La Thaïlande c'est aussi, Emprunter la voie des rivières, à bord de radeaux de bambou, se laisser bercer sur le dos d'un éléphant à travers la forêt, et aller à pied à la rencontre des tribus du nord frontalier. Découvrir l'art de vivre et le quotidien d'un peuple fier, tolérant et gai, formé à l'école du Bouddha…
Connue sous le nom du "Siam" jusqu'en 1939, et à nouveau entre 1945 et 1949, mais le 11 mai 1949, il fut instauré par proclamation officielle que le pays se nommerait dorénavant "Thaïlande". Le mot "Thaïlandais" signifie "Libre" et par conséquent "Thaïlande" signifie "Terre des Hommes Libres"…
La Thaïlande, c'est avant tout les Thaïs et leur amour inconditionnel pour la vie. Résolument ancrés dans la modernité occidentale, les habitants de la capitale aiment à déambuler dans les immenses centres commerciaux qui recèlent la multitude de biens de consommation produits ou copiés en Asie. Ceci, bien loin de la réalité des campagnes, où les groupes de jeunes ou les familles travaillant à Bangkok aiment à s'évader à l'occasion des fêtes bouddhiques ou villageoises…
Le paysage thaïlandais est marqué par les toits scintillants des myriades de temples bouddhistes qui jalonnent les routes de ce royaume bouddhiste. La visite des temples est un moment inoubliable d'un séjour en Thaïlande, effigies majestueuses de Bouddha, cloîtres autour de jardins paisibles, piliers de teck finement peints soutenant des sanctuaires millénaires…
Le royaume de Siam exerce une attirance particulière depuis longtemps, son peuple fier et souriant assurant son indépendance à travers les siècles, son patrimoine culturel, architectural et artisanal qui résulte de cette longue histoire passionnante, ses paysages qui présentent la quintessence de la tropicalité entre jungles et plages bordées de palétuviers et de cocotiers. Destination touristique s'il en est mais qui ne décevra ni les aventuriers ni les conformistes, elle enchantera ceux qui naviguent entre ces deux prototypes de voyageurs…
Une escale à Paris Roissy et 12 heures de vol plus tard, nous atterrissons au petit matin sur le tarmac de Bangkok. La lumière est douce et l'air nous entoure d’un léger hale de chaleur. Après d’interminable couloir que nous parcourons au pas de course nous sortons enfin à l’air libre. Maï, notre guide, nous attend avec un pick-up 4x4 pour nous conduire à 85 kilomètres de la capitale…
On débarque à Bangkok avec des images de canaux champêtres, de marchés colorés, de bouddhas paisibles… Et c’est un grand jardin de béton rugissant qui vous prend à la gorge ! Nous traversons des Avenues interminables. Buildings démesurés et bâtisses informes baignent dans un tohu-bohu d’enfer. Une ville déstructurée, en pleine fuite en avant et pourtant mystérieusement grisante, qui tire le visiteur par la manche et lui saute au cou…
Une heure trente de route, dans un flot continu de véhicules colorés, et notre guide nous dépose aux portes de Bang Pa Inn : un ensemble de palais et de pavillons. Elue résidence d’été, des le début du 17ième siècle, par les souverains d’Ayutthaya, l’île de Bang Pa In a connu des fortunes diverses, avant de recevoir les faveurs du roi Chulalongkorn (Rama V. 1868-1910), qui y fit édifier la plupart des bâtiments actuels…
L’ensemble popularisé par l’exquis pavillon royal au milieu d’un petit lac, est relativement disparate et reflète l’attrait qu’exerçait l’Occident sur les souverains de Thaïlande à la fin du 19ième siècle. Il ne reste plus rien des bâtiments d’origine, détruits par les Birmans lors du sac d’Ayutthaya, en 1767. On est parfois charmé, parfois surpris par la promenade dans le parc, où des statues néo-classiques contemplent des pièces d’eau reflétant un observatoire en forme de minaret, un pavillon chinois tarabiscoté, des palais baroques à l’italienne, ou encore des résidences à la française…
Le pavillon chinois, situé au centre du parc, fut offert par la communauté chinoise en remerciement des facilités d’installation qui lui étaient consenties au Siam. Il est somptueusement meublé et peut se visiter. On y fait même quelques prières devant Bouddha…
Autre curiosité du parc, les arbres taillés en forme d’animaux, qui constituaient un décors très prisé au début du 20ième siècle. En suivant le cours de la rivière principale, par le parc, nous arrivons à une église néo-gothique transformée en temple bouddhique, le Wat Nivet Dharmaprawat…
Vingt kilomètres plus loin, nous pénétrons dans l’ancienne capitale détruite par les Birmans. L’ancienne Ayutthaya est construite sur une île artificielle située au confluent de trois cours d’eau, Chao Phraya, Lopburi et Pasak. Elle est sillonnée par 140 km de canaux. Au fil des règnes de ses 33 rois, une quantité impressionnante de temples et de palais a été édifiés. Les ruines s’étendent sur 15 km²…
Site archéologique majeur en Thaïlande, tant par son étendue que par son contenu émotionnel, Ayutthaya a été fondée en 1350, et rasé par les Birmans en 1767. Soigneusement restauré l’ancienne capitale est devenue un parc archéologique bien entretenu, aux pelouses rasées de près et bordées de massifs de fleurs. Conformément à la tradition thaïe, ce sont le ciment et le béton armé qui sont appelés au secours des édifices croulant, et des bouddhas anonymes, comme sortis d’usine, méditent sur une gloire désormais révolue…
Il est temps de rejoindre notre hôtel, le Krungsri Riverside, pour une nuit de repos bien mérité…
Très tôt le matin nous partons pour Kanchanaburi. Située au confluent des deux rivières Kwaï (Noï et Yaï), elle ferait volontiers oublier les horreurs de la Seconde Guerre mondiale, n’étant l’incontournable témoignage de ce tragique épisode. On sait que les japonais, grisés par la chute de Singapour en février 1942, entreprirent la construction d’une ligne de chemin de fer stratégique de 415 km pour relier la Thaïlande et la Birmanie en enjambant la rivière Kwaï…
Ils mirent au travail des prisonniers alliés, dans des conditions à la fois atroces et héroïques, admirablement romancées par Pierre Boulle. Les cimetières alliés sont toujours un lieu de pèlerinage pour les familles australiennes, Britanniques, canadiennes dont les parents reposent à Kanchanaburi…
Après avoir visité le Musée Jeath et le Musée WWII rappelant l’enfer de la construction du chemin de fer, nous nous dirigeons inévitablement vers le pont de la rivière Kwaï. Le pont actuel fut construit après la guerre, puisque le pont initial essuya plusieurs bombardements en 1945. Il est particulièrement laid, avec ses piliers de béton et ses superstructures en acier, comparé au premier pont de bambou qui apparaît sur certaines photos. C’est un site incontournable qu’on ne peut que traverser en sifflotant un air célèbre, histoire de se donner du courage, car le traverser relève de l’exploit. Le tablier du pont est ajouré. Il faut donc mettre ses pieds bien à plat sur les traverses et ne pas regarder en bas au risque de perdre l’équilibre et de tomber dans la rivière…
Le groupe (six personnes) se sépare en deux. Les femmes se dirigent vers les milliers d’échoppes colorées qui présentent dans un désordre sélectionné : saris, tissus, jupes et foulards de soie aux dessins traditionnels. Les hommes, eux, tentent une traversée du pont. Tout le monde se retrouve à la gare pour emprunter pendant quarante minutes, « le train de la mort » qui nous laissera au terminus de la ligne, à Nam Tok…
Tirés par une locomotive à vapeur, les quelques wagons des années « trente » s’ébranlent dans un bruit infernal. Les bogies grincent à chaque courbes de la voie ferrée, et sautent sur les mauvais raccordements qui jalonnent le parcours. Et tout cela à petite vitesse, car la ligne est construite sur pilotis de bois, le long de la rivière…
« Nam Tok !, Nam Tok !, Terminus, tous le monde descend !.. », nous sommes en pleine campagne ? Un taxi brousse, vient nous récupérer pour nous mener quelques kilomètres plus loin dans un hôtel traditionnel en bois, le Pung Waan Ressort Noï, situé en pleine jungle, le long de la rivière mythique, …
Nous en profitons pour nous détendre dans ce décors de rêve. Dans le milieu de l’après-midi une balade d’une heure en pirogue nous est proposé par notre guide pour découvrir la rivière Kwaï. Nous nous laissons glisser au fil de l’eau dans un encadrement reprenant toute la palette des verts lumineux. Puis se sera la traditionnelle séance de massage Thaï (non, pas amical ! Mais médical). On se laisse envelopper sans crainte dans une pâte d’argile aux herbes et au cumin, et surtout on se fait masser les pieds ! Après cela, on se sent tout à fait prêt pour sombrer dans les bras de Shiva…
Après le petit-déjeuner nous flânons encore quelques temps devant l’entrée de l’hôtel ou sont aménager de larges plans d’eau. A proximité du premier bassin des Thaïs nourrissent les poissons avec du pain de mie. En s’approchant de plus prêt on découvre avec stupeur que ce sont des piranhas. Il est interdit de tomber dans le bassin ! Puis nous reprenons la route en nous enfonçant encore plus loin dans la jungle vers la frontière birmane…
Après une heure de route dans la jungle épaisse, nous faisons notre première halte dans une petit village de pêcheurs. Bière locale et fruits de saisons sont à notre disposition sur un étalage avec les traditionnels souvenirs du pays. Puis nous empruntons un long ponton de bambou qui danse sous nos pas, avant de nous installer dans le fond d’une pirogue, pour découvrir les maisons flottantes très typiques de la Thaïlande…
Nous sommes dans la vallée de la Kwaï, une région d’une grande beauté entre montagnes vertes creusées de grottes et cascades impressionnantes. Nous naviguons sur un grand lac qui n’est en fait qu’une immense retenue d’eau, dont l’ouvrage principal se trouve en fin de vallée…
Quelques kilomètres plus loin, nouvel arrêt pour visiter les chutes d’eau Kroengkrawia Waterfall. Un chemin escarpé monte dans la végétation luxuriante, puis au détour d’un court lacet une rivière se jette en cascades successives vers un bassin de rétention entouré de gigantesques tecks…
La route est bonne, sinueuse et particulièrement spectaculaire, surtout la portion entre Pung Waan et Thong Pha Phum, qui longe épisodiquement le grand lac de retenue. Nous arrivons enfin au col des trois pagodes qui marque la frontière avec le Myanmar (Birmanie) et le terminus du « triste chemin de fer de la mort » longtemps considéré comme « sensible »…
Il faut maintenant passer la frontière pour rejoindre notre destination de l’après-midi : le marché local de Praya Taong Su et le temple birman Wat Soa Roiton qui se trouvent en Birmanie. Mais nous n’avons pas de chance ! L’état des relations entre la Thaïlande et la Birmanie est au plus mal. L’armée thaïlandaise a fermé la frontière à la suite d’escarmouches avec les paysans birmans, et elle nous invite à faire demi tour dans les plus bref délais. Nous prenons le temps quand même de faire un peu de shoping sur la frontière après quelques minutes de négociations…
Nous reprenons la route en direction de la petite ville de Sangkhlaburi notre étape pour la nuit « au bout du monde ». La ville compte environ dix milles habitants, en grande partie des réfugiés Karens, môns et birmans fuyant l’insécurité et la conscription forcée en Birmanie. Nous visitons le temple môn Wat Wang Wiwekaram qui abrite une colossale statue de marbre vénérée par les Thaïs et les Birmans…
Il est temps de rejoindre notre hôtel, le Pornpailyn, une construction plantée au milieu de nul part, sur les bords d’un lac entourée de brume, comme dans un mauvais film à suspens. Seul le coucher de soleil nous plongera dans un sommeil réparateur…
Au petit matin la brume est toujours là pour nous cacher furtivement ce que le soleil rasant va nous dévoiler dans un petit moment. Pendant le petit déjeuner les rayons obliques de l’astre de lumière éclaire lentement la surface de l’eau et le paysage dans toute sa splendeur s’illumine sur la berge d’en face. Un moment magique dans le silence de la terrasse panoramique…
La pirogue est prête en contrebas pour une belle balade sur le lac artificiel de San Prasop qui fut créé par la construction d’un barrage ayant englouti le temple Wat Wangwiwekaram. Nous glissons sur les eaux calmes et visitons tour à tour les parties non submergées de la citée inondée…
Il est temps de rejoindre la terre ferme car dans la pirogue nous sommes assis sur le fond, le dos et les pieds sur les bordages, installés en quinconce. Alors après deux heures de navigations, le dos et les fesses sont aussi raide que les planches de teck de l’embarcation ! Lentement nous nous dirigeons à présent vers un petit village Mön situé sur les hauteurs de la berge. Un petit exercice d’équilibre pour se déployer dans la pirogue sans la faire chavirer et nous voilà sur un embarcadère de fortune. Pas le temps de détendre les muscles des cuisses, car il faut grimper les 150 marches qui nous élèverons au sommet du plus vieux pont de bois de la Thaïlande…
Au sommet tout le monde reprend sa respiration, pendant un petit moment, même notre guide, puis nous nous élançons sur cette longue structure en bois qui danse avec nos pas. La vue sur le lac est magnifique et au loin on aperçois la porte d’entrée du village qui n’a conservé de traditionnel que son pont et son temple. Dans le village quelques un d’entre nous se sacrifient au joie du marchandage…
A la sortie du village le pick-up nous attend. Nous reprenons la route de Nam Tok et descendons la vallée jusqu’à la rivière Kwaï, puis nous traversons une végétation danse jusqu’au Sayok Elephant Park. Un lieu privilégié ou sont protégés les éléphants Asiatiques. Dans la nursery des jeunes éléphants jouent avec les touristes. Le jeu consiste à leurs présenter un billet de 100 baht qu’ils prennent dans leur trompe. Puis ils vont le porter à une marchande devant un étalage pour acheter des produits sucrés qu’ils vous ramènent dans un sac. Ils attendent devant vous, car il faut leur donner à manger. Ils vous remercient ensuite en barrissant…
Nous ne perdons pas de temps pendant la visite car nous en profitons pour faire une balade d’une demi-heure à dos d’éléphant. Le départ à lieu sur un promontoire de bois. Une fois bien installé le cornac dirige notre éléphant dans la brousse et lui fait traverser un bras de la rivière Kwaï. Un pur moment de joie…
195 km plus loin nous entrons dans Bangkok, la capital moderne qui brille de tous ses néons. Le pick-up se glisse dans le flot de la circulation toutes fenêtres fermées. C’est le nouvel an Thaï et la tradition veut que l’on s’arrose d’eau mélangée à une fine farine de maniocs. Des jeunes gens en groupe sur des véhicules à plateau vous arrosent copieusement avec des bassines d’eau gluante a travers les fenêtres des voitures. Les touristes n’y échappe pas ! Bien au contraire ! Dans cette effervescence joyeuse nous atteignons sans dégâts importants notre hôtel : Le Rembrandt pour deux nuits…
Aujourd’hui la journée est consacrée à la visite du vieux centre royal de Bangkok. Nous commençons par le Grand Palais ceinturé par un mur long de 1 900 mètres construit en 1782. Terminé sous le règne de Rama IV (1851-1868), il présente une juxtaposition de styles où la tradition orientale rencontre des influences occidentales classiques. Sa construction fut entreprise en 1782, sous le règne de Rama 1er. Il n’est plus habité puisque le roi actuel réside au palais Chitralada…
Dusit Maha Prasat fut construit à l’époque de la révolution française, sous le règne de Rama 1er, il présente un style thaï précieux nettement plus élégant. Il fut utilisé pour la dernière fois en 1910, lors de la cérémonie d’investiture de Rama VI. Le petit pavillon Amporn Phimok Prasat, décoré de mosaïques, constitue l’un des plus purs exemples de l’architecture thaïe. Il était utilisé par le roi pour troquer son costume de ville contre des habits de cour. Une reproduction en fut présentée en 1958 à l’Exposition universelle de Bruxelles…
Nous visitons ainsi Wat Phra Kéo (le temple du bouddha d’émeraude), c’est le temple le plus prestigieux du pays ; le Panthéon Royal, il abrite des statues grandeur nature des rois de la dynastie régnante ; le Mondop (la bibliothèque), qui renferme les textes sacrés ; Amarin Vinitchaï Hall (la cour de justice) ; Wat Arun (le Temple de l’Aube), Wat Benjamabopitr (le temple de Marbre), le plus récent et le plus grand des temples de Bangkok ; et pour finir, nous nous dirigeons vers le Wat Po (le Temple du Bouddha couché) à l’aide de « tuk tuk » que notre guide à réservé devant l’entrée du Palais…
C’est le plus vaste et le plus ancien des temples de Bangkok. Il fut fondé au 16ième siècle à l’époque d’Ayuthaya. il fut conçu comme un moyen privilégié de diffusion des connaissances parmi toutes les couches de la société. Dans les pavillons destinés à l’enseignement, on peut voir des planches pédagogiques relatives à l’astrologie, à la littérature, aux techniques guerrières, à la morale, à la médecine et même à l’art du massage. Le Bouddha couché recouvert d’or mesure 46 mètres de long sur 15 mètres de haut. L’étrangeté naît de la disproportion entre cette statue colossale et le temple exigu qui l’abrite…
Il est impossible d’échapper à Bouddha : bouddha géant couché, bouddha en or massif, bouddha d’émeraude, qui change de tenue au gré des saisons, bouddha sobre, bouddha chic etc. De l’autre côté du fleuve Chao Phraya, la balade dans la cité lacustre de Thonburi laisse deviner le Bangkok de jadis. Le Hang Yao, « pirogue à longue queue », file sur l’eau, entourée d’une végétation luxuriante, dans une atmosphère d’Asie mystérieuse. Une longue promenade de 18 km tout en observant l’incroyable ballet nautique sur le fleuve : barges à riz, pirogues chargées de primeurs, de fleurs ou de charbon, restaurants flottants, bateaux taxis, rameurs à l’entraînement…
Les petits plaisirs de Bangkok, c’est aussi se régaler au coin de la rue d’un riz pimenté, prendre le thé dans le vieux bâtiment de l’Oriental Hotel, poser un regard buissonnier sur ces femmes asiatiques qui effleurent à peine le sol, comme si elles flottaient dans l’air. Se plonger dans sa nuit fiévreuse, redécouvrir le quartier chinois qui tourbillonne 24 heures sur 24, foncer au marché de nuit de Suan Lum, le paradis du shopping, dîner dans l’enceinte du marché avec une ambiance garantie et finir sagement dans les draps du Rembrandt !…
Très tôt ce matin nous quittons notre hôtel à pied jusqu’à la station du BTS, train aérien pour rejoindre un autre marché extraordinaire, le marché aux puces de Chatuchak. Avec ses dix mille stands, c’est le plus grand marché d’Asie et on y trouve absolument tout ce qui se fait dans la région en matière de vêtements, accessoires, bijoux, bagages, articles de décoration, vaisselle, antiquités, brocante, plantes vertes, animaux de compagnie ou animaux rares. Les commerces sont au coude à coude pour écouler les produits sortis d’ateliers clandestins. Au coin des rues des marchands d’articles de toutes sortes vous rappellent que ce pays est aussi le « temple » de la contrefaçon !…
Tout le monde fait provision de vêtements très colorés au design asiatique à des prix défiant toute concurrence, puis notre guide sonne le rassemblement car nous devons partir pour 240 km de route et atteindre, si tout va bien, dans quatre heures, la ville de Rayong au bord de l’océan. En chemin on s’offre un déjeuné libre chez le « Mac do » local implanté sur une aire d’autoroute…
Nous posons nos valises pour deux nuit dans le Novotel Rim Pae un hôtel international implanté depuis peu à l’ouest de Ban Phe. Il dispose de tout les atouts pour prendre le relais d’une Riviera siamoise qui s’essouffle un peu : belles plages de sable fin, eaux claires, vie locale préservée…
Une journée de repos sur cette plage idyllique qui est le meilleur endroit pour déguster une cuisine métissée, d’influences thaïe, chinoise ou malaise. Entre la soupe de crevettes à la noix de coco, le curry de poisson, la salade de mangue verte et le flan aux oignons dans sa feuille de bananier, les papilles, elles aussi, sont à la fête !…
Le lendemain matin dernière matinée pour faire des emplettes dans la galerie marchande de l’hôtel. Puis vers onze heure un taxi vient nous chercher pour l’aéroport de Bangkok. Trois heures plus tard nous atterrissons sur le tarmac de Siem Reap au Cambodge ou une chaleur suffocante nous enveloppe immédiatement. Notre guide Sham nous souhaite la bienvenue et nous nous retrouvons pour le dîner chez « Madame Butterfly » un restaurant asiatique tenu par un français…
Après une bonne nuit de sommeil, au frais dans les appartement du Lotus Angkor Hôtel, nous nous présentons devant la porte sud de la capitale ancestrale d’Angkor Thom (12ième siècle) avec ses immenses statues. C’était la cité royale construite par Jayavarman VII (qui régna probablement de 1181 à 1220), roi bouddhiste de l'Empire khmer, à la fin du 12ième siècle et au début du 13ième siècle, après qu'Angkor fut conquise et détruite par les Chams…
Cette cité se situe à environ deux kilomètres de la rive droite du Siem Reap, une rivière tributaire du Tonlé Sap. La cité royale a la forme d'un quadrilatère, d'environ trois kilomètres de longueur et de largeur, entouré d'un rempart haut de huit mètres bordé par des douves. Au milieu de chacun des quatre murs de l'enceinte se trouve une porte monumentale, ornée d'immenses visages d'un des quatre Grand Rois du panthéon hindouiste et de la représentation d'Indra chevauchant son éléphant tricéphale…
Ces quatre portes sont reliées par deux voies perpendiculaires qui se rejoignent au centre de l'enceinte où se situe le Bayon. Une cinquième porte, la porte de la Victoire, se situe un peu au nord de la porte du mur Est (la porte de la Mort) et permettait d'accéder à la Terrasse des éléphants du Palais Royal, par une route pavée probablement destinée à accueillir les défilés victorieux. Cette porte est dans l'alignement du centre du bārāy oriental, marqué par le Mébon…
À chaque porte correspond une chaussée qui franchit les douves. Ces chaussées sont gardées de chaque côté par 54 géants, des yakua, qui tiennent le serpent fabuleux, le nāga montant la garde devant les quatre grands rois. À l'intérieur de cette enceinte, se trouvent les ruines de palais, de temples et d'autres bâtiments, envahies par la forêt que nous visitons aussi : les vestiges du Palais Royal, construit sous le règne de Suryavarman I, 150 ans avant l'érection de l'enceinte ; le Phiméanakas, structure religieuse pyramidale qui se trouve dans la même enceinte que le Palais Royal, Palais Céleste où, selon la légende, le roi passait la première partie de chaque nuit avec la Reine soleil ; la Terrasse des éléphants qui domine la place royale et sur laquelle donnait l'entrée du Palais Royal, et la terrasse du Roi lépreux, située au Nord de celle-ci ; le temple du Bayon, temple d'État de Jayavarman VII ; deux petits temples bouddhiques: le Preah Palilay, à une seule tour, décoré de scènes de la vie de Bouddha, et le Tep Pranam dont ne subsiste plus guère qu'une très grande statue du Bouddha assis…
La chaleur est étouffante, il fait plus de 40 degrés, le taux d’humidité est au maximum. Notre chauffeur, qui a l’habitude, a transformé la malle du véhicule en glacière pour nous offrire toute les demies heures une bouteille d’eau fraîche et une petite serviette éponge imbibée d’eau glacée pour nous rafraîchir. Mais malgré toutes ces précautions nous transpirons à grande eau au point de mouiller tous nos vêtements. Alors quand vient enfin l’heure de la pose déjeuner nous apprécions tout particulièrement une bonne bière fraîche…
En début d’après-midi on se présente devant le plus impressionnant et le plus fameux des temples : le Temple d’Angkor Wat. A ce moment là, je me remémore les récits de mon père me racontant la venue de son régiment pour le couronnement du roi Norodom Sihanouk en 1941 pendant la campagne d’Indochine. Bien sûr, il est le plus vaste du monde, dédié au dieu Vishnou. L’art khmer est là, dans toute sa splendeur, si foisonnant que l’on flânerait des heures. Et dire qu’à cette époque le temple devait être plus fastueux !…
Des douves et trois galeries encerclent le sanctuaire central. Depuis l'ouest du complexe, une chaussée pavée longue de 200 mètres permet de traverser les douves et mène à une large terrasse précédant le magnifique gopura, qui marque l'entrée principale de l'édifice central.
La première galerie est constituée de piliers carrés vers l'extérieur et d'un mur aveugle vers l'intérieur. Le plafond entre les piliers est décoré de rosaces en lotus. L'extérieur du mur aveugle est décoré de fenêtres à colonnes, d'apsaras (nymphes célestes), qu'on trouve sur toutes les galeries, et de figures masculines qui dansent sur des animaux caracolants. À partir de la première galerie, une avenue décorée de nāgas longue de 350 mètres mène à la seconde enceinte à travers un parc. De part et d'autre de cette allée, on rencontre d'abord deux constructions dont on ignore l'utilité (mais qu'on appelle couramment « bibliothèques »), puis deux petits bassins. On arrive à la seconde galerie par une plate-forme surélevée flanquée de lions de part et d'autre d'une cage d'escalier. Le mur intérieur de la seconde galerie est orné d'un bas-relief narratif sur toute sa longueur. Sur le mur occidental sont représentées des scènes de l'épopée du Mahābhārata
On atteint celui-ci par douze escaliers très raides qui représentent la difficulté d'atteindre le royaume des dieux. Au sommet de ces escaliers se trouve une plate-forme pavée de forme carrée divisée en quatre cours par deux couloirs surélevés qui se coupent à angles droits. Un autre couloir surélevé court le long du bord extérieur de la plate-forme, entourant l'ensemble du niveau. À chaque coin de ce couloir se trouve une tour et on en trouve une cinquième au milieu de la plate-forme. Ces cinq tours forment la silhouette bien connue d'Angkor Wat. La base carrée de la tour centrale contient un petit sanctuaire sur chaque face, derrière lesquels se trouve le sanctuaire central. Ces sanctuaires sont reliés par des galeries sur les toitures desquelles est représenté le corps d'un serpent se terminant par des têtes de lions ou de garudas. Des linteaux et des frontons sculptés ornent les entrées des galeries et des sanctuaires.
La journée se termine sur la colline de Phnom Bakeng pour assister au coucher du soleil sur le site d’Angkor. On ne s’y attarde pas car il y a de la brume de chaleur. Nous préférons passer plus de temps au restaurant gastronomique « L’Indochine » encore tenue par un français, avant de retourner à l’hôtel pour un repos bien mérité…
Très tôt dans la matinée nous reprenons la route des temples. Nous visitons en premier l’adorable Banteay Srei « la citadelle des femmes », mais ont l’a aussi surnommé le temple Malraux parce que ce dernier l’aimait tant qu’il en emporta quelques morceaux. Ce qui lui valut plusieurs jours de prison…
Construit par le brahmane Yajnavarâha, précepteur de Râjendravarman puis de Jajavarman V, le Banteay Srei a été édifié vers le milieu du X siècle à 20 km au nord-est d'Angkor. Malgré sa taille réduite, qui est dû au fait que Yajnavarâha n'était pas un souverain, ce temple est considéré par beaucoup spécialistes comme le joyau de l'art Khmer et peut sans conteste rivaliser avec Angkor Wat. Yajnavarâha construisit son temple entièrement en grès rose ce qui donne aux trois prasats tout leur éclat. Il eut recours au talent des meilleurs sculpteurs…
La perfection des sculptures fait toute la qualité de Banteay Srei. Elles couvrent la totalité des édifices avec un raffinement jamais égalé (en comparaison, les sculptures des temples d'Angkor semblent figées). Exécutés en haut-relief, les Dêvatâs et Dvârapâlas sont si expressifs et sensuels qu'on les croirait vivants. Les frontons des sanctuaires sont sans conteste les plus beaux de l'art Khmer, ils représentent le plus souvent les épopées hindoues du Ramayana…
Puis le Banteay Samré qui signifie "la citadelle des Samrès". Il fut construit vers le milieu du 12ième siècle, probablement par les hauts dignitaires de Sûryavarman II. Une chaussée de 200 m en latérite conduit à la porte de l'Est. Le temple ne possède que trois gorupams de taille imposante, mais celui de l'Est semble inachevé. Comme à Angkor Wat, la terrasse est cruciforme, bordée de balustrades en forme de nagâs et gardée par des lions. L'enceinte extérieure en latérite a d'une hauteur de 6 m. L'enceinte intérieure, de 44 m par 38 m, est formée de galeries avec quatre gorupams à chaque point cardinal. On y trouve deux bibliothèques (Nord et Sud) ainsi que le sanctuaire central précédé d'un mandapa…
Le Preah Khan, "L'épée sacrée", est l'une des plus grandes constructions réalisée sous le règne de Jayavarman VII. Le temple fut à la fois une immense ville et un grand monastère bouddhique universitaire qui hébergeait plus de 1 000 professeurs. Comme à Ta Phrom, il a été possible de connaître de nombreux renseignements sur ce temple grâce à la découverte d'une stèle. Le Preah Khan fut construit probablement sur l'ancien site du palais royal de Yaçovarman II et de Tribhuvanâdityavarman. C'est dans ce lieu que se déroula la bataille décisive contre les Chams, et que fut tué leur roi…
Le temple Neak Pean, qui signifie "Les serpents enroulés", fut construit au 12ième siècle par Jayavarman VII. Ce temple occupait le centre du baray du Preah Khan (Jayatatâka) aujourd'hui asséché à l'instar des Mébons des barays oriental et occidental. Les travaux de G. Coedes, L. Finot et V. Goloubew ont démontré que l’ensemble représentait symboliquement l'Anavatapta : le lac sacré et mythique de l'Himalaya vénéré en Inde pour les vertus curatives de ses eaux et qui donnait naissance aux quatre grand fleuves de la terre par quatre gargouilles sculptées situées aux quatre points cardinaux…
Ta Som signifie "L'ancêtre Som". Il fut construit par Jayavarman VII à la fin du 12ième siècle et agrandit par Indravarman II durant la première moitié du 13ième siècle. Le temple est cerné par deux enceintes dont la première mesure 20 m sur 30. Les deux gorupas, ouest et est, de la première enceinte sont surmontés de tours à visages dont le dernier est envahi par des ficus ce qui lui donne un charme particulier. L'ensemble des édifices est en état de ruine. De nombreux frontons, particulièrement beaux, représentent Lokeçvara…
Le temple Ta Phrom est l'un des sites les plus romantiques d'Angkor. L'Ecole Française d'Extrême-Orient qui s'occupe de la préservation du site a laissé en l'état de découverte ce temple, afin que le visiteur ait une idée de leur état de découverte avant restauration. La jungle l'entoure encore ce qui lui donne une atmosphère unique, empreinte de féerie. Il a été construit dans le style du Bayon par Jayavarman VII (1181-1219) comme monastère et école bouddhistes vers 1186. il est le symbole de la gloire du roi et de sa famille…
Jusqu'à 12 000 personnes pouvaient vivre dans l'enceinte du complexe. Il a été édifié sur une surface plane, et le sanctuaire central est entouré de cinq enceintes rectangulaires. Les murailles extérieures mesurent 1000 m par 650 m. Les entrées principales sont marquées par des gopuras (portes d'entrée) monumentaux qui marquent chaque point cardinal. Ces gopura sont surmontés de tours dont la couverture est faite de visages, comme ceux du Bayon. Elles ont été ajoutées au cours du 13e siècle. La 4ième enceinte est précédée et suivie de douves, la 3ième enceinte comporte une galerie. Des sculptures en pierre de danseurs bordent l'allée pavée qui relie ces deux enceintes. Les tours d'angles de la 1ière enceinte forme un quinconce avec la tour centrale du sanctuaire. Le complexe comprend également quelques temples annexes et des bâtiments appelés bibliothèques…
Depuis 1992, le site est classé au Patrimoine Mondial de l'UNESCO. L'un des temples les plus romantique du site d'Angkor ou la nature a repris ses droits et disloqué l'œuvre des hommes. Un lieu magique, ce monastère bouddhiste fut le plus gigantesque du site d'Angkor. La Conservation d'Angkor a sauvé les monuments principaux, mais ne l'a pas "nettoyé" de tous les arbres et racines qui l'avaient envahi et laissé ses droits à la jungle, tels que l'ont trouvé les premiers découvreurs. Les racines ressemblent à des serpents qui disloquent et dévorent les statues et les murs, et des arbres géants coiffent les têtes des stupas. Une forêt qui ne veut pas laisser échapper ses dieux et qui les détruit ou les protège. Un lieu chargé d'émotion et de poésie pour la méditation. Un temple magique au coucher du soleil…
Il est tant de rejoindre l’aéroport de Siem Reap, le décollage est prévu à Minuit. Nous sommes obligés de passer par les toilettes pour enfiler des vêtements secs avant de procéder à l’enregistrement des bagages. Puis nous nous écroulons sur nos sièges pour une nuit réparatrice. Bien sûr que dans nos rêves il y a les temples merveilleux d’Angkor, les exubérances de la jungle et le vert magique des rizières qui défilent sous nos yeux. Mais il y a surtout les lianes qui dégringolent de partout et dont les arbres étrangleurs enserrent dans leurs racines des blocs de pierre éboulés en chaos…
Spectacle hallucinant et visite sportive : il faut faire de l’escalade pour voir ces formidables ruines. Un petit air de déjà-vu ? Oui, si vous avez vu « Deux Frères » de Jean-Jacques Annaud. Des tigres splendides en étaient les héros et c’est ici qu’ils se baladaient. Le film était beau, la réalité l’est plus encore…
Commentaires
1. vivrenotreamour le 10-02-2009 à 11:05:52
bonjour c'est avec le froid et la tempête que je passe te souhaiter une bonne journée
hier soir on as fêté l'anniversaire de ma puce c'est pour cela que je suis pas passer te saluer
le gâteau étais très bon dommage que ses frères et sœur ne pouvais pas être présent
mais elle étais contante c'est le principale
bis patricia
2. CHANA le 10-02-2009 à 15:25:29 (site)
C'EST SUPER DE VOIR LE SOLEIL CHEZ TOI !!!!!!!!
3. PERLE-DE-ROSEE le 10-02-2009 à 15:59:08 (site)
Merci,Jakin Je viens de regarder un peu ton blog,Tes photos de Khajuraho sont très belles.Je ne connaissais pas.Bonne fin de journée PERLE-DE-ROSEE
édité le 10-02-2009 à 16:59:51
4. Vive le 10-02-2009 à 19:00:36
Kikou Jakin, je viens te souhaiter une bonne soirée
Gros bisous
Vive
5. stephy46 le 10-02-2009 à 20:28:10 (site)
Bonsoir Jakin, c'est toujours accompagnée de la pluie que je viens te souhaiter une bonne fin de soirée et une belle et douce nuit. J'espère que tout va bien pour toi. Encore des photos splendides...
Gros bisous.
6. TAOMUGAIA le 10-02-2009 à 21:53:35 (site)
Ce sont effectivement des ouvrages très travaillés.
Sur l'une des fresques murales, je crois voir des corps enlacés.
Est-ce vrai ?
7. blog bonheur le 10-02-2009 à 22:23:22 (site)
Je passe pour te souhaité une bonne soirée
a demain après-midi .
Bisous
8. vivrenotreamour le 10-02-2009 à 22:36:34 (site)
je passe te souhaiter une bonne soirée
enfin la tempette est fini
on va pouvoir dormir tranquile
bis patricia
9. Feedesetoiles1 le 10-02-2009 à 23:16:36 (site)
Bonsoir!
merci! c intéressant ! j'aimerai bien y aller un jour en Inde!
Douce nuit et à bientôt!
amitié et Bisous de la tite Fée ♥
10. xmissbzh le 11-02-2009 à 18:11:25 (site)
Etant dans le domaine de l'art, je connaissais ces batiments majestueux depuis bien longtemps. Magique. salut.
11. Terambre le 11-02-2009 à 20:19:55 (site)
C'est surprenant...voire étrange mais magnifique !
C'est à se demander si l'architecture fait aussi partie des rêves ?!
Je te souhaite une soirée toute douce
Bisous
Françoise
12. loopy le 11-02-2009 à 22:58:33 (site)
kikoo
c est là que lon peut constater l influence hindoue sur les peuples Khmer thai et lao ..rien qu a voir les temples ..
bizooo
Loopy