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Titre du blog : Les Black's Foot
Auteur : Jakin
Date de création : 03-09-2008
 
posté le 18-02-2010 à 06:11:58

LE PAVE MOSAIQUE, UN JEU DE DAMES OU D'ECHECS POUR L'INITIE ?

 

 

 

    Pour parler du pavé mosaïque certains maçons utilisent parfois le terme de « damier », mais quand ceux-ci tentent parfois une approche symbolique du jeu, ce sont les échecs qu’ils mentionnent de préférence, et très rarement les dames.

    Il faut reconnaître que parfois dans le jeu de dames il y a bien des échecs. Curieusement une dalle blanche appelle une dalle noire comme une invite à poursuivre le chemin peut-être avec une dame blanche ou une dame noire.

    Dans l’aventure du jeu qui s’instaure l’essentiel se trouve dans cette dualité du noir et du blanc. Mais, si l’on est attentif, observateur, calculateur, toujours aimable et un peu provocateur on peut gagner la partie, c’est à dire sauter la dame pour arriver sur la bordure. Noire ou blanche selon ses préférences, une ou plusieurs fois selon son tempérament. Et la partie se termine quand la dame est contente.

    A voir vos sourires, vous pensez que je dérape et que ce n’est pas maçonnique ?  Et pourtant moi ça me plaisait bien…

    Mais le plus ancien de tous les jeux apparentés aux dames que l’on connaisse actuellement est égyptien. Il a été retrouvé dans le cimetière pré-dynastique d’El Mahasma, entre This et Abydos, en Haute Egypte. Le jeu est constitué d’une tablette d’argile crue divisée en 18 cases et montée sur pieds, sur laquelle on faisait mouvoir des pions en pierre de forme conique enrobés de cire. Il daterait du 4ième millénaire avant notre ère.

    Dans la version proposée par l’archéologue Thimoty Kendall, la case 26 porte l’hiéroglyphe nefer, qui signifie « beauté », « perfection » ; on l’appelle « maison du bonheur ». la 27 est la « maison de l’eau », la 28 est la « maison des 3 vérités » et la 29 est celle de « Rê-Atoum ».

    On place des jeux de senet (c’est leur nom) dans les tombes : les défunts auront à disputer contre le serpent Mehen une partie qui, leur permettra, s’ils la gagnent, de poursuivre leur voyage dans l’au-delà. Par mesure de sécurité, on les munit également de stratégies pour gagner.

    D’Egypte, le jeu de senet est passé en Grèce, probablement via Chypre, à la fin du 2ième millénaire. Il devient le jeu de la polis au 5ième siècle avant J.C. c’est-à-dire le jeu de la « cité » représentant de façon ludique les guerres que se livraient les villes grecques. Chaque joueur dispose de 30 points constituant son démos (peuple), alors que les cases sont appelées démes (quartier) : telle serait l’origine étymologique de notre mot « dames » attribué au jeu.

    Les dames re répandirent en Occident avec les Arabes, qui les firent découvrir aux Espagnols. Ce sont les Espagnols qui remplacèrent l’alternance de creux et de reliefs par les couleurs blanche et noire.

    Le jeu faisant mouvoir des pions sur des cases a toujours été porteur d’une symbolique vitale. Chaque coup demande réflexion : pourquoi jouer tel pion, et quelles en seront les conséquences ? Du début à la fin de la partie, le mouvement est constant ; il n’est pas possible de passer son tour et à chaque instant la décision d’un joueur peut modifier totalement la physionomie de la partie – pas parce que, à chaque coup, il a la possibilité d’avancer un pion gagnant, mais bien plutôt parce qu’il peut à tout moment commettre l’erreur irréparable qui entraînera sa perte. Ainsi le jeu, plus encore que la représentation d’une bataille, est-il une belle image de la vie.

    C’est sa possibilité de continuer son chemin dans l’au-delà que le défunt jouait au senet avec « l’invisible ».C’est sa vie que Marco Polo jouait avec l’empereur de Chine. Mais que joue l’Initié sur le Damier du Temple ?

    Sur ce dallage bicolore, il pourrait effectuer quelques pas de danse comme à la marelle, sautillant de case en case pour atteindre son élévation et le ciel. Se servir des trois piliers pour engager une partie d’échec contre Ego, en se gardant de ne pas perdre l’essentiel Amour, Force et Beauté. Utiliser les symboles du tapis de Loge pour damer le pion à la veuve. Ou tout simplement questionner le « Je » pour mieux comprendre le « Moi »…

    Dans cet exercice il y a autant de chemins qu’il y a de cases pour nous rappeler que la dualité est un principe qui se construit personnellement.

Jean Pierre Bayard a très justement remarqué les limites de la pensée dualiste. Pour lui, la dualité symbolisée par le pavé mosaïque n’est pas une opposition, mais une coïncidence des contraires…

    René Guénon s’est référé au symbolisme oriental du yin yang qui lui aussi s’exprime sous la forme d’une dualité colorée pour affirmer qu’il s’agit d’une unité d’un même principe, le Tai-KI de la tradition extrême-orientale…

    Dans l’approche de Daniel Béresniak, l’initié, exercé à réunir ce qui est épars, perçoit la nécessité des oppositions. Ce symbole sur le sol de la Loge invite le Maçon à constater la complémentarité là où le profane ne voit qu’opposition…

    Edouard Plantagenet à eu le mérite de ne pas sombrer dans la dichotomie initié profane ; selon lui, le pavé mosaïque est censé faire prendre conscience aux néophytes que le maçon comme le profane est soumis aux rigueurs de la loi des contrastes, et que l’homme est quelque chose qui doit être surmonté…

    Le docteur René Allendy psychanalyste, lui, exprime l’idée que si l’antithèse pure est illusoire, les différenciations sont partout dans la création, c’est par elles que le monde créé subsiste, de la même façon que le temple symbolique par ses deux colonnes…

    Oswald Wirth remarque que sans différenciation, il n’y aurait pas de perception possible car nos perceptions résultent de contrastes. Ce sont elles qui créent le constatable…

    Alain Pozarnik lui, place le débat dans le Mythe. Il ne s’agit pas uniquement de la manifestation dualiste de la création, mais aussi de son cœur ésotérique. Car l’espace central de l’homme est un pavé mosaïque noir et blanc. L’homme reste binaire et duel, seul l’esprit le ramène du chaos à la sagesse tel que le définissait Hermès…

    Et pour finir le point de vue de votre 1er Surveillant : Il y a dans chacun d’entre-nous des forces contradictoires qu’il serait vain de chercher à concilier. Car noir et blanc sont toujours en opposition dans les tiroirs de l’inconscient. La conciliation de ses oppositions réside donc dans la double image d’une séparation et d’une union. En les travaillant séparément elles deviennent actives et dynamiques. C’est de ce travail à l’intérieur de nous même que notre esprit et notre cœur dicte et apprivoise ego pour découvrir la Voie Royale. Mais, là encore, si tout conflit est une forme de dualité, toute dualité n’est pas conflictuelle…

    Qu’il soit de Dame ou d’Echec, le jeu, écrit le sociologue  Roger Caillois, consiste dans la nécessité de trouver, d’inventer immédiatement une réponse qui est libre dans les limites des règles. Face au mystère qui est celui de la vie et de l’origine de notre propre conscience, et qui nous interroge sans cesse, l’initiation est sans doute le grand jeu. Et l’on comprendra ainsi mieux pourquoi notre pavé mosaïque a tout l’aspect d’un échiquier.

    Etant champ d’action des puissances cosmiques, l’échiquier évoque le combat entre ombre et lumière. Or, ombre et lumière semblent non pas opposées, mais composées l’une par l’autre, comme l’évoque le symbole du yin et du yang. En ce sens, la dualité peut être créatrice, puisqu’au lieu d’exclure un aspect au profit d’un autre, elle amène au contraire à considérer l’aspect caché et l’aspect visible, qui alternent et créent le mouvement. En ce sens, il peut être l’un des symboles de la quête.
 
    Ne rien exclure, mais tenter de voir ce qui relie des choses apparemment opposées, voyager au cœur du mouvement, sans opposer mais en reliant, c’est la clé de la pensé ternaire. Elle à une serrure ou un chemin c’est le Labyrinthe….
 
 
Jakin,

 

 

Commentaires

lapinbleu2 le 19-02-2010 à 05:37:45
hello mon tit jakin !!

dés qu'on est au printemps, je te siffle pour que tu viennes prendre un bol d'air.. hi.. hi.. hi..

bonne journée de vendredi..

amitiés.. jean claude..
lafianceedusoleil le 18-02-2010 à 22:11:01
merci !


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Nine
mamounette1949 le 18-02-2010 à 19:18:32
Pas vraiment pour moi ces jeux de stratégies, je ne me suis jamais intéressée aux échecs (ça me parait très compliqué ) quant aux dames j'y ai joué enfant avec ma soeur ou mon père mais je crois que je me contentais d'avancer des pions sans bien réfléchir ...c'est surement pour ça que je perdais régulièrement ! Par contre je ne savais rien de leur origine.... que ne devons nous pas à la civilsation egyptienne ???

Bonne soirée

Bises - mamounette
PERLEDEROSE9 le 18-02-2010 à 16:29:37
OUi, la monnaie m'a plus. Je peux t'annoncer aussi qu'ils ont retrouvés ma grand mère. Je vais enfin recevoir son certificat de naissance. Bisou Perle
loca le 18-02-2010 à 12:46:16
coucou

merci beaucoup pour ton com de ce matin

les dames j'aimais beaucoup y jouer étant gamine

du coup tu me fais remonter un souvenir d'enfance car mon père adorait jouer aux dames et je t'assure que j'ai jouer et rejouer des parties avec lui

Maintenant il joue plus on y pense plus

des bisous

bonne journée
lapinbleu2 le 18-02-2010 à 10:13:05
hello mon tit jakin !!

j'adore les dames qui font travailler les tites neuronnes..

je savais pas que tu pouvais écrire autant pendant ton hibernation.. alors tu dois t'éclairer à la bougie.. hi.. hi.. hi..

bonne journée de jeudi..

amitiés.. jean claude..
lafianceedusoleil le 18-02-2010 à 08:05:28
bonjour Armand,

j'ai commencé à lire ton article très intéressant, j'y reviendrai ce soir, il est un peu long et le matin, je suis minutée.

Bonne journée à toi.

Bisou