46 – Lot, Rocamadour du 19 au 22 septembre 2010
Le département du Lot est un département français de la région Midi-Pyrénées qui tire son nom de la rivière Lot. Il est parfois surnommé « terre des Merveilles » en raison de ses sites, bâtis ou paysagers, exceptionnels. Le département a été créé à la Révolution française, le 4 mars 1790 à partir de la province du Quercy, faisant partie du gouvernement de Guyenne. Il était alors beaucoup plus étendu qu'aujourd'hui vers le sud, incluant notamment la ville de Montauban, mais fut amputé d'environ un quart de sa superficie au moment de la création du département de Tarn-et-Garonne en 1808. Le Lot vit pour l'essentiel de l'activité touristique. Les grottes et gouffres y sont nombreux, avec souvent des peintures pariétales. On trouve par exemple la grotte de Pech-Merle à Cabrerets et le gouffre de Padirac. Le sud-ouest du département (la vallée du Lot) est l'une des régions viticoles les plus anciennes de France. Les vins de Cahors sont connus dans le monde entier. Autoire, Loubressac, Saint-Cirq-Lapopie ainsi que Carennac ont été classés parmi les plus beaux villages de France. Rocamadour est le deuxième site le plus visité de province après le mont Saint-Michel, qui est le troisième site le plus visité de France après la Tour Eiffel et le château de Versailles ; mais Rocamadour bénéficie heureusement du succès de son slogan publicitaire d'après-guerre. Créé en 1999, le Parc naturel régional des Causses du Quercy (175 717 hectares) contribue à préserver le patrimoine local. La flore locale et la faune sauvage européenne sont présentées au Parc animalier de Gramat. Avec son ciel nocturne vierge de toute pollution lumineuse, le fameux triangle noir du Quercy est un lieu d'observation particulièrement privilégié qui accueille depuis quelques années un tourisme astronomique croissant. Figeac abrite le musée Champollion et une reproduction géante de la pierre de Rosette, décryptée par cet enfant du pays, l'un des fondateurs de l'égyptologie moderne et Souillac, le Musée de l’Automate et de la Robotique. Au sud du département, la vallée du Lot. Son cours est capricieux, taillé à coups de méandres sinueux à travers le grand plateau calcaire : les célèbres boucles ou cingles du Lot. Elle est bordée de hautes falaises où est perché le village de Saint-Cirq-Lapopie . Au nord, la vallée de la Dordogne traverse le département sur une cinquantaine de kilomètres. C’est la vallée des Merveilles, avec ses fiers châteaux, Castelnau Bretenoux, Montal et ses villages d’exception, tel Carennac. Parallèle au cours du Lot, la Vallée du Célé n’a rien à leur envier. Cet affluent du Lot est aussi sa réplique en miniature : des falaises escarpées, des villages de charmes et un site préhistorique majeur : la grotte du Pech Merle. Les plateaux calcaires, ou causses, ses terres de landes et de forêts de petits chênes, saupoudrées de constructions en pierre sèche, font partie du territoire du Parc naturel régional des Causses du Quercy. Le département en compte quatre. Le plus au nord, le causse de Martel est le moins aride et rappelle la Corrèze sa voisine, entre Dordogne et Lot, le causse de Gramat célèbre pour ses sites phares, Rocamadour et le gouffre de Padirac ; entre Célé et Lot, son équivalent en miniature, le causse de Cajarc aussi appelé causse de Gréalou ; et de l’autre côté des hautes falaises du Lot, le causse de Limogne, royaume de la truffe. Le Lot, terre de vins. Après Cahors, la vallée du Lot s’élargit, les falaises laissent la place à des terrasses : c’est là que s’épanouissent les vins de Cahors, appréciés dès le Moyen âge par les rois et les nobles. Sur les versants calcaires des collines autour de Montcuq, le vignoble des coteaux du Quercy a trouvé sa place. Sans oublier les vins de pays du Lot, dont celui cultivé autour de Rocamadour. Cinq heures trente et 452 kilomètres d’autoroute sont nécessaires pour approcher Rocamadour. On quitte Aix en Provence ; autoroute A7 direction Salon, sortie Saint Martin de Crau, prendre la N113 direction Arles. Prendre l’autoroute A54 jusqu’à Nîmes, l’A9 jusqu’à Montpellier, Continué sur l’A62 direction Toulouse, puis l’A20 direction Montauban. Sortie Rodez, prendre la D802 et D32 traverser Carlucet et Couzou, 10 kilomètres de lacés plus loin, au pied de la falaise, Rocamadour se présente à moi. Je me gare dans un parking ombragé en forêt, puis j’ai le choix entre le petit train et le parcours pédestre pour atteindre le cœur du village. Au milieu de la rue principale se trouve l’hôtel Le Terminus des Pèlerins, un établissement de la chaîne les Logis de France mon étape de nuit pour cette aventure … Je consacre ma première journée à la visite de Rocamadour. Cachée au fond de sa vallée, la ville de Rocamadour peut être atteinte en cheminant par la vallée de l’Ouysse depuis la vallée de la Dordogne. Le Guide Vert décrit superbement ce lieu : "Rocher miraculeux, recueil d’histoire, de croyances et de légendes, sanctuaire de la Vierge Noire, lieu de pèlerinage : Rocamadour est tout cela. C’est aussi l’un des sites les plus extraordinaires qui soient. Défiant tout équilibre, les vieux logis, les tours et les oratoires dégringolent le long de la falaise escarpée, sous l’égide dun fin donjon du château et de sept sanctuaires. Selon Gaston Bazalgues, le nom Rocamadour est une forme médiévale qui a pour origine Rocamajor. Roca désignait un abri sous roche et major évoquait son importance. Ce nom a été christianisé à partir de 1166 avec l'invention de Saint Amadour ou Saint Amateur. En 1473, d'après la monographie d'Edmond Albe, le lieu fut nommé la roque de Saint Amadour. En 1618, sur une carte du diocèse de Cahors de Jean Tarde, apparut le nom de Roquemadour. Les fidèles devront grimper les 233 marches pour arriver au sanctuaire. C’est un peu coton pour le trouver vu du ciel. En effet on aperçoit un plateau avec une vallée profonde (120m de profondeur) qu’il faut suivre car il n’y a presque pas d’autres repères. Et quand vous voyez une grande église orientée vers le sud, vous y êtes. En 1166 les reliques de saint Amadour auraient été découvertes : un corps parfaitement conservé se trouvait enfoui au cœur du sanctuaire marial, devant l'entrée de la chapelle miraculeuse. Le corps de St Amadour fut sorti de terre puis exposé aux pèlerins (qui affluaient déjà en masse depuis près de cinq siècles). Le corps fut brûlé durant les Guerres de Religion et il ne subsiste aujourd'hui que des fragments d'os, bientôt ré exposés dans la Crypte St Amadour. Le lieu-dit l'Hospitalet, surplombant Rocamadour, a un nom issu de espitalet qui signifiait petit hôpital et a pour origine latine hospitalis. Ce lieu d'accueil fut fondé en 1095 par dame Hélène de Castelnau. Les trois étages du village de Rocamadour datent du Moyen Âge, ils reflètent les trois ordres de la société : les chevaliers au-dessus, liés aux clercs religieux au milieu et les travailleurs laïcs en bas près de la rivière. De rares documents mentionnent, qu'en 1105, une petite chapelle était bâtie dans un abri de la falaise au lieu dit "Rupis Amatoris", à la limite des territoires des abbayes bénédictines Saint-Martin de Tulle et Saint-Pierre de Marcilhac. En 1112, Eble de Turenne, abbé de Tulle s'installa à Rocamadour. En 1119, une première donation est faite par Eudes, comte de la Marche. En 1148, un premier miracle est annoncé. Le pèlerinage à Marie attirait les foules. La statue de la vierge est datée du 12ième siècle. Géraud d'Escorailles, abbé de 1152 à 1188, fit construire les édifices religieux, financés par les dons des visiteurs. Les travaux furent terminés à la fin du 12ième siècle. Rocamadour bénéficia déjà d'une renommée européenne comme l'atteste le Livre des miracles du 12ième siècle écrit par un moine du sanctuaire et reçut de nombreux pèlerins. En 1159, Henri II d'Angleterre, époux d'Aliénor d'Aquitaine vint à Rocamadour remercier la Vierge pour sa guérison. En 1166, en voulant inhumer un habitant, il fut découvert le corps intact d'"Amadour". Rocamadour avait trouvé son saint. Au moins quatre légendes présentèrent saint Amadour comme un personnage proche de Jésus. En 1211, le légat du pape Simon IV de Montfort, vint passer l'hiver à Rocamadour. De plus, en 1291, le pape Nicolas IV accorda trois bulles d'indulgence d'un an et quarante jour pour les visiteurs du site. La fin du 13ième siècle voit l'apogée du rayonnement de Rocamadour et l'achèvement des constructions. Le château est protégé par trois tours, un large fossé et de nombreux guetteurs. L'épreuve finale du pèlerinage consistait à gravir à genoux les 216 marches conduisant à la cité religieuse (qui comprend sept églises, et douze autres que les restaurations du 19ième siècle n'ont pu relever). Enfin parvenus à l'intérieur des sanctuaires après cette ascension, les pèlerins laissaient en ex-voto divers objets. Les plus connus restent les fers de condamnés libérés de leurs chaînes, les bateaux de marins sauvés et reconnaissants, ou les plaques de marbre gravées et accrochées au mur de la chapelle aux 19ième siècle et 20ième siècle. L'insigne des pèlerins est la sportelle. Bien plus que présentant les reliques du corps d'Amadour, le succès du site vint des miracles de la Vierge noire dont la cloche miraculeuse signalait, par son tintement, le sauvetage en mer de marins. Cette reconnaissance du monde des marins valut à Notre Dame de Rocamadour d'être vénérée dans plusieurs chapelles comme au Finistère ou au Québec. L'église encouragea également ce pèlerinage par l'attribution à perpétuité d'indulgences plénières aux personnes qui recevraient les sacrements de la pénitence et de la communion à Rocamadour. Les plus célèbres sont celles des grands pardons, lorsque la Fête-Dieu arrive le jour de la St Jean-Baptiste (24 juin). Les jours de grands pardons où l'indulgence plénière est accordée, plus ou moins 30 000 personnes se pressent à Rocamadour. La journée suivante je me lance sur le circuit des Merveilles. Un parcours de 72 kilomètres pour découvrir les prestigieux villages du causse sauvage. Première étape Gramat. Le nom de Gramat provient d'un grand tumulus, jadis élevé au centre de la cité et appelé Mont Eluet. Il s'agissait en fait d'une sépulture que les Cosaques appelaient des Grammats. Le seul vrai tumulus, témoin de cette époque et toujours visible, se situe à coté de l'hippodrome du même nom, car aujourd'hui ne demeurent tout au plus que quelques dolmens dans les environs de Gramat. La cité de Gramat, est née au carrefour des anciennes voies gallo-romaines, Cahors Limoges et Rodez Périgueux. Cela lui fit profiter d'une situation privilégiée, au contact des terroirs complémentaires du Causse et du Limargue, mais également sur le passage des marchands et des pèlerins. Durant les guerres de religion, occupations, pillages et destructions refirent leur apparition. Catholiques et Protestants se succédèrent dans Gramat. Les habitants durent supporter angoisses des luttes, réquisitions et pillages. En 1562, les chefs du parti calviniste pillèrent la région pour procurer argent et vivres aux armées. Les églises ne furent pas épargnées, notamment à Rocamadour et à Gramat. Cette dernière fut même incendiée en 1568 toujours par ces mêmes troupes. Cependant, le calme revint, et Gramat, ce gros bourg agricole s'affirme ensuite comme centre d'échanges paisiblement à l'abri des grandes mutations. La Révolution de 1789 eut évidemment quelques répercussions sur la vie locale. La population était peu encline à fournir des volontaires, et la résistance des prêtres à prêter serment eut comme conséquence de voir ceux-ci interdits d'exercer leur ministère. Poussées par Mr Delpy, curé de Gramat, des femmes en vinrent même à s'insurger de la confiscation des biens du clergé, et réclamèrent que ceux-ci leur soient restitués. Ce fut chose faite après que les prêtres eurent signés une déclaration de soumission aux lois de la république. Deuxième étape Lavergne : Ses habitants sont appelés les Lavergnois et les Lavergnoises. La commune s'étend sur 20 km² et compte 625 habitants depuis le dernier recensement de la population datant de 2005. Entouré par les communes de Saint-Pardoux-Isaac, Armillac et Bourgougnague, Lavergne est situé à 21 km au Nord-Est de Marmande la plus grande ville à proximité. Troisième étape Thégra : Ancien bastion qui a gardé sa silhouette médiévale autour de son château du 15ème siècle, masqué par l'amusante ancienne mairie "républicaine". Crypte romane et beau mobilier religieux dans l'église (visite en juillet août). Travail de maréchal-ferrant couvert de chaume et four à pain à double foyer, grand colombier vers Miers. Quatrième étape Padirac : Le gouffre où les visiteurs naviguent à plus de 100 mètres sous terre, et le vieux village tranquille avec ses hameaux de charme, ses dolmens, tumulus et cayrous (tas d'empierrement). Intéressante église paroissiale qui englobe une chapelle romane (11ième siècle). Four à pain communal à Mathieu, "Voie romaine" et chemin de Croix d'Hélène. C’est une cavité naturelle de 75 mètres de profondeur et 33 mètres de diamètre qui s'ouvre dans la surface du Causse de Gramat, sous lequel à 103 mètres coule une rivière souterraine. Lorsque l'on atteint par les ascenseurs ou les escaliers, la rivière souterraine, commence alors la mystérieuse promenade à 103 mètres sous terre sur 500 mètres.