L'image de cette lame est le reflet très inspiré d'un manuscrit du 15ième siècle illustrant une Bible où l'on peut voir Samson ouvrant de cette manière, par la force, la gueule d'un lion. Sur cette lame, la femme tient le lion de sa main droite par le nez, qui ressemble à une cheville, et pousse de sa main gauche la mâchoire inférieure vers le bas. Elle enserre de ses deux genoux le corps du lion. Elle est coiffée d'un chapeau surmonté d'un épi de blé mûr, placé horizontalement. Dans le tarot ancien de Marseille : Cette lame inspire et requière la maîtrise absolue, elle n’est pas sans prévenir d’un danger, il n’est pas donné à tout le monde de tenir ouverte la gueule d’un lion, le roi des animaux qui ramène à la notion de couronnement c’est à dire de succès, dans l’entreprise. Il est bien évidemment de couleur jaune. Non seulement cette lame possède les qualités et le potentiel de la papesse, mais en plus, elle en a la totale maîtrise. Il est à noter une chose curieuse, comme si la tête du personnage avait été rapportée. Le fait de ne pas assumer cette maîtrise pourrait-il faire perdre la tête au chercheur ? D’autant qu’au-dessus de cette dernière nous trouvons le symbole de l’infini, encore une bien étrange coiffure, qui ne paraît pas réellement posée sur la tête de la dame, mais semble plutôt planer à la hauteur du front. La main droite se distingue de la gauche par une manche de poignet plus importante. (Toujours la main opérative) On remarquera que les chakras 2-3 et 4 sont connectés et reliés entre eux. Il n’y a aucun décors, le fond est blanc, seul un curieux pied semble ne reposer sur rien, un rappel à l’état de pureté est donc ici rappelé. Cette lame est une invitation à la maîtrise de l’impalpable, du subtil par d’une part, le symbole de l’infini, en haut et les pieds qui ne touchent aucun sol, en bas. Dans le Tarot des Alchimistes : La onzième lame du Tarot va nous permettre de revenir sur l'une des Vertus que nous avons souvent visitée dans nos sections en reprenant l'examen des médaillons des Vices et des Vertus du grand portail de Notre-Dame de Paris. C'est la volonté dirigée qui est mise en évidence, c'est-à-dire l'Esprit liée à l'Âme pure. Quelle meilleure image ne pouvait-on trouver que cette Vierge, domptant ce Lion ? Ce qu'en termes hermétiques, il faut comprendre comme l'évolution du Lion vert en Lion rouge. Si nous revoyons la Force du tombeau de François II, duc de Bretagne, la statue se présente, le bras gauche tenant une tour d'où elle sort un dragon, serré au col et sur le point d'expirer. Il s'agit du dragon écailleux de la lame X, c'est-à-dire du premier état du Mercure et non point, comme on pense trop souvent, quelque materia prima que l'on tirerait de son gîte minier. Non. C'est l'évolution du Mercure qui est symbolisée par cette lame 11. Du reste, cette évolution est reproduite dans les couleurs qu'elle arbore : le rouge recouvre le bleu. La fonction alchimique de la Vierge consiste à tirer partie du sang du Lion Vert, en sorte de le transformer en Lait de Vierge, qui sert à nourrir le Rebis en sorte de la faire évoluer, peu à peu, dans sa forme suprême d'escarboucle des Sages. Les Hermétistes considèrent que cette lame XI ne trouve pas de lame complémentaire et qu'elle constitue donc un passage obligé dans le magistère. Car tuer le Lion vert ruinerait à jamais les ambitions de notre Artiste : les Sages ont bien dit que l'œuvre devait être faite par le seul Mercure.