VEF Blog

Titre du blog : Les Black's Foot
Auteur : Jakin
Date de création : 03-09-2008
 
posté le 17-06-2009 à 07:43:08

DANS LA VALLEE DE LA CLAREE...

 

 

 

 05 – Hautes Alpes, Névache du 25 au 28 mai 2009          

  
 
   
    Les pages de l’histoire du département des Hautes Alpes se déclinent à la fois côté cimes et côté Méditerranée. Au nord du département s’est créée la « République des Escartons » (1343-1713) qui était en fait une zone franchisée gérée par le Dauphin Humbert II.
 


    Ainsi, les vallées du Briançonnais et du Piémont sont toujours étroitement liées par divers aspects linguistiques, culturels et économiques. Les échanges mettent en valeur le patrimoine, la tradition, le savoir-faire hérité de cette longue histoire commune. De l’Embrunais aux Pays du Buëch, les terres appartenaient aux Comtes de Provence jusqu’au 13ième siècle.
 


    A contrario, cette dualité constitue aujourd’hui une richesse historique toujours vivante, exprimée aussi par la diversité des paysages. Notre aventure se déroule dans le Briançonnais et dans le pays des Ecrins car nous avons sillonné pendant plusieurs année le pays du Guillestrois, le Queyras, Serre Ponçon et le Gapençais Val Durance.
 


    La vallée de la Clarée est belle toute l’année. Du seuil des Rochilles à la Durance, la Clarée vous charme à chaque saison. Au printemps, elle berce de son doux murmure les prairies de narcisses odorants. A l’automne, les détours de ses rives se colorent de mélèzes flamboyants. L’hiver lui offre un écrin de douceur immaculée et le soleil d’été est le témoin de son chant joyeux et déluré. Refuge de la truite fario et du cincle plongeur, ses reflets traversent les hameaux authentiques de la haute vallée. En route pour une rencontre incomparable…
      


    Trois heures dix et 254 kilomètres d’autoroute et de routes pittoresques sont nécessaires pour approcher Névache. On quitte Aix en Provence ; autoroute A51 direction Briançon, sortie La Saulce puis N85, traversé de Tallard, prendre à gauche la D942 puis la N94, traversée de Chorges, de Briançon, prendre à gauche la D201, traversée La Vachette, le Rosier, Plampinet, encore quelques virages et on tourne à gauche pour monter au hameau du Roubion : quelques chalets de bois 40 habitants et deux hôtels. Nous prenons nos quartiers à l’hôtel « Les Charmottes » en haut de la cote…
      


    C’est un immense chalet moderne situé sur trois niveaux et divisé en trois blocs indépendants. Une grande salle à manger très lumineuse relie l’ensemble de ces batiments. L’établissement, dirigé par un couple non natif des Alpes, dispose d’un sauna, d’un espace de relaxation, d’un bain froid et d’un jacuzzi. Un salon bar bibliothèque est à notre disposition et même des vélos tout terrain pour les plus téméraires. La chambre est confortable avec un grand balcon qui donne sur la foret de Mélèzes. Un seul bémol, et il est de taille, la cuisine est médiocre, c’est à se demander s’il y a un cuisinier de métier….
     


    Le premier contact avec les Hautes Alpes se fait avec le lac de Serre Ponçon. Le barrage est la seconde plus grande retenue artificielle d’Europe. C’est un réservoir de 1,2 milliards de m3 d’eau et de 2 800 hectares alimentant 16 centrales hydroélectriques, soit 10 % de la production hydroélectrique française et 50 % de la production de la région Provence Alpes côte d'Azur ! Le barrage a aussi pour fonction l'irrigation (150 000 ha cultivés concernés via le canal de la Durance), l'alimentation en eau potable et en eau industrielle (villes de Sisteron, de Marseille, et de nombreuses communes du Var et du littoral)…
      


    La deuxième visite sera pour une vieille connaissance, l’abbaye de Boscodon que nous avions visité pendant son chantier de restauration en 1995. Située à 1200 mètres d'altitude, sur le territoire de la commune de Crots, dans la splendide lumière des Hautes-Alpes, l'abbaye est tout proche d'Embrun et du lac de Serre-Ponçon. C’est un remarquable monument du 12ième siècle.
     


    Ce fut la plus grande abbaye de la région et la principale maison de l'ordre de Chalais (proche de l'ordre de Cîteaux) qui s'est répandu au moyen âge dans le Dauphiné et la Provence. Appelés par le seigneur Guillaume de Montmirail, propriétaire du territoire de Boscodon (de bosc, forêt et dun, hauteur), des moines de Chalais arrivèrent en 1142. Ils commencèrent aussitôt la construction de l'église abbatiale, qui dura 32 ans, et édifièrent ensuite les bâtiments claustraux formant classiquement un quadrilatère entourant le cloître.
     


    À partir de la seconde moitié du 14ième siècle, d'incessantes guerres (Guerre de Cent Ans, guerres de religions, guerre entre France et Savoie...) et de fréquents raids de pillards mirent à sac les bâtiments monastiques et le cloître, épargnant heureusement l'abbatiale. Les reconstructions, restaurations et agrandissements des bâtiments ont apporté des transformations architecturales importantes (15ième, 17ième et 18ième siècle).
     


    L'abbaye chalaisienne est devenue bénédictine à la fin du 14ième siècle. Confisquée par l'archevêque d'Embrun vers 1770, l'abbaye cesse d'exister en tant que telle, transformée en centre d'exploitation forestière pour le compte de l'archevêque. La révolution de 1789 la transforme en bien national, vendu par morceaux à une vingtaine de familles paysannes qui en font ainsi un hameau de la commune des Crottes, avec une école. Elle va être peu à peu rachetée à partir de 1972 par l'Association des Amis de l'Abbaye de Boscodon et classée "Monument Historique" en 1974. L'initiative et l'inspiration, dès le départ de la renaissance de l'Abbaye (1972), ont été le fait de l'ordre des Dominicains, maintenant rejoint par diverses congrégations religieuses…
     


    La troisième visite ne nous est pas inconnue non plus. Mais c’est la première fois que nous pouvons visiter la ville fortifiée de Briançon dans le calme de l’avant saison. Cette dernière est la ville historique édifiée au moyen âge et dont Vauban a imaginé les fortifications au début du 18ième siècle pour en faire une place forte. Elle est déjà, de part ses fortifications et son architecture pittoresque, une véritable œuvre d'art, mais son enceinte recèle également de nombreux trésors : églises, éléments architecturaux, fontaines, cadrans solaires, etc.
     


    Construite sur une dénivelée importante, elle est entourée d'une enceinte fortifiée que domine le Fort du Château du haut de son piton rocheux. On pénètre dans la ville en haut, par la porte de Pignerol et la porte Dauphine, en bas par la porte D'Embrun.
     


    Dans un souci d'optimisation de l'espace, les habitations sont hautes et resserrées le long des ruelles qui parcourent la cité. Les maisons restaurées arborent des façades de couleurs vives qui redonnent à la ville sa physionomie colorée d'antan. Sur certaines d'entres elles, place d'Armes par exemple, on peut y admirer de superbes cadrans solaires, preuve s'il en est du climat exceptionnel qui a toujours régné dans la région.
     

 


 

    En parcourant les ruelles étroites de la vieille ville nous redécouvrons également des éléments pittoresques de l'habitation domestique : porches, façades, frontons, etc...
      


    Ville d'art et d'histoire, Briançon compte de nombreux monuments, parmi ceux-ci on peut notamment citer La Collégiale et ses tours jumelles (18ième), l'Eglise des Cordeliers et ses fresques (14ième et 15ième), la Fontaine François 1er (16ième).
      


    Deux petites canalisations à ciel ouvert traversent la ville de haut en bas, la "Grande Gargouille" et la "Petite Gargouille", héritage du Moyen age ces ouvrages permettaient de lutter contre les incendies. Elles ont donné à la ville haute son surnom de "Gargouille" et à ses habitants celui de "Gargouillards". C'est le long de ces deux "artères" que se concentrent les principaux commerces, hôtels, bars et restaurants de la vieille ville.
     


    Imaginé par Vauban dès sa première visite en 1692, il se situe au-dessus de la ville haute sur les premiers lacets qui mènent à la Croix de Toulouse. Edifié entre 1709 et 1712, ce petit ouvrage d'infanterie appelé "Redoute" était à l'origine constituée d'une tour carrée entourée d'un fossé et d'une galerie à feux de revers. Son objectif était double, surveiller la route de l'Italie et priver l'ennemi d'une position stratégique pouvant menacer la ville. En 1840 il fut transformé en fort d'artillerie avec la construction d'un fossé extérieur, de casemates et de bastions. Grâce au travail de rénovation du "Club du Vieux Manoir" le fort est dans un excellent état de conservation, c'est malheureusement le seul dans ce cas...
      


    Après avoir déposé notre sac de voyage à l’hôtel, nous partons à la découverte de Névache. C’est un charmant village de montagne niché au cœur de la haute vallée de la Clarée, qu'on atteint par une petite route qui longe une jolie rivière bouillonnante, après avoir traversé plusieurs hameaux aux toits de bardeaux et de vieilles pierres passées par le temps et les intempéries.
     


    Bucolique et tranquille, sauvage et préservée, plantée de sapins et entourée de pics et falaises rocheuses, cette vallée enchanteresse est une merveille de la nature, paradis des cyclistes et des pêcheurs, en même temps qu'elle recèle un intéressant patrimoine : église Saint Claude de Val des prés, peintures murales du hameau de Plampinet (16ième siècle), nombreux cadrans solaires.
     


    Sans oublier, tout proche, le col de l'Izoard (2360m), haut lieu du cyclisme, qui offre aux regards, depuis sa table d'orientation, un superbe panorama sur les montagnes du briançonnais et du Queyras. Dans cette vallée bénie des Dieux, Névache étale, sur des prés doucement inclinés où trottent des chevaux, ses chalets de bois ornés de balcons de séchage et d'auvents, ses fontaines et ses fours à pains.
     


    Ici, pelouses verdoyantes, torrents tumultueux aux eaux claires et sommets en dents de scie se partagent l'espace avec harmonie. Idéal pour des vacances Nature, au bon air de la montagne, ensoleillé et sec : pourquoi pas en "faisant les foins" avec les paysans du cru !
     


    La vallée de la Clarée est un site naturel préservé où le soleil, l'eau et la neige abondent. Val des Prés et Névache se blottissent dans l'espace merveilleux de la vallée où chaque village a conservé son architecture de bois et de pierre. Sur la route qui chemine le long de la Clarée, on traverse une succession de hameaux comme la Vachette et le Rosier avant d'entrer à Val des Prés, chef-lieu de cette commune qui se nommait au Moyen age "Navacheta", la "petite Névache". Village où naquit Emilie Carles (figure emblématique du pays, auteur notamment de l'ouvrage "la soupe aux herbes sauvages"), avec ses petites ruelles baignées par un soleil si généreux que l'on a peint ici aussi, de nombreux cadrans solaires, Val des Prés porte bien son nom, avec ce village groupé autour de son église, au milieu des prairies.
     


    Voici l'édifice le plus important de cette vallée de la Clarée. Au centre du bourg principal de Névache (quartier de la ville haute), l'église Saint-Marcellin attire l'attention, avec son clocher "roman lombard" dressant sa flèche vers le ciel et les sommets.
     


    Placée jadis sous le vocable de Saint-Pélade, on connaît pas précisément la date de construction de cette église. D'après les inscriptions recueillies sur place, le bâtiment actuel a été probablement fondé vers le 15ième siècle sous l'impulsion de l'autorité royale (Charles VIII) et ce à l'emplacement d'un édifice plus ancien. Placée ensuite sous le vocable de Saint-Marcellin, premier Evêque d'Embrun, elle se compose d'une nef avec deux travées voûtées d'ogives, puis dans le prolongement, un chœur couvert d'un croisé d'ogives également. Ces églises sont nombreuses, en particulier en Haute Vallée, et sont souvent décorées de fresques. Une des plus charmantes, est la chapelle Sainte-Marie de Foncouverte (bâtie en 1627), et la plus haute de la commune est la chapelle du Mont Thabor (3170m)…
     


    Après une bonne nuit de sommeil dans la fraîcheur des mélèzes nous prenons la route de Laval pour découvrir la faune et la flore de la vallée. À la fonte des neiges, la nature se réveille et la nature s'éclaire. Le printemps signe un véritable festival de couleurs et de sensations. Nous nous Laissons charmer par le vert tendre des prairies illuminées des fraîches couleurs des fleurs de printemps.
     

 

    Nous nous Laissons fasciner par les éclats d'argent de la Clarée et les milles reflets de la truite fario que les premiers pêcheurs ne se lassent pas de taquiner. Plus haut, les lacs se découvrent peu à peu, miroirs intemporels et enchanteurs de nos montagnes. L'été se rapproche à vive allure. Cette belle vallée nous offre le meilleur d'elle-même. Le long de ses nombreux sentiers, nous allons de surprises en découvertes. Les rayons chauds du soleil nous accompagnent d'alpages en sommets, de lacs en rivières éclairant les mille contrastes des beaux jours.
     


    Chevreuils bondissants ou héron à l'affût, l'œil est aux aguets dès les premiers pas le long de la Clarée. Un peu plus haut, au sortir de la forêt, la marmotte «lézarde» au soleil ou dévale la pente herbeuse. Elles rivalisent de mille galipettes et se font l'écho du chant déluré des oiseaux. Un amas de cailloux, et c'est l'hermine, vive et curieuse, qui nous surprend.
     


    Nous ne vous lassons pas de découvrir le turquoise ou le bleu marine des lacs de la vallée, le rose profond des rhododendrons qui les borde, le vert franc des prairies, et les couleurs vives des fleurs d 'été. Blancs de narcisses ou de driades, jaunes de trolles ou d'hélianthèmes, roses de joubarbes ou d'œillets sauvages, violets de campanules ou de raiponces, bleues de gentianes ou de myosotis, les prairies et les alpages deviennent palette du peintre. L'arnica et la benoîte déploient leur corolle au pays des brebis tandis que les éboulis s'ornent des si douces linaires des Alpes et renoncules des glaciers. Peut-être aurions-nous la chance de croiser l'edelweiss ou le génépi sur les pentes ventées et les crêtes minérales ?
     


    Aux abords des hameaux, les frênes et les sorbiers mêlent leur éclatante verdure aux pins sylvestres et aux premiers mélèzes. Dans le domaine forestier, les «petits arbres roses» - les rhododendrons - succèdent à la douce finesse de l'hépatique tandis que le lis martagon parsème les sous-bois. Il fait bon flâner dans les hameaux de cette vallée en cette saison, profiter des saveurs de l'été, prendre le temps d'une promenade nocturne au détour de laquelle nous aurons peut-être la chance d'admirer les biches en train de boire à la rivière. Il faut être attentif, toutes les richesses de la nature sont là pour nous plaire ! Ouvrons les yeux et les oreilles au réveil de la nature, nous ne sommes pas déçus !…
     


    En redescendant, après le hameau de Roubion, nous passons le col de l’échelle (1762 mètres) pour visiter, de l’autre coté de la vallée, le premier village italien : Bardonecchia. Nous sommes un peu déçus, car il s’agit en fait d’une station de ski aux infrastructures modernes. Le temps est menaçant, l’orage gronde dans le loin, nous retournons dans la vallée de Névache pour déjeuner. Après plusieurs essais infructueux (nous sommes hors saisons) nous finissons par trouver la seule auberge qui est ouverte « La table de Nicole » a 150 mètres de notre hôtel…
     


    Qui n'a pas été attiré un jour, lors de son passage à travers le val de Clarée, par le clocher élancé, coiffé d'un dôme d'ardoises en écaille à quatre faces, de l'église Saint Sébastien de Plampinet, construit en 1602 puis remanié en 1749 et abritant des cloches fondues par les Vallier, fondeurs de cloches, installés sur les lieux.
     


    Dominant les maisons traditionnelles de ce hameau de la commune de Névache, le bâtiment lui-même fut édifié à partir de 1510 et consacré en 1532 (sous le vocable de ND des Sept Douleurs) par le vicaire général de l'Archevêque d'Embrun. Du point de vue de l'architecture, il est composé d'une nef de trois travées et un chœur, voûté en berceau. Comme pour son homologue voisin de Notre-Dame des Grâces, l'aspect le plus remarquable de ce bâtiment, réside dans une impressionnante série de peintures murales, évoquant en plusieurs tableaux, l'Annonciation, la passion, la mort et la résurrection du Christ, le Christ au jardin des oliviers, le Christ devant Pilate la mort de Judas etc..
     


    La chapelle Notre-Dame des Grâces construite au 15ième siècle en style roman, elle présente à l'intérieur un bel ensemble de peintures murales illustrant les péchés capitaux et les vertus correspondantes. Les sept péchés capitaux sont enchaînés par le cou les uns aux autres et se dirigent vers la gueule ouverte de l'Enfer. Assis sur le banc un pèlerin médite sur sa prochaine bière…
     


    L’orage italien vient de franchir la vallée de la Clarée, il ne nous reste plus qu’à rejoindre notre hôtel pour une soirée télé…

    Ce matin, il n’y a aucun nuage sur la cime des montagnes. Le soleil brille mais la température ne dépasse pas les 7 degrés. Nous décidons de partir visiter la ville de L’Argentière la Bessée au pays des Ecrins, là ou la température est plus clémente. Aux confluents des vallées de la Durance, de la Vallouise et du Fournel, à 1000 mètres d'altitude, l'Argentière la Bessée est à présent une petite ville de plus de 2000 habitants. Son nom provient de ses mines d'argent qui furent exploitées jusqu'au début du 20ième siècle.
     


    Après avoir fait partie du fief de Rame puis de l'Embrunais, l'Argentière fut annexée par le Dauphin en 1155 et il rattacha le bourg au Briançonnais. Le dauphin percevait ainsi une partie des revenus de la mine et un châtelain le représentait à L'Argentière. C'est ainsi que différentes constructions se sont succédées : donjon près des mines transformées en château fort au moyen âge, château seigneurial dans la vallée, château saint Jean.
     


    La desserte ferroviaire favorisa l'implantation à L'Argentière d'usines dès le début du 20ième siècle. L'usine de production d'aluminium puis la centrale électrique et les conduites forcées. L'Horloge des Hermes qui domine L'Argentière et qui rythmait la journée des travailleurs de la vallée, fut construite également à cette époque. Puis ce fut l'usine du Quartz Fondu et sa centrale électrique qui furent construites pour produire du verre. Mais après la fermeture de l'usine Pechiney en 1985 seules les Aciéries et Fonderies de Provence désormais Société Coopérative Ouvrière de Production ont maintenu une activité industrielle de fabrication de pièces d'acier pour EDF et le secteur pétrolier.
     

 


 

    Désormais, L'Argentière la Bessée est tournée vers le tourisme et organise divers évènements sportifs à la portée internationale. Son patrimoine historique, minier et industriel, ses espaces de nature comme la prestigieuse réserve de chardons bleus unique en Europe, son stade d'eau vive, ses sites d'escalade, ses via ferratas, ses cascades de glaces sont autant d'atouts en ce sens.
     


    Atypique dans le département, la commune poursuit sa démarche de valorisation du patrimoine et n'est pas peu fière de montrer ce qui fit son histoire et sa vocation industrielle aux 19ième et 20ième siècles. Après la fermeture de Péchiney et la reconversion de son économie, qui doit beaucoup au développement sportif et culturel, après la réhabilitation du site minier du Fournel à des fins scientifique et touristique, elle continue d'affirmer son identité. Un travail de mémoire qui passe par la sauvegarde des derniers témoins d'une activité industrielle diversifiée dont la plupart des hauts alpins ignorent la richesse. Montrer la spécificité de la commune, en l'intégrant dans le paysage, à ceux qui l'ont vécu dans un passé pas si lointain ou à ceux qui la découvrent. C'est pour répondre à ces objectifs culturels, paysager et touristique que le  « parcours du patrimoine technique et industriel » a été installé en centre ville.
      

 
    De la turbine Pelton au lingot d'aluminium, en passant par la conduite forcée et le locotracteur, promenons-nous dans l'Argentière au fil de son héritage. Les pièces maîtresses sont impressionnantes, telles la barre d'aluminium de quatre mètres de hauteur, symbole de 80 ans d'industrie locale de l'électrolyse de l'aluminium, et le locotracteur dont l'installation sur le parvis de la gare n'est pas un hasard car ce cousin de la locomotive est un enfant du chemin de fer sans lequel aucune activité industrielle n'aurait pu exister. Un circuit à suivre !   
       


    Nous quittons provisoirement l’Argentière pour la place forte de Mont-Dauphin  qui a été créée de toutes pièces par le Maréchal Vauban sur ordre de Louis XIV à la suite d'une invasion des troupes du duché de Savoie en 1692. Construite en étoile sur les à-pic d'un plateau désertique dit des "mille vents", elle défendait Provence et Dauphiné en verrouillant l'accès à la vallée de la Durance depuis l'Italie.
     


    La frontière ayant été reportée vers l'est en 1713, la forteresse perdit de son utilité. A l'image de son église, la ville que Vauban avait projetée resta inachevée. Peu à peu abandonnée par l'armée, la place forte est devenue monument historique en 1966. Parangon de l'architecture militaire du Grand Siècle, le site est géré par le Centre des monuments nationaux.
     


     Remparts et bastions sont renforcés par des falaises abruptes du côté de la Durance et du Guil, par des fossés et une fortification avancée du côté du glacis d'Eygliers. N'ayant pas connu la bataille, remparts en pierre rose et bâtiments militaires sont parfaitement conservés et offrent une plongée unique dans la vie militaire du 18ième siècle. Au milieu vit un village insolite, entouré de montagnes de tous côtés, préservé par les remparts de l'agitation et des bruits des vallées, baigné du soleil du midi, étincelant de neige l'hiver.
     


    Les douze coups de Midi sonnent au carillon de l’église Saint Laurent de La Roche de Rame. Non loin de la, le restaurant du Lac est une halte généreuse pour se restaurer. Attablés au bord du lac sous un sol pleureur, nous sacrifions un instant de bonheur devant une assiette de kebab frites avec un petit rosé de Provence. Un ange passe !    
 


    Après le café nous retournons à L'Argentière pour la deuxième partie de la visite. Située à la frontière entre les Escartons du Briançonnais et l'Archevêché d'Embrun - rattaché au Royaume de France – la ville a joué des rôles stratégiques, politique et économique importants. En 1585, les troupes protestantes du Duc de Lesdiguières ont résidé un certain temps à La Bessée, détruisant au passage le château d'Urgon sentinelle des mines d'argent. A cette époque, les habitants avaient commencé à coloniser le bas des vallées en créant de nouveaux hameaux ruraux. Un nouveau château fut donc construit, il abrite aujourd'hui le Service culturel municipal, la Bibliothèque et le Musée de la mine.
     


    En contrebas se situe la chapelle Saint-Jean Baptiste, édifiée au 12ième siècle par l'Ordre religieux des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Cet édifice, bijou de l'art roman fut l'objet de fouilles archéologiques d'ampleur de 1999 à 2005.
     


    Saint-Apollinaire fait partie de ces églises édifiées au 15ième siècle en pleine période de lutte contre les Vaudois. Dans son style architectural - comme la majeure partie des églises construites entre le 15ième et le 16ième siècles dans le diocèse d'Embrun – elle reprend les grands principes de la cathédrale d'Embrun édifiée au 12ième siècle. Saint-Apollinaire donne au visiteur le sentiment d'être en relation avec une œuvre romane alors qu'il s'agit d'un monument bien plus tardif. L'Argentière fut une étape sur le chemin de Compostelle. Au contact de ce monument, on ne peut rester insensible à ces marques laissées par l'homme et par l'histoire.
     


    Lorsque le soleil le permet, on peut encore deviner la polychromie sur les sculptures du porche. La porte de noyer et de mélèze de la région est renforcée de pentures et de clous en fer forgé. Le verrou « à tête de chimère » date de 1559 ». Cet ensemble a été restauré en 2006 par la municipalité. Des peintures murales extérieures sont sur le mur méridional du chevet. Elles se composent de trois niveaux : les vertus, les vices et les châtiments…
     


    Nous terminons la soirée en flânant sur les berges de la Clarée au gré des fontaines improvisées dans des troncs d’arbres posés sur des parterres de fleurs multicolores. Puis quand vient la fatigue de la marche nous rejoignons le bar terrasse du hameau de Roubion ou nous attends selon… un chocolat chaud ou un wiski coca… Puis vers les vingt heures nous prenons place dans la salle à manger, déserte en cette saison, pour dîner. Ce soir exceptionnellement nous avons commandé une spécialité de la région : « la raclette », mais décidément le chef ne sait pas faire la cuisine. Dépités nous partons nous coucher de bonne heure…
     


    Nous quittons la vallée de la Clarée dans la matinée. Nous laissons derrière nous Briançon, L’Argentière et Mont Dauphin puis sur la ligne droite de la N94, perchée sur un promontoire rocheux, la commune de Saint Crépin nous appelle. Ce village est nommé Sanctus Crispinus au 11ième siècle, Castrum Sancti Cripini en 1210, Sanctus Crispinus en 1238, Saint Crespin en 1762 (Etat des paroisses). Sous la révolution le village porte le nom de « Les Ravins ». Par ailleurs les hameaux de Chanteloube (Cantaluppa), le Villard (Villario), la Combe (Coumbelle) sont déjà cités au 12ième siècle dans divers documents. Saint Crépin apparaît aussi sur les cartes depuis le 16ième siècle, notamment celle d’Oronce finé en 1543.
     


    En 1836, lors de la construction d’un chemin vicinal, on a découvert à Chanteloube, un squelette avec des anneaux de bronze passés à l’une de ses jambes, probablement du premier âge du fer (environ 600 avant notre ère). Près de l’Eglise Vieille, découverte au siècle dernier de tombes datant au début du christianisme (environ 400 de notre ère). Signe du passage de la voie romaine à Chanteloube…
     


        On traverse maintenant le pays du Buëch. A la fin de la route des fruits et des vins quelque part dans le val Durance, entre Lettré et le château de Tallard, les paysans locaux vendent leurs productions sur le bord de la route. Nous y faisons une halte pour nous approvisionner en légumes et fruits frais…
     


        A chaque pas, la vallée de la Clarée nous offre ses paysages témoins de siècles de culture. Découvrons les chapelles, les églises baroques, les fermes traditionnelles, le four banal restauré, les cadrans solaires et les forts d’altitude.

        De la pierre au mélèze, le patrimoine religieux, architectural et humain relie avec respect les hommes d’antan aux montagnards d’aujourd’hui.

        Ouvrez vos yeux et votre cœur au temps qui passe, calez votre pas sur celui des troupeaux transhumants. Enrichissez-vous d’histoires…
   
 
Armand et Andrée, 
 
 

Commentaires

chantal1963 le 02-07-2009 à 22:28:25
Bonsoir Jakin,


C'est vrai ton blog est magnifique tu sais je te dit vraiment merci pour ton message sur mon blog mais ton partage est vraiment excellent merci tout simplement avec mon coeur te dit a très bientot bisous en toute amitié Chantal
CAJOLINE le 18-06-2009 à 08:27:56





Et coucou !

Sortie à la plage pour Famille Chats ... la maman surveille bien ! alors moi la petite souris je vais pouvoir danser puisque le chat n'est pas là LOL ....

Journée de chaleur en perspective pour une Cajoline qui n'aime pas ça du tout ... donc je vais rester bien au frais à la maison, avec les babies que j'attends d'un moment à l'autre.

Sinon j'espère que tout va bien pour toi et je te souhaite de passer une merveilleuse journée sans oublier de te faire plein de tendres bisous ...

Cajoline


Je connais toute cette région par coeur ... et je suis vraiment très émue d'admirer ces magnifiques photos qui font remonter en moi bien des souvenirs merveilleux ... je t'en remercie !
lafianceedusoleil le 17-06-2009 à 23:03:04
quel excellent article Jakin, merci à toi.

Image hébergée par Casimages.com : votre hébergeur d images simple et gratuit

pimboli57 le 17-06-2009 à 22:11:39
Coucou,je te souhaite une bonne soirée et une douce nuit.grosbisous.

lolo78000 le 17-06-2009 à 19:36:55
viens te souhaiter une très bonne soirée gros bizzzzous
heremoana le 17-06-2009 à 19:22:50
une bien jolie visite ! le tourisme est bien aréable à cette époque !

gros bisous
catlin le 17-06-2009 à 16:20:21
bonjour Jakin

super grand reportage, sans oublier le cuisinier qui m'a fait rire

passe une bonne journée, je ne prend pas de whisky juste le coca

je te rajoute dans mes liens si tu le permet bien sur, amitiés
vivrenotreamour le 17-06-2009 à 12:38:22
bonjour c'est après une bonne mais trop courte nuit de sommeille et un splendide soleil que je vient te saluer pour te souhaiter un bon mercredi

Hebergeur d'images

bis patricia
billounette le 17-06-2009 à 11:21:16
kikou toi


mon petit passage pour te souhaiter une tres bonne journée

et oui me voila revenu apres une ptite absence hi hi hi ( je devais revenir hier mais mon repassage s'affoler hi hi hi )

comme d'hab je passe sans avoir lu mes coms alors si besoin je reviens

je te fait de tres gros bisous isa


desoler pour le copier/coller mais je veux passer une premiere fois chez tout le monde hi hi hi


et j'ai revoyager se matin sans bouger de chez moi

elles sont superbe tes photos et de tres jolies paysages que j'ai decouvert grace a toi

big kiss isa
lolo78000 le 17-06-2009 à 10:52:53
kikou viens te souhaiter un très bon mercredi gros bizzzous
tmn-design le 17-06-2009 à 10:21:50
Bonjour comment vas tu?Pour moi ca va et je tenais a m'excuser pour ces quelques jours d'absence mais comme il fait un temps splendide on en profite de balader un grand maximum car avec la meteo on ne sait jamais combien de temps ca dure avant la pluie.

Mais je te souhaite de passer un tres bon mercredi avec le soleil,amitié nancy

Hebergeur d'images
damegigi le 17-06-2009 à 09:28:39
Upload images


Coucou


Trop contente,c'est avec un superbe soleil que je passe te dire un petit bonjour,ma nuit fut bonne mais snif snif trop courte donc lol apres mon petit tour de vos blog hihihihi vais allre re-dodoter,deso pour ceux qui travail mais courage se sera vite les vacances,et demain je mettrais une photo des jeunes maries pour vous montrer comme ils sont trop mignons,bonne journee


gros bisous


fabienne
lejardindhelene le 17-06-2009 à 08:30:16
Belle balade chez moi...Superbe vallée de Névache mais à éviter l'été si possible...On s'y marche dessus....Au point qu'aujourd'hui plus de voiture dans cette période...On doit prendre une navette...

Bonne journée

Hélène