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Titre du blog : Les Black's Foot
Auteur : Jakin
Date de création : 03-09-2008
 
posté le 11-03-2010 à 06:51:02

LE PAYS VENCOIS...

 

 

 

 

 

06 – Alpes Maritimes, Vence du 21 au 24 février 2010
 
Première partie

    Les Romains créent un district militaire nommé Alpes Maritimæ en 14 avant J.-C. qui acquiert le statut de province (Alpes-Maritimes) au milieu du 1er siècle ap. J.-C. Elle a pour capitale Cemenelum (aujourd'hui Cimiez, un quartier du nord de Nice). Dans sa plus grande extension, en 297, cette province englobe Digne et Briançon, et sa capitale est ensuite déplacée à Embrun.
     


    Un premier département des Alpes-Maritimes existe de 1793 à 1814. Son chef-lieu est alors Nice, mais ses limites diffèrent de celles du département actuel, incluant Monaco (Port Hercule) et Sanremo (Saint Rème) mais non l'arrondissement de Grasse (alors dans le département du Var). Le département actuel des Alpes-Maritimes est créé en 1860 lors du rattachement à la France du comté de Nice. Il est constitué de ce comté, divisé en un arrondissement de Nice et un arrondissement de Puget-Théniers (ces deux arrondissements existaient déjà dans l'ancien département (1793-1814), et d'une partie du département du Var, qui forme l'arrondissement de Grasse.
     


    L'arrondissement de Puget-Théniers est supprimé à des fins d'économie en 1926 et rattaché à celui de Nice : le département ne comporte donc que deux arrondissements depuis. En 1947 (traité de Paris), suite à un référendum favorable à leur rattachement à la France, les communes de Tende et de La Brigue (ainsi que des parties des communes des hautes vallées de la Vésubie et de la Tinée, donc une partie de la commune d'Isola) devenues italiennes depuis 1860, sont rattachées à ce département.
     


    Juchés au sommet des éperons ou accrochés au flanc des Baous, les villages du pays vençois ont su défier les âges : Saint Jeannet, Saint Paul, Coursegoules, La Colle sur Loup et La Gaude. Ils vous feront éprouver le plaisir de parcourir leurs ruelles médiévales, leurs placettes et admirer leurs demeures atypiques de l’architecture provençale.
     


    Une heure cinquante et 176 kilomètres d’autoroute sont nécessaires pour approcher Vence. On quitte Aix en Provence ; autoroute A8 direction Nice, sortie Cagnes sur Mer, prendre la D6007 direction Cagnes sur Mer, traverser la ville. Prendre direction La Colle sur Loup D 336 sur 5 kilomètres puis la D36 jusqu’à Vence. Prendre le chemin de la Poulraque direction la cité historique. A gauche l’avenue de la Résistance, encore à gauche la place du Grand Jardin, à l’angle se trouve l’Hôtel La Victoire ma demeure pour cette aventure. C’est un hôtel rénové et confortable tenu par un jeune couple prévenant. Il se situe à l’entrée de la vieille ce qui est appréciable pour ces quelques jours.
     


    Je dépose mon sac à dos dans la chambre qui donne sur la grand Place et je commence la visite de la vieille ville par le restaurant Le Peyra à l’entrée de la cité historique. Une table généreuse de produits frais cuisinés avec goût : Foie gras poêlé avec confiture de figues, loup grillé et ses légumes, fromage de région et petit vin du var fruité à plaisir. La cuisine est inventive, je prendrais mes quartiers dans cette auberge pour la durée du séjour…
     


    Il est temps de partir à la découverte de cette ville entourée de remparts du 13ième  siècle, qui associe la noblesse d’une cité historique au charme vif d’une ville du soleil. De son passé ligure, Vence a conservé le souvenir visible comme en attestent les Colonnes des Marseillais, vestiges d’un arc de triomphe romain, la Tour qui domine la cité médiévale, érigée au 12ième siècle, le Château de Villeneuve datant du 17ième siècle, les nombreuses portes et ouvrages d’architecture... Des merveilles qui se cachent et se révèlent au gré des rues étroites.
     


    Le Frêne La légende attribue la plantation du Frêne à François 1er. Ainsi, lors de la trêve de Nice en 1538, une partie de la cour et des régiments qui accompagnaient François 1er fut logée à Vence. En reconnaissance, le roi de France fit effectuer quelques embellissements dans la Ville dont la plantation du célèbre frêne en 1538. Devant s’ouvre l’esplanade Fernand Moutet offrant un panorama sur la vallée de la Lubiane, les Baous et la Chapelle du Rosaire. A voir également la table d’orientation, un monolithe et le baptistère de Saint Véran (11ième siècle). C’est sur cette esplanade entièrement rénovée qu’une fontaine du sculpteur Arman sera prochainement installée.
     


    La Tour date du 12ième siècle. Sa façade Ouest conserve son aspect originel avec ses archères qui indiquent un escalier intérieur. On ignore où se trouvait la porte d’entrée. Ses fondations se situent probablement à plusieurs mètres au-dessous du niveau actuel du sol. Au 15e siècle, les Villeneuve l’ont annexé à leur château malgré les protestations de la Commune.
     


    Place du Peyra Ancien forum, la place du Peyra était traditionnellement la place du marché et des orateurs. On s’y réunissait pour parler des affaires de la ville. Le nom de Peyra viendrait de la « pierre », utilisée lors des exécutions judiciaires. En 2005, cette place a été entièrement restaurée et embellie redonnant vie et convivialité à ce lieu touristique. Depuis la place du Peyra, en descendant la rue du Portail Levis, vous remarquerez la Place Vieille signalée dans le Livre des Records de 1996 comme la plus petite place de France !
     


    Rue du Marché Aujourd’hui rue commerçante typique d’un village de Provence, elle ne possédait presque pas de boutique au début du siècle. Les rez-de-chaussée étaient constitués d’écuries ou des cuisines des maisons.
     


    La Cathédrale Notre Dame de la Nativité Construite au 4ième siècle sur l’emplacement d’un temple romain, la Cathédrale prit sa forme définitive au 11ième ou 12ième siècle. A l’extérieur sur la gauche, la tour Saint Lambert date du 12ième siècle. La pierre, sur la gauche du fronton de la Cathédrale représente une dédicace faite par la cité de Vintium en hommage à l’empereur Gordien III. Elle date de l’an 239. La pierre à droite du fronton, retrace une dédicace faite à l’empereur Caesar Marcus Aurelius Antoninus Pius Felix, plus connu sous le nom d¹Elagabal. Elle a été gravée en décembre 220. De la Place Godeau, une excellente vue s’offre sur le chevet roman et le clocher orné de créneaux (13ième siècle). La Cathédrale abrite une mosaïque de Marc Chagall “Moïse sauvé des eaux” ainsi qu’un ensemble unique de statues en bois polychrome du 17ième  siècle auparavant exposées dans les chapelles du Calvaire.
     


    Passage Cahours Avant la construction de la nouvelle mairie en 1910, l’Evêché s’appuyait au flanc de la Cathédrale par un « pontis » semblable à celui qui existe au-dessus des arcades. On pouvait donc sortir de la cour centrale de l¹Evêché par deux pontis, au sud et au nord. Celui-ci, seul vestige qui subsiste, date du 14ième siècle. Des  « cicatrices » au mur de la Cathédrale rappellent la présence de l’autre pontis. Le bélier trônant au centre du passage est la réplique d’un jouet du 11ième ou 12ième siècle posée par le peintre Henri Maurice Cahours en 1970.
     


    Place Godeau C’est l’ancienne place du Cimetière Vieux, supprimé en 1780. La colonne en granit gris de l’Estérel trônant au milieu de la place est l’une des deux colonnes jadis jumelée offertes par la ville de Marseille en 230 en l’honneur du Dieu Mars Vintium. Autrefois placées dans la cathédrale, elles en furent retirées en 1767. L’autre se trouve place du Grand Jardin. Au Nord de la place, maison avec géminée authentique du 13ième siècle (fenêtre jumelée).
     


    Rue des Portiques Cette rue représente un vestige de l’ancienne voie romaine qui allait de Cimiez à Salinae (Castellane). Elle représentait alors, le “décumanus” de la Cité (c’est à dire la voie Est-Ouest). La rue des Portiques tire son appellation des arcades construites au Moyen Age par les habitants pour gagner de la place au profit de leur logement. A l’entrée de la rue subsiste sur la partie gauche un portail “Renaissance”(1575).
     


    Place Antony Mars Première “sortie” de la ville hors de ses murailles, la place Antony Mars, ancienne “place Vieille”, constitue de ce fait un précieux souvenir. En 1431, la place est aménagée et embellie d’arbres, une première fontaine installée en 1439 satisfait aux besoins de la population “hors des murs”. Elle est baptisée place Victor Hugo à la mort du poète avant de porter le nom d’un ancien Maire, auteur de comédies et de vaudevilles.
     


    “L’enfer” et la rue Saint Lambert “L’enfer”, coin pittoresque, évoque le passé médiéval. A l’angle d’une entrée de cour, un Cippe élevé par la Cité à Publius Cornelius Licinus, rappelle le séjour du fils de l’empereur Gallien et de sa mère Salonine, à Vence au 3ième siècle. La rue Saint Lambert porte le nom d’un évêque de Vence. Au n°5 on peut voir la maison de la Vieille Audience et au n°7, une maison restaurée avec fenêtre à ogives et écussons.
      


    La Chapelle du Rosaire, chef d’œuvre conçu par Henri Matisse reste un monument d’art sacré unique au monde. De 1948 à 1951, Matisse élabore les plans de l’édifice et tous les détails de sa décoration : vitraux, céramiques, stalles, bénitiers, objets du culte, ornements sacerdotaux... Pour la première fois, un peintre réalise un monument dans sa totalité, de l’architecture au mobilier et aux vitraux. La première pierre de la chapelle est posée en 1949. L’inauguration et la consécration à Notre Dame du Rosaire, ont lieu en 1951. Pour Henri Matisse, « cette œuvre m’a demandé quatre ans d’un travail exclusif et assidu, et elle est le résultat de toute ma vie active. Je la considère malgré toutes ses imperfections comme mon chef-d’œuvre ».
      


    Sur la droite la chapelle des Pénitents Blancs. Dès le 13ième on trouve ici une chapelle routière placée sous la protection de Sainte Agathe, située sur le tracé de l’antique voie Romaine. Avant d’être agrandi, au 16ième, l’édifice primitif comprenait une abside et une petite nef rectangulaire. L’originalité architecturale de cette chapelle réside dans son clocher : une remarquable coupole en tuiles vernissées polychromes. A noter, les stalles et le sol qui a gardé son pavage ancien en briques vernissées octogonales. Restaurée en 1994, elle est aujourd’hui un lieu d’expositions dédié aux arts plastiques. Dans le square Frédéric Mistral, beau banc de pierre adossé au bâtiment, il provient de l’ancien séminaire.
     


    Dans l’alignement une fontaine et un lavoir typique des villages provençaux. Le lavoir de Vence en est un exemple. Il est construit en 1811 sur un lieu où l’eau canalisée sert déjà depuis longtemps à un usage domestique. Il subira des modifications en 1832. Le lavoir tel que l’on peut le voir aujourd’hui date de 1861. Le bassin rectangulaire est le plus usité. Leur taille est en rapport avec l’importance de la population de la commune. Après cette interminable ballade la dernière ruelle me ramène à l’Hôtel car le temps se fait menaçant…
     


    Petit déjeuné matinal, et me revoilà parti pour les villages du pays vençois sous une fine pluie. Première étape la Cité des Arts et des violettes, Tourrettes sur Loup qui jouit d’une situation géographique idéale, entre mer et montagne, à 20 km de Nice et 30 km de Cannes.
     


    Site fortifié autour de son imposant Château vers le 14ième siècle, Tourrettes possède une richesse architecturale originale articulée autour d’une artère centrale en demi-lune. Village secret, il ne dévoile son mystère qu’une fois franchies les portes situées de chaque côté de la place. Les Romains, arrivés au 3ième siècle av. J.C., nomment les tribus celto-ligures occupant le territoire, les « Nérusi » et leur lieu d’installation « Turris Alta » traduit par « lieux d’observation élevés » ce qui a donné Tourrettes. En fait il semble que le nom dérive du mot Ligure « Tor » qui signifiait « palier dans la montagne ».
     


    En 1463, les malheurs s’abattent sur Tourrettes, la peste ravage le pays pendant 70 ans, suivie par les guerres de religions, celle entre l’Autriche et l’Angleterre (1744-1748), celle de la succession d’Espagne, la Révolution où le dernier des Villeneuve, César, s’enfuit pour l’Italie où il est exécuté en 1793 près de Vintimille. Le château est transformé en hôpital pour l’armée d’Italie avant d’être vendu comme bien national et devenir l’Hôtel de ville.
     


    La Violette de Tourrettes sur Loup fait la renommée du village depuis plus d’un siècle. Odorante, colorée, très prisée pour ses bouquets comme en parfumerie et confiserie, la « Victoria » est toujours cultivée. La Fête des Violettes, célébrée le 1er ou 2ème week-end de mars annonce le printemps et décore pour l’occasion les chars du Corso fleuri (Visite des exploitations de violettes de novembre à mars).
     


    Depuis plus de cinquante ans, dans le dédale des ruelles et des impasses, de vieilles maisons abritent des ateliers et des boutiques. A leur établi, devant leur tour, leur four, leur chevalet ou leur métier à tisser, peintres, sculpteurs, tisserands, potiers, mosaïstes, stylistes... proposent aux visiteurs de découvrir au travers de leurs créations des œuvres insolites et uniques. Prisée par les cinéastes dès 1925, Tourrettes devient un lieu de rencontre de musiciens, peintres, écrivains, poètes, et vit un regain de création dans les années 50...
     


    Quelle région en France, de nos jours, n'a pas sa petite histoire de fantôme, de dame blanche, ou d'ovni, qu'on se raconte le soir au coin du feu lorsque l'hiver est bien installé ? Le Col de Vence, dans les Alpes Maritimes, n'échappe pas à la règle. Culminant à 1000 mètres d'altitude, isolé mais facile d'accès en voiture, le Col de Vence est apparemment l'endroit idéal pour la promenade, ou pour la découverte de sa faune et de sa flore, ainsi que de ses pierres évoquant des formes inhabituelles. Le Col de Vence n'en est pas moins un lieu chargé d'histoire et de mystère. Il fut occupé par les Némésis, les Romains, puis par les Templiers qui érigèrent ici la chapelle de Saint Barnabé. Point d’OVNI, ni de pierre qui roule, je n’ai trouvé que de la neige fraîchement tombée sur le parcours.
     


    De l’autre côté du col, la deuxième étape : Coursegoules. Elle a pris son aspect définitif vers le 11ième siècle. A partir de 1620 et jusqu’à la Révolution Française, Coursegoules devint « Ville Royale » en 1636. Le nom puise ses origines dans la langue Celte, dont la signification retrace le choix du lieu d'implantation du Village : Cor Seg pour rocher pointu. Le village a été construit selon un plan défensif avec ses remparts.
     


    Adossé à une arrête au versant Est de la chaîne du Cheiron, le village offre une magnifique vue d’ensemble. Mais il faut surtout flâner dans le dédale des ruelles et escaliers, apprécier les linteaux de portes, tous sobres et pourtant différents, porches et voûtes qui ornent les moindres granges. Des remparts on ne manquera pas d’admirer la magnifique vue sur les crêtes du Cheiron.
     


    Se promener dans le village c'est découvrir son patrimoine architectural dont les plus anciens édifices remontent au 13ième siècle, les autres bâtiments principaux sont gravés à l'époque du 17ième siècle. Ce patrimoine est un livre ouvert sur l'origine du village. Vous y découvrirez la façade de l'école Freinet, le lavoir de la place du plat, le Pountis avec sa vue panoramique sur les champs, la place du Cheiron, la porte Est des remparts, le moulin du 13ième siècle, la chapelle des Pénitents Blancs, l'église Sainte Marie Magdeleine …
     


    Pour découvrir la commune vous emprunterez les chemins balisés qui vous conduiront, par la voie romaine, sur le site classé du hameau de Saint Barnabé en passant par le Pater Noster ou la Combe des Enfants,  puis vous grimperez jusqu'au Pic de Jérusalem sur le Cheiron, en laissant derrière vous les restanques sur lesquelles, jusqu'en 1860, on cultivait le blé et la rose qui était destinée aux parfumeries de Grasse. Encadré par la forêt de Garavagne, le Hameau de Saint Barnabé s'étend dans un décor unique, aux étendues dénudées sur un fond de dolines et rochers aux formes étranges ( village nègre )…
     


    Troisième étape : Saint Jeannet. Pittoresque village perché, il a été construit jadis à l’abri de son Baou dans un souci de protection contre les ennemis d’alors tout en jouissant d’une exposition plein sud propice à la culture des oliviers, de la vigne et des fleurs. Le Baou de Saint-Jeannet (d’une altitude de 807 m) a toujours joué un grand rôle dans l'histoire du village. Il a d'abord servi à protéger les hommes qui se réfugiaient dans ses grottes. Il est maintenant réputé auprès des randonneurs et des escalades. Sur son sommet, un magnifique panorama s'offre à la vue, à la fois sur le bord de mer, de Nice à l'Esterel, et sur les montagnes de l'arrière pays.
     


    Le vieux Saint-Jeannet est parcouru de ruelles tortueuses et de nombreuses impasses. La rue de la Tour étant assez caractéristique, car c’est la seule voie de Saint-Jeannet qui soit à la fois large, rectiligne et soigneusement pavée. La place Sainte-Barbe, à l'entrée du village, offre un panorama grandiose jusqu'à la mer. Ces passages sont empierrés et coupés de marches pour annuler les effets du ravinement. La pratique des Calades, caractéristiques des ruelles provençales, a pour origine le pavement des voies romaines. 
     


    Après être passé sous une arche remarquable, la terrasse du Panorama (19ième  siècle), au centre du village, offre également un point de vue unique sur la campagne environnante et la Baie des Anges.
     


    Une tour sarrasine, de 15 mètres de haut, probablement érigée au 15ième siècle, située à l'extrémité ouest du noyau médiéval, des chapelles provençales et un lavoir du 19ième siècle font aussi parti du décor. C'est en mai 1666 que l'église paroissiale de Saint-Jeannet qui venait d'être édifiée à son emplacement actuel, fut consacrée par Mgr Antoine Godeau, évêque de Vence. Sa construction demanda quatre ans de travaux aux frères Blaise et Jacques Casanolve, des maçons de Cannes qui avaient remporté, pour 1744 livres, le marché lancé par la municipalité. La décision de construire une nouvelle église avait été prise parce que la précédente tombait en ruines. L'ancienne église paroissiale était située sur l'emplacement du cimetière actuel, à la Tourraque, là où se trouvait le coeur du village à la fin du 13ième siècle.
     


    Plusieurs fontaines dont celle du Planestel (1875) et celle de la place de l'Eglise (1876). Cette dernière que l'on a voulue monumentale, à laquelle est associé un certain idéal de progrès, célèbre l'arrivée de l'eau dans plusieurs points fontaines du village. Le village ne bénéficiait jusqu'alors que des eaux de pluie recueillies dans des citernes, de puits périphériques et de deux sources situées à plus d'un kilomètre en contrebas.
     


    Quatrième étape : La Colle sur Loup. Cité des Antiquaires et des Créateurs d’Art, la Colle est une agréable station climatique et touristique entourée de verdoyantes collines boisées. La rivière « Le Loup » est l’un des principaux attraits du village. Ses rives sont de véritables oasis de fraîcheur, ses eaux paisibles et murmurantes sont très appréciées aux heures chaudes de l’été bien entendu. Le centre ville est charmant et typique avec ses rues commerçantes et ses petites ruelles anciennes où nous découvrons un riche patrimoine architectural et religieux.
     


    Cinquième étape : Saint Paul de Vence. A l’origine un site défensif naturel, Saint-Paul est ceinturé de remparts édifiés dans la première moitié du 16ième siècle sur ordre de François 1er. Le village devint « place forte royale » opposée à la puissante citadelle de Nice.
     


    A la période de la haute antiquité classique, deux civilisations majeures vont se succéder, posant les fondements de notre culture méditerranéenne. Les Grecs, fins navigateurs, colonisent les régions bordant la Mer Méditerranée et fondent les grands ports (principalement Marseille, Monaco, Nice et Antibes en ce qui concerne nos côtes), et introduisent les cultures de l'olivier et de la vigne qui deviendront le nerf de l'agriculture locale. Les Romains menant une véritable «conquête du monde» investissent la région au IIe siècle avant J.C. et imposent leur rigueur en matière militaire, juridique, administrative. Ils édifient des grandes cités et bâtissent les voies romaines, contribuent à la structuration de l'économie régionale. A la chute de l'Empire romain (476 après J.C.), la Provence traversera une période troublée, semée d'épidémies et d'invasions barbares, ruinant le faible équilibre économique et démographique. C'est cette insécurité qui pousse les paysans à se rassembler et qui conduit à l'émergence de ces «villages perchés».
    

 

    Ce bijou de notre chère Provence ne s'est pas fait en un jour ; le décor est planté, comme figé et immuable, pourtant façonné pendant des siècles par Dame Nature et la main de l'Homme. Saint-Paul verra le jour au 11ième  siècle et bientôt le castrum Santo Paulo (château de Saint-Paul), dont seul le donjon subsiste, dominera le village.
     


    L'histoire ne se lit pas seulement dans les livres, elle se vit. Saint-Paul conforte cette philosophie en offrant un étonnant parcours qui commence à la porte de Vence. Un édifice fait d'un arc plein cintre à côté duquel se trouve le canon Lacan. Vétéran de la bataille de Cérisoles (1544), remportée par François 1er sur Charles Quint, il doit son nom au capitaine qui le servait. Passé ce seuil, se dresse la tour à mâchicoulis, vestige des fortifications du 14ième siècle. Son intérêt réside dans l'utilisation de galeries dont les planchers étaient percés de petites ouvertures par lesquelles de l'huile ou de l'eau bouillante pouvaient être jetées sur les assaillants.
     


    Erigés vers la lumière, les remparts contemplent l'horizon d'un œil bienveillant. Il faut remonter au Moyen Age pour trouver l'origine de cette muraille, classée aujourd'hui monument historique. En ces temps lointains, les seigneurs, confrontés aux invasions et aux pillards, n'avaient d'autres alternatives que de bâtir des enceintes et des tours. Les fortifications médiévales furent enrichies sous François 1er de fortifications plus modernes. Saint-Paul témoigne de la symbiose parfaite entre ces deux architectures. Acte fondateur de la cité, les remparts ont structuré l'habitat en un tout cohérent.
     


    En remontant la rue Grande, ancienne voie romaine, le Pontis, pont qui traverse la rue et relie ainsi deux maisons, apporte à Saint-Paul un élément de style supplémentaire. A quelques pas du Pontis, surgit la fontaine la plus célèbre de France. Emblème du village, elle date de 1850. A cette époque, les sources étaient l'objet de toutes les convoitises et de toutes les divisions. Jusque dans les années 20, les sources donnèrent lieu à de véritables joutes électorales. Provenant du Malvan et de la Font renaude, les eaux servaient à l'alimentation de la population, du bétail, à l'arrosage des cultures et aux lavandières.
     


    Gardiennes de Saint-Paul, la chapelle Saint-Michel (12ième siècle), située dans l'enceinte du cimetière et la chapelle Sainte Claire (16ième siècle), face à l'entrée du village, furent des lieux d'accueil autant que des lieux de culte. Notre-Dame de la Gardette, appelée aussi chapelle Saint Georges, tire son nom d'un lieu qui servit de refuge aux habitants au cours du Moyen Age. Celle de Saint Charles et Saint Claude est la plus récente (17ième siècle).
     


    Symbole de temps révolus, le donjon est la seule partie d'un château aujourd'hui disparu. Depuis le 18ième siècle, il abrite la mairie. Contrairement à ce que l'on voit en d'autres endroits, notamment à la Penne où la tour est de dimensions réduites, ce donjon est logeable grâce à une superficie intégrant trois étages spacieux. Le donjon semble avoir subi de profonds bouleversements si l'on se réfère aux techniques et à l'emploi des pierres caractéristiques du 12ième et du 17ième siècle. Au sommet se trouve une cloche fondue en 1443. Sur son mécanisme est inscrite la devise suivante : Hora est jam de sommo suggere (les heures nous invitent à la rêverie).
     


    En se promenant dans les petites ruelles pittoresques du village, de la Porte de Vence à la Porte de Nice en passant par la rue Grande, on découvre de magnifiques façades anciennes médiévales et baroques. On flâne à la découverte de ruelles et jardins insoupçonnés, de petites places, de fontaines, de porches et fenêtres délicatement ouvragés qui font le bonheur des photographes.
      


    La beauté du site, sa douceur de vivre et son exceptionnelle lumière ont inspiré de nombreux artistes, écrivains, poètes et peintres célèbres, dont certains y ont définitivement élu domicile. Les saint-paulois ouvrent leur village et dévoilent leurs secrets à qui sait prendre le temps d’une rencontre intime et sincère.
     


    Sixième étape : La Gaude. Petite commune du Moyen Pays, elle possède aussi son Baou qui s’élève à 796 mètres. Moins escarpé que celui de Saint Jeannet, son relief permet quant à lui aux parapentistes, de prendre leur envol. Pas d’imprudence, mais on peu apprécier la vue panoramique sur la Côte d’Azur et, à quelques centaines de mètres plus loin l’un des plus vieux et des plus grands arbres de France, le chêne Daumas âgé de plus de 500 ans.
      


    La première trace du nom du village est retrouvée dans le cartulaire de Lérins, aux environs de l'an 1000. C'était l'Alagauda primitive, implantée aux alentours du château de la chapelle Saint-Pierre. La juridiction des Templiers y règne dans la deuxième moitié du 12ième siècle, jusqu'à son abolition en 1308, juridiction partagée avec Romée de Villeneuve, puis ses enfants. En 1470, c'est la guerre du Roi René contre les Aragonais : les dévastations, la peste, la désertification. En 1599, Alagauda retrouve son identité sur un nouveau site et devient La Gaude.
     


    Dès cette époque il faut souligner l'organisation de la population en véritable communauté, une ébauche de vie sociale, négociant une charte avec le Seigneur, des conventions avec les communautés voisines réglant des problèmes de pâturages notamment. Au coeur du village on peut admirer les ruelles chargées d’histoire, La Chapelle St Ange décorée par Alexis Obolensky et Alain Peinado ainsi que l’écoMusée Vivant de Provence.
     


    Les nuages se font plus menaçants et la pluie redouble d’ardeur, il est temps de rejoindre Vence pour un repos bien mérité ? au chaud dans une chambre confortable…

 
Armand, 

 

 

Commentaires

lafianceedusoleil le 11-03-2010 à 22:20:45
bonsoir Armand,

que de super beaux endroits, tu nous fais découvrir aujourd'hui. Les photos sont magnifiques, merci pour ce beau reportage, cela donne envie d'y aller. La prochaine fois, tu n'emmènes !!!

Merci pour cette superbe balade.

Douce nuit

bisou


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Guiphitho le 11-03-2010 à 12:11:13
Que de merveilles! J'aime flâner dans les villages sous le soleil de Provence...

Merci Jakin

Bonne journée

Carine
lolo78000 le 11-03-2010 à 07:00:55
kikou très bonne journée et de gros bizzzous