute montagne du globe après les sommets himalayens ? Le bœuf argentin n’a pas besoin de publicité, mais il en va autrement des joyaux glaciaires de la Patagonie. Si chacun sait à peu près situer Ushuaia, combien son familiers de l’histoire de la Terre de Feu et de ses habitants originels, Yahgan, Ona et autres peuples de chasseurs cueilleurs pour qui les premiers contacts avec les Européens, à la fin du 19ième siècle, se sont révélés fatals ?…
 


    Aussi généreux que ses habitants, le 8ième pays du monde par sa superficie a beaucoup à offrir : vastes pampas du Nord, steppes immenses de la Patagonie, villes coloniales et vignobles surgis du désert, cataractes rugissantes dans la forêt tropicale, manchots à portée de la main en Terre de Feu…
 


    A nous de choisir notre itinéraire, aventureux et contemplatif, entre randonnée à cheval dans les Andes, voyage en brise glace dans l’Antarctique et bains de soleil à Mar del Plata. Puis savourer les raffinements de Buenos Aires, cette américaine si étonnamment parisienne, enivrons-nous de la beauté des paysages, mais n’oublions pas les Argentins. Rien ne vaut un après-midi passé dans un café à bavarder avec des Porteňos en verve, ou une soirée dans la pampa à discuter chevaux avec un gaucho en sirotant un maté autour du feu, pour s’imprégner d’une culture aussi authentique que passionnante…  
 


    L’actualité de ce mois de novembre, vient de porter à la Présidence de la République l’épouse de Néstor Kirchner, mettant ainsi en lumière ce merveilleux pays. Nous en profitons pour faire nos valises et partir à la rencontre des villages andins. Traverser le désert de la steppe patagonique et découvrir la faune marine de ses lacs. Pouvoir dans un même voyage, s’imprégner de la nature préservée de l’Argentine, de la culture et de l’hospitalité des communautés indiennes. D’Est en Ouest et de Buenos Aires à Ushuaia, nous imbiber de l’essence même de l’Argentine…
 


    Quatorze heures plus tard et une escale à Madrid où nous retrouvons Renata notre accompagnatrice, une belle poupée russe et nous voilà posé sur le tarmac de l’aéroport international de Buenos Aires. Bienvenidos ! Notre guide Alexandra, une italo-bulgare, nous prend en charge. Le car fait un bref arrêt à l’hôtel Amerian Congreso pour déposer nos valises et repart immédiatement pour la visite de la capitale…
     


    Elle fut fondée en 1536 par Pedro de Mendoza et baptisée alors Nuestra Seňora Santa Maria del Buen Aire en souvenir des vents cléments qui avaient mené son bateau jusqu’au Rio de la Plata, le fleuve qui sépare l’Argentine de l’Uruguay. Notre tour d’orientation nous conduit sur l’avenue du 9 juillet, une des plus large du monde (125 m), avenue Corrientes qui est chaque soir la plus animée de la ville avec cafés, restaurants, théâtres et cinémas, avenue de Mayo, principale artère de la ville coloniale à l’architecture d’influence espagnole. Place de Mayo, l’âme de la cité, et même de l’Argentine, car elle a vu se dérouler les principaux évènements de son existence…
     


    Sur cette place se réunissent le 1er jeudi de chaque mois les mères ayant perdu leur enfant lors de la dernière dictature. Nous poursuivons par la « Maison Rose » (palais du gouvernement) et la cathédrale Metropolitana. Sa construction c’est étalée sur des décennies, de la fin du 17ième siècle jusqu’en 1827. Comme le Cabildo et la Casa Rosada, elle s’élève sur les fondations d’églises antérieures…
     


    Nous visitons maintenant le quartier de la Recoleta devenu un des hauts lieux de l’animation de Buenos Aires et le carrefour de toutes les classes sociales, avec son cimetière qui regroupe 70 tombes classées monuments historiques et des statues de sculpteurs célèbres et où repose également Eva Peron…
     


    Il est l’heure de sacrifier au bovins et au bons vins. Notre premier repas dans un restaurant de spécialités de viandes argentines. La viande de bœuf fait la fierté des Argentins. Le plat national par excellence est la parrillada, la viande grillée, nous nous y attelons avec envie. Un serveur se présente avec une longue brochette de viande, nous en découpe un morceau que nous dégustons avec une sauce piquante. Ainsi sans discontinuer une variété impressionnante de viande grillée défile dans notre assiette : chorizo, poulet, morcilla (boudin), lomo (filet), riňones (rognons), mollejas (ris de veau), higado (foie), chinchulines (tripes) etc. A la dixième présentation nos estomacs d’européens n’en peuvent plus…
     


    Nous partons maintenant au sud de la ville découvrir le quartier de « La Boca », où s’installèrent les premiers immigrants avec la rue Caminito bordée de maisons aux façades de tôle ondulée aux couleurs vives…
   

 

    Ce thème de la couleur, si caractéristique du barrio, le peintre Benito Quinquela Martin se l’est approprié. Orphelin , il est adopté à l’âge de 6 ans par une famille de dockers de La Boca, en 1896. La vocation lui vient très tôt et il consacre toute sa vie à exprimer l’atmosphère de son quartier. Il peint des personnages sombres et voûtés, les inclut dans des scènes portuaires tourmentées. Un véritable musée en plein air où les artistes locaux exposent leurs sculptures, leurs aquarelles et leurs peintures…
         


    Le Caminito part de la Vuelta de Rocha, une minuscule place triangulaire où trône le mât d’un navire. Elle donne sur la zone portuaire ou, plus exactement, sur un chantier naval délabré où flottent des odeurs nauséabondes du canal. C’est également depuis cette place que nous partons pour une nouvelle promenade le long du fleuve, le Malécón…
        

 

    Nous finissons notre visite par le quartier de San Telmo, le plus ancien de la ville avec ses maisons de style colonial maintenant le quartier latin argentin. Comme Greenwich Village à New York, San Telmo est longtemps resté l’un des barrios les plus déshérités de la ville avant que, dans les années 1960, artistes et intellectuels ne s’intéressent soudain à son histoire et à ses loyers modiques. Le quartier commence alors à renaître : ateliers, restaurants, antiquaires s’installent peu a peu dans ses logements insalubres. Sur la Plaza Dorrego, un marché aux puces dominical attire notre attention. Il règne une ambiance très napolitaine, on bavarde avec un fort accent italien ! Au carrefour suivant c’est le Jazz et le Tango qui s’affrontent dans une mélodie à vous couper le souffle…
     


    Après un petit déjeuner très matinal, Monica et Renata nous transfèrent à l’aéroport national qui se trouve  en plein centre ville le long du fleuve. 2 heures ½ plus tard l’avion se pose sur le tarmac de Puerto Madryn. Pilie, une métisse indienne, nous souhaite la bienvenue en Patagonie…
 


    Le car se dirige vers Trelew, la ville la plus importante de la vallée inférieure. Le lieux a perdu de son caractère et, en dehors d’une place centrale ombragée, la ville n’a plus grand intérêt.  Seules les plages de sable ourlées de conifères semblent s’étirer indéfiniment et donne accès à Punta Tomba. A partir de cette place, 108 km de piste sont nécessaire pour atteindre la réserve sur la façade atlantique abritant la plus grande colonie de manchots de Magellan au monde…
     


    Quel port imposant possède ce drôle d’oiseau du haut de ses cinquante centimètres ! Il a le ventre tout blanc et seules deux lignes noires dessinent le tour de son ventre. Ses plumes brillent, encore ruisselantes de la longue navigation qu’il vient d’accomplir pour revenir sur la côte patagonne. Sa tête est noire à l’exception d’une bande blanche épaisse qui court au-dessus des yeux en contournant la joue. Il dodeline de la tête en pointant son bec de droite et de gauche. Marcher parmi eux est une expérience unique. En suivant des chemins balisés destinés à ne pas entraver leurs allées et venues entre leurs nids et la mer, nous pouvons observer cette foule de clowns ailés et les regarder pêcher dans les vagues…
     


    Nous reprenons la piste pour Puerto Madryn ou se trouve notre Hôtel « La Posada » qui nous accueil pour deux nuits.

    Ce matin direction la péninsule de Valdès pour Puerto Piramides. La péninsule est une particularité côtière de ce que l’on appelle « Mer Argentine » dans la province de Chubut. Elle forme une portion de terre quasi rectangulaire unie au continent par l’isthme Carlos Amghino. Le climat est frais et aride, elle est couverte d’une rare végétation…
     


    Mais sur les côtes la faune marine est variée et abondante. Classée au patrimoine mondial de l’Unesco, la péninsule est un sanctuaire animalier unique au monde et une réserve naturelle avec de nombreuses plantes. Au bas d’un chemin escarpé nous descendons sur la plage pour observer dauphins, éléphants et lions de mer, oiseaux marins et terrestres et de multiples espèces comme le nandou, le lièvre patagonique, le renard et les guanacos…     
 


     Puerto Piramides, ancien port baleinier du 18ième siècle est la seule ville permanente de la presqu’île. Elle a connu l’apogée de la chasse à la baleine et du commerce des fourrures de phoques. Au 19ième siècle, plus de 700 navires baleiniers y faisaient escale…

     


    Les cétacés viennent se reproduire près des côtes au mois de juillet et n’en repartent qu’à mi-décembre. Des vedettes spécialement affrétées pour l’occasion nous conduisent au large pour observer les couples mère baleineau. Harnachés comme des cosmonautes, mais entassés comme des sardines, nous circulons de bâbord à tribord pour suivre les baleines qui jouent avec le bateau…
      


    Nous déjeunons dans une estancia (grillade de mouton) puis nous reprenons la route vers Puerto Madryn. A la sortie de la péninsule, un monument érigé sur une petite voie secondaire rend hommage aux premiers colons espagnols, arrivés en 1774 et contraints de fuir les flèches indigènes dès 1810. Non loin de là, nous passons par le golfe de San José pour observer l’île aux oiseaux. L’observatoire se trouve en haut d’une tour qui jouxte un petit musée qui expose des squelettes de baleines…
     


    Après une bonne nuit réparatrice, nous partons très tôt ce matin pour la visite du célèbre village gallois de Gaiman. Nous apprécions l’architecture de l’époque car on y trouve les maisons galloises les plus anciennes. Un petit déjeuné traditionnel nous est servi dans une magnifique demeure très colorée…
     


    Le car poursuit sa route vers la grande ville de Trelew, là ou se trouve l’aéroport qui permet de visiter la péninsule. Grâce au tourisme, dans les année 1980, un plan de développement industriel a fait passer la population de la ville à 100 000 habitants. Aujourd’hui c’est une agglomération bien vivante. Dans ce « no man’s land » de terre aride, elle offre un havre de verdure et de couleur que les descendants des gallois se sont appropriés. Nous en profitons pour visiter le Musée de la Paléontologie. Nous y découvrons de nombreux vestiges et ossements des dinosaures qui ont peuplé cette région à l’ère Paléozoïque, l’ère qui vit les animaux et les plantes envahir les océans, puis les continents…
     


    Notre séjour dans la péninsule Valdès s’achève ici. C’est un peu court, mais le pays est tellement vaste et il y a tellement de beaux paysages à voir ! Pilie nous conduit à l’aéroport et nous partons pour un vol de 2 heures ½ en direction d’Ushuaia en compagnie de Renata, une autre aventure…
     


    L’avion se pose sur le tarmac d’Ushuaia, la température a sacrément baissée ( pas plus de 3 degré), c’est au tour de Domingo, tout sourire au lèvres, de nous accueillir pour deux jour en Terre de Feu…
 


    La ville est considérée comme étant la plus australe du monde. Le nom de Ushuaia vient de la langue des indiens yaghanes ou yámanas, ses premiers habitants, et veut dire « baie qui pénètre vers le couchant ». Elle possède une grande base navale, des bâtiments administratifs et des entrepôts. Gravitent également autour d’elle une pognée d’estancias, des scieries, une pêcherie de crabes, ainsi que plusieurs usines d’assemblage de poste de télévision et de radio…
     


    Construites par les prisonniers, quelques maisons aux corniches sculptées sont disséminées dans les vieux quartiers. Au fil de ces rues en pente, la ville dévoile un étrange salmigondis architectural. Couvertes de tôle ondulée, les premières maisons en bois et leurs décors tarabiscotés, évoquent des isbas russes. Elles côtoient aujourd’hui des immeubles modernes en béton, des maisons préfabriquées d’importation suédoise et des centaines de petits cabanons en bois…
     


    La ville s’est développée autour de sa prison construite loin de tout pour dissuader les prisonniers de s’évader. Fermée en 1947, elle est le symbole de la colonisation d’Ushuaia. Sa construction commença en 1902 et se termina en 1920. Composée de 5 pavillons et de 380 cellules, elle abrita criminels, voleurs, prisonniers politiques, militaires, etc…
     


    Nous partons maintenant à la découverte du Musée du bout du Monde retraçant l’histoire des civilisations indigènes de cette région découverte par Magellan en 1520. Une belle collection d’oiseaux empaillés nous surprend. Le Musée mène des recherches historiques, notamment sur la pointe orientale de l’île, Peninsula Mitre…
     


    Quand les derniers rayons de soleil se noient à l’horizon des côtes chiliennes et que la température passe en dessous de zéro, il est temps pour nous de rejoindre notre hôtel, le « Mira Beagle » qui nous abrite pour deux nuits…
 


    Après le petit déjeuner nous partons pour la visite du Parc National de la Terre de Feu. Aire naturelle protégée, le parc s’étend sur 63 000 hectares environ et présente une variété de paysages exceptionnels : fleuves dans des vallées encaissées, forêts, marécages, tourbières. La faune y est d’une grande richesse. Pendant la visite nous essuyons une tempête de grêle, heureusement que les arbres nous protège un peu…
     


    En tout début d’après midi nous embarquons sur un catamaran pour une promenade à travers la baie d’Ushuaia et le Canal Beagle. Cette excursion nous permet de découvrir la baie vue de la côte, le paysage de fjords, falaises et plages du Canal de Beagle et une vue sur le glacier Martial qui surplombe la ville…
     


    Après deux heures de navigation nous sommes en vue de l’île aux phoques et de l’île aux cormorans. Une colonie de phoques et des cormorans, goélands et sternes se partagent deux rochers surgit du fond de la mer. Les premiers se dorent au soleil quand aux second ils paillent et battent des ailes pour le plus grand plaisir des photographes amateurs…
     


    Encore un bon quart d’heure de navigation et le phare du bout du monde pointe à l’horizon. Les marins lui on donné pour nom : les Eclaireurs, car c’est le dernier reperd avant les glaces de l’antarctique…
     


    De retour au port, nous flânons encore une paire d’heures dans les ruelles mythiques d’Ushuaia à la recherche d’un vieux marin susceptible de nous raconter une de ces merveilleuses histoires du bout du monde. Puis complètement frigorifié et transformé en Inuit nous rejoignons bien volontiers notre hôtel chauffé pour la nuit…
     


    C’est l’heure du départ, Domingo vient nous chercher pour nous conduire à l’aéroport. Ce matin, le vent est glacial, il souffle à plus de 130 km/h. C’est au pas de course que nous rejoignons l’autobus. Au comptoir d’embarquement c’est Renata qui s’y colle ! Deux heures plus tard nous nous posons sur le tarmac de Calafate où Christina nous accueille pour deux nouvelles journées en Patagonie…
 


    El Calafate est un petit village situé entre le plateau de Santa Cruz et la Cordillère des Andes. C’est la porte d’entrée vers le fameux Glacier Perito Moreno et le Parc National des Glaciers de Patagonie. Le village se trouve au bord du Lac Argentino…
     


    Nous déposons nos valises à l’hôtel « Meulen » qui se situe en dehors du village sur les bords du lac. A la réception c’est une surprise ? Troublé par notre nom, le directeur nous propose la suite de l’hôtel ? Nous croyons que c’est une farce ! Mais non ? Renata, nous le confirme ! Et nous voilà obligé de faire visiter notre home, au décors vieil empire avec tentures et tapis aux couleurs rouges et carmin, aux autres membres du groupe curieux, un vrai supplice…
 


    Nous partons pour la visite du Parc National des Glaciers, créé en 1937. Sur 600 000 ha règnent les célèbres glaciers de Patagonie. Le spectacle est absolument fabuleux et en 1981, l’Unesco l’a déclaré Patrimoine Mondial de l’Humanité…
     


    La glace couvre la plus grande partie du parc sur 2 600 km², et celui-ci compte 47 glaciers principaux, parmi 356 recensés, dont le plus beau, le Perito Moreno, mondialement connu. Plus au nord, on peut voir la masse imposante du Fitz Roy, une montagne prisée des alpinistes ou andinistes, avec ses 3375 mètres de hauteur. Nous embarquons sur un bateau pour nous approcher du mur de glace de plus de 21 mètres qui se jette dans le lac…
     


    Mais le Perito Moreno se découvre à pied. Une série de terrasses aménagées à flanc de falaise, en face du glacier nous permet de constater son avancée régulière par les chutes spectaculaires et assourdissantes de blocs de glace dans les eaux du lac Argentino. Un spectacle unique ! Face à cet imposant mur de glace aux couleurs blanche et turquoise, appareil photo en main, nous guettons le prochain bloc de glace qui se détachera et tombera dans l’eau avec fracas…
     


    Sur le chemin de retour, dans les vastes plaines de la meseta central nous sommes surpris de voir un feu de brousse avec une température si basse. Les pompiers ne sont là que pour surveiller, car le manque d’eau, les obligent à laisser brûler…
     


    Ce matin nous partons pour une journée de croisière sur le Lac Argentino, le plus grand du pays (1 560 km²), à bord d’un catamaran. Au bout de 2 heures environ de navigation à travers les icebergs aux différentes teintes de bleu, nous passons la Bocca del Diablo, l’endroit le plus étroit du lac…
     


    La navigation se poursuit à travers les icebergs sur le Brazo Norte. Le catamaran vire de bord et s’engage dans le Brazo Upsala et fini par arrivé devant le glacier du même nom. C’est le plus grand de tous (50 km de long et 10 km de large), véritable muraille de glace qui s’avance sur les eaux turquoises du lac…
     


    Nous continuons à naviguer entre les icebergs décrochés des glaciers pour atteindre plus au nord le ponton du parc national Onelli. Aussitôt débarqué Renata nous fait déjeuner à la cambuse du coin. On se sert pour pouvoir faire rentrer tout le monde, il y a une queue digne des années noires en Union Soviétique…
 


    Une fois rassasié, nous empruntons un chemin en forêt qui nous mène, après une demie heure de marche, au pied du fameux Glacier Onelli. Le soleil est passé derrière la montagne, il fait un froid de canard. Nous avons juste le temps de prendre un gros glaçon pour le pastis de ce soir et, il est temps de retourné à bord…
     


    De retour à El Calafate, le car nous laisse pour une visite de ce village qui c’est construit autour d’une grande avenue. Assis sur un banc, à profiter du soleil couchant, nous décidons enfin de traverser la route pour déguster une bonne bière locale. Mais dans la région il n’y a pas que les plaines qui brûlent. Soudain, on entend la sirène hurlante d’un camion de pompier. La cambuse de notre Pueblo indien prend feu. Ce n’est pas le jour ! Dépités nous retournons à notre hôtel…
     


    Aujourd’hui pour la première fois nous pouvons faire la grâce matinée. Dans notre suite nous apprécions énormément. Puis Christina et Renata nous transfèrent à l’aéroport. 2 heures ½ plus tard nous atterrissons à Buenos Aires. Pendant des trois heures de transite, nous arpentons le long couloir vitré qui donne sur le fleuve. C’est enfin le moment de repartir. Trois heures plus tard, nous nous posons sur le tarmac de l’aéroport de Salta dans le nord-ouest de l’Argentine…
   

 

    Monika nous accueille et nous conduit sans tarder à l’hôtel « Altos de Balcarce ». La nuit est déjà bien avancée, nous dînons dans une peňa, restaurant typique avec musique traditionnelle. C’est en réalité un cabaret, où se succède pendant le repas, sur une mini scène, danses folkloriques, Tango et numéros de ventriloques. Puis quand le repas est terminé, la scène laisse la place aux couche-tard pour finir la nuit en dansant sur des airs latino disco, un beau programme en perspective. L’ambiance est survoltée, certains en abuseront jusqu’à une heure avancée de la nuit…
     


    Très tôt ce matin nous partons pour 9 heures de pistes afin d’atteindre San Antonio de los Cobres (3 775 m d’altitude) et Salinas Grandes pour la visite des marais salants. Nous passons par la Ruta National 40, qui serpente tout au long de la vallée du Rio Calchaqui, l’un des plus long cours d’eau du pays. Le paysage est désertique et la chaleur étouffante…
     

   

    Le moindre petit village est l’occasion de faire une halte, ne serait-ce que pour en apprécier l’architecture coloniale et l’art hispanique, toujours très bien préservés dans la région. Mais c’est aussi un bon moment pour rencontrer les indiens et faire connaissance à travers leur artisanat local…
     


    La région de San Antonio nommée la Puna ou l’Altiplano est un lieu où se développent des civilisations appartenant encore à l’empire inca à l’arrivée des conquistadores Espagnols.
 


    La route s’engage en lacets sinueux dans la montagne et monte inlassablement vers le col Abra Blanca qui culmine à 4 080 mètres. Nous descendons du car pour la photo. La tête tourne, les jambes sont lourdes, le manque d’oxygène se fait ressentir rapidement. 300 mètres plus bas nous arrivons enfin à San Antonio de los Cobres pour le repas de midi. Le village est le terminus du fabuleux « Tren a las Nubes », train des nuages…
     


    Nous reprenons rapidement la route qui se transforme en piste de latérite, et qui nous secoue invariablement, pendant trois heures, jusqu’au Salines. L’impression éprouvée en marchant sur le sel est unique et donne le mirage d’un océan interminable se perdant à l’horizon et que le soleil teinte de multiples nuances. Les habitants utilisent encore des techniques manuelles ancestrales pour l’extraction du sel…
   

 

    Pour nous récompenser de notre calme pendant les 8 heures de « tape-cul », les chauffeurs sortent de leurs car le nécessaire pour organiser un cocktail improvisé. Une nappe est installée sur une table pliante sur laquelle ils déposent coupes, petits fours et champagne en seau de glace comme au « Palace » au grand bonheur de tous. Nous trinquons avec nos deux charmantes hôtesses : Renata et Monika…
     


    Il est temps de reprendre la route pour rejoindre Purmamarca, « le village du lion » en langue Quechua, notre étape pour la nuit. C’est un havre de repos. Des petits appartements traditionnels bien intégrés dans le paysage offrent une sérénité entre pierres et verdure. En cuisine, officie un chef de talent qui nous prépare un repas gastronomique, un exploit pour cette région…
     


    Ce matin, avant de partir, nous visitons ce village andin hors du temps, situé à 2 100 mètres d’altitude au pied de la montagne aux 7 couleurs. Construit en « adobe » et plusieurs fois centenaire, il est le plus typique de la région. Sur la place ombragée, des vendeurs proposent leur artisanat : des sculptures sur bois, des tapis tissés à la main et une multitude d’herbes médicinales. Vers la sortie du village une vieille église chaulée de blanc accueille les visiteurs en quête de spiritualité. Nous prenons le temps de parcourir le jardin clôturé par des belles ferronneries indiennes. Au milieu trône un gigantesque arbre d’un âge canonique qui dispense sous ses branches un havre de paix…
     


    Nous reprenons la route pour la Quebrada de Humahuaca qui suit un itinéraire culturel important, le Camino Inca, le long de la spectaculaire vallée du Rio Grande, depuis sa source dans les hauts plateaux désertiques et froids des Andes à sa confluence avec le Rio Leone, quelques 150  kilomètres plus au sud. La vallée offre des indices importants de son utilisation comme grande voie commerciale depuis 10000 ans, et notamment des traces de chasseurs-cueilleurs préhistoriques, de l’empire Inca (15ième et 16ième siècles) et ses combats pour l’indépendance (19ième et 20ième siècles). Cette vallée étroite et aride déclarée au Patrimoine naturel et culturel de l’Humanité est habitée par des indiens Coyas. Les villages traversés, avec une architecture coloniale et des églises construites pour la plupart avec du bois de cactus, ont déjà l’ambiance de la Bolivie et du Pérou…
     


    Après le déjeuné dans une auberge indienne, nous visitons Tilcara (2 460 mètres d’altitude), et du Pucará, forteresse construite il y a plus ou moins 900 ans par les indiens Tilcaras. Elle se situe au sud de la ville, sur un abrupt, à 80 mètres au-dessus de la rivière Rio Grande de Jujuy, en un point stratégique du canyon de la Quebrada de Humahuaca. Elle a été construite au départ de ruines. On peut y voir des quartiers d’habitations, une nécropole et un lieu destiné aux cérémonies religieuses…
     


    Plus bas dans la vallée nous faisons une courte halte pour marquer le passage du Tropique du Capricorne. Deux bornes sont posées sur la ligne de passage. Au premier plan, la plus ancienne, taillée dans une pierre brute arbore le dessin du zodiaque, la seconde plus éloignée de la route, moderne, est bâti sur une esplanade en forme de pyramide…
     


    Nous voilà à présent à Humahuaca, ville qui doit son nom, comme la vallée, à une tribu indigène. La ville perche à presque 3 000 mètres d’altitude, mieux vaut ne pas faire d’efforts inutiles, on sera vite à bout de souffle. Nous arpentons cependant un dédale de ruelles pavées, croisons des vendeurs d’herbes médicinales près de la gare, puis visitons le Muséo riche en instruments de musiques et en costumes traditionnels. Puis nous nous dirigeons vers l’église avec son superbe autel baroque et ses peintures du 18ième siècle, sa place centrale bordée de poivriers et son gigantesque monument de pierres édifié par la commune en hommage à la révolution argentine…
     


    Dernière étape dans le Nord-Ouest de l’Argentine, Salta « la Bella » (sagta en langue aymara, soit « la très belle »). La ville séduit par le contraste vigoureux qui oppose ses bâtiments coloniaux et son architecture moderne. Elle assume non sans une certaine arrogance son héritage colonial, et bien des Salteňos se considèrent comme les seuls Criollos (Argentins d’origine espagnole) authentiques du pays, car ils auraient pris soin d’éviter tout contact avec des générations d’immigrés…
     


    Après un rapide tour panoramique de la ville en car, c’est à pied que nous continuons notre visite en liberté. Le centre ville abrite quelques joyaux d’architecture coloniale comme le Convento San Bernardo, l’Iglesia de San Francisco, la Catedral, le Museo Historico del Norte, et nous avons même le temps de flâner au Centro Cultural América, Bartolomé Mitre pour admirer une superbe collection d’art Précolombien…
     


    Il est temps de quitter la région, Monika nous conduit à l’aéroport et Renata s’occupe de notre embarquement. Trois heures plus tard nous atterrissons sur le tarmac de Buenos Aires ou nous retrouvons en début de nuit Alexandra qui nous dirige vers notre hôtel Amerian Congreso…
 


    Ce matin nous quittons la capitale pour sa banlieue nord (30 km environ). Tigre, construite sur le delta du même nom est devenue une zone résidentielle. Les Porteňos (habitants de Buenos Aires) viennent naviguer le long des chenaux serpentant entre des centaines d’îlots…
   

 

    On dit que l’air y est très pur et il s’y développe une végétation subtropicale. Nous montons à bord d’une de ces embarcations pour une navigation privée à la découverte des nombreuses demeures construites le long du fleuve et de ses canaux…
     


    La promenade se termine au débarcadère du club nautique de plaisance ou nous déjeunons sur une terrasse surplombant le fleuve. Avant de retourner à notre hôtel pour nous mettre sur notre « 31 », nous visitons le Mercado de Frutos, célèbre pour son artisanat bon marché…
 


    En début de soirée nous nous retrouvons dans le hale de l’hôtel, pantalon et chemise noire de circonstance, robe longue et châle blanc à franges pour affronter notre premier cours de tango avec danseurs professionnels…
     


    Une heure après, nous dînons dans la salle avec un éblouissant spectacle de tango. Le tango est un genre musical qui reflète l’âme du peuple argentin dans toute son authenticité. Ses origines remontent à la fin du 19ième siècle, quand de nombreuses vagues d’immigrants européens vinrent s’installer dans les villes de Buenos Aires et Montevideo. Les brassages socioculturels provoquèrent un mélange musical entre le « candombe » des anciens esclaves africains, les sensuelles « habaneras » venues d’Andalousie, les austères mélopées du Mezzogiomo italien, et  les vives « milongas » créoles déjà populaires en Argentine. Le tango naquit de cette extraordinaire fusion vers 1870. Le tango argentin est fait de beaucoup de figures, de crochets, de tours, de volées. Il est connu pour être la danse la plus riche, la plus sensuelle, la plus travaillée…
     


    Ce matin très tôt nous partons pour une excursion dans la pampa argentine, vaste plaine et paysage mythique de l’Argentine qui s’étend sur une superficie de 650 000 km². C’est une mer d’herbe qui occupe près de 20% du territoire argentin. Plusieurs estancias y sont ouvertes au public, notamment La Porteňa, où vécut Ricardo Güiraldes, auteur de Don Segundo Sombra, un classique de la littérature gauchesca…
     


    Le terme gaucho (en espagnol gaucho et en portugais gaùcho) désigne le peuple de gardiens de troupeaux de la pampa sud-américaine. L’étymologie de ce terme aurait pour origine la langue quechua…
     


    Nous y découvrons la vie de gaucho en passant la journée dans cette estancia typique où nous dégustons un remarquable « asado » (barbecue argentin) devant un spectacle de danseurs et de jeux traditionnels. La viande est servie comme toujours avec abondance, arrosée de vin rouge d’une exceptionnelle cuvée…
     


    Nous passons maintenant aux activités de plein air. Nos ôtes nous proposent des randonnées équestres, des balades en calèche ou des escapades en tracteurs dans la propriété. Une rangée de chaises longues alignées à l’ombre, comme des soldats, attend les plus paresseux d’entre nous. Chacun s’occupe comme il l’entend jusqu’au milieu de l’après-midi…
     


    Après avoir profité de toutes les installations, le groupe se retrouve pour la dégustation du maté (boisson nationale). C’est un peu amère à la première aspiration, mais après on s’y fait. Avant, nos ôtes nous font une démonstration de la préparation de cette infusion. Il s’agit d’une part importante de la culture et il n’est pas rare de voir des gens boire le maté dans la rue, respectant un rituel traditionnel…
     


    Nous reprenons la Ruta National 8 pour rejoindre note hôtel à Buenos Aires et nous préparer pour un dîner habillé en centre ville dans le quartier Palermo Viejo…

    Tôt ce matin, nous laissons le groupe qui lui rentre en France, et nous, nous partons en solo pour l’aéroport national de Buenos Aires pour prendre un vol (1h45) en direction d’Iguaçu ou notre guide Javière nous attend sur le tarmac…
 


    A Suivre...
 
 

Commentaires

celine0107 le 02-04-2009 à 19:07:23
merci de ta visite sur mon blog ce n'ai pas mon premier blog j'ai 2 autre encore je te les donne en cas tu voudrais aller faire un petite tour


celine0107:celine0107

celine-love-alf


voila bisous celine
vivrenotreamour le 31-03-2009 à 00:38:51
ben dit donc de trés belle photo et bien raconter comme toujours

je te souhaiter une bonne fin de soirée

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a demain bis patricia
Terambre le 30-03-2009 à 18:59:02
C'est fou le contraste qu'il peut y avoir dans une même région...grande certes, et selon qu'on se trouve à différents points cardinaux mais aussi entre les civilisations qui y ont demeurées et qui y demeurent...

Evolution ?

Changement d'état d'esprit ?

Mais si les glaciers, la végétation, la diversité de la vie témoignent encore de la beauté de notre terre, sans que rien n'en fut modifié ou presque, qu'est ce qui fait que l'homme a tant changé ?

Les voyages me font rêver, surtout lorsqu'ils sont si bien narrés et imagés lol, mais aussi me font m'interroger sur l'histoire de l'homme...

De gros bisous

Françoise
lejardindhelene le 30-03-2009 à 14:28:44
Encore une destination qui fait envie...

Belle journée

Hélène
Mamie-Cannelle le 30-03-2009 à 11:57:35
Toujours de très belles photos (surtout les glaciers et icebergs, magnifique !!!) , très beau voyage !!!

Bonne semaine à vous !!!

Bizzzzzzzzzz.

MC.