A première vue cette carte figure l'image traditionnelle de la mort, telle qu'on la représentait au Moyen Age sous la forme d'un squelette tenant une faucille ou, à partir du 15ième siècle, une faux. Elle évoque les champs de bataille, où les vaillants chevaliers à cheval, frappant de taille par un mouvement ample et circulaire semblable à celui du faucheur dans son champs, tranchaient les corps au niveau des poignets et du cou. Nous distinguons en effet deux têtes et deux mains. La mort avec sa faux fait sa sinistre moisson. Des feuilles coupées se mêlent aux morceaux de corps humains. Ce qui est mort n'existe plus. C'est pourquoi cette lame n'a pas de nom. Dans le tarot ancien de Marseille : Tout d’abord, cette lame qui symbolise la mort ne porte pas de nom, l’intention est donc de suggérer que ce n’est qu’une apparence, pour correspondre à : mourir pour mieux renaître, encore une invitation au lâcher prise. C’est la première fois que le noir est utilisé aussi abondamment dans une lame, l’alchimie nous parle de l’œuvre au noir et de putréfaction. La lame de la faux est rouge et fait penser à une grande flamme dynamique. Le mouvement est orienté à gauche, preuve de continuité, c’est une maturation qui se poursuit dans le temps. Le personnage représentant la mort se veut être un squelette, cependant, sa facture est étrange, il paraît être habillé tout en laissant percevoir la structure osseuse, elle-même originale, la colonne vertébrale rappelle plus des feuilles de lauriers qu’un empilement de vertèbres, le bassin est plus proche d’un drapé que de sa véritable structure, la tête elle-même est composée d’une sorte de croissant de lune, 4 dents apparaissent nettement marquées, la lune n’a-elle pas 4 phases ? Le nombre 4 est souligné , à plusieurs reprises dans cette lame. Les pièces détachées (main, pieds, os) qui jonchent le sol, évoquent le morcellement : désunir pour mieux réunir. Dans le Tarot des Alchimistes : Cette carte peut s'apparenter à une mort initiatique. Le sacrifice de nos liens terrestres ou du moins leur remise en question ne se fait pas sans difficultés, c'est ce que représentent les dépouilles et le labyrinthe. Dans le vase double, le dragon mercurien s'abandonne à la putréfaction afin que les parties essentielles soient sublimées et donnent naissance à la fleur à cinq pétales, quintessence mercurielle de la matière.