Titre du blog : Les Black's Foot
Auteur : Jakin
Date de création : 03-09-2008
posté le 08-10-2009 à 08:44:32
M... B...
Le roi Salomon, ayant appris la mort tragique du Maître Hiram, fut extrêmement affligé de sa perte, et, pour témoigner la vénération et la tendre amitié qu’il avait pour lui, il ordonna à tous les Maîtres d’aller exhumer son corps et de le transporter dans le Temple. Ayant approuvé la résolution qui avait été prise de ne plus employer le Mot de Maître, il fut convenu d’y substituer la première parole qu’il prononceraient entre eux en déterrant le cadavre.
Devant le tertre marqué de l’acacia, ils se mirent en besogne. L’un deux prix l’indexe, mais la peau se détacha de l’os et lui resta dans la main. Un autre le prit par le doigt du milieu, mais la chair lui resta aussi dans la main. Enfin, un troisième essaya de l’enlever en le prenant par le poignet. Mais comme aux deux premiers, la chair lui resta dans la main.
Alors il s’écria : M...B... ce qui signifie : le corps est corrompu ou la chair quitte les os, et il se mit en devoir d’exhumer le cadavre. Celui qui avait relevé Hiram donna le mot à celui qui était sur sa droite, pour le faire circuler, jusqu’à ce qu’il fût connu de tous, et ce mot est depuis resté aux Maîtres pour se reconnaître entre eux.
Il s’agit donc d’un mot substitué qui trouve ses racines dans la tradition Juive. Et Il y a sur la définition de ce mot, deux écoles.
La première : Celle qui utilise M... B... comme un mot de passe à caractère gnostique, que celui qui va décéder doit formuler à un moment donné dans une espérance et un but particulier. Selon Saint Gall, ce mot ne veut absolument rien dire, ce serait une version déformée de Ma-haboneh (Mem – hé – Beth – Noun – Hé) qui signifie : qui est l’architecte ou le constructeur. Ce mot Hébreux apparaît dès 1760 dans les Trois Coups Distincts. Et selon le Tuileur de Lausanne. M... B... est une déformation tardive issue de Rite Moderne.
La seconde, issue des rites anciens, utilise le mot Moabon (Mem – Vav – Aleph –Beith – Nun) qui signifie étymologiquement : Moab : issu du père et ben que l’on traduit par fils du père. Elle renferme toute les idées de progression à connotation de généalogie spirituelle, de venue et de naissance, que l’on peut comprendre par l’homme ressuscité de son tombeau, qui devient, après être mort à la terre, fils du ciel, fils de la Lumière.
Mohabon était le fils né de l’inceste de la fille aînée de Loth avec son père. Cette tradition est puisée dans le manuscrit de Sloane. Une autre interprétation du mot mais sans aucune relation avec son sens réel.
Mohabon ou M... B... sont les mots substitués au mot Secret ou Sacré que les Maîtres utilisent pour se reconnaître entre eux. Il s’agit là essentiellement d’une transmission que l’élévation au grade de Maître produit et qui trouve donc son origine dans la tradition hébraïque.
C’est sous cette forme que fut révélé à Moïse le nom ineffable de Dieu. Un juif respectueux de la tradition, s’il doit prononcer le Tétragramme, dit à la place de ce mot, un autre mot substitué. Adonaï (Aleph – Daleph – Nun – Iod). La perte de la prononciation du Nom ineffable fut lié à la destruction du Temple de Jérusalem car la tradition hébraïque en interdisait la prononciation en dehors du Temple ce qui explique l’apparition d’un mot de substitution.
Une correspondance avec la légende d’Hiram vient tout de suite à l’esprit. La destruction du Temple qui a entraîné la perte de la connaissance chez les hébreux, correspond à la destruction physique de maître Hiram. Son corps est assimilable au Temple de Salomon, puisque sa mort a pour conséquence la perte du mot de Maître. Quand le corps est retrouvé, la tradition est rétablie, bien qu’amoindrie, par le remplacement du mot sacré par un mot substitué.
On parle donc de rechercher « ce qui a été perdu », qui est défini comme « les secrets véritables du Maître Maçon » et le Maître recherche les « mots véritables ». De là à confondre tout cela avec la Parole Perdu, il n’y a qu’un pas vite franchi.
Cela semble être deux notions différentes, et pourtant… N’y a t-il pas une vérité première englobant toutes les vérités partielles que nous sommes conduits à découvrir et qui constituent autant de pas sur le chemin ? Cette vérité ne pourrait-elle pas être appréhendée par la découverte du secret de nos origine ? Si nous savons d’où nous venons, nous saurons peut-être qui nous sommes. Et où nous allons.
Quand, dans le Temple maçonnique, les Maîtres acteurs de l’exaltation d’un des leurs, transmettent ce mot sacré ou secret, en accomplissant la scène de la liturgie de la légende d’Hiram, ils ne transmettent pas que le secret, ils redonnent la vie à Maître Hiram, au Compagnon et au Maçon. ils se redonnent la vie en quelque sorte. Alors le nouveau Maître traversé par M... B... doit s’interroger sur cette nouvelle vie ! mais il s’agit là d’un sujet de planche que je ne traiterai pas ce soir.
Par contre, il est une phrase qui provoque beaucoup de commentaire et de réflexion, celle qui postule qu’il est plus facile de faire son devoir que de le connaître. Je trouve qu’elle est exactement dans le fil de ce mot substitué. Non seulement nous ne connaissons pas la Parole Perdue, mais nous en ignorons la nature et nous ne pouvons que faire des hypothèses à ce sujet. Alors le plus facile, c’est de le chercher. Cette façon de voir est extrêmement maçonnique et nous la rencontrons depuis le début : c’est en faisant que l’on se fait, et la seule façon de voir où mène le chemin, c’est de le parcourir.
Car aucun mot de passe ne doit posséder de sens logique, comme ici M... B..., puisque ce dernier consiste essentiellement en une vocalisation. L’absence de compréhension ou de logique demeure le meilleur moyen de le protéger d’une curiosité profane. On ne demande pas au tétragramme inclus dans le delta d’avoir un sens ; M... B... relève de la même nature. Vénérable SS... et Vénérables FF... je vous engage donc à rechercher vous-même votre propre définition…
Jakin,
Commentaires
salut mon grand,
très heureuse journée à toi. La semaine se termine, chouette !
Gros bisou Armand, porte toi bien.
bonsoir Armand,
merci pour ton article, il faudra que le le relise, il est un peu ardu pour moi.
Souhaite que ta journée fut bon.
Demain, je termine à midi. Je vais direct au Salon d'Automne à la Porte de Versailles, j'ai une invitation. Ensuite, je rentre à la maison et je repars pour 18 h 30 à un vernissage de marquetterie en face de chez moi. Ce sera une journée bien remplie.
Douce soirée mon grand
kikou
kikou viens te souhaiter un très bon après-midi et gros bizzzous
bonjour jakin ! c'est en ce jeudi pluvieux que je viens te souhaiter une bonne journée ! j'aime à venir sur ton blog car ici j'apprends beaucoup grace à tes articles ! bises
ne dit-on pas que la curiosité est un vilain défaut! sur ce douce journée Jakin inutile de déterrer pour avancer! amitiés et gros bisouxxxxx oups et les amis les lutinsCliquez ici pour voir mon image