posté le 15-10-2009 à 08:30:42
LES FORGERONS
Les
forgerons, des images lointaines de ma petite enfance. En fermant les
yeux je les retrouvent avec amour. D’abord le bruit des sabots des
chevaux sur le pavé dans la cour, puis la respiration puissante du
soufflet dans la forge, l’odeur du fer qui rougit, la cadence régulière
du marteau sur l’enclume, la vapeur bruyante qui accompagne le fer
incandescent dans l’eau du sceau. Encore quelques coup de marteau
régulier et monte l’odeur de la corne qui brûle annonçant la fin du
travail. Mes parents habitaient dans un immeuble dont les fenêtres
donnaient dans la cour du Maréchal Ferrand.
Les forgerons Dogons
Les forgerons Dogon invoquaient les esprits avant « d’accoucher le fer
» comme ils aiment bien le dire. Aujourd'hui, ils se consacrent
exclusivement au travail de la forge, utilisant essentiellement le
métal de "récupération" prélevé sur les carcasses de voitures et sur
les vieux rails de chemin de fer. Ils ont ainsi délaissé le long
processus de la réduction du minerai qui nécessitait la maîtrise
absolue du feu et de ses températures.
L'une des dernières réductions de fer a été effectuée en 1995, au Mali,
par un clan de forgerons du peuple Dogon. Cette activité a fait l'objet
d'un film intitulé Inagina, l'ultime maison du fer.
Les forgerons touaregs
Les forgerons touaregs travaillent avec du fer ou de l'acier de
récupération. Quelques outils associés à un savoir faire millénaire
permettent la création d'objets d'exception et surtout de belles armes
ciselées pour la tribu.
Les forgerons Moosés
Au Burkina Faso, chez les Moosés, le forgeron se nome Bamogo qui
signifie qu’il est lié à la caste respectée des forgerons, parfois
craints pour leur art et leur pouvoir surnaturel sur la matière. Leur
savoir et savoir faire en matière de métallurgie et de maîtrise du fer
s'inscrit dans une longue tradition qui se perd dans la nuit des temps.
Ils se nomment les Maîtres du Feu.
Les forgerons bêta
Les bêta Israël, peuple Falachas installé en Éthiopie, caste des
forgerons et exciseurs, dont la femmes est toujours potiers…
Les forgerons de l’imaginaire
Et plus particulièrement celui qui se trouve au fond de moi. Ce
forgerons qui a besoin des bras d’Héphaïstos pour marteler sans cesse
sa cadence sur mon ego qui lui a du mal à ce réduire, au point ou le
bruit de sa masse m’empêche d’être raisonnable et ou le feu de la forge
me brûle sans cesse. Ce forgeron boiteux que je porte en moi me rappel
sans cesse que je suis faillible sur le chemin de la vérité. A chaque
frappe, je tremble et mon pas est mal assuré car j’ai peur des scories
que je suis capable d’expurger...
Poème
Rythmé par le marteau sonore,
Le chant joyeux des forgerons
S'envole à grand bruit vers l'aurore,
Plus fier que la voix des clairons.
La forge mugissante allume
Nos fronts par la bise mordus,
Et son reflet parmi la brume
Chasse les corbeaux éperdus.
De la Noël au jour de Pâques,
Nuit et jour, c'est comme un enfer.
Mon frère Jean,
Mon frère Jacques,
Soufflons le feu !
Battons le fer !
Fer grossier que la cheminée
Couvre ici de son noir manteau,
Jusqu'à la fin de la journée
Tremble et gémis sous le marteau !
Pour subir ta métamorphose,
Tu vas sortir, obscur encor,
De la fournaise ardente et rose,
Au milieu d'une gerbe d'or !
Puis tu seras l'âpre charrue !
Tu répandras sur les sillons
La moisson blonde, que salue
Le chœur ailé des papillons.
Tu seras le coursier de flamme,
Le coursier terrible et sans peur
Qui dans ses flancs emporte une âme
De charbon rouge et de vapeur.
Tu seras la faux qui moissonne,
Tu courberas le seigle mûr,
Cette mer vivante où frissonne
L'écarlate et la fleur d'azur.
Lumière, d'ombre enveloppée,
Tu renaîtras au grand soleil ;
Tu seras le fer de l'épée
Qui se rougit de sang vermeil.
Ton destin vil enfin s'élève !
Tu vas surgir dans la clarté,
Pour te mêler, charrue ou glaive,
À la mouvante humanité !
Tu frémiras pour la justice !
Tu serviras à déchirer
Le sein de la terre nourrice.
Tu vas combattre
Et labourer !
Théodore de Banville — Les Exilés
Les Forgerons
Octobre 1859.
Armand,
Commentaires
bonsoir c'est marant comme les souvenir peuve revenir moi je me souvient de l'affuteur de couteau ou du marchand de charbon
je te souhaite une bonne nuit a demain bis patricia
viens te souhaiter une agréable soirée gros bizzzous
Très bel article, très beau poème...
Passe une bonne soirée, jakin
carine
ce matin, on aurait bien besoin sur Paris d'un peu de chaleur de tes "forges" !!!
le froid nous entoure , nous voilà passer de l'été indien à l'hiver
bisous et douce journée
bel articles! on en apprend des choses! joli poème tout en rimes! l'ange pose ses ailes chez toi! il a froid en plus!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! allez on continue! prends bien soin de toi! douce et merveilleuse journée, mille bisouxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx la fée plume et les gentils lutinsCliquez ici pour voir mon image