Titre du blog : Les Black's Foot
Auteur : Jakin
Date de création : 03-09-2008
Auteur : Jakin
Date de création : 03-09-2008
posté le 07-07-2009 à 07:15:58
LA ROUTE DES FORTIFICATIONS...
08 – Ardennes, Charleville Mézières du 20 au 26 juin 2009
Les poètes éveillent en nous toute la magie des Ardennes. Le mystère plane toujours sur cette forêt secrète. De crêtes rocheuses en sous bois, le voyageur ressent le charme envoûtant de ces paysages grandioses, sources de légendes. Ce vieux massif de l’ère primaire possède une âme bien trempée.
Voyage dans l’imaginaire entretenu par des contes et des sagas qui donnent toute la saveur à ces lieux mythiques. Dominé par d’impressionnants points de vue sur les méandres de la Meuse et de la Semoy, le département des Ardennes se nourrit de ce patrimoine naturel, rugueux, féerique et puissant.
Les poètes éveillent en nous toute la magie des Ardennes. Le mystère plane toujours sur cette forêt secrète. De crêtes rocheuses en sous bois, le voyageur ressent le charme envoûtant de ces paysages grandioses, sources de légendes. Ce vieux massif de l’ère primaire possède une âme bien trempée.
Voyage dans l’imaginaire entretenu par des contes et des sagas qui donnent toute la saveur à ces lieux mythiques. Dominé par d’impressionnants points de vue sur les méandres de la Meuse et de la Semoy, le département des Ardennes se nourrit de ce patrimoine naturel, rugueux, féerique et puissant.
Cet ancien massif plissé, érodé, entaillé de larges vallées au nord du département, s’adoucit plus au sud avec un paysage bocagé de prairies, d’étangs et de collines. Il n’y a pas une, mais plusieurs Ardennes.
A travers ce patchwork de paysages, souvent marqués par une histoire mouvementée, le voyageur trouvera maintes bonnes raisons d’enfiler des chaussures de marche. De la route des Fortifications du plateau de Rocroi à la route des Eglises fortifiées de Thiérache, du pèlerinage poétique Rimbaud Verlaine aux plaines crayeuses de Champagne… Nous partons à la recherche de ces trésors insoupçonnés au rythme du pas du randonneur…
Huit heures trente et 859 kilomètres d’autoroute sont nécessaires pour approcher Charleville Mézières. On quitte Aix en Provence ; autoroute A8/E80 direction Lyon, Clermont, Lille puis Charleroi ; sortie Charleville Centre, direction la gare, prendre l’Avenue Charles de Gaule, a gauche avenue du Maréchal Leclerc et encore à gauche l’Avenue Georges Cormeau ; au tout début se trouve l’Hôtel de Paris, notre résidence pour cette escapade…
C’est un immeuble Haussmanien, de deux étages avec mansardes, du début du 20ième siècle. Façade Art déco et perron vitré sur armature en ferronnerie lui donne son petit cachet années folles. Il n’y a pas de restauration, mais le petit déjeuné est servi en salle. La chambre se situe au deuxième étage, fenêtres donnant sur un parc. Elle est aménagée avec goût, spacieuse et le confort nécessaire y est pour un séjour agréable. Le personnel, jeune qui se relaie, est disponible et chaleureux…
Juste le temps de poser notre sac à dos et nous voilà parti à la découverte du centre de Charleville qui n’est qu’à dix minutes de l’hôtel. Notre première rencontre sera le Prince Charles de Gonzague, Duc de Rethel, de Nevers, de Mantoue, une vieille connaissance.
C’est en 1606 que le Prince Charles de Gonzague décide de construire sa ville sur sa petite principauté d’Arches. Il a 26 ans, il est aussi architecte talentueux et urbaniste. Il s’adjoint les compétences de Clément Métezeau, ingénieur de talent, frère du créateur de la place des Vosges. Pendant quelques 20 années, ils mettent leur savoir-faire, leur jeunesse et leur richesse au service de la construction de la ville. En 1628, le Prince repart pour Mantoue, son duché d’origine en Italie. Il laisse derrière lui une cité très prospère et riche grâce notamment à sa manufacture royale d’armes et à sa position sur la Meuse, propice au commerce.
Fin du 18ième siècle, Charleville se développe et sait s’adapter lors de la Révolution Industrielle. Au 19ième siècle elle connaît alors un essor important. Sa position frontalière belge et allemande lui a valu bien des destructions lors des guerres de 1870-1871, 1914-1918 et 1939-1945, mais elle a toujours su se relever.
Au cœur de la cité ducale, les 24 pavillons de la place furent élevés entre 1608 et 1628. Quatre demi-pavillons, plus élevés que les autres, étaient couverts de dômes à clochetons dont un seul a été reconstruit aujourd’hui.
Des galeries à arcades entourent la place sur trois côtés. Le dernier côté était réservé à l’édification d’un palais ducal qui ne vit jamais le jour. A la place de ce palais, on retrouve deux bâtiments de style dorique pas tout à fait en accord avec le reste de la place.
En 1626, est construite la fontaine qui se trouve au centre de la place. Après avoir été remplacée par la statue de Charles de Gonzague et 1899 à 1999, sa place originelle lui a été rendue. Il est temps pour nous maintenant de rejoindre notre hôtel pour la nuit…
La matinée est encore fraîche quand nous partons d’un pas décidé vers la place ducal. C’est aujourd’hui la fête de la musique et des ouvriers s’affairent devant la construction d’un chapiteau qui recevra probablement un orchestre. Au bout de la rue Bérégovoy se trouve le Moulin de Charleville qui accueille le Musée Rimbaud. Personnage mythique, le plus grand marcheur d’Europe, le très jeune poète qui révolutionna les Parnassiens à Paris, naquit à Charleville, y passa durant son enfance et une partie de son adolescence. Nous retrouvons avec émotion, quelques-uns un de ses objets personnels tels : ampoules de parfum, livres, le courrier qu’il utilisait en Afrique etc…
Arthur Rimbaud a vécu avec une grande intensité. Il aura été un brillant élève, un marcheur infatigable, un voyageur de tous les instants ; l’adolescent poète aura également été explorateur, photographe, commerçant, organisateur de caravanes. Aujourd’hui cette vie de 37 années fascine. En 5 ans, en moins de 250 pages, il invente « un nouveau langage ». Depuis les premiers poèmes jusqu’à « une saison en enfer ». Il s’est totalement investi en poésie pour une œuvre écrite entre 15 et 19 ans…
Les deux flèches de l’église néo-romane sont visibles de la place Ducale. Le cœur et le chemin de croix sont magnifiques et sur les vitraux des bas côtés, on retrouve des thèmes locaux comme Notre Dame de Charleville, de Mézières, de Neuvizy ou encore de Rémi. L’église consacrée en 1863, sous le double patronage de Notre Dame et de saint Rémi, est devenue saint Rémi lors de la fusion des communes de Charleville et Mézières en 1966. On peut y voir deux orgues - Cavaillé-Coll au chœur, et grand orgue de Schyten de Bruxelles -, une chaire à prêcher monumentale en pierre de Bar-et-Saint-Dizier, un chemin de croix en lave émaillée, des vitraux du 19ième siècle - Maréchal, Metz - et 20ième siècle - De Troyer, Reims - ainsi qu’une peinture sur toile marouflée dans le transept…
Le carillon du beffroi de la ville sonne les 12 coups de midi sur l’air du chant des partisans quand nous poussons au hasard la porte de « La clef des champs » un restaurant recommandé par le guide Michelin. Un bijou culinaire ! A savourer la poésie qui réside dans la carte de l’établissement de Christophe Melin, ou chaque convive doit se sentir le féal de la muse culinaire. Jugez un peu sous quels cieux étoilés vous entraîne cette cuisine aux ingrédients glanés de-ci de-là, dans une communion des goûts qui ne connaît ni barrière ni frontière ! Coupe de Venage rosé, mise en bouche, Sushi, tartelette de rouget, chocolat blanc et ses fruits rouges le tout accompagné d’un Juliénas. Nous avons complimenté le Chef…
Mais toute bonne chose a une fin, car nous avions oublié un instant que nous étions dans le Nord et que le temps reprend vite ses marques habituelles : La pluie torrentielle. Une halte improvisée sous les arcades de la place Ducale avec les locaux et nous retournons au pas de course nous réfugier dans note hôtel car le mauvais temps s’installe pour la soirée et la nuit…
Ce matin le temps est couvert mais il ne pleut pas. Prudent nous partons pour la visite de Sedan, au cas ou ? Il y a un château et plusieurs musées. Le pays sedanais nous réserve le meilleur des accueils. Pays de bois, d’eau, de collines verdoyantes, la beauté des paysages et l’intérêt du patrimoine nous surprend. Nous arrivons place de Turenne, un ensemble néoclassique avec son Palais de Justice et son Hôtel de ville.
Au centre de la place, trône la statue en bronze du Maréchal Turenne, érigée en 1821 par le sculpteur Edmée Gois. On peut voir aussi près du pont de Meuse, la maison construite en 1880 par l’architecte Thomas, une banque commerciale remplace la foulerie. Elle servira de Kommandantur pendant la première guerre mondiale. Sa tour d’angle est démolie en 1940, lors de l’explosion du pont de la Meuse. Les Atlantes font partie d’un ensemble décoratif luxuriant. A l’opposé, la rue de la Rochefoucauld s’ouvre alors entre deux beaux bâtiments où l’on découvre les grandes arcades et les balustres de l’Hôtel de ville.
Le Palais des Princes ou Château bas a été construit au 17ième siècle par Henri de la Tour d’Auvergne, père du Maréchal Turenne. Il ne se visite pas.
Nous partons maintenant à la découverte de l’histoire de Sedan en visitant son château fort. Aujourd’hui classé monument historique, le plus grand Château fort d’Europe raconte son histoire à travers l’historium, circuit de visite animé de scènes de vie reconstituée dans les moindres détails.
Au 15ième siècle, Evrard de la Marck fait construire un château fort qui domine la rive droite de la Meuse. La ville devient une place forte importante. Après 1562, date de la conversion au calvinisme du couple princier, Henri robert de la Marck et Françoise de Bourbon, de nombreux protestants s’installent à Sedan et participent au développement économique.
35.000 mètres carrés sur sept niveaux, des remparts de 30 mètres de hauteur offrant un panorama magnifique sur toute la vallée. Bâtie sur un éperon rocheux, il fut remanié aux 16ième et 17ième siècle, la forteresse est impressionnante…
12 rue au Beurre, une petite ruelle de la vieille ville, « La Petite Italie » nous régale avec des tomates mozzarella, un Boconcini, le tout arrosé d’un lacrima cristy, un autre petit plaisir…
Nous reprenons notre visite par l’Eglise Saint Charles (Place d'Armes), classée Monument historique. A la Révocation de l’édit de Nantes, en 1685, un arrêt du Conseil d’Etat, donne le temple protestant de la place d’Armes aux catholiques, qui le transforment en église sous la direction de Robert de Cotte le beau-frère de Mansart. Son architecture austère est un mélange de caractère protestant et d’expression monumentale des églises classiques. Son mobilier autels dans les chapelles et boiseries du chœur est remarquable. Louis XIV finança le retable de l’autel à colonnes ioniques. Le grand cadre de marbre rouge abritait autrefois une toile représentant Saint Charles Borromée secourant les pestiférés de Milan, peint par un moine de l’abbaye d’Orval…
Eglise Notre Dame saint léger : A partir de 1866, l’église fut élevée dans le quartier de Torcy, rue Jean Jaurès. Dans ce quartier rattaché à Sedan en 1846, il est nécessaire d’aménager un lieu de culte neuf, face à l’arrivée de population. L’architecte diocésain Jean François Racine est chargé de la construction de l’édifice, du presbytère et de l’école qui l’entourent. L’ensemble est néo-gothique. Jean François Racine est l’auteur de l’église Saint Remi de Charleville.
Le collège Académique : Il fut fondé le 8 novembre 1576 par la régente Françoise de Bourbon. On y trouvait six classes et les logements des maîtres. On y instruisait la jeunesse des deux cultes. Henri de la Tour d’Auvergne converti le collège en Académie protestante, accompagnée d’une imprimerie remarquable. Elle attire des élèves brillants, comme Montausier et de jeunes étrangers. De grands professeurs protestants de grec, de latin, de grammaire et de rhétorique y enseignèrent, comme Pierre Bayle. Le collège fut supprimé par Louis XIV en 1681 par un décret dont la première application eut lieu à Sedan et les bâtiments donnés, contre une indemnité aux protestants, aux jésuites dont le Roi venait de fonder le Collège. Ils ne les occupèrent jamais.
Nous terminons la journée au Parc Animalier de Saint-Laurent, vaste de 38 hectares. Une faune, essentiellement locale, est présentée dans des enclos de grandes tailles, différents volatiles évoluant également dans des volières réparties sur l'ensemble du parc. Trois parcours ont été aménagés selon l'envie du visiteur de passer un moment plus ou moins long. Lors de notre visite, nous avons emprunté le parcours intermédiaire, correspondant à environ une heure de visite.
Immédiatement après avoir franchi le portail d'entrée, le visiteur se trouve face à l'enclos des oiseaux, principalement des anatidés. De grande taille, il offre aux volatiles plusieurs endroits où se cacher, un terrain plat ou escarpé selon l'emplacement, quelques arbres, mais aucun point d'eau. Un enrichissement a été installé : il s'agit de deux escaliers se rejoignant, conçus avec des planches de bois. Les espèces que nous avons aperçues sont des canards colverts, des oies des neiges, des oies de Guinée, des canards domestiques ainsi qu'une dinde rousse des Ardennes, etc…
Nous décidons ce matin de partir pour les Ardennes belges dans le pays de bouillon qui regroupe les villages qui firent jadis partie du duché de Bouillon dont les origines remontent aux Croisades et au plus prestigieux des chevaliers du Moyen âge, Godefroid de bouillon.
La position du duché, entre France et Germanie, en a fait, de tout temps, une terre de passage reliant la Haute et la Basse Lotharingie, à proximité de la chaussée romaine Reims – Trèves. Terre d’histoire et de forêts, la bonne ville de Bouillon releva pendant cinq siècles de la principauté de Liège, dont les gouverneurs appartenaient aux familles des Marck et des la Tour d’Auvergne. Aujourd’hui la grandeur du passé de la ville s’inscrit dans la splendeur du château remodelé par Vauban qui considérait Bouillon comme une petite capitale.
Perché sur une masse rocheuse de 350 mètres de long dominant la vallée de plusieurs dizaines de mètres, chemin de ronde, courtine, fortins, tours semblent prolonger l’éperon schisteux, extraordinaire défense naturelle. Malgré les nombreux ajouts, le château de Bouillon reste un témoignage de l’architecture militaire du Moyen âge. Très impressionnant…
Lors de la visite, l’on va d’émerveillement en émerveillement : le puits de 54 mètres de profondeur et la machinerie humaine qui l’actionne, l’horloge offerte par l’impératrice Joséphine lors de son passage à Bouillon, la vue magnifique que l’on a de tous côtés au sommet de la tour d’Autriche, la prison, les oubliettes et les instruments de torture moyenâgeux qui donnent le frisson, la citerne aux eaux claires et jamais à sec, qui viennent par un parcours souterrain mystérieux de la colline voisine de Baimont, les énormes boulets de pierre qui proviennent peut-être du siège de 1141…
Après ce parcours médiéval, il est temps de penser au plaisir de la table et s’est tout naturellement que nous rentrons dans une taverne au cœur de la ville pour y déguster les célèbres frittes belges accompagnées d’une bière locale, cette fois-ci une brune au doux nom de Charles Quint. La recette de la cuisson des frittes en poche nous repartons le long de la Semois…
Le pont de Liège a des origines qui remontent à 1069. C’est le tout premier pont construit sur la Semois. Il assurait le trafic de l’Allemagne ver la France en toute saison, quel que soit le niveau des crues de la rivière. Il fut plus d’une fois emporté par les glaces. Puis nous visitons L'église St Firmin du 18ième siècle qui possède une puissante tour carrée du 17ième siècle. Cuve de fonts baptismaux du 12ième, statues polychromes, dalles funéraires des curés qui étaient les anciens seigneurs de Rochehaut au 18ième siècle…
Nous finissons notre après midi dans le parc animalier de Bouillon pour découvrir quelques animaux exceptionnels. Une balade pédestre de 2 kilomètres à travers bois et entrecoupée de clairières. La visite se fait librement au gré de notre temps. Pour nous accompagner des panneaux didactiques sont présents sur tout le parcours nous permettant de parfaire notre connaissance de cette faune familière ou non, puis nous rentrons sagement à notre hôtel…
Ce matin, la météo est clémente sur le nord du département, alors nous décidons de prendre la route Rimbaud par le petit village de Trois Rivières. Après une petite route départementale qui traverse une forêt domaniale nous nous retrouvons en Belgique. Quelques kilomètres plus loin nous retournons en France pour visiter la ville de Givet.
Givet illustre le passé historique tourmenté de cette région frontalière, entre deux royaumes ennemis. D’abord fortifié par Charles Quint au 16ième siècle, la ville fut remaniée par Vauban au 17ième siècle. Elle est caractérisée par ses ruelles étroites, son fort, son église fortifiée, ses protes imposantes mais aussi ses tours. Sur la façade de l’hôtel de ville, on aperçoit les armoiries de Givet reçues en 1698, elles représentent les trois tours…
Nous retournons en Belgique sur les conseils de l’Office du Tourisme pour découvrir la ville de Dinant. Sur la route qui longe la Meuse nous passons devant le château de Freyr, ancienne résidence d’été des Ducs de Beaufort-Spontin (il était fermé).
L’arrivée sur Dinant est majestueuse, la ville du saxophone au bord de la Meuse est enserrée entre le roc et l’eau, elle fut autrefois qualifiée de « plus belle Fille de Meuse » par Victor Hugo. Port capitainerie, Collégiale Notre-Dame, Citadelle, Abbaye Notre-Dame de Leffe (17ième et 18ième siècles), Musée de l'histoire de la bière de Leffe, Rocher Bayard, Grotte "La Merveilleuse" ; Patrie de Pire, Sax et divers peintres ; Anseremme:, Pont St jean, ancien Prieuré en bord de Meuse, Rochers de Moniat, Port et darse d'Anseremme, les cites ne manquent pas pour la visite…
Edifiée en 1051 par le Prince-Evêque de Liège, la citadelle se dresse fièrement à l'aplomb de la cité dinantaise et offre un coup d'œil saisissant sur la Meuse qui la borde. Outre le Musée d'Armes, nous retrouvons tout au long de la visite des objets et des panneaux didactiques retraçant le passé glorieux de cette ville mosane.
La tradition prétend que dans leur chevauchée à travers les Ardennes, les quatre fils AYMON : RENAUD, RICHARD, ALARD, et GUICHARD, se trouvent poursuivis et étant empêchés par la crue des eaux de contourner l'aiguille de la Meuse, furent contraints de l'escalader à cheval. Cette facétieuse tradition ajoute que les Dinantais, à tous ceux qui le désiraient, montraient la trace qu'en prenant son élan, avait imprimé sur la pierre BAYARD, (Voir sur la face Sud, une empreinte ayant la forme d'un fer à cheval qui est attribuée au "Cheval Bayard") l'impétueux coursier des quatre fils AYMON. De là, le nom de BAYARD, donné au pyramidion dinantais.
"Le clocher de l'église de Dinant est un immense pot à l'eau. Cependant, la façade de l'église a un grand caractère, et toute la ville se compose à merveille". C'est en ces termes que Victor HUGO décrivait, un jour de 1838, notre église dinantaise qui, à plus d'un titre, mérite la visite. L'endroit ou se dresse actuellement le sanctuaire semble avoir toujours été destiné au culte.
La légende voudrait que, vers l'an 320, Saint Materne soit venu bâtir un oratoire au pied de l'éperon rocheux surplombant la Meuse ; L’édifice fut considérablement agrandi au 7ième siècle, suivant le style roman disent certains erronément, alors que celui-ci vit seulement le jour au 11ième siècle. Cette même église fut, en 934, élevée au rang de collégiale par l'Evêque Richier. Ensuite, elle fut aménagée au 12ième siècle, suivant, cette fois, l'architecture romane ; il ne reste aujourd'hui de cette construction qu'un portail à la façade nord, aux motifs rongés par les aléas des temps.
La ville de Dinant eut au moins 4 hôtels de ville. La première maison de ville connue était une tour érigée sur le pont, bâti en 1347. Très à l’étroit, les échevins songeaient à trouver un lieu plus adapté ; le problème fut en quelque sorte résolu lorsqu’en 1573, la tour et le pont sombrèrent dans les eaux de la Meuse, emportés par une importante crue. En attendant de trouver un édifié approprié (ce qui dura 12 ans !), la maison de ville fut provisoirement installée dans la halle aux draps (construite en 1263), sur la Grand Place. C’est dans une salle basse d’une vingtaine de mètre de longueur que le bourgmestre et les échevins tinrent leurs séances. En 1585, la ville acquit la maison du Seigneur de Duras, rue « Dessous Meuse ». C’était une grosse tour carrée avec maison et annexes ; communément appelée « Tour le Maire ». Les édiles occupèrent cette maison durant 178 ans. La quatrième maison de ville fut aménagée en 1783 dans le palais des princes évêques de Liège qui fut « approprié » par les Dinantais lors que l’évêque Joseph Clément de Bavière mourut chargé de dettes ; les Dinantais figurant au nombre de ses créanciers !
Quand midi sonne (deux fois) nous sacrifions, une fois de plus, le traditionnel plateau de frittes et la bière Crick dans un petit restaurant du bord de Meuse près du Casino Royal. Le repas est parfois interrompu par le passage d’un bateau de plaisance ou une bande de col vert…
Nous reprenons la route pour le village de Philippeville. Passage obligé pour le clin d’œil car je suis né à Philippeville mais en Algérie (française). Nous traversons la quiétude et l’histoire de son patrimoine naturel et architectural. Nous découvrons sa place forte et ses souterrains lors d’une promenade improvisée. Nous avons zappé le musée des camions de brasserie.
L’église Saint Philippe et la chapelle de Notre Dame des Remparts, ancien hôpital militaire du 16ième siècle, Pompe du quartier Brûlé, ancienne caserne dite des Fours, anciennes Halles de la rue de France, etc…
Nous repassons la frontière pour nous diriger vers la dernière place Forte de notre périple : le village de Rocroi. Sur la Place Verte, la construction de la halle est toute récente (1996). Une halle existait dès le début des fortifications en 1555. D'abord du même type que celles qu'on bâtissait à la fin du Moyen Âge, puis intégrée à l'époque de Vauban entre une écurie à chevaux et un corps de garde. L’ensemble qui ne forme qu'un seul et même bâtiment très imposant, est démoli en 1807. À l'angle du bâtiment, face à la place d'Armes, était planté le Pilori dont la pierre de support originale a été replacée.
Une chapelle fut élevée dès le 12ième siècle sous le Saint Patron Nicolas. La première église vit le jour en même temps que les fortifications, à l'emplacement de l'actuelle. Une seconde fut bâtie en 1624, puis une troisième la remplace en 1844, toujours au même endroit. Il faudra attendre 1863 pour voir la flèche du clocher et sa croix dominer la Place d'Armes du haut de leurs 53 mètres. Les murs extérieurs sont en pierre de Dom le Mesnil (Ardennes).
A cause des envahisseurs successifs, les habitants protègent leurs biens d'un rempart de terre et d'un large fossé rempli d'eau. C'est cette toute première palissade qui, aurait donné son nom au Bastion du Petit Fort. L’enceinte primitive comprenait les actuelles rues du petit fort, du Pavillon, de Bourgogne, Chuquet, Dauphine et Champagne. Nous retournons bien sagement à notre Hôtel…
La dernière journée nous la passons dans Mézières la ville ancienne. Première ville frontière du Royaume, elle sert de refuge à de nombreux immigrés liégeois chassés par les guerres des Ducs de Bourgogne et de Charles le Téméraire.
En 1521, Charles Quint envahit le Royaume de France. Son armée est stoppée à Mézières, par Bayard, « le Chevalier sans peur et sans reproche », lieutenant de François 1er. Dès lors, la ville est regardée comme une place stratégique pour la défense du royaume.
L’accroissement des fortifications et la construction d’une citadelle entraînent la disparition de plusieurs quartiers et chassent les habitants. Cela entraîne le déclin économique dès la fin du 16ième siècle. En 1870, les fortifications sont devenues inefficaces contre l’artillerie moderne. Elles sont déclassées et progressivement rasées pour que la ville puisse s’étendre à nouveau. Il reste aujourd’hui la Porte de Bourgogne, quatre tours et quelques murs bordant les fossés les plus anciens.
Construite entre 1499 et 1615, la Basilique Notre Dame d’Espérance est destinée à remplacer l’ancienne église romane devenue trop petite. Sans que jamais le culte soit interrompu, celle-ci est progressivement démontée puis transformée en un long bâtiment de style gothique flamboyant ; la tour et le portail, plus tardifs, sont de style renaissance. Intérieur de pierre nue, très sobre : nef étroite et élancée, sans chapiteaux, voûtes à clés pendantes très ouvragées. C’est dans l’église, non terminée, que se déroule en 1570 le mariage de Charles IX avec Elisabeth d’Autriche, petite-nièce de Charles Quint.
Ville de garnison toujours en travaux de fortifications, Mézières est devenue au 18ième siècle terrain d’expériences pour les jeunes militaires. L’Ecole Royale du Génie y est créée en 1748 pour la formation des ingénieurs et officiers du génie. Elle est installée dans l’ancien Palais des Tournelles, résidence du Duc de Rethel, aujourd’hui Préfecture des Ardennes et Hôtel du Département. 600 ingénieurs y seront formés, parmi les plus célèbres : Rouget de l’Isle, Lazare Carnot, Coulomb. Le mathématicien Gaspard Monge y fut professeur. L’école est déplacée à Metz en 1794.
Nous sommes sur la Place Ducale à Charleville quant les douze coups de midi résonne au carillon, plus exactement sous les arcades. Un petit restaurant nous accueille pour notre dernière pitance ardennaise. Un repas d’autant plus plaisant que nous avons occupé la place réservée du Maire qui à du, lui, manger au soleil sur la place. Il n’y a pas de petit plaisir !…
Après le réconfort, le spectacle dans la rue avec les marionnettistes. Une histoire d’amour depuis 60 ans. C’est en 1941 que l’association « les petits comédiens de Chiffons » est née. Toujours très active, cette association d’éducation populaire a pour but de faire connaître et apprécier l’Art de la marionnette et de développer entre ces membres le goût de l’Art et du vrai théâtre par la fabrication et le jeu des marionnettes sous toutes leurs formes…
L’après-midi s’achèvera dans les magasins de la rue principale, Solde oblige. Puis dans le petit matin, avec du brouillard jusqu’en Champagne, nous retournons chez nous en plusieurs haltes car la chaleur est étouffante.
De la vallée de la Meuse au plateau de Rocroi, de la forêt profonde aux pâturages de la Lorraine ardennaise, la route des Fortifications vous fera revivre 2000 ans d’histoire : du camp romain de Vireux (3ième siècle) à l’époque contemporaine avec le dernier fort de la ligne Maginot (1939), en passant par Montcornet (château féodal des 11ième et 12ième siècle), le plus vaste château fort d’Europe à Sedan, la forteresse de charlemont à Givet, la ville fortifiée en étoile de Rocroi, les remparts de Mouzon, Carignan et Mézières…
Les Ardennes sont une terre de légendes. Ici, on dit qu’il y a une histoire sous chaque pierre. Il existe des êtres imaginaires, comme les « pie-pi van-van » ou les « nutons » : les premiers devaient vous perdre la nuit en forêt, les seconds travaillaient pour vous la nuit à ressemeler vos chaussures ou à réparer vos casseroles. Certains disent qu’aujourd’hui ils ont totalement disparu, d’autres pensent que non, mais qui peut savoir dans cette si grande forêt…
Armand et Andrée,
Commentaires
Je me permet...
Belle région, bel article...merci Jakin.
que de belles choses à découvrir...
Carine.
merci je faire connaître ma belle région. Oui j'ai fait découvert les Ardennes à Heremoana et ces jours-là il faisait beau...
Les poètes ont toujours aimé les Ardennes Rimbaud, Daumal, Dhotel et plus près de nous André Velter y sont nés. D'autres y ont vécu: Verlaine, Guillevic, Follain...
La poésie aime les Ardennes par dessus les frontières. Comme il est écrit dans l'anthologie 'l'année poétique 2009 éditée chez Seghers, 1 poète français sur deux est belge.
Ma région est marquée par les guerres et les invasions, du moyen-âge aux temps modernes; même les églises sont fortifiées. C'est aussi un pays de labeur, avec la vallée de la Meuse industrieuse, de feu, de fer et de bois, et dont les usines meurent sous les coups d'une réalité économique qui gomme les savoir-faire (les savoir-fer??) et les solidarités. Oui, les Ardennes, c'est aussi le courage, la résisitance aux puissants, depuis Arioviste contre Jules César, le coeur du monde ouvrier a été galvanisé par Jean-Baptiste Clément, parcourant à pied des centaines de km pour organiser les luttes dans les boutiques.
Je serai fier de te montrer ce que l'on ne voit pas si tu reviens dans les Ardennes.
Amitiés.
Coucou
Je me glisse en douce dans ton salon pour venir voir comment tu va et voir si ta nuit a ete bonne,moi oui elle l'a ete mais trop courte a cause du fiston,pas grave j'irai redormir,passe un bon mercredi en esperant que le soleil montre le bout de son nez
gros bisous
fabienne
bonsoir pour moi la journée fut très bonne j'ai eu trois de mes grands enfants au téléphone et que des bonnes nouvelles un deux me rend visite demain,ma fille ma confirmée qu'elle prenais bien non petit lutin en vacance à partir de samedi,et mon fils ainé ma amorcée que c'était bon j'allai avoir ma voiture fin aout le temps de refaire une bricole dessus et la passer au contrôle technique cool je vais pouvoir bouger un peut et voir plus souvent mes enfants et petit enfants trop contante
je te souhaite une bonne nuit
a demain
bids patricia
Bonjour Jakin je passe te dire un grand merci pour ton message déposée sur mon blog je suis super contente du partage que tu nous permet d'avoir ici sur ton blog ou je pense tu travaille super bien c'est trop bien ce que tu fait magnifique merci beaucoup pour cela je te souhaite en toute amitié une bonne journée en ce mercredi qui commence et aussi une excellente nuit reçoit toute mon amitié a bientot bien amicalement Chantal
Merci et merci pour ton superbe article.
à très bientôt Jakin
coucou jakin he oui j'arrive toujours a la bourre en ce moment mdrrr mais c'est pas grave le plus important est que je sois là pour te faire un gros bisous et te souhaiter une tres bonne fin de soirée et une tres bonne nuit a demain nala
merci de ce tres jolie partage on se laisse porter tout au long de ton recit merci pour tout nala
bisous de nat
viens te souhaiter une très bonne soirée gros bizzzous
Un jour mon cœur m'a dit De t'aimer,
De t'aimer à jamais,
De t'aimer pour la vie…
Mais ma raison, elle m'a dit
Que je ne pouvais t'aimer,
Car tu étais une amie…
Plutôt que mon cœur,
C'est ma raison que je voulais écouter,
Mais c'est mon cœur,
Qui a décidé…
Quand je me suis avoué,
Que je t'aimais,
Ma raison m'a conseillée
De, tout au fond de moi, le garder…
Mais je n'ai pas pu,
Mon cœur a pris le dessus,
Et puis tu l'as su.
Mon cœur me dit,
Qu'il y a une petite chance à espérer,
Mais ma raison elle me dit,
Que rien n'est possible, c'est désespéré…
Le cœur et la raison ne sont jamais sur la même longueur d'onde,
Mais aucun des deux ne se trompe au final, même si ça fait mal…
tu en penses quoi toi sincèrement de ce poème ????????
bisous de nat
Un petit coucou avant la sieste ! ... il fait moins chaud c'est vrai, mais chez nous dans le Sud la température a peu baissé, heureusement un léger souffle d'air nous permet de mieux respirer quand même !
J'espère que tu vas bien et peut-être quelques vacances se profilent-elles à l'horizon, à moins que ce ne soit déjà en cours ... voire même déjà terminé LOL
Je te souhaite un bel après-midi et beaucoup de bonheur et je t'embrasse affectueusement,
CAJOLINE
J'use et j'abuse du copié-collé ... je sais, ce n'est pas très bien ! ... mais cette fonction existe sur nos PC donc autant l'utiliser, ça permet de passer un peu plus souvent !!!! ...
bonjour je passe te souhaiter un bonne après midi nous ici temps gris mais la fraicheur fais du bien
merci de m'avoir ramener au pays ton article et magnifique sa fait du bien de se sentir chez sois même si se fut que quelque instant merci encore de toute ses visite guider bravo
bis patricia
Kikou Jakin
Enfin un peu de fraicheur sur le sud ouest... c'est super agréable, on revit. Je te souhaite une bonne journée et j'espère que tout va bien de ton côté.
Merci de nous emporter dans cette merveilleuse ballade...
Je te fais de gros bisous.
Stéphy.
en "quelques" photos tu m'as résimé mes visites trop rares dans cette région magnifique.... mon ami Christian pasera te commenter je pense ....
mais comme tu as raison plis d'une fois, surtout quand tu dis que le beau temps est effemère .... dommage, mais c'est aussi le charme !
romantique : oui, un peu, à mes heures .... mais sans prétention aucune .... laissons le talent à Rimbaud et autres vrais poètes !
bisous et bonne journée
Cà a l'air très beau...et puis Rimbaud...
Belle journée
Hélène
bonjour Jakin
quel reportage, c'est bien mieux que tous les livres de guide touristique
bravo !
je te souhaite un bon mardi, amitiés