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Les Black's Foot

le 17-10-2025 07:34

LE MYSTÈRE COPTE, VOYAGE AUX SOURCES DU CHRISTIANISME

 




          En parcourant les panneaux d'une exposition sur les Coptes dans la Cathédrale Sainte-Marie d'Auch, un dessin sur une photo a éveillé ma curiosité. Il ressemblait étroitement au symbole que porte les Philosophe Hermétique. Ce dessin représentait une croix Copte sur un livre de prière. Les couleurs et le tracé sont presque identiques au dessin du cordon de ce grade. 

Comme l'histoire de la Franc-maçonnerie Égyptienne, l'histoire de l'Église Copte prend racine dans les sables de Memphis. Quiconque rentre aujourd'hui dans une église copte entend comme en écho lointain les chants des constructeurs des pyramides. Le copte est la langue des pharaons héritée du fond des âges. Mais de là à dire qu'il y a similitude, c'est un pas que je ne franchirais pas ?

Les traditions font naître le christianisme d'Égypte avec la fuite de la Sainte Famille dans le pays. Saint Marc aurait ensuite prêché l'Évangile à Alexandrie et fondé l'Église locale. Qu'elles soient vérifiées ou non par la critique historique, ces traditions participent de la mémoire de l'Église copte et de son identité, elles doivent être entendues comme telles.

Le mot Copte est à la fois familier et mystérieux. Il évoque l'Égypte chrétienne. Mais qui sont les Coptes ? Cette réflexion a pour objectif d'éclairer l'identité de ces croyants méconnus qui font, aujourd'hui encore, rayonner le christianisme le plus ardent sur les rives du Nil.

Le mot Copte signifie fondamentalement "Égyptien". Il désigne en fait depuis le 10ᵉ siècle les Chrétiens d'Égypte. Leur nom, issu de l'arabe Qibt, n'est rien d'autre qu'une abréviation du grec Aiguptios, "Égyptien", lui-même dérivé de Hikuptâh, nom religieux de l'ancienne capitale du pays : Memphis.

Dans un même héritage, les Coptes allient à un christianisme original et bien acculturé un peu la mémoire des pharaons, beaucoup d'apports de l'Égypte hellénistique et byzantine, et le dynamisme d'une arabité à l'épanouissement de laquelle ils ont largement contribué.

Les Coptes aiment à se présenter comme les héritiers des pharaons. Il est vrai que les survivances de l'Égypte ancienne, quoique discrètes, existent bel et bien dans leurs traditions.

Les Coptes insistent volontiers sur le fait que l'Égypte a été la terre d'accueil de grandes figures bibliques comme Abraham, Joseph, Jérémie. La Sainte Famille elle-même aurait vécu plusieurs années au bord du Nil.

L'église d'Égypte a connu son grand épanouissement à la fin du 2ᵉ siècle. Son éclosion s'est effectuée à travers le développement en langue grecque de son école de théologie (le didascalée) dirigée par des auteurs aussi illustres que Pantène, Denys d'Alexandrie. La force de son élan lui a permis de surmonter toutes les oppositions qui se sont dressées devant elle.

Déjà du temps des pharaons, des âmes éprises du divin aimaient à se retirer au désert pour s'y trouver face à face avec le "Tout Autre". Dans les premiers siècles de l'Église, c'est avec bien des tâtonnements que se précisa le vocabulaire des chrétiens qui cherchaient à approfondir le mystère de Jésus-Christ. Les conciles œcuméniques du 5ᵉ siècle, censés exprimer l'unité de la foi, provoquèrent hélas, malgré l'enseignement du Christ, la division durable des églises.

En 639-641, l'Égypte fut conquise par les Arabes, qui y implantèrent l'islam. Les chrétiens se félicitèrent d'abord d'être libérés du joug des Byzantins. Pendant quelques siècles, la cohabitation des deux religions monothéistes fut pacifique. Les mariages mixtes favorisèrent le passage des chrétiens à l'islam. Mais celui-ci ne devint majoritaire que dans le courant du 10ᵉ siècle.

Du 4ᵉ siècle au début du 7ᵉ siècle, l'Égypte fait partie d'un empire romain d'Orient où le christianisme a désormais droit de cité et devient même la religion de l'État à partir de 391. L'Église d'Égypte participe activement aux grandes controverses christologiques de ce temps, et c'est dans la vallée du Nil que naît le monachisme.

"Plus religieux de beaucoup que le reste des hommes"..., avait écrit Hérodote des Égyptiens au 5ᵉ siècle  avant notre ère. Cette religiosité profonde est une des constantes de l'identité égyptienne, de l'Église des Ramsès à celle de Mansour. Le christianisme copte en est tout particulièrement pétri.

En ce domaine aussi, malgré l'abandon de la religion ancienne, la culture copte a recueilli l'état d'esprit de l'Égypte pharaonique face au sacré. Il y a tout d'abord la certitude de la grandeur divine, mais aussi de la nécessaire vocation de l'homme à la divinité.

Très tôt, dès la fin de l'Ancien Empire au moins (vers 2000 avant J.C.), la religion égyptienne avait promis à l'homme l'immortalité en compagnie des dieux, l'identification à Osiris lui-même, le dieu mort et ressuscité...

Entre cette croyance et la foi chrétienne qui donnait à chacun l'accès à la vie éternelle en participant de la victoire du Christ sur la mort, il y avait une concordance de l'espoir qui a certainement favorisé l'accueil et l'acculturation du christianisme en Égypte. En est témoin l'adoption du signe hiéroglyphique de la croix ansée, la croix de vie des anciens Égyptiens, comme forme copte de la croix chrétienne.

On pourrait même avancer que la façon dont l'Église copte a pensé le mystère du Christ fut pour une part tributaire de cet héritage ancien. Dans la formule de Cyrille d'Alexandrie (5ᵉ siècle), une seule physis du verbe de Dieu incarné, on trouve l'affirmation de la parfaite et indissoluble unité de l'homme et de Dieu dans le Christ sauveur... On peut y voir un lointain écho de l'anthropologie de l'ancienne Égypte, postulant en l'unité absolue de l'homme et l'unité  intangible du divin.

Mais au lendemain du concile de Chalcédoine (451), l'Église copte se sépare des sièges de Rome et de Constantinople avec lesquels elle est en désaccord à propos de la double nature du Christ. En 641, les musulmans s'emparent de l'Égypte, libérant les Coptes de l'intolérable tutelle byzantine. Quoi qu'il ne faille pas idéaliser la "tolérance" de l'islam en ses débuts, les relations entre chrétiens et musulmans furent souvent bonnes, malgré quelques crises passagères.

En tout cas, l'Église fit assez tôt le pari de l'acculturation dans une Égypte qui s'arabisait et s'islamisait lentement. Les chrétiens allaient participer pleinement à l'épanouissement de la culture arabo-musulmane, jusqu'à abandonner finalement la langue de leurs ancêtres.

Après les tragiques évènements de 1319-1320, l'histoire de la communauté copte est celle d'un lent déclin. Les taxes dont les chrétiens sont de plus en plus accablés pour financer la politique militaire des mamelouks réduisent à néant toute vie culturelle.
L'Église elle-même, empêtrée dans la simonie, sombre dans une léthargie presque totale. La situation ne s'améliore pas, loin de là, avec la conquête de l'Égypte par les Ottomans en 1517. La traversée du désert commence.

Comme dans le rite maçonnique, la liturgie est au cœur de la spiritualité des Coptes. L'ombre d'Hiram se profile entre les sycomores et les palmiers d'Égypte pour s'arrêter au pied de l'acacia. Longue et imprégnée de sacré, elle a conservé des chants qui remontent, pense-t-on, aux hymnes qu'entonnaient les prêtres dans les temples de l'ancienne religion. La similitude est troublante. C'est en matière de rites funéraires et de croyances relatives à l'au-delà qu'on a le plus unanimement reconnu des éléments de continuité entre l'Égypte pharaonique et l'Égypte copte.

Plusieurs survivances semblent incontestables. Par exemple : l'identification du séjour des morts à l'Occident ; les télonies, les portes aux gardiens farouches, les péages par lesquels, dans l'imaginaire copte, les défunts doivent passer lors de leur voyage d'outre tombe ; le rôle de Saint Michel comme psychopompe et peseur des âmes, à l'instar de Thot, le dieu à tête d'ibis.

En ce qui concerne les pratiques, on évoquera évidemment le rôle dévolu aux pleureuses, parfois monnayées, qui se lamentent à grands concerts de cris aigus et endeuillent de leurs chants funèbres tout le voisinage ; les visites régulières aux tombes, sur lesquelles on brûle de l'encens et l'on dépose des offrandes alimentaires ; ou encore l'habitude que les hommes ont de ne plus se raser après le décès d'un proche...

La conscience de la mort et le traitement ce celle-ci étaient comme les pivots de la religion de l'ancienne Égypte. Parce que cette civilisation qui avait vu naître le soleil ne pouvait se résigner à la mort. Parce qu'elle avait proclamé la première que la mort n'est pas une fin, mais une métamorphose, un saut dans l'éternité de la lumière divine.

Il en reste beaucoup dans l'âme des Coptes. L'espérance pharaonique leur a été confirmée par les promesses de l'Évangile. La mort est l'aube de la résurrection. Reste le deuil, qu'il faut assumer. La tristesse, qu'il faut mettre en scène. C'est aussi une modernité et une culture de notre temps, car son champ spirituel s'aventure sur les sentiers les plus hardis en se réappropriant les mots  : "sur la terre comme au ciel", légué par l'Égypte pharaonique à l'Égypte chrétienne.

Peuple d'antiquité immémoriale, les Égyptiens étaient réputés connaître les secrets du temps. En 325, le premier Concile Œcuménique de Nicée leur confia le soin de calculer pour tous les autres chrétiens la date de la fête de Pâques, fixée au premier dimanche après la première pleine lune succédant à l'équinoxe de printemps. Les évêques d'Alexandrie étaient chargés d'envoyer chaque année une lettre encyclique aux autres Églises pour leur annoncer la date de la célébration de la Résurrection.

Nuit et Lumière s'y mêlent, en une indicible alchimie qui dit la force de la Résurrection et manifeste la puissance du Salut. La procession funèbre accompagnant le corps du Christ jusqu'en son tombeau ravive la mémoire des longs convois qui transportaient les momies vers leurs demeures d'éternité. Mais l'Égypte a su la première, voici 5000 ans, proclamer que la mort est un surcroît de vie, qu'elle est le seuil de la lumière sans fin.

Je me souviens m'être courbé pour entrer dans la petite église coopte de Maaloula en Syrie, qui veut dire en araméen "entrée". Cette porte basse n'est-elle pas aussi la porte basse de notre Temple qui nous invite à entrer avant tout, en nous-même.

Ma curiosité m'a conduit sur les parvis d'une religion discrète qui prend sa source dans les sables de Memphis et sur les bords du Nil, au cœur le la civilisation des Pyramides. J'ai acquis la conviction qu'il existe une passerelle secrète entre ces deux voyages dans le temps et notre propre voyage de Cherchant.

Le travail ne fait que se poursuivre !

Jakin,

Sources :
Christian Cannuyer, Coptes du Nil, Éditions Archange Minotaure, 2007.


 


 
 
le 16-10-2025 07:59

M COMME MEZILHAC - ARDÈCHE - FRANCE

 
 
          À 1150 m d’altitude, Mézilhac tutoie le ciel et relie les mondes. Entre Basse Ardèche, Montagne Ardéchoise et Boutières, il fait figure de carrefour… mais sans les feux rouges ni le stress. Bienvenue dans un village de montagne où l’authenticité ne se dit pas, elle se vit. Ouvre grand les yeux, et respire. Ici, l’air est pur, le silence est d’or, et la montagne te parle à sa façon, sans chichis, mais avec intensité. De passage du 21 au 24 septembre...
 

 

 

 

 
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1. Florentin  le 16-10-2025 à 16:55:39  (site)

Et quand on trouve un bon hôtel, c'est multiplier son plaisir ...

 
 
 
le 15-10-2025 07:50

A COMME AUBENAS (2) - ARDÈCHE - FRANCE

 
 
          Le Carré des Maîtres est un restaurant qui vous invite à découvrir une expérience culinaire raffinée. Son cadre élégant et chaleureux nous a séduit dès notre arrivée. La carte, régulièrement renouvelée, met à l'honneur les produits frais et de saison, sélectionnés avec soin auprès de producteurs locaux. Le chef, passionné et créatif, nous propose une cuisine gastronomique, subtile et inventive, où chaque plat est une véritable œuvre d'art - 2 rue de la République...
 

 

 

 

 

 

 
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1. Baladine  le 15-10-2025 à 11:07:09  (site)

Bonjour Merci pour cette découverte du carré des maitres
Je viens te souhaiter une bonne et agréable journée

 
 
 
le 14-10-2025 05:28

A COMME AUBENAS - ARDÈCHE - FRANCE

 
 
          Aubenas est la porte du Parc naturel régional des Monts d’Ardèche. Au sud serpentent les Gorges de l’Ardèche, au nord s’élève le Plateau Ardéchois. Aubenas et son château veillent depuis le Moyen Âge sur la vallée de la rivière Ardèche. Son histoire a façonné son identité et ses atouts. De passage le 21 septembre...
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
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1. Jim10754  le 15-10-2025 à 04:31:12  (site)

Bravo pour la photo du jour

2. maviemonCoeur  le 15-10-2025 à 11:43:11  (site)

Bravo pour la photo du jour
De passage
Je te souhaite une belle journée
Amicalement
Nani

3. lisbeth16  le 15-10-2025 à 12:32:07  (site)

bravo pour la photo du jour et belle découverte de ton blog

 
 
 
le 13-10-2025 07:51

BLANCHE NEIGE

 




          Ce n'est pas sur la version animé de Walt Disney (bien que celui-ci fut Franc-maçon) que je m'appuis, mais bien sur les versions allemandes que les Frères Grimm ont collationnés en 1812.

Souvenez-vous l'histoire commence ainsi : Une femme ou une reine, selon les traditions est devant une fenêtre d'ébène, dehors il neige et elle est en train de coudre. Elle se pique le doigt et trois gouttes de sang tombent sur la neige et elle se dit : "j'aimerai avoir une fille qui ai la peau blanche comme la neige, les cheveux noirs comme l'ébène et les lèvres rouges comme le sang". Trois couleurs : blanc, noir, rouge - cela vous rappelle quelque chose ? Elle dit ensuite : "j'aimerai avoir un enfant, une fille", elle s'appellera Blanche neige. Blanche neige, bien entendu c'est la Matière Première (blanche, neige, pure) qui va passer par les trois couleurs de l'œuvre : noire, blanc, rouge. Elle finit par avoir cet enfant, mais elle meurt en couche. De la mère on en parle plus, mais son père se remarie avec une vilaine sorcière ou vilaine reine. Qui est cette vilaine reine ? Elle représente en alchimie le Souffleur, c'est-à-dire l'envieux, celui qui cherche la pierre philosophale pour le pouvoir, pour les apparences et non pour la quête. Elle est tellement dans les apparences qu'elle pose sans arrêt la question à son miroir : "Miroir est-ce que je suis la plus belle". Elle ne demande pas à son miroir : "Est-ce que je suis la plus belle à l'intérieur", non, c'est son rapport extérieur qui l'intéresse.

Blanche neige reste au château avec sa belle-mère (c'est le cas de le dire) jusqu'à ses 7 ans. L'âge atteint, la sorcière demande à son miroir : "Est-ce que je suis la plus belle" et le miroir lui fait une réflexion (un minimum pour un miroir), car ce miroir réfléchit bien sur, et lui dit : "non, non, ce n'est pas toi la plus belle", car le miroir est capable de voir au delà des apparences et au delà des apparences, il voit que c'est Blanche neige la plus belle. Alors folle de rage, elle met Blanche neige à la porte. Blanche neige s'en va, mais elle ne part pas n'importe où. Elle court dans une forêt ou elle trébuche sur des cailloux et croise des bêtes sauvages qui ne lui font pas peur. Elle passe donc par le minéral, le végétal et l'animal en s'enfuyant. C'est alors que la sorcière de ravise. Elle se dit : "je ne peux pas la laisser partir comme cela, il faut que je sois sur quelle soit morte". Elle envoie donc un chasseur vert et lui dit : "quand tu auras trouvé Blanche neige, tu vas la tuer et tu ramèneras ses poumons et son foie".

Pourquoi un chasseur vert ? Parce que le vert et la couleur des choses cachées (la couleur de Lucifer), donc il est normal que ce soit des choses cachées puisque cette sorcière essaye de faire l'œuvre. Et comment faire l'œuvre ? Il faut ouvrir la Matière Première pour la décomposer et en ressortir le Sel, le Soufre et le Mercure. Donc il est normal qu'un chasseur aille tuer Blanche neige, aille ouvrir la Matière Première et ramène les poumons et le foie. Pourquoi les poumons et le foie et pas le cœur (Walt Disney). Parce que les poumons sont l'endroit ou se trouve le souffle, donc l'endroit ou est le soufre. Ce n'est pas un hasard si le souffle et proche du soufre, à tel point que lorsque l'on soufre, on souffle, on utilise notre souffle pour exprimer notre souffrance. Donc il est normal qu'elle demande les poumons. Pourquoi le foie ? C'est simple car le foie est le siège de la Foie, c'est là ou réside le Mercure, l'esprit. Rappelez-vous quand Prométhée vole le feu aux Dieux - on voit bien ce feu qui descend à l'intérieur de la Matière, cette Lumière. Que se passe-t-il ? Quelle est sa punition ? C'est un volatil qui vient lui manger le foie, donc le chasseur vient récupérer le Mercure caché à l'intérieur de la Matière, il est donc normal qu'elle demande le foie. Et d'ailleurs lorsqu'on n'a plus ce foie, cette foie, cet esprit, notre âme hère et c'est pourquoi l'amer et le siège du foie et c'est pourquoi lorsque notre âme hère, elle finit par nous tuer car l'âme hère tue-me (l'âme qui hère me tue). 

Á l'intérieur du foie on retrouve le Mercure, à l'intérieur des poumons on retrouve le soufre, mais il manque un élément : le Sel. Celui qui va sceller, car le sel scelle et va permettre de ré-associer le soufre et le Mercure. Il est textuellement marqué dans le livre : "elle dit au chasseur, quand tu auras tué Blanche neige tu ramèneras ses poumons et son foie et tu les donneras à mon cuisinier qui les cuisinera au sel". Ce cuisinier qui représente l'Alchimiste sera capable de faire le lien entre le Soufre et le Mercure grâce au Sel. Il s'agit bien ici une opération alchimique que l'on décrit.

Quand le chasseur vert traverse la forêt et tombe sur Blanche neige, elle lui fait du charme et il ne la tue pas. Mais à la place il est bien obligé de ramener quelque chose. Il trouve un marcassin et c'est ce marcassin qu'il tue et à qui il prend les poumons et le foie qu'il va ramener à la sorcière. Pourquoi un marcassin ? Parce que le marcassin est un petit sanglier qui n'est pas abouti. Nous avons dit tout à l'heure que pour réaliser la Pierre Philosophale qu'il fallait ré-assembler le Sel, le Soufre et le Mercure. Le Mercure aura toujours une couleur blanche, le Souffre toujours une couleur rouge, donc pour faire l'œuvre, il faut mélanger le blanc et le rouge. Il faudra lier le sang, donc le sang lié. Á chaque foi que l'on vera un sanglier dans un conte, c'est cette opération qu'il faudra faire pour trouver le début de l'œuvre. Mais le chasseur vert est incapable de trouver l'œuvre terminée, alors il va prendre un marcassin qui est un sanglier non abouti, dont le sang n'est pas lié, mais il pourra apporter des morceaux qui ressemble à Blanche neige.

Blanche neige se sauve, mais elle se sauve pas n'importe où, elle passe au delà des 7 montagnes d'Airains. L'Airains étant le bronze et le bronze est un métal qui résonne, qui met au diapason, en accord et quand on est en accord, on trouve la commune union, l'unisson, le son unique. Alors elle franchit les 7 montagnes et elle n'arrive pas n'importe où. 

Elle arrive chez les 7 nains, pourquoi des nains ? En réalité, se sont des gnomes de Gnose, la connaissance et les 7 nains représentent les 7 étapes, les 7 métaux que l'alchimiste doit travailler. Et pour bien montrer qu'ils sont sur le chemin de la quête, ils répondent exactement à la question du Vitriol : visite l'intérieur de la terre et en rectifiant tu trouveras la pierre occulte. Car le travail des 7 nains est bien de creuser l'intérieur de la terre pour trouver des pierres précieuses (près des cieux).

Blanche neige arrive dans la maison des 7 nains et là l'opération alchimique consiste à nourrir la Matière précieuse avec les 7 métaux. Elle va franchir les 7 étapes en mangeant dans chacune des assiettes et boire dans chaque verre. Chaque fois qu'elle fait cela, elle franchit une démarche, elle se purifie, elle s'arrête, elle prend son immobilité. Á telle point, que quand elle aura fini de manger, elle va se coucher, elle devient bien immobile, après s'être nourrit des 7 métaux. Elle trouve un lit à sa taille (curieux, car il s'agit de nains), elle essaye tous les lits et finit par en trouver un à sa taille. C'est encore une opération alchimique qui est imaginée. Vous faites de la cuisine, vous mélangez des produits et pour que tous se mélange, vous laissez reposer. C'est ce qu'elle fait, elle va se reposer. Quant elle s'est reposée, voila que les 7 nains arrivent. Ils la voient et se demandent ce qu'il vont faire de cette fille qui est venue chez eux ? Mais ils ne peuvent pas la mettre à la porte et l'un d'eux dit : "non, avec ses cheveux noir comme l'ébène, sa peau blanche comme la neige et ses lèvres rouges comme le sang, on va la garder". Mais ils la gardent à une condition : "c'est qu'elle s'occupe d'eux". Les métaux se sont occupés de la Matière, en retour la Matière Première doit s'occuper des métaux.

Le lendemain matin, tous le monde se réveille, les 7 nains repartent au travail, Blanche neige reste seule dans la chaumière. Mais la sorcière est toujours dans son château, elle demande à son miroir : "suis-je toujours la plus belle" et le miroir qui voit au delà des apparences lui dit : "non, ce n'est pas toi la plus belle, c'est toujours Blanche neige qui est chez les 7 nains". "Il faut donc maintenant que je fasse quelque chose, car le chasseur vert n'a pas fait son travail". "Je vais essayer de faire l'œuvre moi-même". Alors elle se déguise en mercière et va voir Blanche neige, lui offre un corset. Blanche neige met le corset et la sorcière sert tellement fort le corset que Blanche neige perd son souffle. Et encore une fois nous retrouvons les poumons, c'est à dire le souffre qu'elle n'a pas pu prendre à travers les poumons. Elle essaye donc de le prendre à travers le corset. Blanche neige tombe sans souffle, la sorcière rentre chez elle, les nains rentrent du travail. Ils la voient par terre, ils cherchent et s'aperçoivent qu'elle porte un corset qui est trop serré. Alors ils détachent le corset et elle retrouve un nouveau souffle. Il s'agit ici de l'opération de la purification du soufre.

Le lendemain matin, les nains repartent travailler, Blanche neige reste seule, la sorcière repose la question à son miroir : "miroir est-ce que je suis la plus belle" et le miroir répond : "non, c'est toujours Blanche neige qui est la plus belle". Alors elle décide de faire autrement. Elle n'a pas réussi à prendre le soufre, elle va essayer de prendre le Mercure. Elle se déguise en marchande, elle va voir Blanche neige et lui offre un peigne. Blanche neige prend le peigne et le met dans les cheveux, le peigne est empoisonné. Elle tombe sans connaissance. Cette fois il s'agit bien du siège de la connaissance et c'est bien le Mercure, l'esprit. Le peigne se place sur la partie la plus haute du corps, l'esprit. Elle essaye donc de lui voler son esprit et de prendre le Mercure de la Matière Première de cette manière. Les nains arrivent et voient Blanche neige par terre, cherchent et trouvent le peigne et lui retire. Elle retrouve sa connaissance. Il s'agit de la purification du Mercure.

Le lendemain les nains partent au travail, Blanche neige est toujours seule et la sorcière se pose toujours la question : "Est-ce que je suis la plus belle" et le miroir répond :"non, c'est toujours Blanche neige, la plus belle". Alors la, elle se dit qu'il faut faire un gros coup. "La première fois j'ai essayer de prendre le soufre, le Mercure, là il va falloir que je prenne les deux en même temps" (toujours trois étapes). Elle s'enferme dans son laboratoire, un endroit connu d'elle seule, et à l'intérieur de se laboratoire elle produit une pomme (le fruit de la connaissance) mais une pomme de deux couleurs, une partie blanche et une partie rouge, une partie soufre et une partie Mercure. Et elle empoisonne la partie rouge. Elle se déguise en  marchande et va voir Blanche neige. Elle lui propose la pomme. Blanche neige se méfie (elle s'est faite avoir deux fois). Elle refuse cette pomme, mais la sorcière coupe la pomme en deux, et mange la partie blanche et lui donne la partie rouge empoisonnée. Blanche neige mange la partie rouge et cette fois elle tombe comme morte.

Nous voyons bien les trois étapes. Dans la première étape elle perd son Soufre, dans la deuxième elle perd l'esprit, le Mercure et dans la troisième, elle est comme morte. Une fois enlevé le Soufre et le Mercure, la Matière semble morte, inanimée, immobile et l'on sait maintenant qu'une matière immobile c'est une matière capable de recevoir la Lumière. La sorcière contente de son forfait retourne chez elle. Les nains rentrent et voient Blanche neige par terre, ils cherchent, pas de corset, pas de peigne, ils essayent de la ranimer, mais rien de fait. Ils essayent de la laver avec de l'eau et du vin, un liquide blanc, un liquide rouge, mais rien n'y fait, elle parait toujours morte. Ils décident de la veiller et chacun des 7 nains avec une bougie va passer une nuit devant cette Matière Première qui semble comme morte. C'est comme si les métaux l'avaient au début nourrit d'une matière à travers les assiettes et les verres et maintenant la nourrissaient d'esprit à travers les bougies.

Au bout du 7ème jour, Blanche neige semble toujours morte. Ils décident de l'enterrer, mais un nain dit : "ce n'est pas possible car elle est toujours belle avec ses cheveux noirs, sa peau blanche et ses lèvres rouges". Alors, ils décident de la mettre dans un cercueil de verre dont on peut voir de tous les cotés. Ce cercueil est comme un ballon de verre de laboratoire dans lequel on met la Matière Première.

Cette matière première qui semble comme morte maintenant et qui n'a plus qu'à attendre la Lumière qui vient d'en haut pour l'éclairer. Ils amènent Blanche neige dans son cercueil et le place en haut d'une colline et la Lumière arrive. Elle arrive comment ? Sous la forme d'un prince charmant, celui qui est toujours beau, toujours jeune, Mercure, le messager des Dieux. Et cela tombe bien car c'est un prince très aimant et s'il est très aimant, il doit être très attirant et s'il est très attirant il doit attirer quelque chose. C'est le seul capable d'attirer la Lumière d'en haut pour pouvoir la faire descendre en bas. Il va voir les nains qui gardent Blanche neige et demande aux nains : "est-ce que je peux l'acheter cette merveilleuse princesse", et les nains regardent le prince charmant, outrés, et lui disent : "l'acheter ! Pour tout l'or du monde, tu ne pourras pas l'avoir". Le Prince réfléchit, se rend compte qu'il ne pourra pas l'avoir par la Matière, alors il va essayer de l'avoir par la seule chose possible : l'Amour, c'est-à-dire la communion entre le haut et le bas. Il dit aux nains : "si je vous promet de l'amener avec moi et de la chérir jusqu'à la fin des temps". Là les nains acceptent.

Á partir de là il y a deux fins : La fin hard - il l'a réveille en lui faisant un enfant, ce qui est normal, puisque c'est la conjonction entre le Mercure et la Matière Première et l'enfant naissant est la Pierre Philosophale.

La fin soft - Il demande à ses serviteurs de la mener dans son château et sur le chemin, un serviteur trébuche et en trébuchant le trognon de pomme qu'elle avait dans la gorge sort et cette fois elle retrouve la vie. Ce qui n'empêche pas de l'emmener dans son château et de lui faire beaucoup d'enfants, puisqu'il faut absolument qu'il y ai cette conjonction entre le haut et le bas pour que la pierre naisse. Mais tout alchimiste sait que l'œuvre n'est pas terminée à ce moment la. Il reste encore une opération : éloigner les matières puantes. Les matières puantes nous les trouvons sous la forme de la sorcière qui est toujours vivante et toujours là. Lors du mariage de Blanche neige avec le Prince, ils invitent cette sorcière et celle-ci vient. Alors ils poussent devant-elle sous forme de chaussures, deux galoches en fer chauffé au blanc et elle doit les mettre et danser jusqu'à ce que mort s'en suive. Ces galoches chauffées au blanc sont des creusets et quand on met la matière au sein du creuset chauffé au blanc, la matière danse. Elle finit par s'évaporer et il restera la partie la plus pure, et cette fois seulement l'œuvre est terminée.

Et voila comment se termine le conte de Blanche neige. Et maintenant je pense que vous ne verrez plus jamais Blanche neige de la même façon...
 
Jakin,


 


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1. Baladine  le 13-10-2025 à 21:39:29  (site)

Merci pour cette bonne lecture que j ai apprécié

 
 
 
le 12-10-2025 05:09

G COMME LE PRIEURE DE SAINT MICHEL DE GRANDMONT(8) - HÉRAULT - FRANCE

 
 
          Le Coste Rouge, Il est le point phare de la visite du Parc mégalithique. Il doit son nom à l’occitan, Coste-Rouge signifiant « côte rouge » dû à la couleur rouge de la pierre du tumulus. Populairement appelé « Grotte aux Fées », ce vestige néolithique a été classé Monument Historique en 1887, l’un des premiers dans la région. Vieux de 2500 ans avant Jésus-Christ, ce dolmen est réputé pour ses particularités : sa forme, qui nous fait penser à un champignon, et son ouverture centrale en forme de porte de four. De passage le 13 août...
 

 

 

 

 

 

 

 
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